Un elfe se présenta aux gardes du palais, accompagné de deux autres elfes portant un coffre de format moyen. Il s'agissait de Babka, le fidèle compagnon d'Oengus. Il était chargé d'une livraison à l'intention de l'Empereur ou de son fils, le premier qu'il rencontrerait convenait à ses consignes.

Bonjour à vous messieurs les gardes, pouvez-vous m'amenez à l'empereur ou à son fils, selon les disponibilité de chacun ?

Un des gardes répondit alors : Et bien, c'est votre jour de chance, le Seigneur Faraël est arrivé voilà à peine quelques heures et il doit voir notre Empereur. Vous devriez donc avoir l'occasion de les voir tout les deux. Venez avec moi.

Le trio et l'impérial entrèrent dans le palais. Guidez vers le lieu où était ceux qu'il désirait voir.

Un homme arriva en courant devant les hommes de la garde. Il était essoufflé et ses vêtements se composaient plutôt de lambeaux.
Il se courba en deux essayant de retrouver un peu de son souffle avant de pouvoir parler. Il paraissait exténuer et c’était le cas. Il était parti depuis plusieurs jours de la capitale de la province d’Argostole.

Que veux-tu ? dit sèchement un garde.

Je…. Je…. Je dois voir l’Empereur vite vite c’est, c’est une catastrophe. Vite ! Par pitié !

Et pourquoi je te ferai rentrer ? en plus l’Empereur est absent de la Cité !

L’homme paraissait affoler, en proie à un profond doute.


C’est une catastrophe.
Il faut que je voie quelqu’un. Un officiel vite, je viens de la part du gouverneur militaire d’Argostole.

Le garde semblait hésiter car la personne qui se tenait face à lui paraissait sincère. Mais ce qui lui fit laisser passer le coursier fut le sceau qui refermait le parchemin.
Il invita donc le voyageur à passer la muraille et l’escorta à l’intérieur du Palais.

Ecoutez je vous préviens je ne sais pas qui va pouvoir vous recevoir.
Je pense qu’il y a le Chambellan, mais je ne sais pas ce qu’il pourra faire si c’est vraiment urgent et que ça demande une décision officiel. Je sais également que nous sommes sans nouvelle du Gouverneur de Kalamaï

En réalité il ne restait plus grand monde en ville.
Le garde ouvrit les portes d’une petite pièce où se trouvait deux fauteuils et une table basse afin d’y faire attendre le coursier.

Je vais essayer de vous trouver quelqu’un

Le garde partie, l’homme qui venait d’arriver s’affala sur une des chaises. Il était éreinté, il n’avait cessé de marché et courir, par moment il avait eu de la chance de trouver une charrette mais cela n’avait pas été la majorité du voyage. Il savait que sa mission était primordiale et il avait vu le village sur la côte, le carnage apocalyptique.

Je chevauchais à travers les rues de la Cité en direction du Palais Impériale. Les piétons s’écartaient rapidement de mon chemin, je ne lançais le cheval au galop que quand j’étais sûr de ne renverser personne.
Rapidement j’arrivai devant le Palais, mais là encore je ne ralentissais pas. Je grimpai les marches qui menaient à l’entrée du Palais toujours à cheval ce qui n’était pas la norme et je n’étais pas au trot.
J’arrivai devant les lourdes portes qui donnaient à proprement parlé à l’intérieur du Palais et aux bureaux dans lesquels j’étais attendu. Le cheval se cabra et je dus faire jouer mon agilité pour ne pas être désarçonné. Les gardes devant moi c’était mis en position de défenses avec leur hallebarde pointé sur moi.

Je sautai de mon cheval et dès que j’eus les pieds à terre les gardes s’avancèrent vers moi afin de m’arrêter. Je relevai la tête en leur direction des soldats, je n’étais pas en position de combat et je n’étais pas là pour ça. Mais je pouvais comprendre leur réaction. Je venais d’arriver au galop sur des marches impériales. En plus j’étais armé et avait du sang sur mes vêtements. Tous ces éléments ne plaidaient pas en ma faveur.
Rapidement un sergent arriva vers nous :

Garde à vous !

Les soldats ne semblaient pas vraiment comprendre et après avoir hésiter quelques secondes ils s’exécutèrent.

Veuillez les excuser votre Seigneurie, …

Je l’arrêtai, ce n’était pas ce que je recherchais et j’avais toujours eu horreur de ces formalités. J’étais une personne comme une autre et mon passé n’avait pas forcément que des passages glorieux.

Pas la peine de se fourvoyer dans le protocole pour moi, en plus ils n'ont fait que leur travail, c'est moi qui suis arrivé ici d'une manière peu cavalière sans vouloir faire de mauvais jeu de mot.
Ne trainons pas, j’ai reçu une missive me demandant de venir ici rapidement.

Bien suivez moi.

Je franchis les portes du Palais, ce n’était pas la première fois et à chaque fois depuis que j’étais Magistrat on ne me fouilla pas et je gardais mes armes.
Nous avancions d’un pas rapide à travers les couloirs, le sergent m’accompagnait et me guidait dans le Palais qui pouvait apparentée à un labyrinthe.
Le soldat jeta un rapide coup d’œil vers moi, j’étais armé jusqu’aux dents et avec du sang sur mes vêtements. J’avais un pansement de fortune à mon bras, la blessure que j’avais reçu sur les quais. Mais ce n’était pas la première fois et certainement pas la dernière, quand on vivait par les armes cela faisait parti des risques.

Vous êtes blessé ?

Rien de grave,
La plupart du sang présent ne m’appartient pas.

Bientôt j’arrivai dans un bureau. Le sergent y rentra afin de m’annoncer. J’y rentrai à mon tour puis le sergent repartie en prenant soin de refermer les portes derrières lui.
Il y avait un homme, il était habillé de vêtements déchirés et paraissait anxieux, angoissé. Assis face à lui se trouvait le Chambellan Grembër. J’avais rarement eu affaire à lui mais je le connaissais comme une personne dévouée à l’Empereur. Il prit tout de suite la parole après m’avoir scrupuleusement dévisagé de la tête au pied. En effet je pouvais faire peur : il y avait du sang sur mes vêtements et j’avais suffisamment d’arme pour susciter la crainte.
Je fus invité à m’asseoir ce que je fis.

Bonjour votre Seigneurie
Je vous ai demandé de venir car l’homme ici présent est porteur d’un message important. J’ai estimé qu’il fallait prévenir un des officiels

Pourquoi pas l’Empereur ou bien le Gouverneur ?

Le premier est injoignable depuis qu’il est parti vers Maon, mais je ne m’inquiète pas pour lui il est sous bonne garde.
Et concernant le Gouverneur, pour être franc nous n’avons plus de nouvelles de lui. On dit qu’il aurait pris sa retraite.
Donc étant donné que nous ne parvenons pas à rentrer en contact avec les deux premier, nous faisons appel à vous car entant que Magistrat vous arrivez juste après dans le rang des officiels de Kalamaï.

Effectivement de ce point de vu là il n’avait pas tord. Je me demandais quand même où pouvait être les deux officiels. Mais l’affaire devait être suffisamment sérieuse pour que l’on me fasse appel.
Etait ce en rapport avec l’Outre-Mer ? Etait-il arrivé quelque chose aux émissaires envoyé pour négocier et trouver un compromis ? Si tel était le cas alors les lames sortiraient de leur fourreau et jamais le monde n’aurait connu une pareille flotte qui se serait dirigé vers l’Outre-Mer.

Le Chambellan reprit :

L’homme qui est ici vient de la part du Gouverneur Militaire de la Province d’Argostole et il est porteur d’un message important.

Je le regardai avec attention, c’était un messager. Il avait sans doute couru ou chevauché une bonne partie du voyage vers la Capitale. Cela expliquait donc son état physique mais également vestimentaire.

Le messager regardait avec curiosité l’elfe noir qui était rentré. On lui avait dit que l’on avait prévenu un des officiels de Kalamaï et qu’il s’agissait du Magistrat aux Institutions Impériales.
Il était tout de même étonné du personnage qui lui faisait face, il était tout l’opposé de ce que s’imaginait le messager. Il avait pensé avoir à faire à une personne avec des habits propres, bien soigné sur lui,…
Mais il commença son récit

Le Gouverneur militaire d’Argostole m’a envoyé ici. Il y a environ une lune de ça moi et mes voisins avons été réveillé durant la nuit par des cris qui venait de la ville voisine, nous habitons un petit hameau en lisière de forêt.
Nous voyions également des flammes qui s’élevaient de la ville. Nous n’étions que peu nombreux et ne sommes que des gens de la terre.

Le messager avait peur de déchainé la colère de l’elfe noir et il prenait donc d’infime précaution.

Dès que nous avons vus cela je suis parti en direction de la ville la plus prochaine où il y avait un régiment de soldat car nous nous doutions que c’était une attaque.
Je suis revenu avec des soldats au petit matin. Là nous n’avons eu une vision apocalyptique de ce qui s’était passé. La ville portuaire avait été mise à feu et à sang. Il ne restait pas âme qui vive. Les hommes, femmes, enfants avaient tous été tué aucun survivant. Les maisons n’existaient plus que des tas de cendres. Visiblement l’attaque avait été méthodique.
Je n’oublierai jamais ce que j’ai vu des femmes nues et mutilés, des hommes éventrés qui avaient encore les mains sur leur blessure et leurs entrailles à l’air libre. Et le pire, quelques bébés avaient été empalés sur une pique semblable à une brochette de viande.
C’était un carnage, un foutu carnage ! Et pourquoi ? pourquoi ? il n’y avait rien dans ce village que des innocents ! Pas un soldat ! pas d’or ! rien absolument rien.

L’elfe noir écoutait attentivement, il semblait comprendre la situation et analyser ce qui lui était dit.

Si on n’a retrouvé qu’une chose dans tous ce gâchis, un étendard qui flottait au dessus de tout ça.

Le messager sorti de son sac un étendard rouge sang avec un motif dessus.

Cela doit être l’œuvre de ces fous assoiffés de sang.
Le Gouverneur d’Argostole m’a demandé de me rendre au Palais afin d’y décrire ce que j’avais vu et de remettre ce drapeau. Il sollicite l’aide de Kalamaï afin de comprendre.

L’elfe prit le drapeau et l’examina avec attention.