Anar, l'anarchiste

Anar est un marginal. Nul terre ne lui appartient, plus de famille, aucun blason mais un symbole, tatoué sur sa peau et gravé dans son coeur: le A encerclé. L`idéologie pour laquelle se bat Anar depuis ses 15 années et celle qui fait office de `régime` à Prévèse et en Outre Mer, même si pour Anar l`anarchie qu`il défend n`est pas celle qu`il voit dans ces contrées.

Idéaliste, il refuse l`existence de tout pouvoir qui selon lui ne mène qu`à l`oppression des peuples. Haîssant les castes, Anar a de nombreux ennemis et trés peu d`amis. Il n`est apprécié nul part car là où Anar se trouve, le vent de la révolte commence à souffler, contre l`autorité et contre tout pouvoir. Voila pourquoi Anar est classifié de `bandits` alors même que ces derniers ne le reconnaissent pas comme un des leur.

La force d`Anar réside dans son charisme et son entier dévouement pour la cause qu`il défend. Il a cette capacité de réunir au delà des races pour imposer sa vision, sa lutte qui est celle des `classes`. Les pauvres et les oubliés sont les plus réceptif à son discours. Nombreuses sont les révoltes qui ont pour cause sa venue, ce qui a eu pour mauvaise conséquence de le rendre un brin narcissique.

La naissance d'Anar résulte de la destruction de l'enfance d'Abi, les deux étant une seule et même personne. C'était il y a une vingtaine d'années...

Nombre de messages : 159 Date d'inscription : 16/12/2008

BG Approuvé.

[HRP] Merci aux modérateurs et rplayer pour leur travail antérieur et merci aux cartographes de m'avoir permis de visualiser les lieux du périple d'Anar. En espérant que cela vous plaise.[/HRP]

Archive administrative du village de Khia, Prévèze du Sud. Règne d'Evalia, date précise inconnue.

Citation :: L'épidémie de lèpre qui frappe depuis plusieurs mois le village s'étend d'une manière incontrôlable maintenant. Depuis la venue d'un Edile de Méthone et de ses promesses d'aide sanitaire, aucune nouvelle.

A ce jour on a recensé 40 morts, 501 malades en phase lépromateuse et plus de 1000 contaminés réels ou supposés, ce qui revient à dire que la moitié du village est touché par la maladie. Nos efforts pour enrayés l'épidémie semblent vains. Les notables ont tous quitté le village.

La plupart des familles pauvres ont un de leur membre contaminé. Aujourd'hui encore un père de famille est mort avec sa femme des suites de la maladie. Leur petite fille, très jeune, est contaminée. Seul son frère d'une dizaine d'année n'a pas été touché.

Le village ressemble de plus en plus à une ville fantôme. Si aucune assistance ne nous est apportée, il est à craindre la disparition du village. En espérant de meilleures auspices et quelque soit la fin, je continuerais à rester à mon poste pour aider les habitants du mieux que je le pourrais.

Puisse Dinas nous sauver de ce fléau !

Abla, il faut continuer ne t'arrête pas !

Mais Abi j'ai mal.

On est plus loin de la République de Bazanne, il faut continuer à avancer.

C'est dans moi Abi...la bête...elle me mange.

Non ! Ne t'assoie pas ! Pense à maman, elle nous a dit de rejoindre oncle Arnaud de l'autre côté.

Elle a faim...Abi ne me laisse pas...

Je ne te laisserais jamais, je ne la laisserais jamais te manger.

J'ai mal Abi, j'ai très mal...

Guert regardait avec dépit le paysage désertique de Prévèze qui, depuis son arrivé dans la province, était resté invariablement le même. Une mer de sable entrecoupée de collines et montagnes dont la verdure éparse annonçait un déclin prochain. Le questeur se demandait quelle grave erreur il avait pu commettre qu'on l'envoie ici. Après 3 mois de pénible service en Zackinthe du sud, il avait demandé sa mutation du village sauvage de Gargath. A l'époque il était sûr qu'il ne pouvait exister pire endroit mais après le passage de la frontière il avait été ébranlé dans cette conviction. Il sortit de son sac un petit calepin pour y noter ses réflexions. Pourvu que cette ville, Méthone soit plus égayante que cet amas de caillou que constitue Prévèze. Alors qu’il se laissait à s’évader dans des pensées plus plaisantes, son escorte stoppa sa progression au milieu des plaines désertiques. Ouvrant la porte de son fourgon, le questeur pris à parti un des hommes en uniforme :

Eh bien sergent pourquoi nous sommes nous arrêtés ?

L’homme semblait visiblement troublé par la question, à laquelle il ne répondit que partiellement.

Un enfant, messire.

Eh bien quoi un enfant ?

Il porte une fille qui…

Guert se demandait bien ce qui mettait son chef d’escorte dans cet état.

Sergent soyez clair et concis je vous prie !

La fille est atteinte de la lèpre.

Le visage de Guert pâlit instantanément. La peur de l’inconnu sans doute car Guert ne connaissait pas les modes de transmission de la maladie.

Par Kanderak sergent éloignez ces pouilleux au plus vite !

C’est que…ils bloquent le passage. Le garçon veut qu’on emmène sa sœur à Bazanne je crois.

Cette fois, Guert hurla à l’homme.

Sergent nous ne pouvons rien pour eux. Ils constituent un danger. Ces lépreux peuvent nous tuer tous ! Usez de la force si nécessaire mais débarrassez-nous-en !

Que fais tu là gamin ?

Je veille sur ma sœur, je la protège du mangeur.

Du mangeur ?

Il est rentré en elle, il lui mange la peau.

Gamin… ta sœur est morte…

C’est le monsieur.

Quel monsieur ?

Il a frappé ma sœur, il a frappé parce qu’il ne voulait pas nous emmener.

Qui prendrait des lépreux avec lui gamin ?

Monsieur…

Qu’est ce qu’il y a ?

C’est quoi un pouilleux ?...

Les cartographes chargés de dessiner les frontières de Prévèze eurent beaucoup de mal à déterminer la jonction des trois sous-régions, à savoir celle de la capitale, la République de Bazanne et Prévèze du Sud. Des différents opposaient les experts quant à l'attribution de certains lots de terre. Finalement un compromis fut trouvé grâce à la présence d'une taverne réputée pour ses mets qui, de par sa localisation, constituait l'endroit idéal pour délimiter les trois régions. La réputation de la taverne de Prodhou, déjà bonne à l’époque, s'améliora. Revers de la médaille, son établissement devint également un point de rencontre pour les brigands et mercenaires de la région, refuge temporaire très utile en cas de fuite. Mais l'homme n'avait pas à se plaindre du comportement de ses clients, qui étrangement se tenaient "relativement" bien et ne créaient que peu de troubles.

Prodhou s'était installé ici par amour de Prévèze et de cette région désertique en particulier. Originaire de Bazanne, il avait voulu que son établissement soit à une position privilégiée sur l'axe le plus fréquenté entre Prévèze et Zackinthe, la route Fort Sisnol-Méthone. Construite de ses propres mains, la taverne qui portait son nom avait acquis avec le temps une trés bonne réputation. Il faut dire que Prodhon connaissait très bien la cuisine épicée prévèzienne et ses mets faisaient toujours le délice des voyageur venant de Zackinthe.

Pendant le peu de temps libre dont il disposait Prodhou s'adonnait à son passe temps favori: la randonnée. Durant ces promenades il cueillait les épices et plantes diverses qui lui servaient pour confectionner ses plats et aromatiser ses bières. C'est à l'occasion d'une de ces sortie que Prodhon tomba sur un orphelin serrant sa sœur morte dans ses bras. L'homme, très superstitieux avait toujours conclu que l'immunisation de l'enfant à la lèpre était due à une bénédiction du Dieu de la Chance, Orfange. En effet à sa connaissance, chez les hommes, le seul contact avec un lépreux transmet immédiatement la maladie. Etant seul et de caractère généreux, Prodhon pris l'enfant sous son aile et le considéra vite comme son propre fils. Ce dernier n'avait jamais révélait son nom à l'homme qui l'appelait toujours "gamin".

Si les premières années furent heureuses, l'état psychologique de l'enfant se révélait de plus en plus instable. Déjà turbulent et agitateur, il devenait également asocial et préférait la compagnie des bandits à celle des honnêtes gens. Prodhou ne pouvait plus le tenir. Tout ce qu'il tentait d'enseigner à l'enfant, ce dernier le rejetait. La quiétude, l'envie de fonder une famille, le respect de la hiérarchie et des normes...l'enfant le refusait obstinément. Un jour vint où l'enfant disparu, sans doute en compagnie de brigands s'étant attardés à la taverne. Prodhou ne l'a plus jamais revu depuis.

T’as un nom ?

Quoi ?

Est-ce que tu as un nom petit ?

Un nom…

Chez nous tout le monde a un nom, même si ce n’est pas le vrai. Il faut t’en trouver un.

Je sais pas…

Tu es fils de Prévèze, terre d’anarchie, n’oublie pas que c’est de là que tu viens. Ton nom doit te rappeler tes origines. Qu’en dis-tu si je t’appelle Anar.

Anar…ça sonne bizarre.

Tant mieux, c’est pas conforme aux règles. Tu t’appelleras Anar fils et je t’enseignerais toutes les ficelles de mon art car le vol fils, c’est un art.