Le Monde de Kalamaï
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Ainsi soit-il Mehe d'Eryope. Smile
Ce qui sera dit, sera fait.

Le temps depuis a coulé. On sent les prémisces du redressement, ici, à Roc le Chastel. L'Outre-Mer renaissant à la fureur et la désolation, et comme ont l'eut dit dans les antiques présages, de l'ancien naquit le nouveau. L'horreur des mémoires n'ayant pu être effacé dans son impossible réconciliation par l'asservissement et la possession quand déjà auparavant il a été connu et pleinement vécu le libre arbitre, c'est davantage vers la grandiose reconstruction matérielle de la ville, la reconstitution de la vie qu'il faut perdre son regard, égarer ses pensées. Le commerce, symbole étonnant, détonnant, de la nouvelle félicité qui règne, avait comme de coutume ouvert le bal. De ci, de là, fleurissent de nouveau les échoppes bigarrées, pleines, hétéroclites. De manière indulgente la convalescence s'amorçe. Transporté par le vent soufflant du côté des airs marins, les babillages futiles et rires enfantins, hommage à la paix installée, s'en vont chanter leur échos loin à l'horizon, loin à l'intérieur des terres. Ces rues, ont véritablement recouvert la vie.

Mais lui ne le voit pas, comme aveuglé par ses visions de feu. De ces jours néfastes et sanglants à l'orée de son enfance, contre sa famille, contre ses parents, il n'oublie rien. Le voyageur, figé, tourné vers son passé terrible et furieux, demeure impassible, inébranlable. La beauté ne le touche, l'insouciance ne l'effleure, la joie le déserte. Seul brûle la flamme d'un rêve, celle pour sa province, seul réside en son coeur une froide résolution de vengeance, réponse à un parjure de ses ennemis, nombreux et puissants.


Syv- le déraciné. Bienvenu à la maison. Un retour de la Cité Impie pour le moins hâtif je dirais, non ?


Les mot, secs et tranchants, sont prononcé par une voix amusée. L’origine de l’interpellation, à point nommée, se trouve près de l’entrée d'une vieille taverne dans la rue cotoyant le port, où convergent soudain les yeux d'ébene durs et profonds du jeune homme, impassibles. Là, se tenait Lindolin, tavernière de renom en Outre-mer, adossée à un battant de la porte , les bras croisés sur sa poitrine effacée que sa jolie frimousse d'ange remplaçait de charme, les yeux figés sur le nouvel arrivant. Son sourire s’élargit lorsqu’ils peuvent se planter dans les pupilles noir de son interlocuteur sans réactions aux premiers abords. Il joue merveilleusement son jeu, faisant comme s'il la rencontrait par un heureux hasard....

Nonchalamment, le pas assuré d'une belle prestance, elle se décroche de la porte et part à son encontre, le ténébreux jeune homme à la fine cicatrice sur son nez fier et droit , faisant déjà chemin précipité vers sa nouvelle destination.


Oui. répond-il simplement, de cette même parole accoutumée d'avarice en mot sauf à plaire les grands de ce monde.


Ensemble et d'abord silencieux, confiants et intimes dans la pensée, ils s'avancent, formant la dangereuse pair, la complémentarité parfaite. Syv, brun et tout vêtu de noir tel une ombre dans la nuit, Lindolin, rayonnante, tel un pâle rayon du crépuscule dans l'obscurité, sa longue chevelure blonde étincelant tout comme la malice aux fins fonds de ses prunelles d'un bleu délavé. Un sourire, faussement modeste éclaire à nouveau le visage de Syv tandis qu'il reprend la parole.


Les forces impies ont d'une célérité surprenante et furieuse mis fin à mes plans, allant jusqu' à - menés par une terrible résolution - détruire par le feu ardent de magie les étalages de leur propres commerçants. J'en attendais pas moins de ceux qui mirent à bas, face contre terre, nos illustres pères. J'ai préféré différé certains plans de mon maître afin de n'éveiller les soupçons. Mais désintéressons nous de cette mission pleine de surprises, bonnes comme mauvaises, et venons en à ces menées que j'ai requis de tes services...


Tu connais mon talent à faire délier les langues... Suffit d'un petit jeu de charme, et d'une boisson fraîche gratuite pour faire délier les langues... Même les gardes, ces rustres ne peuvent y rester insensibles. Enfin revenons à nos moutons. Mehe, tel est son nom.


Mais - heu ?


Oui. Princesse d'Eryope, native d' Outre-Mer, ni femme, ni enfante. Voici la Palatine à qui vous aurez à faire face. Sera t-elle aussi capricieuse et imprévisible, rebelle et fragile, qui tendent naturellement à s'exercer à son âge ? Nul n'en saura que par lui-même, en tête à tête.

Mais soyez prudent, c'est une nécromancienne, accompagné d'un gnome aux conseils avisés, comme d'une mère aimante et sachant gérer. Puis c'est un Palatin au service de cet Empire opressant que vous excecrez, certes pour améliorer nos conditions à nous natifs, mais vous êtes à même d'en discerner la signification...


Oui, les mains liés et plus encore sait-on jamais. Nous verrons, je serais prudent. En tous les cas, merci Lindolin, je perçois un peu mieux ma mission qui est celle, d'approcher la Palatine. Tu as bien travaillé et mérite récompense.


Sur ces mots... De la cape pourpre, toute prudence gardée, une main sort et doucement une bourse bruyante et pleine à son creux se tend vers une autre main d'une vivacité sans pareille qui a déjà disparue avec l'objet aux teintements metaliques. La voix féminine, se fait soudain enjouée.


Je n'ai déjà plus souvenir de cette discussion, au plaisir de te revoir Syv.


C'est ça...


Frappé d'une résolution à toute épreuve, flanqué son audace, il s'élança en avant à travers les rues.
Méhe d'Eryope, me voici s'apense t-il tandis qu'il s'arrête devant le grand bâtiment imposant dans lequel elle réside durant son mandat, récemment renouvelée. Il frappe doucement à la grande porte. .


Gardes, ici se tient scéan Syv - le déraciné, humble serviteur de TilK Nosferan, gouverneur de Luluferati, citoyen et natif d' Outre-mer. Il mande solennellement à être reçu de la Grande Palatine de cette
province Nation, j'ai nommé Méhe.

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L’Outre-Mer était une province Nation dévastée. Malgré l’acharnement de Dame Nature qui œuvrait chaque jour pour redonner vie à cette contrée, les terres portaient encore les cicatrices des combats passés et de la folie des hommes, que ce soit du côté de l’Empire de Kalamai ou de celui d’Outre-Mer d’ailleurs. Malgré tout, Méhe s’émerveillait devant la beauté de chaque arbre, de chaque fleur qui égayaient leur chemin. La princesse ne savait pas vraiment pourquoi elle entreprenait ce voyage mais elle marchait d’un pas décidé… même si elle ne pouvait s’empêcher de fureter d’ici delà à la recherche de la plus jolie des fleurs. Le gnome Ga’al qui l’accompagnait était consterné de voir que la souveraine d’Eryope et Palatine d’Outre-Mer se comportait ainsi mais cela le faisait sourire tout de même. Elle paraissait si joyeuse et si heureuse : pourquoi lui retirer ce plaisir de rester une enfant malgré tout et d’oublier le chagrin qu’elle traînait depuis la disparition de son père ?

Après quelques jours de marche en compagnie de Ga’al, le gnome chaperon, Méhe arriva enfin aux portes de Roc-le-Chastel, capitale de la Nation d’Outre-Mer. La première chose à faire était de rejoindre le palais qui accueillait le Palatin en fonction. Depuis son élection, elle n’avait toujours pas pris la peine de venir s’acquitter de ses nouvelles responsabilités. C’était la moindre des choses que de venir se présenter et accueillir les requêtes et doléances des habitants d’Outre-Mer qu’elle avait en charge d’administrer. Un peu soucieuse et angoissée de ne pas savoir ce qui l’attendait, elle prit spontanément la main de Ga’al et la serra très fort pour se rassurer. Le gnome ressentit la crainte de sa souveraine et accepta volontiers de la soutenir. C’est ainsi main dans la main qu’ils traversèrent la ville de Roc-le-Chastel pour se rendre au bâtiment du Palatin.

Ils arrivèrent bientôt devant l’imposant édifice. Comme à son habitude, le gnome admira le bel ouvrage tandis que Méhe époussetait ses vêtements de souillon. Juste devant les immenses portes se tenait un homme tout de noir vêtu, il attendait sûrement qu’on vint lui ouvrir.


« Mais euh… s’il est là, c’est qu’il vient voir celui qui est censé habiter ces lieux, c’est-à-dire moi ? », dit-elle à haute voix sans s’adresser à Ga’al en particulier qui malgré tout resserra son emprise sur la douce main de Méhe. « Oui, princesse, cet homme est certainement là pour vous rencontrer. Je ne sais pas quelle en est la raison mais allez donc l’accueillir. » La jeune fille resta à quelques mètres du visiteur, lâcha doucement la main du gnome et s’approcha timidement de lui. « Mais euh... vous cherchez quelqu’un ? » Cette phrase était bien entendu maladroite mais pouvait-il en être autrement de la part d’une jeune fille qui n’avait pas été attentive aux leçons de bonne manière qu’avait tenté de lui enseigner sa mère.

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« Mais euh… s’il est là, c’est qu’il vient voir celui qui est censé habiter ces lieux, c’est-à-dire moi ? »

Une voix douce, hésitante, perce les ténèbres. Une apparition étrange éclaire la scène, les yeux noirs avertis étincellent. S'installe un silence déconcerté, s'entame le bal des incertitudes. L'inattendu, souriant dans son bel effet, peut jouir du trouble qui a envahi les esprits. Syv, haut et fier, droit et raide comme les grandes portes magnifiques de marbre et ciselées de broderies à son côté, laisse insidieusement chatouiller de son regard calculateur les présents individus : Une fille, presque femme, et un gnome, petit en taille, égale à sa race.

Saisi, il s'étonne. Mais il ne s'y trompe, sa vision, son jugement fort de ses informations l'en attestent. Méhe d'Eryope, Palatine d'Outre-mer, comme dans un rêve calculé, prémédité, elle apparaissait, au moment ou son nom était prononcé. Elle se tenait là, presque seule, à son devant. Oui c'était bien elle, malgré la surprenante représentation qui accompagnait cette reconnaissance. Aussi frémit-il sous l'impact de sa voix grêle, mal assurée, révélant son minois.

Son ombre s'étend à mesure qu'elle chemine vers lui, incertaine. Les yeux d'ébène, , effarés, s'accrochent, ne la quittent pas; le monde alentour s'évanouit, il n'y a plus qu'elle, comme dans ses pensées.

Comment ? Cette enfant, une des treize figures de ce monde ?
Nul ne parut plus affligeant dans sa vêture eu égard à son statut, aussi désordonnée dans ses gestes, tant maladroite à ses prises de paroles. Peut être n'était-ce là que le noir ambiant, l'apparition d'un inconnu qui lui faisait cette effet. Etait-ce réellement la Palatine, Reine de cette province Nation ?

Néanmoins intrigué, fort intéressé, rêveur, son regard se perd dans le sien. Tel un désir de voir plus loin, d'aller plus profondément dans l'exploration de sa nature, sa personnalité. Car le jeune homme n'en n'est pas moins réceptif à cette native à l'expression chétive, n'en fut pas moins touché par la vision étonnante d'une humaine aimante avec son gnome, comme lui avec son maître, main dans la main; évoquant en lui de sincères sentiments, sentiments qui sont de ceux qui lui donnent envie de sourire, sans hypocrisie, simplement. Fait rare chez lui.

Certes vêtue comme une souillonne, on la sentait néanmoins délicatement rodée par les affres de la vie, aimée, choyée. Si la majesté ne se retrouvait dans son comportement, ne s'y souciait non plus ni mépris, ni condescendance. A défaut de l'admirer, on l'aimait très certainement. Mais peut être n'était-ce là qu'un défaut de parcours dû à sa jeunesse, état bourgeonnant tapageur par lequel même le plus grand des empereurs devait passer. Ou peut être n'était-ce là qu' apparence, Syv méfiant comme le plus rusé des serpents n'écartait pas non plus cette hypothèse.

Se rappelant soudain de sa mission, il sort précipitamment de sa torpeur et s'agenouille aux pieds de la jeune fille, prétendument humble à sa condition, son identité, face à un grand seigneur. Tête baissé, cachant son visage, il répond à la question de la Palatine, de sa voix grave, le ton mielleux.

Que son excellence se rassure, Syv a trouvé la lumière, celle qu'il a reconnu dans le noir devant sa belle apparition, qu'il cherchait tant dans les ténèbres de cette obscurité sans étoiles. Je viens de la part de mon maître, Tilk Nosferan gouverneur de Luluferati, citoyen d'Outre-Mer. Nous avons à coeur de faire votre connaissance excellence, témoigner de vos états d'âmes, ainsi il est vrai régis par une étrange curiosité.

Peut être qu'en résultera un bon entretien et qui sait, irons nous plus loin dans la voix de la reconnaissance et des menées ensemble.


Syv jetant un regard méfiant au gnome derrière, celui qu'on disait avisé, termina très lentement sur ces derniers mots, afin d'éviter d'en dire trop , afin d'éviter toute compromission, ne les connaissant guère.


Aussi, Ô sage et grande Palatine de notre province Nation, vous serait-il possible de m'accorder audience ? Mais...heu j'espère que je ne tombe pas mal.


Syv se permit de relever la tête, une fois finie, l'aurait dit qu'une pointe d'amusement avait traversé ses yeux sur ces derniers mots.

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Toujours aussi intimidée par la présence et la prestance de cet homme qui semblait sortir de nulle part, Méhe mit une éternité (en fait quelques secondes seulement) avant de réagir aux paroles et gestes du Seigneur Syv.

« S’il vous plaît, relevez-vous. Je ne mérite pas que vous vous agenouilliez ainsi. Je n’ai encore rien prouvé qui justifie que l’on s’incline devant moi. Si un jour je deviens maîtresse de ce monde et que mon ego dépasse la démesure, alors oui j’exigerai que vous rampiez devant moi mais pour l’instant il n’en est rien ! »

Le gnome Ga’al fut très étonné par la répartie de la princesse, cela était plutôt inhabituel. Méhe elle-même fut surprise de sa propre réponse, elle fit un pas de recul en entendant les mots qui semblaient avoir été prononcés par une autre personne. Reprenant un peu ses esprits, elle avança à nouveau vers son interlocuteur.

« Vous vouliez me rencontrer ? J’ignore ce que je peux faire pour vous mais je veux bien m’entretenir avec vous, Seigneur Syv. Préférez-vous que nous entrions dans cette bâtisse devant laquelle nous sommes ou peut-être connaissez-vous un endroit plus chaleureux ? »

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« S’il vous plaît, relevez-vous. Je ne mérite pas que vous vous agenouilliez ainsi. Je n’ai encore rien prouvé qui justifie que l’on s’incline devant moi. Si un jour je deviens maîtresse de ce monde et que mon ego dépasse la démesure, alors oui j’exigerai que vous rampiez devant moi mais pour l’instant il n’en est rien ! »

Frisson d'étonnement, bref éclair de saisissement. La réponse assurée, intelligente, presque insolente proclamée par la jeune Palatine jette le trouble dans l'esprit du jeune homme intrigué. Il relève soudain la tête, ne manquant pas de noter la réaction de surprise du gnome, puis fixe attentivement celle qui à cet instant révèle une certaine force attrayante, mais aussi intimidante de pouvoir, comme pour tenter de percer le mystère recelé à l'intérieur. N'ayant aucune réponse dans l'immédiat, Syv sort de sa fugace observation, s'ensuivant un empressement presque sincère, tant la voix agit sur lui, à obéir à son injonction. Elle achève la parole et attends de lui une réponse.


Il la dévisage d'abord un instant, seuls les soupirs du vents vient à troubler le silence qui perdure. Voilà qu'il se retrouve debout, face à face, à la Palatine, comme deux êtres égaux malgré la différence flagrante de statut. Une situation étrange, une première, depuis longtemps qu'il s'évertue à jouer son rôle de serviteur insignifiant. Plus encore, de sa bouche fut prononcé le mot " seigneur " à son adresse. A ce moment, un nouveau frisson l'avait parcouru, de peur ou de jouissance secrète, il n'en sait la raison. Depuis des années, ce mot n'avait plus précédé son nom...


C'est d'une voix enjoué, d'un sourire éclatant qu'il répond.

Il en sera selon les désirs de son excellence. Promis, S'il était à justifier un jour la démesure de votre grandeur, qui dépasserait l'entendement même, autant que celui de votre présente et belle modestie, alors je le dis, oui ! Je n'hésiterai pas à ramper à vos pieds, et à vous nommer maîtresse, dussé-je encontrer la colère magnifique de mon maître. Mais pardonnez mon audace votre Excellence, je ne désirais en aucun cas vous embarasser. Dédaignez cette maladresse je vous en prie, cela ne se reproduira plus, je le jure.

Syv poursuivant sur sa lancée se fait plus sérieux, son regard transperçant son interlocutrice tandis qu'il prononce les paroles qui s'ensuivent.

Permettez que je vous rassure aussi. Vous pouvez beaucoup, beaucoup de choses. Lesquels ? Cela ne dépend que de ce que vous entrevoyez et désirez pour nous comme pour ces terres. Mais aussi pour vous. C'est pourquoi il est venu à l'idée de mon maître d'en savoir plus sur vous et peut être de vous en apprendre plus sur nous si besoin...

Aussi si son excellence n'a pas peur de ce vulgaire étranger, cet inconnu vêtu de noir dans l'obscure ténèbre environnant et de l'accompagner en route sans escorte, celui-ci pourrait lui proposer de discuter dans une taverne autour d'un verre. De là-bas au milieu de feu de l'âtre et des coeurs égayés, des tourbillons de rires incontrôlés, les grands esprits pourraient alors se rencontrer. Je vous dirais ce pour quoi je fus amené à entreprendre tout ce chemin.

Syv, se tournant enfin vers le gnome ajouta avec une certaine ironie.

Bien sûr, cher maître gnome vous êtes évidemment invité. Je suppose que vous êtes concerné vous aussi.


Dernière édition par Syv le Ven 27 Fév 2009 - 13:18, édité 1 fois

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Toujours confuse d’avoir prononcé des paroles aussi insolentes à l’encontre d’un homme qu’elle venait de rencontrer, Méhe était plutôt soulagée que son interlocuteur lui propose un lieu plus neutre et moins pompeux que cette vieille bâtisse qui avait abrité les précédents dirigeants d’Outre-Mer. Non pas qu’elle n’ait point de respect pour ce qu’avaient édifié ses ancêtres mais elle préférait éviter de trop rester en ces lieux chargés d’histoire mais surtout des esprits des précédents occupants. C’est curieux qu’une nécromancienne qui côtoie régulièrement la mort et les forces occultes ait si peur des esprits et des fantômes mais c’en est ainsi.

Tentant d’imprimer un sourire sur son visage adolescent, la princesse, habillée comme une souillon, se rapprocha du Seigneur Syv.

« Je serais ravie de vous accompagner là où vous voudrez bien m’emmener. »
C’est au moment de terminer sa phrase qu’elle s’aperçut de l’ambigüité de celle-ci. Ces joues hâlées par le soleil généreux d’Outre-Mer se teintèrent d’un rouge écarlate. Elle ne savait pas que faire pour cacher sa gêne. Elle baissa les yeux et tenta de reprendre un peu ses esprits en prenant de profondes inspirations et en soufflant doucement. Quand elle se sentit un peu mieux, elle releva la tête et s’adressa à cet homme vêtu de noir.
« Allons-y, je vous suis, Seigneur Syv, mais faîtes-moi le plaisir de ne plus m’appeler Excellence. Je trouve cela trop officiel et trop pompeux. Au grand regret de ma mère, je déteste le protocole et le cérémonial. Je préfère que notre conversation se passe dans une ambiance conviviale et plus… naturelle ! »

Le gnome qui était en retrait commençait à se rapprocher de la princesse alors que celle-ci s’apprêtait à suivre Syv mais il fut stoppé net par un « Non ! » d’une intonation tout aussi autoritaire que subite. « Mais euh… Tu… tu n’as pas des choses à faire ici dans le Palais du Palatin et en ville ? » Alors que Ga’al allait ouvrir la bouche pour dire le contraire, il se ravisa quand Méhe lui adressa un regard noir et insistant. « Euh, oui, certes, j’avais oublié. Je vais faire ce que j’ai à faire et nous nous retrouverons dans cette bâtisse quand votre entretien avec le Seigneur Syv sera terminé. », dit-il, peu rassuré par la réaction et l’attitude étrange de la princesse. Mais il laissa tout de même les deux jeunes gens seuls et partit dans la direction opposée à la recherche d’une occupation.
« Nous pouvons y aller, Seigneur Syv, je vous suis. », répéta Méhe.

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« Je serais ravie de vous accompagner là où vous voudrez bien m’emmener. »

Les paroles, surprenantes de la Princesse d'Eryope, témointes d'une hardiesse confiance, en ont entamé la sècheresse glaciale sur le visage de marbre du jeune envoyé de son maître. Méhe. Les faits s'imposaient d'une évidence brutale, cette cadette Palatine, elle n'était pas comme les autres. Tout en elle à commencer par son comportement difficile à cerner, l'apparition d'un gnome comme compagnon que l'on sait attachés à bien peu d'hommes et bien peu d'hommes attachés à eux, ainsi que sa vêture brouillonne l'en assure.


Oui, il le mesure pleinement à présent et cette certitude s'éclaire vraisemblablement des meilleures augures pour la suite. Cette seule intuition, cette vision réconfortante suffit à fondre les derniers résidus de froideur en lui, afin qu'en puisse sortir et naître un semblant de passion. C'est une native comme lui, charmante à première vue, et se le répétant dans sa tête, Syv se prend légèrement à relâcher la garde, loin cependant d'avoir déposé les armes.

Devant la gêne soudaine de l'adolescente face à l'ambiguité de ses propos, il affectionne sans plus hésiter un air indulgent, presque rieur, les prunelles de ses yeux traversés d'un éclair de sincérité tandis qu'il s'avance et se penche vers elle afin de capter son regard un instant auparavant baissé. Relevant la tête, un sourire imprimé sur son visage, elle poursuit sur sa lancée puis le rejoint enfin. Hochant la tête, il revient cependant impertinemment sur sa gêne instantanée qu'elle s'évertuait à oublier.

Il m'est apparu Princesse Méhe que vous rougissiez.
Le nom est enfin prononcé, le titre cérémonieux banni de ses pensées à présent que le jeune homme est convaincu que la Palatine n'en supporte pas le caractère, intégrant à cela son épris de la convivialité au détriment de la distance qui s'attache pourtant aux vertus et principes de son statut. Un détachement certain face aux protocole mais qu'apprécie grandement le serviteur qui n'a plus à courber le dos ni s'incliner. Etre lui même un instant, quand bien même se trouve une des treize grande de ce monde, lui procure un bien fou. Amusé, les lèvres à peine entrouvertes, les mots doucement sussurés sortent d'une assonnance plutôt intime, comme s'il révéle un secret à son interlocutrice qui s'est imposé à son côté.

A point nommé, nous fûmes deux alors. Que oui, j'en fus troublé. J'entends encore les lointains échos de vos paroles pleines de confiance et vous en remercie. C'est le coeur gonflé d'émotion comme de fierté, fort de votre pleine approbation ,que je m'en vais à présent vous mener à ce lieu qui vous conviendra, j'en crois, tout à fait. Marchons côtes à côtes Méhe, seuls comme de vieux amis et confiants dans la sérénité de cette nuit sans étoiles. Les feux rougoyeants nous attendent et vous m'assurez que nous pouvons y aller, alors allons-y. La taverne à quelques lieux d'ici suit cette route.

Et ces mots achevés, révélant peu à peu qui se cache derrière ce voile invisible, il fait le premier pas. Puis ensemble, ils fondent dans les ombres de la nuit, les traces de leur pas s'évanouissant sous les soupirs du vents. Plusieurs fois Syv se prend à lui jeter des regards. Il se sent à l'aise avec elle au milieu de la foule, de par ses vêtements sans distinction d'aucune sorte, elle n'a aucun mal à passer pour simple citoyenne d'Outre-Mer. Assurément, ses sévères anticipations quant à sa rencontre avec le palatin étaient loin de s'être approché de la réalité.

Elle s'était même débarassé du fardeau que représentait son gnome par l'intermédiaire d'un ordre implicite, étonnant d'autorité. Cela avait bien arrangé ses affaires car c'était à elle seule qu'il souhaitait discuter. Bien évidemment il s'était gardé d'en montrer la moindre satisfaction...

Les derniers pas foulés, les vives lumières de l'intérieur de la destination franchie les accueillent de plein fouet. Les yeux s'écarquillent, s'illuminent devant la gaieté et l'ambiance chaleureuse qui y règnent tremblant sous les nombreux éclats de rire. Une femme, blonde au regard avenanr, s'avance vers les deux nouveaux arrivants, un sourire affiché sur son visage. Syv feint de la méconnaître, celle-ci en lui jetant un bref regard, reçoit le message.


Bienvenues à messeigneurs, une table au coin du feu vous attends. Suivez moi.

Une fois attablé et abandonné à eux même, Syv se tourne vers sa compagne. Avant d'engager la discussion, ils devaient penser à leur confort. Une telle distance à pied méritait un petit rafraîchissement.


Méhe tout d'abord désirez- vous boire quelque chose ?


Dernière édition par Syv le Ven 27 Fév 2009 - 13:18, édité 1 fois

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« Il m'est apparu Princesse Méhe que vous rougissiez »

« Parbleu, il a donc remarqué. » Mais malgré cette maladresse, il ne lui en avait pas tenu rigueur, renouvelant son invitation accompagnée d’un charmant sourire aux lèvres. Il disait qu’il n’était qu’un simple valet mais pourtant il avait beaucoup plus de prestance et d’assurance qu’elle en avait et qu’elle n’en aurait jamais. Elle se sentait tout à coup misérable face à cet être qui méritait sans doute mieux.

Méhe avait acquis son rang de princesse - elle refusait toujours de prendre le titre de reine puisqu’elle espérait toujours le retour de son père et parce que sa mère était celle qui gouvernait réellement – uniquement parce qu’elle était née au bon moment et au bon endroit. C’est pourquoi elle avait toujours un certain malaise quand on la nommait d’un quelconque titre.

Le Seigneur Syv l’avait invité à le suivre et c’est ce qu’elle fit alors que son chaperon le gnome Ga’al était allé en ville régler quelques affaires. Dans la nuit sans étoiles, ils marchèrent ensemble vers la taverne qu’il voulait lui faire découvrir. Le regard de Méhe ne quitta pas le chemin qu’ils parcouraient. Elle aurait bien voulu jeter un œil à son compagnon mais elle n’osa pas. Elle le savait présent juste à côté d’elle et cela suffisait à la rassurer. Les habitants de la cité ne prêtèrent pas attention à eux. Tant mieux, elle ne voulait aucunement se faire remarquer.

Bientôt ils arrivèrent à destination. La lumière vive qui régnait dans la taverne lui fit plisser les yeux mais ses oreilles lui firent écouter la douce mélodie des rires et des discussions animées. C’est tout ce qu’elle aimait, cela lui rappelait la chaleur et la vie qui régnaient au royaume d’Eryope. Une serveuse blonde aux jolis traits les fit asseoir tout près du feu.


« Méhe tout d'abord désirez- vous boire quelque chose ? »

« Je prendrai la même chose que vous. Je ne sais que choisir, je vais donc vous laisser décider », répondit-elle d’une voix peu assurée. Peu lui importait le breuvage, elle voulait juste profiter de cette rencontre. Même si elle ignorait ce qu’il avait à lui dire, elle savait que cette conversation ne serait pas désagréable, tout du moins, elle l’espérait. Laissant le Seigneur Syv commander, elle attendait patiemment qu’il parle, peu importe le temps qu’il prendrait. Timide et légèrement rougissante, elle essayait de ne pas trop fixer son interlocuteur et laissait son regard balayer la salle, restant muette.

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« Je prendrai la même chose que vous. Je ne sais que choisir, je vais donc vous laisser décider »

Je vois. Embrasement soudain d'une idée, ses yeux s'éclairent de malice, signe imperceptible de l'artifice à venir. Ajouter une pointe de folie à cette rencontre enrichissante et pleine de surprises, l'attire inéxorablement. Tel est son choix ,riant, celui que la Palatine lui a aimablement concédé. La distance qui le sépare d'elle s'amenuise à nouveau, la barrière émotionnelle dépassée par cette seule décision engageante qu'il ne réserve habituellement qu'à son maître.

Et bien nos jambes étant engourdies par cette longue marche entreprise, je vous proposerais bien volontier quelque chose allant harmonieusement de pair à la circonstance. Une boisson spéciale, rafraîchissante et délicieuse, qui en amont fera couler d'éminent fleuves de vie en votre belle enveloppe corporelle ma chère Méhe, vous verrez. Je reviens de ce pas.

Avec un empressement certain, il se lève de sa chaise et s'en va quérir les verres. Après une discussion discrète avec la vendeuse, comme promis, il revient avec les boissons fort brunes, pétillantes, avec des contours mousseux rouge débordant à son dessus. Sa main tenant le verre, s'engage pleinement et sans hésitation à traverser l'espace de la table jusqu à celui de la princesse d'Eryope.

Tenez. Elle répond au doux nom de Rin, cette liqueur. Un mélange de pommes, de fruits rouges et de raisins qui requiert d'être bu d'un seul trait. proclame t-il d'un ton neutre à la cadette, omettant volontairement de lui donner tous les autres ingrédients comme les zestes de piment exotiques et d'avoine fermentée, préfigurant quelques surprises explosifs à celle-ci. Elle est très fortement appréciée de mon maître. Il m'en fit d'ailleurs goûter la première fois à mes 16 ans, pour me remonter le moral, peu après l'avoir encontré alors qu'il me sauvait d'une funeste fin et d'un tragique destin. Quelle ne fut l'éclat de ma surprise !

Sur ces mots il lève son verre à ses lèvres et laisse le liquide s'échapper d'un trait jusqu'à sa gorge, insensible à ses effets brûlants, depuis longtemps qu'il est habitué. Ceci fait il se fait soudain silencieux et attentif, méditant pleinement sur sa mission. Indifférent, fermé, impassible, Syv reprend ses bonnes vieilles habitudes. Il laisse quelques instants à la Palatine le temps de prendre connaissance des lieux et de s'interroger, réfléchissant dans le même temps aux mots qu'il lui faudrait utiliser avec précaution. Autrement prendre des gants, cacher la poigne de fer de ses convictions et de ses actes résolus, sans étât d'âme par des paroles prudentes et sages de velours. Devoir lui faire passer un message, sans pour autant se découvrir, - qu'on ne puisse prouver aucun activisme de sa part - , ni lui faire peur, ne serait pas tâche aisée.

Il se racle la gorge en signe de parole et disserte enfin, notant non sans satisfaction qu'il accapare à présent toute l'attention de la Palatine, à la hauteur des enjeux. D'une voix murmurante et se penchant, intime, vers sa compagne il lance le message... Quelle serait sa réaction ?

Méhe, Grande de ce monde, maîtresse de cette Nation, éminente Palatine d'Outre-Mer. Fermez les yeux, ouvrez votre coeur et faîtes appel à votre intuition à travers ces paroles voilées, innocentes, que la prudence requiert...

Mon maître, Tilk Nosferan, et moi ne sommes pas de simples natifs de cette contrée, apparaissant telles de miniscules points perdues dans l'immensité d'un vulgaire tableau hétéroclite. Non. Nous sommes devenus plus que cela, depuis longtemps que nous franchissons les limites de l'indépassable, que nous transcendons cette belle image illusoire de marchands inoffensifs, de citoyens sans histoire. Comprenez en les raisons.

Il y a de cela deux à trois ans. La défaite et les malheurs harranguaient et frappaient péniblement aux portes de cette Nation..

Des conséquences terribles, ou généreuses selon la version officielle, en découlèrent et s'ajoutèrent au poids des mots qui pesaient déjà sur les épaules de notre peuple. Peut être étiez vous trop jeune à l'époque pour en constater les effets immédiats, et je l'espère pour vous...

Le mensonge ressortait de ses derniers mots, Syv savait qu'il serait plus difficile de la convaincre si elle n'avait pas souffert comme lui avait souffert. Il comptait alors particulièrement sur ses fortes convictions dont il avait déjà eu vents ici et là par quelques manants la connaissant.

De la guerre, de l'après guerre, beaucoup de ceux qui eurent à respirer, vivre, endurer cet enfer mémorable, déchus et désespéré, perdirent et sacrifièrent des êtres chers, mais aussi admirèrent leur terres dévastées, et ce finalement pour rien au coeur d'une finalité sans espoir, autre que la soumission. Vous connaissez sûrement la situation Méhe, n'est-il pas ?

Aujourd'hui les colons se sont accaparées toutes ces terres sacrifiées à la volonté de vivre, bon nombre de natifs depuis, éxilés, déracinés, n'ayant plus de foyer ou loger, se prémunir du froid et s'imuniser des menaces de l'obscurité.

Des lueurs dangereuses apparaissent dans les yeux sombre du jeune homme, alors que sa machoîre se ferme durement et que son visage au teint de bronze s'obscurçit quelques instants. Une impression palpable de détermination difficilement cachée et que rien ne pourrait brisé soupire dans l'air. Sa voix, s'étant faite soudain aussi glaciale que le tranchant d'une lame engoncée dans la chair d'un ennemi, Syv s'en rend compte et se prend à vivement espérer que son interlocutrice ne remarquerait cet accès émotionnelle, rare chez lui sauf quand il repense à certaines images de son passé.

Que mon maître soit foudroyé sur le champs si cela n'est point avéré, la vision de Kalamaï est et demeurre universelle et incontestable. La seule légitime dans les terres connues, si ce n'est au delà... ( derrière ces mots mensongers, se cache une tranchante ironie, une véritable hilarité )

Mais... justement Méhe. Et si des Natifs, de vils mécréants bien sûr... , entrevoyaient une autre vision pour l'Outre-Mer. Et si cette vision... s'opposait à celle de Kalamaï ? Quelle réaction vous viendrait- t-il à l'esprit ?

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Méhe était émerveillée par Syv depuis leur rencontre impromptue (l’était-elle vraiment ?). Tout ce qu’il disait allait dans le sens qu’elle espérait. Elle n’était pas insensible à sa bienveillance et sa courtoisie envers elle et elle buvait ses paroles comme elle tentait de boire la mixture explosive qu’il lui avait proposée.

Comme le lui avait conseillé Syv, elle prit le verre et le vida d’un seul trait. Tout d’abord elle trouva cette boisson très goûteuse, sucrée comme les sirops de glycine que lui prépare sa chère petite maman. Puis elle sentit comme une explosion, pas forcément désagréable mais très surprenante. Ses joues hâlées se teignirent d’un rouge écarlate et ses papilles étaient en feu. Faisant de son mieux pour cacher ce petit désagrément papillaire, elle continua d’écouter ce que Syv avait à lui dire.

Il avait abandonné son ton enjoué et parlait maintenant d’un ton solennel qui en disant long sur sa détermination. Il lui rapporta ce qu’elle savait déjà sur la situation de leur terre native. C’est vrai que depuis cette guerre, tout était différent. De nombreux vaisseaux avaient accosté dans les nombreux ports d’Outre-Mer et des flots de colons opportunistes avaient envahi les terres de leurs ancêtres. Pillant les moindres ressources, installant leurs églises, imposant leurs cultes et leurs coutumes, ils tentaient de détruire les natifs, non plus par la guerre mais par leur culture indigeste, piétinant sans vergogne des centaines d’années de tradition locale.


« Bien que mes parents aimants et protecteurs m’aient éloignée de ces destructions et de cette misère qui subsiste par nos terres depuis l’invasion, il m’est impossible de rester insensible à toute cette détresse qu’on entend partout si on tend un tant soit peu l’oreille. Dans mon petit chez moi, là-bas loin d’ici, mon père et ma mère ont su préserver une terre d’espoir. Les villageois vivent bien, je crois, en tout cas, la population semble joyeuse et solidaire. Les enfants, auxquels je pense encore appartenir, sont nombreux à mettre de la vie dans les ruelles. Pourtant je sais, depuis mon premier voyage à travers les contrées d’Outre-Mer, que le royaume qui m’a été laissé est une exception. J’ai vu le désarroi, la peur, la frustration. Mais j’ai senti aussi des motifs d’espoir : un sentiment sous-jacent de révolte semble animer certains et je suis sûre que l’on peut s’appuyer sur cette envie pour nous libérer du joug des envahisseurs de l’Empire. Si vous dîtes que, dans l’ombre, certains mécréants comme vous les nommez ont une autre vision et s’organisent pour s’opposer à Kalamai, alors je dis que je veux bien abandonner toutes les notions de savoir-vivre qu’a tentées de m’inculquer ma mère et devenir à mon tour une mécréante et rejoindre leur cause, Notre Cause… »

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La glace a fondu, le visage de Syv pour la première fois rougit légèrement, charmé par la conviction qui émane de la demoiselle, encouragé par la communauté de vue totale qui les unit. Le regard s'exerce différemment à présent qu' il se pose sur elle, enmêlé dans un maëlstrom de sentiments divers. Tout est soudain différent.

Les derniers mots s'étouffent et laissent place aux ardentes pensées, dominé par un silence songeur pendant que les esprits se frôlent et se touchent encore, s'apprivoisant petit à petit dans leur exaltante découverte d'une parfaite harmonie des coeurs.


Un frémissement parcourt l'échine du jeune homme. Ainsi était-elle prête à abandonner le savoir-vivre qu'avait tenté de lui inculquer sa mère qui l'avait tant choyé et devenir à son tour une mécréante ? De toute évidence s'apparente à un envoûtant chant réconfortant, qu'il se répète encore et encore, d'une jeune femme digne, bien plus encore que ne le sera jamais son statut.

Oui notre cause, Méhe... Notre cause. Par ces seules paroles, il lui fait état de son entière confiance, sa main doucement posée sur la sienne. Il a cessé de se protéger mais n'en dit plus, tout est clair entre eux, elle était dès leurs. Une redoutable alliée à leur côtés qu'il sait jamais ne devoir regretter un jour. Mais il y a autre chose, Syv mesure aussi l'attrait qu'elle exerce sur lui depuis le début. Ce n'est plus la Palatine, c'est Méhe, une personne différente de toutes celles qu'il a connu et qu'il n'espère pas voir disparaître de ses pensées comme ce fut toujours le cas jusqu'aà aujourd'hui;

Après l'assouvissement de la faim face à tant de réponses attendues, vient le moment de l'affection et de la tendresse, le faux serviteur se perdant dans le mystère insondable des prunelles de sa conjointe. Peut être pour y trouver une assurance d'un bel avenir commun, et qui sait plus encore. Une lueur brille dans ses yeusx tandis qu'il retire sa main et s'étend nonchalamment sur son siège.

Dans le cadre râfraichi de leur découverte mutuelle, il se retrouve soudain avide de révélations plus lointaines sur sa vie propre, plus affamé d'une relation nouvelle. Il se penche vers elle, un sourire plein d'entrain et lui murmure.

J'ai moi aussi connu le bonheur vous savez. Mécréant, je n'ai pas toujours été, bien que ceux qui me cotoient depuis longtemps n'en croient pas un mot et je les comprends au vu de mes nombreuses dispositions ombrageuses. Mais il est vrai pourtant. Moi aussi j'ai été choyé, aimé, protégé à une époque. Loin de tous les mots qui ont surgi aux côtés de l'acier et du feu. Sans aucun doute j'étais heureux.

Méhe, vous connaissez ce soleil bénin et souriant, j'en suis convaincu. Cette surdité évanouie, aux premiers rayons matinaux. Les chants timides des oiseaux. Ces matins d'été, qui riment souvent avec la chaleur d'un voisin, la convivialité de cousins qui vous rendent visite.


En bref, pendant ces intenses secondes sucrées ou vous sentez les herbes du bonheur soufflées par un vent plein de promesse venir affoler tous vos sens, et plonger vos pensées dans un nuage de douceur; auquel nul chérissant sa vie aimante ne pourrait en être affecté. Oui, j'ai véritablement connu ça moi aussi.

Syv laisse son regard s'égarer dans dans un passé lointain, oubliant soudainement tout ce qui l'entoure. Ces souvenirs à une époque lui paraissent incongrues, presque mensongers.

Innocent à cet âge que notre amertume porterait à nous faire penser éloigné, j'avais un rêve. Devenir le plus grand navigateur d'Outre-Mer, voyager à travers toutes les eaux y compris celles inconnues jusqu' alors, apporter le fruit de mes découvertes à notre peuple. Je n'envisageais nullement d'autres voies moins paisibles. Et voyez à quoi je m'atele aujourd'hui.

Syv retrouve toute sa lucidité, sa clarté et son regard transperce de nouveau son interlocutrice.

Enfin tout est différent depuis.... depuis ce conflit.

Mes parents, ma soeur, mes hommes,mes terres, mes rêves... Tout a été consumé... Ne subsiste plus que la cendre, brûlante d'un feu non point éteint que je me ferai un plaisir de rallumer fièvreusement si j'en avais l epouvoir. Cette cendre que j'assimile au poids de la culpabilité ainsi qu' à une volonté de fer léguée par mon propre père. Son rêve éphémère durant sa brêve agonie, ravivé par les flammes d'un fier héritage, devenant finalement le mien...

Enfin... Vous êtes la première personne à qui je confie ce genre de détails. Et le plus étrange, c'est que je n'en suis pas étonné.


Avec un brin de malice dans le comportement tandis qu'il se relève, Syv pose enfin la question qui le démange depuis un moment.

L'espoir, le sentiment sous-jacent de révolte que vous avez évoquez sont bien réels et n'attendent qu'une étincelle pour se libérer.

Que dîtes-vous à présent ma chère Méhe de rencontrer mon maître ?

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Perdue dans le regard de Syv qu’elle avait rencontré à peine quelques heures plus tôt, Méhe le trouvait à présent moins mystérieux. Il avait osé lui dévoiler quelques bribes de sa vie et cela lui donnait confiance en cet homme. Peu importait qu’il se présente comme un simple serviteur et comme un vil mécréant, elle savait qu’il était bien plus noble qu’il voulait bien l’admettre. Quel était ce sentiment qui semblait monter en elle depuis leur rencontre. Elle était encore jeune et elle ne savait pas trop pourquoi son cœur semblait battre un peu plus vite qu’à l’accoutumée. Quand Syv posa sa main délicatement sur la sienne, un frisson parcourut son corps frêle comme si un fantôme l’avait frôlée. Ce n’était point désagréable mais assez surprenant même pour elle qui avait l’habitude de côtoyer les esprits et les spectres.

Tout autour d’eux les discussions allaient bon train. Quelques joyeux lurons se disputaient à cause d’une tricherie dans un jeu de cartes. Une serveuse se faisait compter fleurette par un vieil ivrogne. Voilà ce qu’aurait pu voir Méhe dans cette taverne mais ce qu’elle percevait était totalement différent. Rien autour d’eux n’existait, une simple aura lumineuse qui les enveloppait, voilà ce qu’elle sentait, une bulle qui les isolait du monde réel. Mais quand Syv lui parla de son maître et posa la question qui le démangeait depuis longtemps, probablement depuis leur rencontre (elle venait de comprendre ; oui, Méhe n’était pas toujours très vive d’esprit), elle se "réveilla" soudainement.


« Votre maître, le Seigneur Nosferan, est un marchand m’avez-vous dit. Est-ce lui aussi un "mécréant" déguisé en honnête marchand ? », demanda-t-elle.
« Hum "honnête marchand"… par chez moi cela sonnerait faux… On dit dans ma contrée que l’honnêteté est un défaut fort gênant quand on veut être un bon marchand. Mais euh… je vous prie de m’excuser pour cette plaisanterie justement plutôt déplaisante et désobligeante. », murmura-t-elle avec un sourire qu’elle laissa échapper.
« Je crois que me le faire rencontrer était le but de votre venue au siège des Palatins, allons donc le rencontrer cet être que je ne connais point encore. »

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Ce rp avec toi fut un vrai plaisir, un petit dessert.. Smile
Merci Méhe d'avoir repris le fil de ce topic qui s'achève désormais.


Il était une fois Méhe et Syv....

Tel s'entamait le début d'un conte merveilleux et passionné, vertigineux élément perturbateur qui bouleversa toute une époque, amena tout un peuple à " l'éveil." L'histoire hasardeuse d'une rencontre bien qu' opportune qui allait faire exploser les fondements d'un système tout entier, dessiner les horizons des nouveaux lendemains d'Outre-Mer, quoi qu'il advienne. Rencontre durant laquelle les amers souvenirs se sont tues, les doutes s'en sont allés, laissant place aux rêves les plus libérales. Méhe qui a mûrit ( un peu hein ) et Syv, dernier d'une race disparue, Seigneur sans royaume, Gardien sans trésor, Héritier sans héritage, qui s'est ouvert. ( étonnant ! )


Dans cette taverne illuminée d'idéaux ou s'est profilé l'aube qui s'élève désormais à l'orée de sentiments nouveaux qui émergent ici et là, se colportent à travers tous les esprits en Outre-Mer. La Palatine et le Serviteur... Le rideau s'abaisse enfin sur ce qui s'annonce être le début d'une belle histoire entre les deux oisillons, qui de leur communion passionnée des coeurs, ont fait de leur envol vers de nouveaux paysages fantasques l'un des plus beaux, des plus réussis.

La nuit, immortelle dans sa splendeur ombragée atteint son apogée quand enfin, radieux et rayonnants, la louve indomptée et le faucon solitaire se décident à quitter la taverne ensemble et devenir sublimes grains de poussières, amenés par le souffle bienveillant de la brise au Royaume caché de Luluferati.
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Cette jeunesse vouée à des actions résolus, axe autour duquel venaient s'articuler passé et futur séjourna quelques jours dans les Ateliers de Tilk Tosferan.

Personne ne sait vraiment ce qu'il ressortit de leur discussion sinon qu'ils s'entendirent sur beaucoup de choses, qu'il n'hésiteraient à mettre leur vie en jeu et qu'enfin définitivement ils mêleraient leur destin quoi qu'il arrive.

Tilk Nosferan, satisfait de la nécromancienne, persuadé d'un brillant avenir commun, laissa Syv la raccompagner aux frontières du royaume, lui confiant dans le même temps une mission particulière, celle de s'approprier la corporation des itinérants.


Ce fut sur une plage sous les nimbes colorées du crépuscule que Méhe et Syv se virent pour la dernière fois. Celui-ci avec un grand sourire, les yeux enflammés comme jamais, émit sans réserve son vif désir de la revoir bientôt, confiant quant à une fructuse coopération entre les Royaumes de Luluferati et d'Eryope. Un dernier baise-main, et il se détourna pour de bon, sans se retourner déjà qu'il était concentré pour sa nouvelle mission, vers le port ou une embarcation l'attendait pour le mener à Kalamaï.

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