Précédemment
La semaine qu’elle avait passée ici avait été douce et reposante.
Comme elle se l’était promis, elle avait lu jusqu’à plus soif, appris des sorts et des incantations. Avec tout ce qu’elle avait ingurgité déjà à Orchomène, elle se sentait désormais capable de lancer de nombreux sorts et de leur donner toute la puissance que son bâton lui octroyait.
Elle s’était installée dans des appartements austères, presque une cellule de moine, dont la seule fenêtre offrait une vue imprenable sur la fabuleuse cité.
Elle avait donné à la Velue suffisamment d’or pour se loger décemment où elle le souhaitait et lui avait recommandé de passer tous les jours devant la Corporation pour attendre le retour de Grognar.
Le temps s’était écoulé paisiblement, à plusieurs reprises elle avait rendu visite au Gris et ils s’étaient lancés dans de longues discussions sur la vie en général et la magie en particulier.
Et ce matin, on venait de lui apporter un message de la vieille naine. Elle avait retrouvé le géant et ils l’attendaient tous deux à l’extérieur, prêts à suivre ses consignes et à entreprendre le voyage jusqu’à la Tour Opaline.
Avec une moue, elle constata que la pluie battait au dehors et l’idée d’aller se faire doucher par l’eau froide qui s’écoulait du ciel en cascade lourde et poisseuse ne l’enchantait guère. Elle se couvrit d’une longue chasuble blanche et se couvrit la tête de sa profonde capuche.
Ce geste la fit sourire quand elle repensa à sa rencontre avec ses compagnons d’aventure. Eux aussi cachaient leurs visages sous des capuches. Etait-ce le signe qu’elle était devenue une véritable sorcière ?
Non, c’était un simple abri pour la pluie. Rien de plus ! Jamais ne lui serait venue l’idée de cacher sa beauté car même si les regards masculins lui pesaient, elle ne voulait s’en départir pour rien au monde. Elle avait conscience de que son physique lui apportait : on ne se comporte pas de la même façon avec une belle femme qu’avec toute autre personne au visage ingrat. Et puis, ces yeux lubriques qui la détaillaient formaient en tous lieux sa haie d’honneur, le juste hommage rendu à sa splendeur, et lui offrait le bonheur indescriptible du mépris qu’elle renvoyait à ces désirs abjects.
Elle griffonna rapidement quelques mots à l’intention du Gris. Pour l’avertir de son départ, pour le remercier encore de son aide, de son soutien et de son amitié. Et elle quitta ses appartements, qu’elle comptait bien retrouver un jour, en donnant à une sentinelle le message pour le Mage.
Dehors, sur la place, un drôle de couple l’attendait. La silhouette immense de Grognar, les bras ballants, attendait son arrivée à côté de la toute petite forme de la Velue, amenuisée encore par sa proximité avec le colosse.
Biquette s’élança vers elle pour la combler de fêtes, guillerette et sautillante, et Lulyane l’honora d’une caresse amicale.
- Merci d’être venu si vite, Grognar ! Nous n’avons plus de temps à perdre ! Mettons-nous en route !
Elle s’élança en direction de la porte sud, son long manteau ruisselant sous les gouttes dessinant une tâche claire dans la grisaille de l’averse.
Suite des aventures de Lulyane
La semaine qu’elle avait passée ici avait été douce et reposante.
Comme elle se l’était promis, elle avait lu jusqu’à plus soif, appris des sorts et des incantations. Avec tout ce qu’elle avait ingurgité déjà à Orchomène, elle se sentait désormais capable de lancer de nombreux sorts et de leur donner toute la puissance que son bâton lui octroyait.
Elle s’était installée dans des appartements austères, presque une cellule de moine, dont la seule fenêtre offrait une vue imprenable sur la fabuleuse cité.
Elle avait donné à la Velue suffisamment d’or pour se loger décemment où elle le souhaitait et lui avait recommandé de passer tous les jours devant la Corporation pour attendre le retour de Grognar.
Le temps s’était écoulé paisiblement, à plusieurs reprises elle avait rendu visite au Gris et ils s’étaient lancés dans de longues discussions sur la vie en général et la magie en particulier.
Et ce matin, on venait de lui apporter un message de la vieille naine. Elle avait retrouvé le géant et ils l’attendaient tous deux à l’extérieur, prêts à suivre ses consignes et à entreprendre le voyage jusqu’à la Tour Opaline.
Avec une moue, elle constata que la pluie battait au dehors et l’idée d’aller se faire doucher par l’eau froide qui s’écoulait du ciel en cascade lourde et poisseuse ne l’enchantait guère. Elle se couvrit d’une longue chasuble blanche et se couvrit la tête de sa profonde capuche.
Ce geste la fit sourire quand elle repensa à sa rencontre avec ses compagnons d’aventure. Eux aussi cachaient leurs visages sous des capuches. Etait-ce le signe qu’elle était devenue une véritable sorcière ?
Non, c’était un simple abri pour la pluie. Rien de plus ! Jamais ne lui serait venue l’idée de cacher sa beauté car même si les regards masculins lui pesaient, elle ne voulait s’en départir pour rien au monde. Elle avait conscience de que son physique lui apportait : on ne se comporte pas de la même façon avec une belle femme qu’avec toute autre personne au visage ingrat. Et puis, ces yeux lubriques qui la détaillaient formaient en tous lieux sa haie d’honneur, le juste hommage rendu à sa splendeur, et lui offrait le bonheur indescriptible du mépris qu’elle renvoyait à ces désirs abjects.
Elle griffonna rapidement quelques mots à l’intention du Gris. Pour l’avertir de son départ, pour le remercier encore de son aide, de son soutien et de son amitié. Et elle quitta ses appartements, qu’elle comptait bien retrouver un jour, en donnant à une sentinelle le message pour le Mage.
Dehors, sur la place, un drôle de couple l’attendait. La silhouette immense de Grognar, les bras ballants, attendait son arrivée à côté de la toute petite forme de la Velue, amenuisée encore par sa proximité avec le colosse.
Biquette s’élança vers elle pour la combler de fêtes, guillerette et sautillante, et Lulyane l’honora d’une caresse amicale.
- Merci d’être venu si vite, Grognar ! Nous n’avons plus de temps à perdre ! Mettons-nous en route !
Elle s’élança en direction de la porte sud, son long manteau ruisselant sous les gouttes dessinant une tâche claire dans la grisaille de l’averse.
Suite des aventures de Lulyane