Bran', Royaume d'Akhmodar

Invité

Les énergies violentes, passionnées qui émanaient de la plaine nue, à proximité de ces ruines héritées de la grande guerre contre Kalamai lui étaient familières. Comme à Zakinthe, à l'époque si excitante des barbares, on y respirait un air de vie débordante. Les barques aux mâts cassés, sur lesquels ils avaient misérablement vagabonder à travers le monde et qu'ils avaient si joyeusement délaissées derrière eux, comme une plaie au dessus des flots magnifiques de la mer azuré , lui apparaissait tristement au loin désormais. Les exilés de Zakynthe, les nouveaux citoyens d'Outre-Mer, par leur marche vigoureuse , propre à la force de leur race, avaient pris une certaine avance et s'étaient enfoncées profondément à l'intérieur des terres ouvertes à leur dévorante et minutieuse exploration, à leur prétentions assoiffées territoriales. Et pendant ce temps de brefs souvenirs, d'insipides émotions se mêlaient dans l'être de chaos qu'était devenu Wolvgovrian par la guerre et la tuerie quotidienne dans les terres ancestrales de jadis.

L'orque, depuis longtemps exilé de Zakinthe comme ses pairs, à présent sur les terres accueillantes d'Outre-Mer, avait toujours détesté les humains, les elfes, et les nains. Trop arrogants, trop orgueilleux, et d'une manière générale trop ambitieux à son goût, bien qu'il partageait un caractère étrangement semblable. Ce monde, était celui d'Akhmodar désormais, de son Chef de Guerre Bran'dor et de ses Orques. Et il lui était inconcevable d'envisager une quelconque alliance, autre que celle de l'Oracle, toute puissante Armada à la tête du combat contre la vile hégémonie des étrangers. Fourberie, massacre et trahison seraient le lot de ses morveux contre l'ennemi, mais loyauté, abnégation et main tendue se traduirait leur politique instinctive envers ceux qui avaient symbole de lien et de fraternité à leur clan au delà des différences raciales, partageant l'amour commun de la terre sacrée et de la liberté.

L'exilé orque s'approcha des ruines. Cet amas de cendres et de bois torturés, aux odeurs roussies, aux couleurs diverses, formait une impressionnante force destructrice invisible. Ici,et maintenant tout commençait, ou plutôt recommençait. L'exode s'achevait enfin.

Wolvgovrian, le lieutenant de Bran'dor se retourna vers ses pairs. Ses yeux fauves luisaient de convoitises et de perversité. Son visage sombre, décharné, semblable à celui d'un ours en colère se voilait d'un air serein qui ne trompait personne. En vérité il bouillonnait, fiévreusement, d'une sombre excitation et chacun savait pouvoir sentir l'énergie brutale, intense et violente, qui se dégageait férocement de lui et les amenaient tous, gobelins et orques y compris à s'écarter prudemment de lui.

Seul et sans rien d'autre que sa cruauté, sa sauvagerie pour justifier une telle arrogance, il s'imposa, sûr de sa force, devant ses guerriers qui l'observaient dans un silence soumis, levant nonchalamment son poing griffu au ciel, comme en signe de victoire.

Waaarg ! Un monde de bonheur et de chairs fraîches sur ces terres nous attend mes frères. L'Outre-Mer, notre nouvelle Patrie... Pouark, dorénavant tout ce qui est ici à eux, est à nous. Et contre les étrangers nous les protègeront eux et ... leurs biens qui sont devenus nôtres.

Ahkmodar ! Ahkmodar ! Ahkmodar ! lui répondirent avec fougue les orques, faisant surgir leurs cimeterres hostiles et batailleurs, hurlant à gorge déployé, jusqu'à faire trembler la terre et les bêtes environnantes. Cette nouvelle terre d'accueil offrira enfin l' opportunité tant attendue d'échapper à la fatalité qui s'est tant acharnée à nous pourchasser depuis tant d'années. Explorez ces contrées bandes de rats, définissez l'immensité de notre futur royaume par la force et la soumission !

Forger notre puissance sera notre première priorité, notre première épreuve. Abattez tout ce qui obstruera notre chemin.

Grrr, quiconque s'en prendra à l'Outre-mer devra nous abattre en premier. N'en doutez pas, nous châtierons ces canailles avec la brutalité de notre force de frappe, et recommenceront sauvagement tant que les vents nous pousserons à en faire autant. Si on nous y oblige, dans tout l’univers résonnera la symphonie meurtrière des troupes natives et qu'à cela ne tienne nos guerriers et la poigne de fer des Orques donneront le ton de cette mélodie mortifère.

Ahkmodar ! Ahkmodar ! Ahkmodar !

Commençons les travaux sans perdre de temps, tout devra être achevé à l'arrivée de notre tout puissant chef, Bran'dor.

Et immédiatement les gobelins sautèrent dans tous les sens et s'exécutèrent, ceci sous les yeux fauves de Wolvgovrian mus par l'excitation meurtrière tandis que sa langue de façon anormale courrait sur ses lèvres pleines et noires. Bien, bien... Que de merveilleuses perspectives...

Invité

Un soleil rouge, nimbé de flammes s'élève haut dans le ciel poussiéreux, reflet d'un flot de sang déversé sans retenue sur la terre brûlante. Les flancs abrupt des montagnes grises au bord de la plaine en ruine et envahi récemment par une cohortes d'exilés étrangers, tremblent littéralement sous les hurlements âpres et sauvages. font color=][color=" #808000?]Plusieurs jours que s'enchaînent les combats impitoyables entre gobelins et diablotins, ces premiers qui ont formé une alliance étrange et font depuis longtemps trembler la région par leurs raids incessants contre les villages pillés et saignés à blanc suite à leur méfaits impunis, et les Morveux d'Akhmodar, race d'orques fier, insolents immigrants, explorateurs belliqueux et nomades en quête de terres et de puissance, unis sous un seul étendard. Celui unique de Bran'dor. Aujourd'hui est différent des autres jours, il ne s'agit ni plus ni moins du dernier combat, nulle autre possibilité que la victoire absolue ou la capitulation totale dans cette lutte finale abrupt, lutte maintenue par l'effervescence intarissable des haines et des rancoeurs entre les créatures soeurs, l'or et les minerais au coeur des convoitises attisant le tout.

Waaaaarg !

Mais la bataille est devenu caveau pour les défenseurs harassés. Les Orques, fiers et furieux poussent dans leur derniers retranchements les tenaces gobelins alliés aux fourbes diablotins qui les aveuglent par leur battements dépressifs d'ailes, les fortifications hasardeuses et caverneuses ancrées sous la montagne et totalement réduites en miettes tant par leur cimeterres que leur hargne, bientôt à leur merci.

La tempête de rage et de haine, d'une rare intensité bat de son plein, des vagues de grains et de poussières venant fouetter et déferler sur les farouches défenseurs acculés dans leur ultimes forces. La colère aveugle l'état d'essoufflement et face aux assauts féroces, irrésistible des Orques ne s'oppose plus à présent qu'un désespoir acharné, les gobelins déjà épuisés malgré leur surnombre et les diablotins, fébriles et fragiles, de moins en moins à l'abri des puissants cimeterres devant l'exigu des lieux. Brise nuque, morsure à mort, griffure sanglante, attaques en traîtres, crachats de magie, jets de pierres et de flèches, vagues d'énergies métaphysiques et spirituelles. Tout est utilisé pour retourner la situation accablante, l'intensité actuelle atteint des limites jusqu'à aujourd'hui considéré comme infranchissables, véritable image et symbole d'un sursaut désespéré pour la survie, d'un soubresaut hargneux pour l' honneur des défenseurs.

Mais les corps jonchant le sol dur, s'amoncelant de plus en plus les uns sur les autres de par l'étroitesse du champs de combat, des trous béants trônant en divers endroits de leurs corps écarlates et les orques se font de plus en plus oppressants. Le carnage, d'un seul côté, n'en finit plus jusqu'à tourner court au fil des minutes semblable à d'éternelles heures dans l'actions. Ainsi, diablotins et gobelins dans une panique croissante, derniers témoins d'une civilisation sauvâge agressive d'Outre-Mer, au point culminant de son déclin, voient leur ligne de défense éclater, les maudits morveux civilisés d'Akhmodar toujours en mouvement, gagner à présent le coeur de leur positions retranchées.

Encore une fois la force a fait force de loi, les faibles se résignent à leur sort devant le plus fort. Les vainqueurs d'antan si fourbes et si brutaux, brillant conquérants, devant cette puissance plus forte qu'eux deviennent désormais vaincus d'aujourd'hui et se plient à ses règles brutales. L'on sonne la réédition dans un désordre imprescriptible et devant l'exigence de cet ennemi intraitable, les armes gobelines sont jetés au sol, les diablotins replièrent leur ailes et leur griffes. Curieusement, les morveux s'abstiennent de massacrer les survivants, ils se contentent d'admirer les trésors qui les entoure de partout de leur yeux cupides. Quel sort prévoyait t-on pour les vaincus ?

Les Montagnes grises appartiennent désormais au Royaume étendu d'Akhmodar. Les Orques excités comme jamais, nullement épuisé par le combat ô combien aisé, se groupent au centre des pièces d'où se révèlent des trésors magnifiques et gigantesques à moitié enfouie dans la terre; Wolvgorian, à la tête de la féroce expédition, prend la parole de sa voix énergique et électrisante.

Gwahha ! Morveux d'Akhmodar, ces montagnes sont notres pouark !

L'emprise de la fourberie diablotine et de la sauvagerie gobeline dans la région a vécu, croulé sous nos féroces assauts ! Plus jamais ces fétides insectes ne menaceront les Natifs. Qu'ils deviennent nos cafards, nos carpettes, nos chairs à pâtée et nos esclaves. Notre économie doit flamboyer ! Ainsi qu'ils soient mâles, femelles, petits ou même à l'état d'oeufs végétant, j'en ai rien à foutre, j'veux voir ce tas de cloportes suer jusqu'à l'agonie ! Fouettez les jusqu'au sang s'ils faiblissent.

Pas de quartier !

Akhmodar ! Akhmodar !

Grr, réjouissons nous, les minerais qu'avec tant de rage et de cupidité nous convoitions, nous appartiennent aujourd'hui. Le fer, l'or, et l'acier acquis, nous pouvons désormais accéder à plus de puissance huhaha ! La route est encore longue, continuons sur notre lancée foudroyante !

Pour Bran'dor !

Waaaaaarg !