Comment Caryathis est-elle arrivée ici? C'est gênant à conter...
Faisant parler son sang de démon, elle s'essayait aux invocations d'inférieurs. Cela ne faisait qu'un an qu'elle avait accédé au statut de "tentatrice" et avait mué, sortie d'un corps grotesque et monstrueux tel un papillon de sa chrysalide, pour étirer ses ailes membraneuses qu'elle considérait comme raffinées, sa fierté. Son corps entier était programmé pour être une invitation à la perdition. C'est sa nature, un des pouvoirs de son rang autant qu'un de ses devoirs.
Un autre de ses devoirs est la proliférations et invoquer ses frères, ses sœurs, ses inférieurs est une de ses armes. Une arme à fourbir, à acclimater. Les sorts utilisent sa force, mais il faut les maîtriser.
Jour après jour, elle avait appris le nom de chacun de ses nombreux séides. Les noms sont des chaînes: ils sont votre force mais ils vous entravent. C'est ainsi que les invocations fonctionnent.
Tour à tour les larves, les mânes, les dretches, les rutterkins, les bar-iguras, les cambions, les alu-fiélones avaient défilé sous son regard pour lui porter allégeance.
Mais d'autres pactes devaient être passés, avec des égaux et certains supérieurs. Plus les rangs étaient élevés et plus le rituel était pré"cis, plsu le noms était complexe, plus le pouvoir à dépenser était grand. La hiérarchie est un rouage essentiel chez les Tanar'ris ou Démons dans la langue des hommes; elle permet d'aviver l'instinct d'ambition de chacun par tous les moyens, surtout la fourberie, tout en préservant le système du chaos par la crainte et la veulerie. La société des tanar-ris est bien la plus finement pensées, n'en déplaise aux baatezus. La preuve: les hommes l'imitent en tout.
Seulement... seulement le pouvoir est un bien mauvais esclave et c'est au pire moment qu'il nous trahit.
La fraîche succube rencontrait maintenant les puissants balors, terrifiants gardiens de lieux plus qu'impies. Leur cruauté n'a d'égale que leur strict respect du moins détail. Ils font des alliés inespérés mais le risque est immense.
"Gaarl-Xzta-Sephrtt'narr, entend mon app... non! C'est Gaarl-Sxzta-Sephrt'nar... je..."
Ce furent les derniers mots de Caryathis dans les Limbes. Consciente que sa langue vipérine avait fourché elle savait qu'elle avait échoué, se corriger ne servait plus à rien. Coupant les vannes de son pouvoir elle abaissa également ses protections, marcha sur le cercles d'invocation, renversa dexu chandelles qui mirent le feu à certaines poudres mystiques. Et c'est dans une inquiétante lueur entre bleu et vert qu'un portail s'ouvrit sous ses pieds, la précipitant au hasard dans un monde inconnu, celui où se déroulent aujourd'hui ses aventures. Celui que vous connaissez bien.