Almiah

Invité

I Naissance sous les auspices des Grands Chemins.

Elle était née en une journée radieuse, le soleil aimait à percer les feuilles des arbres aux cimes les plus hautes.
Sa mère n' avait eu aucune difficulté à la faire naitre, mais en un lieu étrange, dans une roulotte.
Après ses premières larmes, ses parents prirent un temps de reflexion et se décidèrent à la nommer Almiah.

Almiah, nom bien étrange pour une enfant des chemins, fille de marchands.
Elle parcourait depuis des années les chemins en compagnie de ses parents, s` arrêtant en chaque terre avec leurs marchandises.
Elle aimait à se mettre près de la roulotte et jouer seule.
Elle tenait déjà ses airs de solitudes, quoiqu' appréciant parfois la compagnie de quelques enfants la rejoignant.

Elle en jouait un peu la saltimbanque, une facon de s' occuper lors de l' absence de ses parents.
Elle ignorait parfaitement où ceux-ci partaient, jours et nuits lorsqu' elle s' endormait et se réveillait dans ses draps froids.

Mais ce qu` Almiah, enfant, ne parvenait pas à comprendre, était la raison pour laquelle ses parents ne laissaient jamais leurs marchandises mais en récupéraient toujours bien plus...
Oui, à chaque moment d' absence, ils revenaient ensuite, souriant, des marchandises pleins les bras, un baiser disposé sur le front de leur fille.

En réalité, elle comprit, en les suivant, un soir, sur les terres elfiques, qu` ils volaient, sans pitié, parfois meurtriers, et ces images étaient désormais gravées dans sa mémoire...

Dagues... Sang, elle venait de voir trop de sang, elle en éprouvait du dégout à en vomir.

Elle ne pouvait éprouver que de la pitié pour ses parents, reniant alors leur filiation, elle ne voulait plus entendre parler de ces derniers.

II/ Le Destin d' un archer.

Elle prit l` initiative, cette nuit là, de courir jusqu` à leur roulotte, prendre ses quelques affaires et saisir l` argent de ses parents pour mieux fuir.
Il n' y avait pas grand chose dans son sac de toile, quelques vêtements, une petite dague pour se défendre sur les chemins, elle ne comptait alors que sur le pouvoir de la prière.

Elle prit les chemins, priant comme toujours la divinité des Grands Chemins à qui elle était restée fidèle chaque année.
Jusqu` à ce qu` à force de marche, elle parvint en une ville réputée pour ses écoles.
Quand elle y appercut arcs, flèches, elle fut prise d` étonnement et ne pria alors que pour entrer en cette école.

L` argent prit à ses parents lui permit l` inscription en cette école et elle ne désirait qu' à parvenir vite à finir cette dernière, première de ses classes.

Les années s` en suivirent, et elle fut seule, encore et toujours, la solitude était devenue son mot d` ordre, et désormais, elle n' espérait que rencontrer quelques amis, une entraide, parvenir à ne pas s' oublier.

Elle ignorait ce que le temps allait lui réserver, mais elle ferait tout pour aider chacun et conserver les règles de loyauté et d` honneur qu' elle s' était alors fixées.