La traversée des mers avait rempli de surprises le porteur de masque, qui jusqu'alors n'avait jamais quitté la terre ferme de sa vie. Il avait voyagé à pied, à dos d'un nombre incalculable d'animaux différents, volé sur le dos de quelques dragons qui l'avait toléré, mais jamais il avait expérimenté le doux balancement des vagues lorsqu'elles se faisaient fendre par la proue du navire, l'instabilité du pont lors des tempêtes, la fausse stabilité lorsque l'on ne trouvait pas vent susceptible de les pousser. Mais la surprise n'avait pas été seulement la sienne. Les membres d'équipage, tous des marins endurcis, avaient tenu des paris quant au nombre de temps que le nouveau venu pouvait rester sous son épaisse armure de cuir qui couvrait absolument tout son corps et son lourd masque de fer lors de la traversée, alors qu'eux souffraient quelques fois de chaleur, malgré leurs chandails sans manches et leur pantalons courts. Ils avaient tous perdu. Personne n'avait prévu qu'il n'enlèverais jamais son équipement.
Il avait maintenant mis pied sur la terre ferme, une terre aride et sablonneuse qui laissait lever la poussière a chacun de ses pas. L'architecture des habitations le surpris beaucoup, bien différente de celle qu'il avait toujours connue. Les maisons étaient pour la plupart de beaux édifices, joignant l'utilité avec la beauté. Il croyait cette province une province dégénérée, remplie de pauvres et de mendiants, de pestiférés et de voleurs, mais il voyait un endroit charmant, en plusieurs points semblable à sa Scitopole natale. Les hommes se respectaient, travaillant de concert pour ériger une statue quelconque à la gloire de quelque chose qui ne l'intéressait pas. Aucun mendiant n'était en vue, seulement des enfants heureux qui jouaient ensemble.
Il avançait doucement à travers les rues bien organisées, admirant toutes les splendeurs de ce monde nouveau pour lui. Il arriva rapidement aux limites de la ville, puis se rendit compte que son entreprise allait être beaucoup plus ardue qu'il avait pensé. Comment trouver un maitre d'arme alors qu'il ne connaissait rien de cette province, qu'il ne connaissait pas son organisation politique ou sociale. Il tourna les talons, recherchant une patrouille de vigiles qui auraient pu l'aider dans ses recherches. Il en trouva un, de braves hommes qui portaient tous une armure outremerse de qualité, avec un petit symbole de gravé au centre du thorax, un cercle possédant autant de noir que de blanc, et les couleurs semblaient vouloir de mélanger ou se battre pour une plus grande possession du cercle. Il s'approcha d'eux, et attira leur attention d'un geste de la main. S'approchant en posant un œil inquisiteur sur son masque, leur chef lui demandant d'une voix grave pourtant ne possédant aucun accent de violence:
Bonjour, étranger. Pouvons nous vous demander ce que nous pouvons faire pour vous?
Vous le pouvez certainement. J'aimerais savoir, si ce n'est pas trop demander, ou je pourrais trouver un maitre d'arme qui saurait me montrer comment me servir de ce sabre? Dit-il en pointant son arme d'une main.
Ma foi, je n'en ai aucune idée. Si vous auriez fait parti des forces armées, vous en auriez trouvé un sans peine, mais il n'y existe presque plus de maitre de cet art qui offrent leurs services au grand public. Vous devriez peut-être vous affilier à un seigneur local...
Il posa son regard sur l'homme masqué, cherchant à lire dans les yeux du voyageur et n'y lut qu'une froide négation. Se doutant qu'il ne pourrait pas le convaincre de les rejoindre, il continua:
Cependant...Vous pourriez peut-être trouver le vieux Uriel, mais personne ne sait plus aujourd'hui ou il se trouve,encore moins si il est encore en vie. Tout ce que je pourrais faire de plus pour vous aider serait de vous dire qu'il à quitté la ville il y a trois mois.
Remerciant le garde, le voyageur lui tendit quelques pièces, que l'officier refusa avec un sourire. Soit il avait tombé sur un garde avec de grandes vertus, soit les gens d'outre-mer étaient bien différents de sa terre natale. Cependant, la deuxième possibilité lui semblait peu probable, puisque le cœur des homme restait un endroit ou le bien et le mal se battaient constamment pour le contrôle des actes de chacun.
Il entra dans une auberge, puis commença à demander à l'aubergiste si il savait ou il pourrait trouver le vieil Uriel, mais il ne récolta pas plus d'informations que précédemment avec le vigile. Soupirant bruyamment, il le remercia puis pris un breuvage quelconque, qu'il ne but pas, et s'installa sur une table vers le milieu, cherchant à écouter les conversations aux alentours pour trouver un indice sur l'endroit ou il pourrait trouver celui qui risquait de devenir son maitre.