Quel ennui! L'Elfe Noir se sentait vraiment inutile. Après tout, il s'attendait à nouveau à l'excitation de devoir défendre sa vie. Et là, de simples marchands, d'insipides sous-fifres, à peine capable d'utiliser un couteau pour couper leur viande... Ca le dégoûtait.
La prudence n'était même pas de mise, pour ce genre d'individus. Il méprisait plus encore les couards que les malfaisants. Il s'approcha, la dague à la main, et d'une voix forte:
Messieurs, je vous conseille vivement de nous remettre toutes vos armes, pour commencer. Nous pourrons beaucoup mieux "négocier" ainsi, ne pensez-vous pas? Et ne nous en veuillez pas si nous gardons les nôtres. Après tout, les rues ne sont pas sûres, en ce moment... Eh bien, j'attends. Vous aurait-on coupé la langue?
Les pauvres convoyeurs tremblaient encore, lorsqu'Altarian s'approcha.
Euh... B... Bien sûr, tenez, c'est tout ce que nous avons. Nous vous donnerons tout ce que nous avons si nous laissez repartir!
Oh, mais j'y compte bien. Mais commençons par les armes.
Une lueur dans le regard des trois hommes l'alerta. Ce n'était pas celle d'un humain acculé, mais celle de quelqu'un qui maîtrise parfaitement la situation. Le Drow recula en une fraction de seconde, alors que le numéro 3 faisait un geste de la main. Aussitôt, venant de sous une bache à l'arrière du chariot sortirent deux hommes en armure de cuir. Le fait que les convoyeurs étaient sans défense aurait dû être mieux vérifié. Qu'ils ne sachent pas se servir d'une épée était une chose, mais visiblement, les commanditaires avaient pris leurs précautions. Pour prévenir une trahison, un seul des trois était prévenu.
Mais ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'est qu'en cas d'attaque frontale, les deux guerriers seraient derrière les "sans-défense". Et Altarian en profita. Il ravança d'un mètre, empoigna le plus petit de ceux-ci, et le fit basculer par terre. Aussitôt, il plaça la lame du poignard sur sa gorge.
Eh bien, messieurs? Le plan initial ne change pas, vous commencez par déposer toutes vos armes, la seule différence étant que nous en aurons plus. Et je vous rappelle que s'il vous prend l'envie de nous jouer un mauvais tour, mon compagnon ici-présent vous fera digérer du bois, sans passer par votre bouche...