Le Nord se poursuivait indéfiniment. Le rôdeur avait beau connaître les cartes aussi bien que personne, quinze jour dans le chemin sauvage qui, dans les parages passaient pour la route impériale de kalamai lui avaient appris que carte et terrain font deux. Quittant Scitopole, province ambulante dans laquelle il avait pris repos dans un grand établissement, l'Elfe avait subi tout le branle bas de son départ, essuyé à son passage la clameur des hommes, l'ébrouement des bêtes, le fracas des chariots, les couinements poussifs de l'énorme carosse, tandis que, tout autour, virvoltaient de légers flocons. Au delà s'ouvrait la grande route sur laquelle s'engageait vers le sud à la queue leu leu, chariots, chevaliers et tout le vacarme. Jund lui, avait pris la direction opposée du chemin de la civilisation et d'un climat heureux, à tout le moins doux.
Dès lors, le froid s'était accentué, et le silence appesanti. A l'ouest se discernaient, grises, accidentées, des collines rocailleuses que, en loin en loin, surmontaient de hautes tour de guet. Et l'on distinguait, blotties de ci de là autour de fortins aux murs de pierre et de bois, de petites fermes blanches. Sur la route, bien qu'elles se fassent de plus en plus rare au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dans l'état sauvage, on trouvait de rudes auberges où passer tant bien que mal la nuit.
Arakasï errait, seul aux côtés de son destrier noir et sans but véritable, autre que trouver la paix, voyager, faire des rencontres. Cependant une petite semaine impitoyable de chevauchée mit à vif ses cuisses, affligea ses jambes de crampes affreuses et le glaça jusqu'aux moelles. Le rôdeur habitué à ces douleurs ne se plaignit pas, se contentant de descendre à bas de sa monture et de dresser enfin un camps pour la nuit. Il portait sur lui, une pelisse de coupe -jarret auquel il l'avait arraché après un rude combat, celui-ci ayant tenté vainement de le tuer pour lui voler ses bottes. Jund n'avait pas eu d'autres choix que de lui trancher la gorge et lui emprunter ses provisions tout en l'abandonnant à son sort. Etait-ce réellement nécessaire, se demandait souvent sa conscience ? Il le fallait bien, pour sa survie en ces terres, offrait-il en réponse à soi-même de manière résolue.
L'Elfe provenant de contrées chaudes et exotiques, des îles d'Outre-Mer n'avait cru si indispensable de se vêtire chaudement, en soit de la manière adéquate, ce qui aurait pu lui être fatale. Récemment il avait rencontré un groupe d'individus et l'un deux avait perdu ses deux oreilles et sa main, simplement à cause du gel.. L'inconscient avait voulu impressionner sa fiancée de sa résistance au froid en se couvrant seulement d'une chemine , pas même en laine et d'une culotte rapiecé et de tissu bougrement fin. Arakasï depuis lors avait compris la fébrilité des hommes face au climat et l'importance des mesures à prendre contre ce qui apparaissait tellement insignifiant de prime abord. Le manteau qu'il portait à présent au-dessus d'un enchevêtrement de cuir solide et de laine épaisse, était une vieille peau d'ours mitée, à relents moisi et malheureusement de sang, celui de son propriétaire. Malgré ce triste épisode, heureusement qu'il avait accueilli ces chauds effets, il faisait froid dans le coin, très froid. Et ce froid s'aggravait sans cesse. Il gelait même la pierre.
Las et meurtri par toute une journée de course, Jund après avoir pansé sa bête, édifié un gîte rudimentaire, entreprit d'aller ramasser des monceaux de bois pour le feu dans les alentours. Ceci fait, il revint sur ses pas et fut surpris de tomber sur son camps loin d'être vide. Quelqu'un s'y trouvait déjà, l'Elfe, le bois en travers de ses bras se figea.
Dès lors, le froid s'était accentué, et le silence appesanti. A l'ouest se discernaient, grises, accidentées, des collines rocailleuses que, en loin en loin, surmontaient de hautes tour de guet. Et l'on distinguait, blotties de ci de là autour de fortins aux murs de pierre et de bois, de petites fermes blanches. Sur la route, bien qu'elles se fassent de plus en plus rare au fur et à mesure qu'il s'enfonçait dans l'état sauvage, on trouvait de rudes auberges où passer tant bien que mal la nuit.
Arakasï errait, seul aux côtés de son destrier noir et sans but véritable, autre que trouver la paix, voyager, faire des rencontres. Cependant une petite semaine impitoyable de chevauchée mit à vif ses cuisses, affligea ses jambes de crampes affreuses et le glaça jusqu'aux moelles. Le rôdeur habitué à ces douleurs ne se plaignit pas, se contentant de descendre à bas de sa monture et de dresser enfin un camps pour la nuit. Il portait sur lui, une pelisse de coupe -jarret auquel il l'avait arraché après un rude combat, celui-ci ayant tenté vainement de le tuer pour lui voler ses bottes. Jund n'avait pas eu d'autres choix que de lui trancher la gorge et lui emprunter ses provisions tout en l'abandonnant à son sort. Etait-ce réellement nécessaire, se demandait souvent sa conscience ? Il le fallait bien, pour sa survie en ces terres, offrait-il en réponse à soi-même de manière résolue.
L'Elfe provenant de contrées chaudes et exotiques, des îles d'Outre-Mer n'avait cru si indispensable de se vêtire chaudement, en soit de la manière adéquate, ce qui aurait pu lui être fatale. Récemment il avait rencontré un groupe d'individus et l'un deux avait perdu ses deux oreilles et sa main, simplement à cause du gel.. L'inconscient avait voulu impressionner sa fiancée de sa résistance au froid en se couvrant seulement d'une chemine , pas même en laine et d'une culotte rapiecé et de tissu bougrement fin. Arakasï depuis lors avait compris la fébrilité des hommes face au climat et l'importance des mesures à prendre contre ce qui apparaissait tellement insignifiant de prime abord. Le manteau qu'il portait à présent au-dessus d'un enchevêtrement de cuir solide et de laine épaisse, était une vieille peau d'ours mitée, à relents moisi et malheureusement de sang, celui de son propriétaire. Malgré ce triste épisode, heureusement qu'il avait accueilli ces chauds effets, il faisait froid dans le coin, très froid. Et ce froid s'aggravait sans cesse. Il gelait même la pierre.
Las et meurtri par toute une journée de course, Jund après avoir pansé sa bête, édifié un gîte rudimentaire, entreprit d'aller ramasser des monceaux de bois pour le feu dans les alentours. Ceci fait, il revint sur ses pas et fut surpris de tomber sur son camps loin d'être vide. Quelqu'un s'y trouvait déjà, l'Elfe, le bois en travers de ses bras se figea.