Pandore est née dans la cité de Samothrace et y a vécu une enfance relativement heureuse, sans problème notable. Elle est le fruit d'un mariage arrangé entre deux familles de nouveaux « riches ».
Son père, guerrier aguerri et ancien soldat de l'armée impérial, l'a entraîné à l'art du combat dès son plus jeune âge, au grand désespoir de sa mère, une érudite discrète, sage, distinguée et pacifique. Il lui enseignait la manière de tenir une épée et un arc, tandis qu'elle préférait lui transmettre son savoir, sa bonté et – elle l'espérait – sa sagesse.
Vive et curieuse, elle passait ses journées dans les rues de la cité à en explorer chaque recoin et à discuter avec chaque passant qu'ils soient nobles, marchands, mendiants et même parfois prostituées quand elle avait le courage d'aller dans les bas-fond de la ville.
Elle était discrète et gentille. Les habitants l'appréciaient tout comme ils appréciaient la petite famille qu'elle formait avec son père et sa mère. Des gens respectables, sans problèmes...

Le premier drame survenu à l'aube de ses dix ans quand sa mère disparut mystérieusement sans laisser de traces. Son père – bien que dépourvus de sentiments amoureux à son égard – engagea un bon nombre de citoyens pour la retrouver, sans succès. On trouva étrange que la petite ne pleure pas sa chère maman dont elle semblait si proche. Beaucoup mirent ça sur le coup du choc. Pandore ne parla plus jamais de sa mère malgré les relances fréquentes de son père.
Pandore continua à étudier de son côté, comme l'aurait souhaité sa génitrice, et à suivre l’entraînement de son père.

À ses quinze ans, son père voulut la marier, ce à quoi elle s'opposa fortement. Étrangement, ce dernier n'insista pas. Pandore comprit par la suite qu'il n'avait pas vraiment tenu à lui faire vivre la même chose que lui plusieurs années auparavant.
Sa soif d'aventure se réveilla la même année et elle voulut partir. Son père l'accompagna dans ses premières péripéties. Dévoués à leur province et à leur royaume ils réalisèrent ensemble quelques faits d'armes appréciés par la population et les dirigeants de Naxopole.

Puis vint le moment où le temps usa les os et l'esprit du paternel qui rentra dans la maison familiale tandis que la fille continua ses aventures, prouvant chaque jour un peu plus sa dévotion, son courage et son talent pour le maniement des armes.  Elle eut tout de même un peu de mal à se faire accepter, au sein d'une société encore trop patriarcale, mais y arriva tout de même au bout de quelques années. Jusqu'à la vingtaine elle écuma la région en long en large et en travers, boutant malfrats, bandits et sorcières hors des terres qu'elle protégeait.
Elle finit par quitter Naxopole, rejoignant un temps l'armée, participant à certaines guerres et acquis avec le temps une certaine notoriété.

Pandore n'avait rien d'un surhomme et essuyait de temps à autre de lourds échecs, se blessant au combat, subissant plusieurs convalescences, frôlant la mort à plusieurs reprises, mais sa volonté était inébranlable. Elle était ce qu'on appelle dans le jargon une tête de mule... Ou plus simplement, la digne fille de son père.

Un jour, le mal du pays la gagna. L'aventure était certes quelques chose de grisant t être une héroïne aux yeux de certaines personnes était merveilleux mais sa province lui manquait profondément. Elle fit envoyer un message à sa famille, prévenant de son retour et partit les rejoindre.
Cependant elle ne rentra jamais.

Beaucoup la recherchèrent sans succès. La malédiction avait de nouveau frappé. Tout comme la mère, la fille disparaissait. Son père la pleura de longs jours et finit par se laisser mourir de chagrin. On le pleura lui aussi et ses funérailles furent splendides. La demeure de la famille fût condamnée, personne n'osa l'acheter, la populace restant animée par l'espoir qu'une des femmes disparues reviendrait un jour.
Les prières mirent longtemps avant d'être entendues mais elle le furent et un jour Pandore rentra chez elle. On la retrouva évanouit à l'entrer de son ancienne demeure, pâle, maigre, affaiblit près 19 mois après sa disparition.

On l'emmena à l'hôpital. Personne ne sût jamais ce qu'il s'était passé, Pandora n'en parla jamais, complètement amnésique. À son tour, elle pleura la mort de son père et se rendit de nombreuses fois sur sa sépulture.

Quelques mois après sa mystérieuse mésaventure, elle repartit sur les routes pendant quelques temps revenant tout de même assez souvent autour de Samothrace. Pandore commença cependant à ressentir la solitude comme un trop gros poids et se mit à la recherche d'une recrue potentielle. Elle rencontra une jeune enfant du nom d'Onoria. Issue d'une famille pauvre, la petite passait son temps à voler dans les marchés et les citoyens un peu trop tête en l'air pour sentir l'effleurement de ses doigts sur leurs bourses. La petite commettait quelques erreurs mais possédait déjà une habilité assez exceptionnelle pour un âge aussi précoce. Aussi, décida-t-elle de la prendre sous son aile. Elle l’éduqua comme sa fille, essayant de lui enseigner l'art du combat, la connaissance, la sagesse et surtout la bonté, en bref d'en faire une héroïne.

La petite était rebelle et Pandore n'arriva jamais à la mettre sur le droit chemin si bien qu'Onoria finir un beau jour par tout envoyer valser et fuir allant jusqu'à renier son mentor , lançant des rumeurs malsaines sur son compte. Rumeurs qu'heureusement personne ne cru au vue des antécédents de la dame, mais qui blessèrent profondément Pandore.

Vint le moment où -comme son père avant elle - le temps la poussa à se retirer des champs de batailles. Ce dernier avait fait son œuvre, fragilisant ses os, amenuisant ses sens ainsi que ses réflexes. Pas qu'elle n'était plus bonne à rien, loin de là, la dame était encore capable de se défendre et de le faire bien. Cependant la raison la poussa à arrêter avant de le regretter et de tomber sur plus fort qu'elle. Devenir une héroïne morte n'était pas dans ses projets. Son expérience avec Onoria lui révéla qu'elle aimait enseigner et former et c'est ce qu'elle s'engagea à faire durant les dernières années de sa vie.