Le Monde de Kalamaï
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descriptionDans une contrée quelconque... EmptyDans une contrée quelconque...

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Une taverne quelconque, semblable à tous les tavernes du monde. L’alcool coulait à flots, les ivrognes devisaient bruyamment. Un nain racontait un de ses exploits guerriers à d’autres nains qui savaient que cette histoire n’était pas vraie mais qui continuaient à écouter tant ses talents de narrateur était bons. Une table de joueurs de dés d’où venaient de grands éclats de rire ou de grandes colères selon que c’était le gagnant ou le perdant qui s’exprimait. Quelques vieux de la vieille qui se souvenaient du bon vieux temps en descendant de bonnes pintes de bière locale. Une odeur forte de houblon et de bœuf grillé. Une ambiance animée semblable telle qu’en connaissent toutes les foires et tavernes du monde. Un lieu de rencontre pour pauvres et miséreux. Mais néanmoins une bouffée de vie dans la plupart des terres mornes et désertées.

Dans un coin sombre de la salle immense, une ombre, seule à une table, seule au milieu de cette foule, comme oubliée par les chalands. Un pichet d’eau trouble, une assiette fumante de bœuf en sauce, accompagnée de quelques fruits secs. Un gobelet porté à la bouche pour quelques gorgées désaltérantes malgré l’aspect obscur de l’eau. Une cuiller plongée dans ce ragoût ma fois plutôt savoureux. Quelques coups de dents dans une noix récalcitrante, un repas somme toute plutôt agréable et nourrissant.


- Voulez-vous autre chose ?, fit un homme gaillard au gabarit de lutteur.
- Non, merci. Tenez, gardez tout, répondit l’ombre et tendant quelques pièces d'or.
- Holà c’est beaucoup trop, je ne peux accepter autant pour un si maigre repas. Permettez-moi de vous offrir autre chose. Un peu plus de bœuf en sauce, un peu de vin, cela ne peut pas vous faire de mal. Vous avez l’air tout pâlichon, une bonne gorgée de vin vous redonnera des couleurs.
- Non merci je ne bois pas d’alcool. Et je vous assure que tout va bien.
- Cela me gêne de voler ainsi votre or. Je me permets d’insister. Que puis-je faire pour vous être agréable ?
- Hum, faites donc entrer le vieux mendiant que j’ai vu traîner devant votre taverne. Offrez-lui un bon repas et donnez-lui de la bière ou du vin pour lui faire oublier au moins quelques instants sa misère.
- Bien, comme vous voudrez. Mais pour le même prix, laissez-moi vous donner quelques conseils. Tout d’abord, cachez bien votre or. Je ne sais pas et je ne veux pas savoir comment vous l’avez eu mais cachez-le bien. Les brigands et les chenapans sont légion dans le coin, ils seraient bien heureux de tomber sur un individu aussi frêle que vous. Ensuite, c’est bien de vous occuper de ce malheureux qui traîne devant mon établissement mais je vous en prie, prenez soin de vous également. Vous avez vraiment une sale mine, vous ressemblez à un zombie. Désolé d’être aussi brutal mais c’est la vérité. Traversez la ruelle et allez voir le vieux guérisseur Gaydon. On dit que c’est un charlatan, n’empêche bon nombre des habitants de ce bourg sont allés le voir et se sont sentis en bien meilleur état après. S’il vous plaît, allez le consulter. Il découvrira sans doute de quel mal vous souffrez. Et il pourra aussi changer vos bandages et soigner les plaies de vos mains ensanglantées. Revenez ensuite, je vous réserverai ma meilleure chambre. Avec ce que vous m’avez donné, c’est bien le moins que je puisse faire.

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La même taverne quelconque, toujours aussi semblable à toutes les tavernes du monde. Mais l’ambiance a changé. En effet, la nuit est bien avancée et ce lieu de plaisir s’apprête à fermer ses portes. Quelques clients traînent encore, affalés contre le comptoir, trop saouls pour se mouvoir et rentrer chez eux, pour ceux qui avaient un chez eux. En effet, cette auberge était souvent remplie de malheureux qui venaient dépenser les quelques sous qu’ils avaient glanés auprès des passants. Repère de mendiants, de poivrots et de bandits de bas étage, on aurait pu dire que cet établissement était miteux, un vrai trou à rats. Pourtant il y régnait une vraie chaleur humaine. Les clients, non le terme ne convient pas, cette communauté plutôt aimait à se retrouver entre ses murs pourtant crasseux et vieillots. Peu importe leurs problèmes, ils savaient qu’ils trouveraient en ces lieux un peu de réconfort, que ce soit un peu d’alcool qui fait tout oublier ou une oreille plus ou moins attentive qui les écoutait déverser tous leurs soucis. Après un passage plus ou moins long, de quelques instants succincts à plusieurs heures prolongées jusqu’à la clôture, tous ceux qui passaient par là, en ressortaient un peu moins malheureux qu’en entrant.

La salle immense était à présent vide. Sur les tables traînaient encore quelques verres crasseux et quelques écuelles souillées. Là une carte écornée sur une chaise, ici un pichet renversé, quelques piécettes laissées pour la belle serveuse au popotin rebondi, ou simplement oubliées sur le comptoir. Le tavernier et la jeune fille à la croupe bien charnue ramassaient tout ce qui traînait et rangeait au mieux cette auberge pour qu’elle soit la plus accueillante possible le lendemain. La salle était vide, enfin pas tout à fait. Dans le coin sombre à l’écart, une table était encore occupée. L’ombre si frêle qu’il avait remarquée tout à l’heure était encore là. Les mains bandées mais ensanglantées placées sur la table, la tête posée dessus, sur le côté, le visage tourné vers l’extérieur de la salle. L’aubergiste s’approcha et contempla cette frêle silhouette dont la poitrine se soulevait au rythme de sa respiration calme et posée. Épuisé, ce client pas tout à fait comme les autres s’était effondré sur la table encore encombrée de mets et de breuvage. Il se tourna alors vers sa jeune serveuse.
« Tu peux terminer toute seule ? Je l’emmène dans une des chambres à l’étage », murmura-t-il. Et elle acquiesça d’un léger signe de tête. Il porta ce corps si fragile et comme par réflexe, deux bras vinrent s’enrouler autour du cou du gaillard. Surpris mais ému, il enlaça un peu plus cette frêle silhouette et l’emmena dans la chambre qu’il jugeait la plus propre et la plus convenable.

Assis à côté du lit où était allongé ce corps endormi, l’aubergiste l’observait. L’impression qu’il avait eue tout à l’heure s’était un peu estompée. En effet, ce visage ressemblait un peu moins à celui d’un zombie. Les traits étaient toujours aussi tirés mais on devinait une peau jeune et colorée par le soleil. Les lèvres faiblement dessinées et les yeux bouffis marquaient tout de même la fatigue. Et ses mains posées sur la poitrine, il faudrait qu’il s’en occupe demain matin, les plaies semblaient s’être ouvertes. Assis à côté du lit, il l’observait et s’interrogeait. Qui pouvait être cette petite silhouette si jeune et si fragile ? Que pouvait-elle chercher en ces lieux qui semblaient si éloignés de ce qu’elle devait côtoyer habituellement ? Beaucoup de questions, les réponses, il les aurait peut-être demain mais il se pourrait tout aussi bien qu’il n’apprenne rien de cet individu. Assis à côté du lit, il l’observait, veillait sur ce corps marqué. Perdu dans ses pensées, il n’entendit pas la jeune serveuse au fessier avantageux entrer par la porte entrouverte.
« Patron, j’ai terminé. », murmura-t-elle doucement. « Ah, merci beaucoup, Mädi. Rentre vite te coucher », répondit-il. La jeune serveuse s’approcha du tavernier et lui déposa un baiser sur la joue. Ce n’était pas du tout dans ses habitudes et celui-ci parut surpris mais ravi de ce geste de tendresse. Elle sortit sans bruit de la chambre, jetant un dernier regard vers le corps endormi puis vers son patron attendrissant et bienveillant. Émue devant la scène qu’elle avait vue en entrant lentement dans la pièce, elle avait eu envie de déposer ce baiser. Elle savait pourquoi il avait été si prévenant, elle savait…

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Cela faisait longtemps qu’Ardent n’avait pas chevauché. Il sentait les muscles puissants de l’animal qui le transportait se tendre et se relâcher, à chaque combinaison de mouvements le propulsant fendre l’air à une vitesse folle, ébouriffant ses cheveux et faisant siffler le vent sur les cotés de son armure. Il s’éclairait surtout de la clarté de la lune, qui brillait d’un fort éclat cette nuit, et tentait de se diriger rapidement vers son but, un ancien castel que l’on pourrait probablement rénover pour en faire une nouvelle place forte.

Il aimait chevaucher à grandes vitesses, car cela lui permettait d’oublier ses soucis pendant la durée du voyage. Il avait plusieurs points qui retenaient son attention, des problèmes qui allaient sûrement aller en empirant, et l’empire allait probablement requérir ses services en temps que combattant remarquable ou comme commandant si jamais une guerre venait à éclater. Il y avait aussi cette situation en outre-mer qui le tracassait au plus haut point…

Il fut tiré de ses pensées parce qu’il fut projeté vers l’avant, son épaule gauche heurtant durement le sol quelques mètres plus loin. Il se leva, vérifia si il n’avait rien de cassé, et puisque ce n’était pas le cas, parcourut la distance qui le séparait de son cheval en quelques pas et tenta de remarquer ce qui avait pu se passer pour que cette bête s’effondre aussi lourdement et sans signes avant coureurs de faiblesse, chose qui était excessivement étrange puisqu’il chevauchait un destrier pourtant élevé aux longs voyages. Il ausculta rapidement son animal, pour se rendre compte qu’il avait une patte brisée dans un piège vicieux qui avait refermé la ganse de cuir recouverte de petits pics en fer, emprisonnant sa proie dans un nœud coulant des plus décourageants. D’après le sale état de la blessure, Ardent ne se donnait plus le choix : on devait abattre l’animal pour lui épargner des souffrances. Il allait dégainer son sabre, quand il ressentit un léger gargouillis à quelque part dans son être, réveillant la soif qui l’habitait, et s’avança vers la bête pour lui mordre la jugulaire et se repaître de son liquide vital qui glissait sur les papilles gustatives du vampire comme un torrent de plaisir et de douceur.

Abreuvé et laissant derrière lui le cadavre de l’équidé sans vie sur le rebord de la route, il reprit son chemin, bien décidé à arriver à son but même si cela allait lui coûter de longues journées de marche. Cependant, il avait été épuisé par le travail qu’il avait accompli au bureau de la corporation, et aussi cela faisait longtemps qu’il n’avait pas bu autant de sang aussi rapidement, et il ressentait un peu l’équivalent d’une indigestion mais à une échelle vampirique, et il devait donc se trouver un endroit ou il pourrait récupérer, et aussi à passer le jour qui ne tarderait pas à se lever. Par chance, il apercevait une auberge non loin de la ou il se trouvait, à un maximum d’une dizaine de minutes à pied si il ne perdait pas son temps.

Arrivé devant la porte, il remarqua que l’aubergiste avait fermé, alors il ne put s’empêcher de cogner à la porte assez fortement pour réveiller le propriétaire, sans toutefois frapper en faisant un boucan qui réveillerait les clients. Il espérait réveiller l’aubergiste viendrait répondre avant le lever du jour, donc pour s’en assurer il cognait à toute les dizaines de minutes un peu plus fortement jusqu'à ce qu’il obtienne réponse.

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Perdu dans ses pensées à observer le corps endormi qui se tenait devant ses yeux d’un gris flamboyant, le solide gaillard tentait de s’imaginer qui était ce frêle individu. Sa présence lui rappelait bien des souvenirs et il se demandait si elle avait vécu les mêmes épreuves pour paraître ainsi si faible et si fragile. Toujours assis tout près du lit, il veillait sur cette ombre qui était entrée dans sa taverne un peu plus tôt dans la journée. Il ne l’avait pas tout de suite remarquée, cachée et transparente comme elle paraissait le vouloir. Mais il avait croisé son regard quelques instants et depuis il ne pouvait plus l’effacer de ses pensées. Un regard profond mais apeuré. Un regard perdu mais déterminé. Un regard qui lui fit remonter à la surface tout un tas d’émouvants souvenirs, joyeux pour la plupart mais déchirants également pour certains. A force d’user et abuser de son imagination et de faire travailler ses méninges pour ressasser et réinventer son passé, le tavernier vint bientôt à s’endormir sur sa chaise pourtant peu confortable. Rêveries…

Une fillette aux yeux d’ange, des bouclettes blondes volant au vent léger, accrochée à la crinière d’un cheval aux ailes imaginaires, un jeune homme brun au sourire joyeux tenant les rênes. Une prairie verdoyante dans la nuit étoilée et fière d’une contrée flamboyante. Une course effrénée à dos d’équidé à travers l’immense plaine. L’arrivée dans un minuscule bourg. Un bûcheron qui cogne et qui cogne encore. Des cognements encore et encore, de plus en plus violents…

… qui ne réveillent pas tout de suite le tavernier qui s’imagine encore entendre le bruit de la hache qui fend les bûches. Puis petit à petit son esprit revient à la surface et il comprend qu’il ne s’agit pas de ce bûcheron mais d’un gougnafier qui tape et qui tape encore sur la porte de l’auberge. A présent bien réveillé, il regarde une dernière fois le corps allongé. Apparemment, la frêle silhouette est encore endormie, tournée à présent vers le mur et non plus vers la porte de la petite chambre. Après s’être ainsi assuré que ce mystérieux individu était encore dans les bras de Morphée, il sortit doucement de la pièce et descendit pour aller voir qui osait ainsi briser le silence de la nuit, risquant de réveiller et d’ameuter la moitié de la bourgade. Tout en s’étirant une dernière fois, il ouvrit la porte.


« Qui va là ? Vous ne pourriez pas être un peu plus discret ? », fit le tavernier qui manquait au côté accueillant qu’on lui connaissait. Mais, là à cette heure avancée de la nuit et plongé dans ce genre de rêve agréable dans lequel on souhaite passer le plus de temps possible tant le côté apaisant est plaisant, il était bougon et râleur. Se reprenant un peu, il s’adressa à nouveau au visiteur nocturne. « Excusez ma mauvaise humeur. Je suppose que vous souhaitez une chambre pour les quelques heures qui restent avant le lever du soleil. Je vous en prie, entrez. »

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Depuis un moment, Ardent s'était encore perdu dans ses pensées, signe que nombre d'entre elles accaparaient son esprit. Toutes ou presque concernaient aussi son implication militaire dans des projets nécessitant une force armée composée de celles de plusieurs seigneurs, et maintenant qu'il ne restait que des miettes de sa formidable force, la compagnie Ardente, il se retrouvait maintenant sans aucun pouvoir face à une armée. Il devrait bientôt recréer une force armée qui désespèrerait ses ennemis, une armée sans peurs et sans remords, une armée qui n'aurait pas peur de mourir pour accomplir les buts de son commandant... Il était bercé par ses pensées lorsque la porte s'ouvrit pour laisser transparaitre une forme assez imposante qui lui dit d'un ton rustre auquel il ne s'attendait pas :

Qui va là ? Vous ne pourriez pas être un peu plus discret ?

À cet instant, le commandant se demanda si cet homme méritait vraiment le titre d'aubergiste. Accueillir si froidement et agressivement un futur client,sans même savoir qui pouvait venir à cette heure et prendre la peine de cogner avec tant d'insistance. Si cela aurait été une jeune femme en détresse, ou un enfant perdu? Des têtes avaient déjà roulé pour moins que cela, et le vampire se demandait encore ce qu'il pouvait faire de lui, et accessoirement du corps, mais celui qui méritait un instant la mort s'en sauvait admirablement en enchainant un instant plus tard quelques phrases qui prouvèrent que cet homme n'était pas un sauvage s'étant bâti une auberge dans le simple loisir de le faire et de détrousser des clients, mais bien un homme dérangé dans son sommeil par un inconnu qui le tirait du lit assez brutalement.

Excusez ma mauvaise humeur. Je suppose que vous souhaitez une chambre pour les quelques heures qui restent avant le lever du soleil. Je vous en prie, entrez.

Souriant maintenant, il fit un pas dans l'auberge qui allait l'héberger pendant un temps du moins, si par contre l'aubergiste allait accepter ses conditions, qui allaient être quand même assez simples. Avant de les lui exposer, il projeta un regard sur la pièce en général, en y mémorisant tout les petits détails utiles en cas de conflits comme l'emplacement des escaliers, des tables et du comptoir, mais surtout de l'emplacement des fenêtres car il savait maintenant que la lumière du jour le brulait atrocement au moindre petit contact. C'était une auberge fort sympathique, bien construite et d'après l'architecture, cela faisait moins de trente ans qu'elle était ouverte. La peinture sur certaines tables commençaient à s'écailler légèrement, prouvant que l'établissement était assez fréquenté, et l'absence de personnes à cette heure tardive lui assurait qu'aucun autre vampire plus vieux que lui se trouvait dans l'établissement. Il avait remarqué avec les années que les commandant de cette race étaient toujours les plus âgés, et il ne voulait pas avoir à expliquer son point de vue en tuant ceux qui tenteraient de se croire supérieur à lui, qui n'avait pas de maitre et qui avait appris à survivre seul dans son nouveau corps et nouvel environnement, grâce à la fois à sa volonté et l'entrainement intensifs de ses premiers jours. Il fallait dire aussi que le sabre y était pour beaucoup...

Vous m'excuserez pour la sauvagerie avec laquelle je me suis présenté à votre porte. Il se trouve que j'ai été arrêté par des événements hors de mon contrôle, qui retardent beaucoup mon voyage. Quand j'ai vu votre auberge, j'ai pensé que je pourrais y trouver refuge pendant un peu de temps, car voyez vous le monde au dehors est particulièrement dangereux pour moi, disons que si je m'y attarde trop, j'y meurs. Avant de continuer cette discutions, je vais me présenter à vous pour que vous compreniez un peu plus ma situation...

Fallait-il qu'il fasse confiance à cet homme? Peu de gens savaient qu'il était vampire, et aussi la présence du commandant impérial dans cette auberge, surtout lorsqu'il s'y repose, était dangereux si il s'y trouvait des partisans de l'indépendance outremerrienne ou des rebelles qui souhaitaient porter un grand coup. Certes il était remplaçable, assez rapidement même si on en croyait à l'épisode Farden, mais cela provoquerait assez de chaos, et surtout une fois mort il ne pouvait plus suivre la promesse qu'il s'était fait directement après son serment, promesse qu'il gardait pour lui et que personne ne devait connaitre sinon son destin changeait de tout au tout. Finalement, l'honneur passait avant toutes ces choses, du moins d'après les dogmes de son dieu, et c'était trahir son honneur que de mentir à un homme qui pouvait l'aider, si jamais il ne le jetait pas dehors, mais dans le dernier cas, il pourrait laisser libre court à sa rage et tout en serait beaucoup plus simple...

Je suis le commandant de la corporation des combattants, Ardent. Si jamais vous avez entendu parler de moi, je suis maintenant un vampire... Il soupira en finissant sa phrase. Ne vous inquiétez pas, je ne bois que rarement du sang, contrairement à ce que vous pourrez penser. Je sait que vous n'avez aucune raison de me croire, mais j'espère que vous pouvez me faire confiance sur ce point au moins.

J'aimerais que vous m'aidiez, car je recherche un toit pour la journée, et j'aimerais être isolé le plus possible, et que la pièce dont je disposerait n'aie pas de fenêtres. Par contre, j'ai un problème d'une autre source...

Arrivé à ce point, il n,avait pas le choix que de tout dire. Une fois que cela serait dit, les dés du destin en seraient jetés et ils allaient les laisser décider de son avenir. Le bien, le mal, ou la neutralité. Un univers de possibles s'étendaient, et un simple choix, de sa part ou de celle du tavernier, allait ouvrir ou barrer des portes quant a son futur. Maintenant, il faisait son choix. Il aurait pu abattre immédiatement l'aubergiste, chose beaucoup trop facile pour quelqu'un de sa trempe, abattre aussi tous les endormis puis prendre leurs possessions comme siennes, mais il choisit une voie qui aurait fait plaisir à la fois à l'empereur, l'élu, et sa défunte femme, plutôt que celle ayant plus convenu à un autre homme qui avait marqué sa vie, du moins pour l'instant.

Ayant prévu un voyage court et rapide, je ne me suis pas pourvu d'une large somme d'argent. Je ne dispose que d'une infime poignée de piécettes, donc si je pouvais vous payer ma note d'une autre manière, en vous rendant un service, en travaillant pour vous pendant un temps ou en vous laissant une lettre échangeable à la corporation des combattants contre la somme que je vous dois, cela me serrait bien aimable. Aussi, vous pouvez toujours me mettre à la porte, et je sortirais sans un regard derrière moi.

Il regardait maintenant l'homme qui devait se demander quel fou il venait de faire entrer. Souriant discrètement à cette pensée, il réprima cette émotion de son visage l'instant d'après car cela pouvait avoir un air étrange compte tenu de ce qu'il venait de prononcer il y avait peu. Il y avait tant de choses à faire, et il se retrouvait à parler avec un aubergiste, au milieu de ses heures d'activités, mais il se rappela que la voie du sabre était beaucoup plus rapide, mais aussi plus dangereuse...

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Irrité par le fait d’avoir été réveillé au beau milieu d’un rêve des plus agréables – un rêve apaisant sans raison particulière, un rêve qui ne s’était pas transformé en cauchemar, le premier vrai rêve depuis fort longtemps – le tavernier à la carrure imposante tenta néanmoins de ne pas trop montrer cet agacement qui était monté en lui au moment où le bruit des coups l’avait réveillé. Faisant bonne figure devant ce voyageur nocturne, il écouta attentivement ses paroles. C’était celles d’un homme (enfin de cette « chose » qui fut homme autrefois) sage et humble même si l’aubergiste ressentait aussi la fierté qui émanait de cet étranger.

Il se présenta comme le commandant de la Corporation des Combattants… de l’Empire de Kalamai. Et il prit le soin d’ajouter qu’il était un vampire. Ce « détail », l’aubergiste l’avait remarqué au moment où l’individu avait ouvert la bouche pour parler. Le tavernier ne comprenait pas pourquoi cette « chose » avait eu besoin de préciser qu’il était. S’il n’avait rien dit, notre gaillard n’aurait rien demandé. Mais à présent qu’il savait qui était ce visiteur de la nuit, il ne se sentait pas très à l’aise. En effet, il avait en sainte horreur les combattants qui semaient la mort et la terreur partout où ils passaient. Il s’était même vanté d’être le chef d’une corporation dont le but était de détruire, briser, casser tout sur leur passage. En tout cas, c’est ainsi que notre imposant gaillard envisageait et imaginait ce qu’étaient les guerriers, des barbares et d’horribles meurtriers. Pour couronner le tout, c’était un vampire ! Ce n’était pas la première fois qu’il voyait une chauve-souris humanoïde mais en leur présence, il n’était jamais à l’aise. On les disait fourbes et assoiffés tout autant de pouvoir que de sang nécessaire à leur survie. Cet hôte avait tout pour déplaire à l’aubergiste. Mais celui-ci cachait au mieux ses pensées et essayait de paraître amical et accueillant aux yeux du vampire.

De toute façon, à présent qu’il était entré, il ne pouvait pas le mettre à la porte. Sa réputation d’aubergiste accueillant en aurait pâti et il n’avait pas besoin de telles rumeurs néfastes à son commerce. Mais accueillir cet individu ne serait-il pas aussi nuisible que de le jeter dehors sans ménagement ? Tout de même, un vampire assoiffé, un froid guerrier et de surcroît un « étranger » à la contrée. Même si celle-ci avait été décrétée terre d’accueil et d’asile, on n’était pas obligé d’accepter n’importe qui. Les réflexions du tavernier se mélangeaient dans sa caboche et il oubliait que ce n’était pas pour une installation définitive mais que ce ne serait que pour une nuit, enfin il l’espérait.

Son auberge accueillait peu de voyageurs mais là en peu de temps, c’était le second qui venait à s’arrêter dans ce lieu. Les chambres étaient rarement occupées et quand elles l’étaient, c’était généralement par des couples d’amants qui voulaient se cacher de leurs conjoints respectifs. Deux étrangers (enfin au moins un des deux l’était, l’autre semblait plutôt être un natif du coin) en ces lieux. Hasard ou coïncidence ?

Même s’il n’était pas très éveillé et perdu dans ses pensées plutôt haineuses envers ce voyageur, il entendit et comprit tout de même les paroles que le vampire débita. Voilà à présent qu’il annonçait un autre élément en sa défaveur. Celui-ci prétextait qu’il n’avait pas d’argent. Il avait du mal à croire qu’un homme de son rang ne prévoyait pas quelques pièces d’or quand il se déplaçait. Pour le tavernier, les nobles, comme ce vampire semblait l’être, avait toujours de nombreuses pièces d’or sur eux, ne serait-ce que pour montrer qu’ils étaient riches. C’était ainsi étrange qu’il soit sans le sou à moins que les caisses de l’Empire ne soient vides. Cette idée le fit sourire mais il le réprima aussitôt.

Vampire, guerrier, étranger, sans le sou, le tableau ne dressait pas une situation des plus favorables. Et le tavernier s’apprêtait à lui annoncer son refus.
« Ecoutez, Messire, qui que vous soyez, et bien que nous soyons en terre d’accueil, vous n’êtes pas… »
« Je prends en charge les frais »
, coupa une voix frêle mais assurée. Le tavernier surpris se retourna même s’il n’avait pas besoin de le faire car il savait de qui il s’agissait. Ainsi le vacarme de ce … de cette chose avait réveillé l'unique autre voyageur. « Bien. », fut le seul mot qu’il put ajouter.

L’ombre était là, debout dans les escaliers, un peu chancelante mais sa main posée sur la vieille rambarde lui permettait de se maintenir et de ne pas s’écrouler. Cela aurait été du plus mauvais effet si elle s’était effondrée devant ce… guerrier de haut rang. Ne bougeant pas de peur de chuter, elle attendit que l’aubergiste monte et montre la chambre à cet étrange vampire.

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Dans l’auberge, Ardent était en pleins conflits intérieurs. Le vampire se demandait si il devait vraiment attendre une réponse quand il était si simple de mordre ce misérable humain et en faire un serviteur pour l’éternité, le porteur de lame voulait le transpercer de part et d’autre simplement car il prenait trop de temps à lui répondre, lui qui maîtrisait une lame ayant abattu un empereur, mais l’homme imposait sa volonté, forçant les autres à rester calme et attendre la suite des opérations. Il avait tendu un piège à l’aubergiste pour que celui-ci l’oblige à sortir, car en y repensant, plus longtemps il restait au même endroit, plus forte se faisait sa soif qu’il trouvait plus en plus difficile à maîtriser lorsque qu’elle se faisait ressentir, surtout lorsque l’endroit était peuplé par des hommes.

Prêt à partir, n’attendant que le refus de l’aubergiste pour déguerpir et commencer à oublier ce qui venait de ce passer, il était suspendu à ses lèvres. Sans vraiment le vouloir, mu par un quelconque réflexe, il fixait chaque détails du visage de son interlocuteur, cherchant d’avance la réponse qu’il cherchait dans les émotions que trahissaient quelques fois le visage des hommes. Visiblement, le fait qu’il était commandant avait joué beaucoup sur l’approbation de sa venue, mais l’annonce du fait que sa bouse était vide avait littéralement ruiné ses chances d’être hébergé à cet endroit.

Lorsque l’aubergiste avait fait son choix, on voyait bien qu’il allait refuser. Dès qu’il l’avait perçu, Ardent avait doucement, presque imperceptiblement, mis sa main sur son sabre pour se préparer à sortir, et lorsque les mots commencèrent à sortir de la bouche il était prêt à se retourner et partir sans un mot de plus. Cependant, une voix venant des escaliers, le seul endroit ou il n’avait pas posé son regard, exprimant la volonté de payer pour lui, chose que personne n’avait fait depuis des années. Retournant dans la direction de la voix un regard qui, sans le vouloir, exprimait une bonne dose de sévérité et de colère, il fit un pas pour tenter d’apercevoir la silhouette de celle qui détruisait sans le vouloir le plan qu’il s’était créé pour éviter toutes chances que son mauvais coté reprenne le dessus. Il ne pouvait pas voir précisément dans l’obscurité, pouvoir qui se développait souvent après plusieurs années passées dans la vie d’un vampire, mais il avait eu tout le loisir d’apercevoir qu’il s’agissait d’une jeune femme, mais cependant rien de plus.

Il fit quelques pas dans la direction de la demoiselle dans l’ombre, pas qui le mena directement au pied de l’escalier. Même sa physionomie lui disait rien, mais depuis qu’il était seigneur il avait rencontré tellement de gens qu’il se pouvait que sa mémoire lui fasse défaut, surtout en tenant compte de son grand age… Pendant un instant ses pensées s’égarèrent lorsqu’il envisagea encore une fois l’infini qui s’étendait devant lui, mais revint rapidement sur terre en percevant le léger fumet que la jeune femme produisait probablement contre son gré, l’odeur du sang. Il se remercia d’avoir préalablement vidé son cheval mourant de son fluide vital, car ce parfum de sang humain frais était si doux et envoûtant qu’il aurait probablement eu de la difficulté à se contenir. Il se détourna d’elle pour voir où en était l’aubergiste, mouvement qu’il s’imposait pour que celle qui avait la gentillesse de lui offrir un toit ne croit pas qu’il la jugeait comme un homme jugerait un éventuel repas, chose qui aurait fort probablement ruiné toute chances de discutions calmes dans l’éventuel futur.

Laissant l’aubergiste monter en premier, il le suivit seulement lorsqu’il avait parcouru la moitié des marches le séparant du haut, puis s’élança à son tour. Marchant lentement, plus lentement que l’homme qui allait lui désigner sa chambre dans un instant, il grimpait les marches en se posant la série de question habituelle lorsqu’un homme est se fait inviter par une femme qui lui est inconnue, et ne trouvait de réponses à aucunes. Le fait qu’elle laissait échapper son sang le marquait aussi, et il était déchiré par le besoin chevaleresque de lui prodiguer assistance, mais il doutait qu’il puisse en faire plus à cette heure tardive, surtout qu’il était assez peu doué dans la médecine plus complexe que des blessures de guerre.

Arrivant au même niveau que la jeune femme et apercevant encore l’aubergiste qui avançait dans le couloir un peu plus loin, il s’arrêta et sans se retourner vers elle lui murmura ces quelques paroles :


Je vous remercie de l’attention, mais sachez que cela n’était pas nécessaire. Si toutefois vous avez besoin d’une quelconque aide ou un simple besoin de discuter, ma porte vous sera ouverte, et vous n’aurez qu’a me réveiller, et je serai toute ouie. Seulement, ne faites rien brusquement…

Il continua son chemin à ce moment, laissant clairement voir qu’il ne prononcerait pas un mot de plus en cette nuit. Il entra dans la chambre que le propriétaire lui avait ouvert à l’étage, et le gratifiant d’un demi sourire, il s’empara de la clef et ferma la porte derrière lui, la barrant derrière lui. Il ferma les deux fenêtres qui s’ouvraient sur les murs de la pièce, puis entendant les pas de l’aubergiste s’éloigner et refermer une porte derrière lui, et à ce moment il alla débarrer la serrure de sa chambre. Il dégrafa sa cape qu’il lança sur la petite chaise près d’une petite table ou il déposa son armure de cuir rendue souple par les années. Simplement vêtu de son pantalon, il alla s’étendre sur le lit sans se glisser parmi les couvertures, et détacha aussi son fourreau de sa ceinture, fourreau qui trouva sa place sur le thorax du commandant, un peu à la manière des pierres tombales. Une main sur la poignée du sabre et l’autre quelques centimètres plus bas sur l’étui de l’arme, l’ancien seigneur de Montfort ferma les yeux pour rejoindre un sommeil sans rêves, un de plus…

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À peine l’aubergiste était-il redescendu en bas, loin du sombre personnage qui avait pris une chambre qu’on frappa de nouveau à la porte.

Un homme de haute carrure, le visage caché par une imposante capuche noire, un cimeterre, à peine visible sous sa cape d’un noir tel que les yeux de Nucteur en contemple dans son ténébreux royaume, se tenait dans l’entrebâillement de la porte, verrouillée par une chaîne. D’une voix basse, mais grave, l’individu laissa échapper entre ses dents.

- Ma chambre habituelle pour la journée aubergiste …

Encore plus bas, sifflant presque :

- Et n’oublie pas, tu ne m’as jamais vu …termina-t-il en déposant une bourse bien pleine dans la main de l’aubergiste qui avait bien besoin de quelques écus ces temps-ci …

Il entra dans l’auberge, ne laissant à l’homme la chance de placer aucun mot et monta à l’étage. L’escalier en bois, vieux de trente ans, habituellement bruyant au moindre pas, ne laissa pas échapper le moindre gémissement sous les foulées du personnage. Il arriva bientôt dans le couloir et jeta un œil aux portes . 11 …. 12 … 13

Il observa longuement la porte 13 avant de se détourner et d’aller directement à la chambre 18 où il s’assit sur le lit miteux, une odeur de rassit émanant d’un coin de la pièce, après avoir silencieusement refermé la porte.

Le chasseur de tête releva légèrement sa capuche et songea au vampire qu’il avait aperçu quelques heures plutôt et qu’il avait traqué jusque dans cette région perdue. Il eut un sourire carnassier avant de prendre une gorgée dans un flacon en forme de crâne sous sa cape. Le liquide glauque lui imbiba la gorge, épanchant toute forme de faim ou de soif, puis il serra de nouveau la fiole à son emplacement habituel. Ses yeux sanguinolents semblèrent s’illuminer légèrement avant qu’il ne redresse sa capuche et s’étende sur le lit. Il ferma les yeux et laissa son corps se revigorer. Un observateur assis près du lit n’eut même pas entendu la respiration du personnage qui remuait de doucereuses pensées sur ses précédentes chasses.

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Voila plusieurs heures qu'il marchait dans les landes, évitant les sentiers pratiqués en même temps que les mauvaises rencontres.
Il fut surpris par l'odeur de la mort qui l'assaillit soudainement. Se retournant pour observer les alentours, il ne vit rien qui put justifier une pareille puanteur. Mu par un instinct qui n'avait rien avoir avec la survie, le jeune elfe en chercha la source.
Après quelques minutes, il la trouva sous la forme du cadavre d'un cheval. Une belle bête a vrai dire. Un véritable gâchis songea-t-il en voyant le pièce sur la patte du cadavre.
Il allait partir lorsqu'il vit deux petits trous sanguinolent sur le cheval. Son sang ne fit qu'un tour. Un vampire, il y avait un vampire... Il saisit son glaive. Et se lança sur la piste de la bête. Suivant une logique animale il décida de chercher un lieu de repos pour le monstre repu. Mais plus étonnant, il n'entendit aucun cris. Il prit le parti de se poster près de l'auberge et d'y attendre l'être infernal tapis dans l'ombre d'un bosquet avoisinant.



Edit Widfara : Merci d'avoir corrigé.


Dernière édition par Nihil le Lun 6 Juil 2009 - 14:58, édité 1 fois

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Décidément cette nuit était riche en événements. L’aubergiste n’avait jamais vu autant de monde dans son établissement. Pourquoi tous ces gens bizarres apparaissaient tout à coup dans cette contrée habituellement si calme ? D’abord cette étrange voyageuse qui n’avait rien dévoilé de son identité. Ensuite ce vampire, Ardent, chef de la Corporation des Combattants. Et pour finir le retour de cet individu tout de noir vêtu qui réservait régulièrement une chambre dans son auberge. Le colosse se demandait vraiment pourquoi une telle animation tout à coup. Etait-ce l’influence de la pleine lune qui faisait sortir tous les monstres et les faisaient converger vers son établissement ? Avait-il hérité d’un lieu de rencontres de toutes les ondes métapsychiques néfastes qui attiraient toutes les créatures surnaturelles ? Tant de questions pour sa petite caboche peu habituée à ce genre de réflexion, il vaudrait mieux qu’il aille se coucher. Peut-être en saurait-il plus au matin quand il serait plus reposé. Avant d’aller se coucher, il décida de passer par la chambre de la jeune fille pour savoir si elle s’était rendormie.

Quelle agitation pour un endroit qu’elle pensait calme. Elle était justement venue dans cette contrée car elle savait que personne ne la connaitrait et qu’elle pourrait rester tranquille quelques temps à réfléchir. Réfléchir, mettre un peu d’ordre dans sa tête, envisager un futur, enfin peut-être. Tout était allé trop vite depuis la disparition de son père : ses nouvelles responsabilités de souveraine, puis le Palatinat, ensuite la Déclaration d’Indépendance et sa mise en avant de fait de son appartenance à la gouvernance, enfin… lui… Elle ne savait pas comment ordonner les "choses" dans sa tête bien trop petite pour absorber autant d’événements. Elle ne savait plus quelle priorité donner à chacun des événements. Fuir quelques temps pour prendre le temps de faire le ménage dans ses pensées et dans sa vie lui avait semblé la meilleure solution. Mais sa mère, ses amis…et lui… lui manquaient, elle avait dû faire de la peine à ceux qui l’aimaient mais, mais, mais, mais euh… non aucune raison ne justifiait ce manque de respect. Elle s’en voulait de les avoir abandonnés mais c’était à présent trop tard. Autant rester ici et tenter d’atteindre l’objectif qu’elle s’était fixée sauf que les événements semblaient la rattraper.

Quand un inconnu avait tapé comme un sourd contre la porte de l’auberge, elle avait bien ressenti les coups violents portés. A moitié réveillée, elle n’avait toutefois pas eu envie de quitter le lit bien douillet que lui avait dégoté l’adorable tavernier qui avait pris soin d’elle. Bien calée au chaud, elle était restée allongée alors que le solide gaillard quittait doucement la pièce. L’auberge était petite et les deux hommes parlaient plutôt fort, enfin en tout cas suffisamment fort pour qu’elle entende quelques bribes de la conversation. C’est quand elle crut ouïr le nom d’Ardent qu’elle se leva et se rapprocha de la porte pour mieux écouter. Ardent, le chef de la Corporation des Combattants. Que faisait-il dans cette contrée aussi éloignée des frasques et de la vie agitée de la Cité Impériale ? Elle qui voulait être tranquille quelques temps, là voilà replongée contre son gré dans les affaires politiques. Portée par la curiosité de voir enfin le visage de celui qu’elle n’avait jamais rencontré mais dont elle avait beaucoup entendu parler, elle ouvrit la porte et se faufila jusqu’à l’escalier tout proche pour entrapercevoir l’homme ou plutôt le vampire Ardent. Elle sentit aussitôt l’odeur qu’elle avait l’habitude de côtoyer autrefois et qu’elle portait en elle également, une odeur de mort. Outre leur grâce naturelle et leur charme généralement constaté, les vampires portaient, selon elle, d’autres signes distinctifs. Les canines surdéveloppées étaient évidemment celui qui était le plus facile à repérer mais leur odeur bien que camouflée par quelques muscs ou plantes parfumées était significative, surtout pour quelqu’un qui manipulait les morts-vivants ou zombies, cousins proches des vampires.

Ainsi Ardent était devenu un vampire. Intriguée et curieuse d’en savoir plus, elle coupa l’aubergiste dans son intention de le jeter dehors, aussi noble soit-il. Elle savait bien que l’accueillir ainsi comportait un risque mais elle le prit sans qu’elle sache vraiment pourquoi. Oui, pourquoi porter en quelque sorte assistance à cet individu qui était, semblait-il, toujours dans le camp opposé ? Pourquoi prendre le risque qu’il découvre qui elle était et décide de la supprimer ? Elle ne savait pas vraiment, la curiosité probablement, mais cela n’expliquait pas tout. L’aubergiste conduisit Ardent dans sa chambre et elle retourna dans la sienne. Mais, à peine le solide gaillard avait-il laissé le vampire que des coups, plus faibles que ceux du chef des Combattants, retentirent à nouveau à l’entrée. Elle entrouvrit alors délicatement la porte de sa chambre et observa cette nouvelle scène étrange. Un autre visiteur nocturne venait de faire son apparition. Le visage caché par une capuche noire tout comme la cape dans laquelle il était enveloppé, il ne paraissait pas plus rassurant que le précédent voyageur. Un frisson la parcourut quand elle sentit également la même odeur nauséabonde de mort émanant de cet être dont la carrure en imposait. Cet inconnu déposa une bourse dans la main de l’aubergiste et lui marmonna quelque chose qu’elle n’entendit pas d’où elle était. Ce nouveau résident semblait connaître les lieux et se rendit seul à sa chambre. Elle le suivit des yeux, se gardant bien de se montrer. Elle ne savait pas qui c’était mais sa carrure et son accoutrement ne lui inspiraient pas confiance. Plongée dans son observation et dans son imagination sur l’identité du nouvel arrivant, elle n’entendit pas le tavernier s’approcher d’elle.


- Alors, vous ne dormez pas, mademoiselle ?
- Mais euh, non… j’ai faim, murmura-t-elle avec un petit sourire espiègle.
- Soit, descendons, je vais voir si nous pouvons trouver quelques victuailles.
Et ils se retrouvèrent dans la petite cuisine de l’auberge, le brave tavernier préparant de larges tartines recouvertes de mousse de pois, une spécialité tout à fait inconnue dans le coin mais que le restaurateur avait hérité de sa grand-mère maternelle. La jeune fille mordait avidement dans le pain, arrachant quelques morceaux à l'aide de ses mains ensanglantées. D’ailleurs, le solide gaillard les remarqua à nouveau.
- Hum, si vous n’avez plus sommeil, après cet en-cas, je nettoierai vos plaies et je changerai vos bandages.
- D’acco’, merchi, fit-elle la bouche pleine.
- Je vous en prie.
- Vous ne m’en voulez pas d’avoir proposé que le commandant Ardent reste ici ?, fit-elle après avoir avalé un grand verre de salsidem (du lait de chèvre aromatisé aux plantes locales).
- Non mais je trouve cela étrange. Le connaissez-vous ?
- Seulement de réputation. Et l’autre voyageur, qui est-il ?
- Je ne sais pas.
La conversation ne se poursuivit pas car la jeune fille était trop occupée à engloutir les délicieuses victuailles. Cet appétit de loup fit grand plaisir au tavernier qui souriait béatement à chaque nouvelle bouchée de l’étrange voyageuse.

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Il ouvrit brusquement les yeux. Des bruits lui parvinrent du couloir et il sut immédiatement de qui il s"agissait. Lorsqu'il s'était arrêté plus tôt pour observer la chambre 13 il avait perçu un regard dans son dos, une essence magique ... Une fille ... Il n'avait rien laissé paraître, après tout elle n'était aucunement un menace pour lui. À la limite, qu'un client de l'auberge l'ait aperçu l'indifférait, hormis un seul.

Il se leva doucement marcha doucement vers la porte. Son bref sommeil lui avait permis de prendre contact avec Nucter et l'essence du mal qui lui insufflait la vie. Il passa dans le couloir toujours aussi silencieusement, car ce lui était naturel. Il descendit l'escalier et écouta un moment les bruits de l'auberge.

La cuisine ...

Il s'y rendit dans le même silence de mort qui suivait chacun de ses pas depuis sa venue sur le monde.

- Seulement de réputation. Et l’autre voyageur, qui est-il ?
- Je ne sais pas.

Il ne put s'empêcher de sourire aux dires de l'aubergiste, tout aussi franc que sot, puis il entendit à son grand plaisir:

Je reviens mademoiselle, je vais chercher du vin à la cave.

Le gros bonhomme descendit dans la cave et referma la trappe. Le silence tomba dans la pièce, uniquement rompu par les bruits que produisait la jeune femme en engloutissant tout ce qui se trouvait à sa portée sur cette table.

L'infernal s'avança alors et se plaça derrière la jeune fille, passant une main sous sa cape ténébreuse, prêt à réagir, car il savait qu'elle l'avait repéré depuis qu'il avait posé le pas au bas de l'escalier. Il savait maintenant quelle essence familière émanait d'elle, ce qui le rendait encore plus enthousiaste à l'idée de s'en saisir.

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Paumée, je suis complètement paumée ! Pourquoi ne puis-je jamais rien faire de bon toute seule ? Si j’avais pris une carte et une boussole, peut-être aurais-je pu me diriger correctement dans ce monde que je ne connais pas. J’ai tout pris pour cette longue tournée mais j’ai oublié cette satanée carte. De toute façon, il aurait fallu que je sache m’en servir. A cause de cette bêtise lors des préparatifs de voyage, me voilà à présent complètement perdue dans une terre inconnue. En plus, il fait nuit. Et j’ai peur la nuit, bien que la lune ait décidé de m’éclairer de sa lueur. D’accord, j’y vois très bien puisque la lune est pleine. Mais celle-ci éclaire et fait sortir de leurs tanières toutes les vilaines créatures que je déteste : les loups-garous, les vampires et autres abominations de la nature. Il faut vite que je trouve un endroit pour me reposer et pour demander mon chemin. Et il faut absolument que j'achète une carte sinon je n’irai pas loin. Toi l'étoile qui veille sur moi depuis ma naissance, protège-moi des méchantes créatures de la nuit.

Apeurée et perdue dans ce monde qu’elle découvrait, la petite Clémentine avançait aussi vite que ses petits petons le lui permettaient. Perdue pour perdue, elle avançait tout droit, sans se poser de questions et surtout sans regarder ce qui pouvait se présenter à elle. Pour se donner du courage et couvrir tous les bruits inquiétants alentour, elle prit sa petite harpe et se mit à fredonner quelques ritournelles de son répertoire. Petit papillon de nuit, guide-moi et mène-moi vers la lumière, petit papillon, laisse tomber ton habit de ténèbres et revêts ton habit de lumière. Tout droit, toujours tout droit, chantonnant et grattant sur son instrument, elle avançait à grands pas, éclairée par la lune qui brillait haut dans le ciel et qui avait décidé d’être clémente avec la petite fille perdue.

Marchant depuis quelques heures dans cette nuit de pleine lune, elle arriva enfin en vue de ce qu’elle cherchait. Un bâtiment à l’orée d’une petite forêt se dessinait sur l’horizon. Pressant encore un peu plus le pas et le sourire aux lèvres, la petite Clémentine parvint enfin à cet objectif réconfortant. Collant son front contre les carreaux crasseux, elle ne voyait pas grand chose mais devina une lueur dans un coin.


L’insigne indique qu’il s’agit d’une auberge, je ne risque rien à essayer. De plus, il me semble apercevoir la lueur d’une flamme. Allez, tentons. Toc, toc, toc. Finalement je n’ai vu aucune horrible créature attirée par la pleine lune.

Et pourtant, pauvre petite Clémentine, tu ne sais pas dans quel lieu tu vas te retrouver. Toc, toc, toc.

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La jeune fille avait bon appétit et elle avalait tout ce qu’elle pouvait. Elle avait une faim de loup. Quelques heures de sommeil lui avaient peut-être fait du bien. En tout cas, elle se sentait bien mieux qu’auparavant. Elle était toujours aussi préoccupée par les différents événements qui l’avaient incitée à fuir mais pour l’instant son esprit était ailleurs. Enfin elle restait tout de même vigilante. Avec les deux autres voyageurs qui ne semblaient pas être des enfants de chœur, il était préférable de ne pas baisser sa garde. Et pourtant elle se laissait un peu aller dans cette cuisine, dans une auberge pareille à des milliers d’autres. Par contre, si l’établissement paraissait quelconque, celui qui le tenait n’était pas un individu comme on en trouve beaucoup. Prévenant, il avait pris grand soin d’elle et semblait acquiescer à tous ses caprices d’adolescente, notamment en acceptant que le vampire Ardent prenne ses quartiers dans l’auberge.

D’ailleurs, elle se demandait ce qu’il faisait à l’instant. Dormait-il vraiment ? Etait-il plongé dans un sommeil réparateur ou était-il en train de rêver ? Les vampires rêvaient-ils d’ailleurs? Cette question incongrue, elle ne se l’était jamais vraiment posée. Peu importe. Il lui avait proposé de le rejoindre pour discuter si elle en ressentait le besoin. Mais, la jeune fille, bien que curieuse, ne savait pas comment l’aborder et comment obtenir des informations sans qu’elle-même ait à dévoiler son identité. Alors elle avait préféré venir dans cette cuisine et partager quelques tranches de pain et de complicité avec cet aubergiste au gabarit imposant qui ressemblait plus à un gros nounours protecteur qu’à un ours mal léché.

Alors qu’elle s’empiffrait de tous les mets que lui proposait le gentil colosse, celui-ci s’absenta pour aller chercher du vin. Quelle drôle d’idée que de consommer ce genre de boisson à une heure aussi avancée de la nuit. Peut-être voulait-il fêter un événement qu’elle ignorait totalement. C’était étrange comme attitude mais son interrogation ne dura pas longtemps. Elle reprit son festin et le sourire aux lèvres, le premier depuis longtemps, elle s’amusait de la situation, oubliant l’espace de quelques instants qu’elle n’était plus forcément en sécurité dans cette auberge depuis que deux créatures de la nuit avaient fait leur apparition. Elle se sentait revivre. Sentiment étrange que d’être ressuscitée alors que d’habitude c’est elle qui faisait se relever les morts.

Alors que l’aubergiste tardait à revenir de la cave, elle fut brusquement tirée de la ripaille et de la tripaille par une odeur et un ressenti qu’elle ne connaissait que trop.
« Snif, snif », renifla-t-elle. La jeune fille sentait la présence d’un individu tout près d’elle mais elle ne savait pas duquel des deux monstres présents dans cette auberge, finalement pas si quelconque et pas si semblable qu’aux autres établissements, il s’agissait. Si c’était Ardent, elle pensait ne rien risquer tant qu’il ne connaîtrait pas son identité. Même s’il s’agissait d’un vampire, elle n’avait pas ressenti de frisson en sa présence. Même s’il était impressionnant de par son statut de commandant, elle n’avait pas ressenti de peur. Par contre, s’il s’agissait de l’autre individu, elle pensait qu’elle se trouvait alors dans une mauvaise position s’il en voulait à sa vie. Elle avait eu un mauvais pressentiment et son cœur s’était emballé quelques instants quand elle l’avait espionné. Elle renifla à nouveau et son instinct lui disait que malheureusement il s’agissait de celui qu’elle n’avait pas invité. Pas de geste brusque sinon l’inconnu pourrait se sentir agressé et agir en conséquence.

« Je ne sais qui vous êtes mais si vous avez faim, rejoignez-moi à cette table », dit-elle à l’individu sans se retourner. Elle lui tendit alors un morceau de pain, toujours sans lui faire face. Elle se demandait bien ce qui lui avait passé par la tête pour sortir ce genre d’ineptie et ce pitoyable stratagème pour gagner quelques instants, le temps que l’aubergiste remonte. Mais son espoir ne vint pas d’où elle s’y attendait. En effet, alors qu’elle tendait toujours la tranche de pain à ce convive inattendu, elle entendit qu’on frappait à la porte. Trois petits coups suivis de trois autres, sans violence, presque inaudibles. « Je vais aller ouvrir », fit-elle tout en se dirigeant lentement vers la porte, toujours sans regarder l’inconnu. De petits pas vers cet espoir, et ses mains recommençaient à saigner…

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Dans l'obscurité quasi palpable de la chambre, Ardent attendait. Quoi, même lui ne pouvait le dire, car il n'était pas tellement sur de ce qu'il voulait vraiment. Il avait été quelques temps ou il attendait vraiment la venue de la jeune femme qui l'avait ''aidé'', mais maintenant cela n'avait plus tellement d'importance. Il avait dormi. Combien de temps, cela non plus il n'en avait aucune idée. Seulement, contrairement à ce qu'il avait prévu, ce n'était pas parce qu'il avait senti la présence humaine dans la pièce, mais parce qu'une odeur de sang l'avait réveillé, lui et la soif. Un autre point complètement incompréhensible, considérant qu'il avait absorbé le liquide vital d'un équidé de bonne taille et très en santé, si on excluais la patte déchiquetée par le piège. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait, cette soif qui s'étendait que pour quelques temps seulement quand visiblement la quantité de sang absorbée aurait du au moins le nourrir pour une journée.

Il y avait tant de choses qui restaient incompréhensibles dans son esprit. Probablement que s'il n'aurait pas quitté les cotés de celle qui l'avait offert cette deuxième vie lorsqu'il s'éteignait au nord, elle lui aurait tout appris du mode de vie des vampires et de leurs particularités. Seulement, un instinct plus fort que sa volonté lui avait fait quitté le convoi, et il avait appris les bases par lui même. Il avait surement un avantage sur les autres nouveaux vampire sur un point: il connaissait déjà leurs points faibles et certaines de leurs manières d'agir pour les avoirs combattus pendant un temps qui aujourd'hui est effacé des mémoires de la plupart des jeunes gens, si ces mémoires avaient déjà existé. Une chose qu'il avait apprise a faire en tentant de cumuler les informations qu'il avait découvertes. Il semblait que les gens de sa race savaient toujours comment retracer le sang une fois qu'ils l'avait senti couler, alors il prit une bonne respiration pour en faire ressentir toutes les moindres effluves. Il avait déjà senti ce sang. Et il appartenait à la damoiselle de tout à l'heure.

Qu'allait-il faire? Ses blessures étaient-elles suffisamment graves pour qu'elles mettent la vie de celle qui les portaient en danger, une des seules raisons qui l'aurait poussé à l'achever rapidement sans bavure, et apaisant la soif du même instant? Pourquoi aussi ressentait-il aussi le grand calme qu'il expérimentait surtout au début d'un conflit au d'une bataille, alors que la seule chose qu'il croyait avoir à faire était cette misérable humaine qui aurait eu aucune chance de survie a partir du moment ou elle l'aurait mis en danger. A moins qu'elle soit plus qu'elle le semblait... Le spadassin Adola aussi faisait partit de ces gens d'apparence anodine qui semblait être incapable de toute violence mais qui connaissait mille et une manière d'abattre un homme. Tout cela était trop compliqué.

Ardent remit son armure de cuir avec une dextérité presque machinale, serrant les sangles à leur maximum sans compresser son corps, puis s'arrêta devant le petit miroir qui lui jetait une pale imitation de lui-même. Il le fixa un instant, puis d'un geste souple qui ne dura qu'une fraction de seconde, il fit reculer sa jambe gauche, et au moment ou son pied toucha le sol, tira le sabre de son fourreau qui vint fracasser l'objet et disperser des éclats partout sur le plancher à la droite du seigneur, mais la lame avait été rengainée avant que les derniers bouts de vitre aillent percuter le sol. Se permettant un rare sourire, il prit un morceau plus grand que les autres qui fit éclater dans son épais gant de cuir. Il était prêt a partir et prendre sa décision, enfin.

Il sortit de la chambre qui aurait donné l'impression que personne n'y avait séjourné si ce n'était de la vitre et du lit à peine défait, puis avança lentement dans le couloir. Sans se presser, il descendit les marches de l'escalier, plaçant ses pieds sur le coté le plus près du mur pour éviter que celui ci produise des craquements qui pourrait alerter son éventuelle proie, mais il s'arrêta au milieu lorsqu'il aperçu la jeune damoiselle qui allait lentement vers la porte, presque de manière irréelle. Visiblement, quelque chose n'allait pas. Pourquoi ce n'était pas l'aubergiste qui allait ouvrir? Pourquoi y allait-elle si lentement? Elle n'était plus qu'a quelques pas de la porte. Sans le vouloir, le regard du commandant se fixa sur les mains de la jeune femme, parce que son instinct le poussait inconsciemment et apaiser le besoin qui ravageait son intérieur, et y trouva une tache rouge qui s'agrandissait lentement, probablement la source de son réveil. Bientôt il allait faire un choix, mais il voulait au moins voir la suite des événements avant d'agir.

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« Je ne sais qui vous êtes mais si vous avez faim, rejoignez-moi à cette table. » dit la jeune femme.

Cela le fit sourire, et il répondit:

-
Je n'ai point faim, et je ne désire autre chose que vous, chuchota-t-il.

L'infernal entendit frapper à la porte, il eu l'impression que c'était une inconnue. Peu importait, il fallait agir rapidement. Il sentit que sa proie était réveillée, le commandant observait la scène sans toutefois le voir. Il fallait agir vite. Le chasseur de tête s'élança vif comme l'éclair et arrêta la demoiselle dans sa marche vers la porte, en quête de liberté. Il dégaina et lui passa son cimeterre sous la gorge, en la retenant de l'autre main. De cette même main, il fouilla doucement ses vêtements, à la rechercher d'une quelconque arme qu'elle pourrait dissimuler. Rien. L'infernal invoqua un sort mineur pour verrouiller la porte, afin que la dame n'entre pas, malgré le verrou.

Il força la jeune femme à se retourner vers le vampire qui attendait au pied de l'escalier et fit un sourire carnassier.

- Alors comment a été ta randonnée nocturne, vampire ?
siffla-t-il.

La jeune femme semblait sans défense et il devait avouer qu'il était agréable de l'avoir à sa merci. Il était sûr que, malgré sa condition, le buveur de sang avait un soupçon d'honneur qui freinerait ses instincts combattifs.

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Alors qu’elle se dirigeait vers la porte en espérant que l’individu de l’autre côté pourrait lui venir en aide, elle fut interceptée par celui qui l’avait surprise dans la cuisine. Elle ne s’était pas trompée, il ne s’agissait pas du commandant Ardent mais de l’autre client de l’auberge. Elle qui était venue dans cette contrée pour respirer et prendre un peu de recul se trouvait à présent confronter à ce qu’elle aurait voulu éviter.

L’inconnu lui coupa la retraite vers la porte et lui passa son cimeterre sous la gorge. Voilà bien une méthode d’assassin qu’elle haïssait. Ce genre d’individu était pour elle quelqu’un qui manquait d’assurance et n’était pas capable de lutter autrement que par la traitrise. Les assassins n’avaient aucun honneur et elle repensait à ce couard d’Adola qui utilisait les mêmes méthodes. Elle ne serait d’ailleurs pas étonnée que cet individu appartienne à cette corporation inutile. Elle était en colère mais elle essayait de garder ce sentiment à l’intérieur d’elle et faisait son possible pour paraître calme.

L’individu habillé de noir la fouilla à la recherche d’une arme.
« Espèce de pervers, vous n’avez pas honte de tripoter ainsi une femme ? », hurla-t-elle à l’intention de cet être indélicat alors que ses mains vicieuses lui palpaient la poitrine. « Goujat, je vous ferai payer cela ! » Elle s’était emportée et ne parvenait pas à retrouver son calme. Elle bougeait dans tous les sens pour résister à cet individu abject mais il était plus fort physiquement et elle ne put pas lutter longtemps surtout qu’il la menaçait toujours de sa lame. Après avoir verrouillé la porte où attendait toujours un nouveau visiteur nocturne (celui qui aurait pu être son sauveur), il la tourna vers l’escalier où apparaissait le commandant Ardent. Elle n’avait pas remarqué sa présence et elle ne comprenait pas comment son agresseur avait pu, lui, apercevoir le vampire dans ce coin sombre de l’auberge. « Alors comment a été ta randonnée nocturne, vampire ? », siffla-t-il. Et par ces paroles, la jeune fille comprit qu’en fait ce n’est pas à elle que cet assassin en voulait mais à Ardent. Voilà encore une preuve de la couardise des confères d’Adola. Elle ne se priva pas de lui en faire la remarque. « Ah je vois, donc je ne suis que l’appât. Je vois encore là la preuve que les assassins dans votre genre ne sont que traîtres privés de toute once d’honneur. Si vous vouliez tuer le vampire ici présent, vous n’aviez que vous en prendre à lui et non pas me mêler à vos affaires. »

Elle ne savait pas que faire. Le commandant Ardent viendrait peut-être à son secours mais elle ne tenait pas à être ainsi redevable d’un ennemi potentiel. Elle ne pouvait pas non plus compter sur l’invité de dernière minute qui était bloqué de l’autre côté de la porte. C’est alors qu’elle vit l’aubergiste remonter de la cave avec une bonne bouteille à la main. Il arborait un grand sourire qui se transforma très rapidement en mine triste et inquiète lorsqu’il vit la situation dans laquelle se trouvait sa protégée. « Que se passe-t-il ici ? Pourquoi en voulez-vous à cette jeune fille ? Si vous touchez à un seul de ses cheveux, je jure par tous les dieux que vous aurez à faire à moi ! », hurla-t-il de rage. Mais malheureusement, il ne savait pas comment agir sans risquer de la blesser, sa gorge étant toujours menacée par un cimeterre. C’est alors qu’il remarqua le vampire, celui qui s’était présenté comme le commandant de la Corporation des Combattants. Malgré tout le mal qu’il pensait de cet individu, il espérait que celui-ci interviendrait. Mais le ferait-il ? Peu lui importait la vie de la jeune fille, non ?

Un assassin, une jeune fille menacée par sa lame, un vampire guerrier, un aubergiste ancien lutteur, un invité surprise qui avait dû tout entendre des cris des différents intervenants. Voilà le tableau ma fois saugrenu de cette nuit pas comme les autres, dans une auberge finalement pas si quelconque que cela.

Un peu plus calme et surtout inquiète quant à la suite des événements, elle ne savait que faire. Beaucoup moins remuante, elle pensait à présent que tout était perdu. Se relâchant et ne luttant plus contre son agresseur, elle murmura quelques mots à son intention.
« Vous ne le savez pas encore mais… mais… », dit-elle d’une voix tremblante. Elle n’alla pas au bout de sa phrase.

Non, elle ne voulait pas, elle ne voulait plus mourir. Cette inattendue prise en otage avait réveillé en elle son désir de survie. Elle avait trouvé ce qu’elle était venue chercher, à savoir une résurrection, l'envie de revenir vers les siens et d'affronter les difficultés, quelles qu’elles soient. Alors, elle ferma les yeux et commença à marmonner quelques paroles presque inaudibles et incompréhensibles. On aurait pu croire à une prière mais il ne s’agissait pas d’une supplique, bien au contraire. Sa respiration était lente, ses mains ne saignaient plus, la sueur qui perlait de son front ne coulait plus, les yeux fermés, les lèvres qui perdaient leur couleur, le teint blême, elle semblait subir comme une sorte de mutation. Et pourtant ce n’était pas elle qui se transformait mais la main qui tenait la lame sous sa gorge. Une odeur nauséabonde s’éleva dans l’auberge, une odeur de pourriture, une odeur de flétrissure qui se dégageait en fait de l’assassin. Affaiblie elle ne pourrait pas aller au bout de l’incantation mais elle pourrait au moins perturber son agresseur et peut-être en profiter pour échapper à son emprise.

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Au beau milieu de la nuit, on risque souvent de voir des choses qui risquent de perturber la manière de vivre notre vie drastiquement, soit en la ruinant, soit en l'améliorant, soit en nous faisant trembler pour le restant de nos jours. Une infinité de possibilités s'offre a tous, tendant leurs probabilités de se produire a travers notre route, et espérant que l'on marche sur l'un d'entre eux. Probablement que ce soir, si jamais il y aurait eu des clients différant des personnes présentes, plusieurs d'entre eux n'auraient plus jamais perçu les choses de la même manière, car le combat qui se préparait risquait de faire des étincelles.

Du haut de l'escalier, Ardent ne pouvait que voir les événements se produire un a la suite de l'autre. Premièrement, la prise d'otages le perturbait d'un point inégalé, parce qu'il était partagé entre deux envies: se jeter rapidement sur l'ennemi pour tenter de l'abattre avant qu'il ne tranche la gorge de la damoiselle, ou bien faire ce que l'ennemi demandait. Étant un homme d'action, il ne pouvait envisager de laisser la dame entre ses mains et de ne rien y faire, donc il commença à se construire un plan d'action en évaluant les distances, les objets présents et l'ennemi, chose qui retenait son attention car évaluer les forces et faiblesses d'un adversaire pouvait être ardu, voir impossible dans des cas de maîtres dans leurs disciplines. Un autre point qui avait retenu son attention était la présence de l'aubergiste qui présentement semblait rechercher une ouverture pour abattre violemment la bouteille de vin qu'il tenait sur la tête de son adversaire, choses qui pourrait être utile si jamais son plan fonctionnerait.

Maintenant qu'il avait choisi ses cartes, le commandant était prêt. Plus que cela même, son corps entier VOULAIT être prêt. Ce qui s'en suivit allait probablement rester dans la mémoire de tout les êtres vivants qui allaient être témoins de quelque chose que peu avaient eu la chance de voir sans en être marquer tout le restant de leur existence.

Ardent riait. Riait d'un rire perçant, qui frisait les rebords de la folie. Riait d'un rire qui semblait venir de partout à la fois. Riait d'un rire qui allait chercher presque les confins de l'âme, et la faire vibrer.

Ce rire, malgré le fait qu'il dura qu'une poignée de secondes, sembla durer une éternité, et cette éternité s'éclipsa comme si elle n'avait jamais existé pour refaire place au visage sérieux du vampire. D'un mouvement fluide et rapide, il dégaina et avant que celui qui venait de le défier réagisse, lança sa seule arme, son sabre, directement aux pieds de l'aubergiste, la pointe se fichant d'un bon centimètre dans le bois du plancher et resta dans cette position. Sans même lui accorder un regard, il dit d'une voix forte et glaciale:

Touche cette lame et tu ne verra jamais la prochaine aube.

Se retournant vers l'assassin, car visiblement l'homme n'était pas venu pour s'assoir, prendre un coup et discuter de vieux souvenirs, il répondit à sa pique d'une manière calme, avec désinvolture même.

Ma randonnée nocturne? Elle allait merveilleusement bien jusqu'à ce que tu en fasse partie, mais pas pour la raison que tu crois... Tu est décevant. Je croyais que si jamais quelqu'un en voudrait à ma peau, il m'aurait poignardé pendant mon sommeil, ou bien m'attaquer durant le jour pour m'exposer au soleil, ou encore m'affronter comme un homme, pas en se cachant derrière une pauvre femme sans défense. Aussi, être seul me prouve que soit tu est totalement inconscient de qui je suis, soit tu cherche à mettre fin à tes jours. Quoi qu'il en soit, j'aimerais en finir rapidement, donc si tu peut me le permettre...

Il effectua la plus grande poussée dont il était capable avec ses jambes, et se propulsa par dessus les marches pour arriver directement face a son adversaire Tandis que son bras droit tachait de rapidement défaire l'emprise que son ennemi avait sur la damoiselle, sa propre main gauche utilisait des moyens plus drastiques pour lui épargner de se faire ouvrir la gorge. Tenant le cimeterre dans ses mains, sentant la lame lui déchirer la peau et se heurter contre des os qu'ils ne pouvaient couper, cependant la seule chose qu'il regrettait de ce mouvement protectif était qu'il tachait maintenant la robe de celle qu'il tentait de prtèger. Il pouvait presque sentir la précision avec laquelle l'assassin faisait attention à son arme, mais ce fut aussi avec déception qui ne le sentit pas tenter de lui prendre la moitié de sa main en forçant de son coté. Il comprit rapidement que quelque chose n'allait pas en regardant la peau commencer à perdre de sa vitalité et dépérir, et se dit aussi que c'était la seule raison pourquoi sa attaque avait si facilement réussi, alors qu'il s'attendait à plus de viguer face à cette attaque directe. Se disant que c'était surement l'effet d'un quelconque poison, il mit pour la première fois depuis sa transformation la totalité de sa force à l'œuvre pour éloigner rapidemnt la mortelle d'une telle menace. Arrachant la jeune dame de l'emprise mortelle, il désengagea le corps à corps sans toutefois éviter le coup aux cotes que son adversaire lui porta, coup dur qui fit tout de même craquer ses os sous son armure de cuir et gémir légèrement. Lançant littéralement la belle dans les bras de l'aubergiste, il lui commanda de veiller à ce qu'il ne lui arrive rien.

Sa main était déja en voie de guérison, et il sentait son sang rapprocher les deux cotés de la plaie et tisserune infinité deliens entre eux. Déprenant son sabre du bois et se mettant en garde d'une manière compliquée, les bras écartés, de profil à son ennemi et la lame pointant ses pieds, style défensif qu'il avait développé, consistant à frapper sur l'arme de son adversaire au lieu de parer, annulant ainsi le coup, et il regarda celui qui avait maintenant perdu sa seule protection à une attaque directe de sa part avec un demi sourire, et lui dit:

Si nous passions aux choses sérieuses maintenant?

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L'infernal avait les choses parfaitement en main et se délectait de l'atmosphère presque palpable. Le vampire semblait déçu de ses agissements, attaquer quelqu'un pendant son sommeil, quel plaisir y trouver ? Son travail prenait tous ses côtés plaisants lorsque venait le temps de faire souffrir et d'agiter le couteau dans la plaie, se jouant de ses victimes.

La jeune femme commença à se débattre, mais rien de bien violent, la lame du cimeterre à peine à un centimètre de sa gorge lui coupa bien vite l'envie de poursuivre. Cette jeune imbécile était, il devait l'avouer, plutôt jolie à regarder, du moins selon les pitoyables critères humains, pour lui elle n'était qu'un jouet amusant qui lui permettrait d'arriver à se saisir de sa véritable victime et il s'esclaffa franchement lorsque'elle protesta contre la fouille.

Il reporta toute son attention sur Ardent, il entendait la fille marmonner des paroles, mais n'y prêta pas attention. Ce ne fut que lorsqu'il sentit en elle la magie qu'il commença à s'inquiéter. La magie des nécromanciens. Il la connaissait trop bien pour ne pas s'en méfier. C'était cette même puissance arcanique qui l'avait tiré des enfers des décennies plus tôt alors qu'il était en plein combat pour le plus grand plaisir de Nucter.

Le vampire passa à l'action et s'agrippa au tranchant de sa lame à pleine main, pour libérer la demoiselle en détresse.

Soudain, il sentit sa main se putréfier, l'effluve en était presque agréable, mais l'effet beaucoup moins. Cela gênait dans ses plans. Il était amplement capable de se battre à une seule main, mais il ne pouvait plus tenir la dame.

Le vieil aubergiste était remonté lui aussi, une bouteille à la main, il se maudit de ne pas l'avoir égorgé dès son entrée à l'auberge, cela lui aurait fait faire quelques économies.

Le démon porta un coup aux côtes du vampire et entendit ses os craquer, ce n'était qu'une tactique pour le frapper ailleurs, mais il dû laisser échapper la fille, ne pouvant plus la tenir, et elle ne lui était d'ailleurs d'aucune utilité en tant que bouclier humain. Elle se retrouva bien vite dans les bras du gros aubergiste, toujours abasourdi.

Si nous passions aux choses sérieuses maintenant? demanda le buveur de sang.

J'en serais ravi ...

Songeant que le combat était ouvert, et que son apparence d'espion inoffensif n'était plus à profit, il repoussa sa capuche, relevant sa tête immonde aux yeux rougeâtres, pas le moins du monde gêné par les rayons du soleil qui se levait avec l'aube, encore une faiblesse de ces vampires, décidément ses proies préférées. Il se campa en position défensive, sachant que porter le premier coup est souvent une erreur.
Cependant ce qu'il ignorait, mais qui le travaillait, était qu'il avait à faire au Commandant impérial. Pour lui ce n'était qu'un autre de ces soi-disant vampire fier de leur ascendance, sans aucune force.

Il passa une main sous sa cape, but rapidement un gorgée de sa précieuse fiole, sentant sa main gauche reprendre un peu de vigueur, sans toutefois guérir. Il serra vite fait le breuvage glauque et se saisit, sans le sortir, de son pieu dentelé favori, celui avec lequel il avait mis fin avec délectation aux jours de Lucius Silvianus Nerae.

Le chasseur de tête se plaça en position défensive, son cimeterre juste à angle prêt, à parer tout coup du vampire qui semblait s'y connaître en art du combat ...

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Toc Toc Toc… Personne ne répond… Toc Toc Toc… Toujours rien. Pourtant j’ai bien vu une lumière. Toc Toc Toc… Ils en mettent du temps.

Frigorifiée, chantonnant pour réchauffer ses lèvres engourdies, la petite Clémentine attendait toujours devant la porte de l’auberge. Si personne ne se décidait à lui ouvrir, elle entrerait par elle-même. Mais au moment où elle se décida à tourner la vieille poignée noircie, elle entendit un cliquetis, comme un verrou que l’on tournait. Pourtant, elle n’avait entendu personne s’approcher de l’huis. Elle avait beau tirer sur la poignée de toutes ses petites forces, elle ne parvint pas à la bouger d’un iota. Elle entreprit de taper pour se faire entendre mais de l’autre côté, il se passait certainement quelque chose. Intriguée et curieuse, elle rapprocha son front de la fenêtre crasseuse et à travers celle-ci elle tenta de trouver l’explication à cette longue attente.

Ses yeux parcoururent rapidement la pièce principale de l’auberge et elle découvrit bien vite de quoi il retournait. Elle voyait une jeune fille guère plus âgée qu’elle qui était menacée par la lame que tenait un individu capé et encapuchonné, cachant son visage. En face, un être tout aussi sombre, un être à l’allure élégante et féline (en tout cas, c’est ce qu’elle ressentait à travers les carreaux encrassés). Debout également, un monstrueux bonhomme habillé de guenilles qui tenait à la main une bouteille, du vin probablement. Enfermée à l’extérieur, Clémentine aurait voulu intervenir pour sauver la jeune demoiselle. En effet, elle estimait que quoi qu’elle ait pu faire, une représentante du sexe dit faible ne méritait pas d’être traitée comme otage. Ne pouvant pas passer par la porte étrangement verrouillée, elle pensa prendre son sac de voyage contenant son instrument et ses quelques bagages pour fracasser une des frêles fenêtres et de passer par celle-ci. Sa petite taille aurait pu enfin lui servir à quelque chose. Mais elle n’eut pas le temps d’agir car l’homme élégant l’avait devancée. En effet, d’un bond de félin, il sauta sur le preneur d’otage et délivra la jeune demoiselle de l’étreinte de l’individu masqué.


Ouf, elle est sauvée ! Et maintenant que va-t-il se passer ? On dirait que les deux mâles vont en découdre. On se croirait vraiment comme dans un duel de veste terne ! Super, j’adore ce genre de confrontation. Oui mais je devrais fuir, non ? S’il me voyait, peut-être s’en prendrait-il à moi !

Mais la curiosité et l’excitation furent plus fortes que la peur et la nécessité de fuir. Elle resta alors plantée devant cette fenêtre crasseuse, attendant la suite des événements et le dénouement de ce combat attrayant.

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Les deux adversaires s'étaient mis en positions défensives. Ardent attendait patiemment que son adversaire réagisse autrement qu'en faisant la statue de sel, mais profita de ce laps de temps pour pouvoir réfléchir sur les évènements qu'ils s'étaient déroulés plus tôt. Depuis qu'il était en position, il avait pu voir l'ennemi se dévoiler du capuchon de sa cape, et avait intégré cette information sans réagir plus qu'avant, à la fois comme si cela était chose commune que des gens a l'apparence humaine qu'il combattait soient en réalité des infernaux et comme si son propre visage était taillé dans une pierre immuable. Le fait qui le dérangea le plus fut la substance que l'infernal avait ingéré. Si cela était un poison que certains combattants crachaient au visage de leurs adversaires, technique commune chez certains peuple barbares, il allait en être immunisé du fait que son sang ne battait plus dans ses veines et que ses poumons étaient aussi immuables que la pierre, mais il était pratiquement sur ce qu'était un quelconque stimulant ou potion de soin car l'adversaire semblait s'y connaitre dans la chasse aux vampires.

Ardent se rendit vite compte que dans ce duel, il n'allait pas avoir d'autres choix que de faire les premiers pas, chose qu'il regrettaient car il savait de par son expérience de soldat impérial que quelques fois c'était le premier à avoir bougé qui perdait assurément la bataille. Cependant, il avait perçu d' un coin d'œil par une des vitres de la taverne puis au profond de lui le fait que le soleil se levait, provoquant une certaine peur et insécurité car il se doutait bien que sa mort n'allait pas être causée par les lames comme il le souhaitait avant, mais bien par cet astre brulant. Il espérait bien que la ''prédiction'' qu'il s'était faite ne se produise pas ce jour la, car il venait juste de faire un serment qu'il prononçait face à l'infini, et il voulait bien voir comment son serment allait se briser, non pas par sa faute, mais parce que l'univers entier allait être détruit.

Maintenant, il fallait choisir le bon mouvement qu'il fallait effectuer lors de sa charge, car certaines techniques de combat allait le désavantager face à un adversaire qui maniait le même type d'arme que lui, les épées courtes. Il choisit finalement une attaque rapide et oblique, assez simple pour pouvoir créer un enchainement instinctif, mais toutefois en mettant assez de puissance dans le coup pour pouvoir mettre en danger l'adversaire qui devrait commencer à bouger pour ne pas finir tranché en morceaux. Il chargea, portant son coup et tenta d'engager le corps à corps, mais l'infernal était puissant, plus puissant que lui même probablement, car au lieu de faire dévier la lame qui fonçait sur lui avec la sienne, il bloqua le coup, chose très difficile à effectuer et d'assez dangereux si l'on n'est pas à la fois sûr de soi et de son adversaire, mais chose assez efficace lorsque l'on à une surprise à offrir à son adversaire, notamment un pieu qui parcours une petite distance en arc de cercle serré et se plante au niveau du thorax, visant le cœur. Ce fut presque par chance que le vampire réussit à éviter ce coup mortel, en fait pas vraiment l'éviter, plutôt le parer. Il ne dut sa survie qu'a son niveau de réaction rendus surhumain à la fois par son expérience des situations du genre et au fait qu'il n'était justement plus humain, mais aussi car il avait été assez puissant de son coté pour agripper le bras de son adversaire et ainsi stopper la dangereuse avancée de la lame vers son corps.

Ils étaient dans une situation d'égalité, du moins le semblait-il. Les deux lames se croisaient au dessus de leurs têtes et crissaient dangereusement dans l'affreux son qui se produit lorsque l'on force deux pièces métalliques l'une contre l'autre, et la main du commandant était trop occupée à retenir le bras de son adversaire pour pouvoir même penser faire autre chose de cette main. C'était une impasse, mais cette fois ci Ardent avait le pressentiment que celui qui allait agir le premier et avec la meilleure idée allait être victorieux. Il réfléchit aux possibilités qui lui étaient offertes en évaluant les risques de chacune durant environ cinq secondes ou chacune des créatures dites maléfiques se jugèrent d'un regard à la fois haineux et inquisiteur, puis Ardent fit son choix.

Faisant pivoter son corps en faisant reculer une de ses jambes, il relâcha subitement la pression qu'il exerçait sur le bras armé d'un épieu à la fois finement ouvragé et dentelé pour en faire une arme dévastatrice si moins perforante, faisant glisser son adversaire par dessus lui. Contrairement à ce qu'il avait pensé, l'infernal ne tomba pas par terre mais profita de ce mouvement pour déloger son cimeterre et tournoyer sur lui même en se mettant dos à sa proie, mais cependant lui donnant assez d'espace pour porter un coup puissant vers le dos du vampire un endroit visiblement sans surveillance dans les défenses de l'autre homme, qui ayant prévu l'attaque au début du mouvement décida de rouler au sol pour à la fois sortir de la situation difficile et pour pouvoir tester son adversaire dans un duel plus technique. Se relevant, il commença à porter des enchainements toujours plus serrés et agressifs l'un de l'autre, dans une curieuse danse de lame tourbillonnantes qui mettaient à rude épreuve son ennemi, sans doute plus habitué à un meurtre rapide qu'à un duel de longue haleine avec un épéiste de haut niveau.

Rapidement seulement, le vampire commençait à éprouver des problèmes de son coté aussi. Les premiers rayons d'un soleil matinal commençaient à traverser la pièce, la truffant ainsi de milliers de pièges dans lesquels l'infernal, visiblement pas plus gêné par ce climat que les deux humains qui devaient regarder le duel, tentait de lui faire subir en utilisant diverses ruses, comme faire dévier un rayon sur sa lame pour l'orienter vers le visage du seigneur sans terres, qui devait mettre fin à une série de bottes pour esquiver le rayon qui pouvait lui être mortel.

Les deux duellistes finirent par se séparer, les deux visiblement à court de souffle. Ardent s'était appuyé sur sa lame, essayant de développer une nouvelle stratégie. Il eut à ce moment une pensée pour son fidèle lieutenant, qui contrairement à lui, était un guerrier né, combattant avec instinct et utilisant toutes les facettes de ses armes ou de son environnement pour lui assurer la victoire. Cette pensée venait de lui faire gagner ce duel.

L'infernal eut tôt fait de revenir charger vers lui, et contrairement à ce tous auraient prédit, Ardent ne se défendit plus, il reculait en esquivant. Il ne parait que les coups qui se dirigeaient trop près de lui, laissant les autres se perdre dans les mouvements amples qui se dirigeaient visiblement vers les tables à manger. Une fois arrivé à cet endroit, Ardent se détourna de son adversaire et se mit à courir par dessus une des tables, rapidement suivi par celui qui s'acharnait à vouloir se débarrasser de lui. Une fois qu'il eut passé au dessus de la deuxième table, le commandant feignit de tomber comme s'il avait perdu l'équilibre, et roula sous une troisième table. Enragé, l'infernal tenta de retourner la table d'un coup de pied, mais lorsqu'elle s'effondra sur le coté, il fut fauché par les jambes d'Ardent qui le propulsa au sol, ou il laissa tomber son cimeterre. Sans s'en préoccuper davantage, il fit changer son arme de main, pour se rendre compte encore une fois qu'Ardent s'était mis hors de portée immédiate, le narguant avec un sourire qu'un père aurait pu lancer à son fils en le défiant en duel et posant une main sur la tête pour l'empêcher de l'atteindre. Cette fois Ardent s'attendait à une charge, car son adversaire devait en avoir plus qu'assez de jouer dans son jeu. Comme prévu, son adversaire l'attaqua tête baissée, visiblement furax, mais le chevalier ne fit qu'un ample mouvement de son bras armé de haut en bas tout en lâchant la poignée, puis fit un pas de coté.

Le corps de celui qui avait tant voulu l'abattre se trouvait à ses pieds, une lame rougie de sang se dressant au milieu de la nuque comme dans un dernier salut, ayant fort possiblement détruit en grange partie la colonne vertébrale. En le retournant sur le coté, Ardent vit que l'infernal vivait encore, quoi que plus tellement longtemps puisqu'il devait être paralysé et qu'il se vidait de son sang de par sa carotide. Il tira sa lame de la blessure, puis plongeas es yeux dans ceux de l'assassin, n'y voyant que de l'incompréhension et de la douleur. Ne voulant pas le faire souffrir plus longtemps, comme le lui avait enseigné son père, il termina de séparer la tête de la prétendue créature immortelle, puis après avoir débarrassé son sabre du sang qui la souillait en la secouant d'un geste vif, rengaina et se dirigea vers la porte en rabattant son capuchon de sa cape sur sa tête de manière à ce que le soleil ne le brule pas.

S'arrêtant juste devant, une main sur la poignée, il porta sa main à un repli de sa cape et en tira une bourse d'une taille moyenne qu'il lança sur le sol. Il regarda dans les yeux de l'aubergiste qui l'avaient suivi avec attention depuis le début du combat, assistant pour la première fois de sa vie à un duel mené par le commandant des combattants et tout aussi surpris de voir que l'homme possédait de l'argent alors qu'il avait presque mendié son toit pour la nuit, puis lui dit:

Cette somme servira à me faire rembourser des dégâts que je t'ai causé, ainsi que le prix de la chambre pour la durée de mon sommeil. N'oublie jamais qu'un commandant est toujours pleins de surprises, et qu'il ne fait les choses que comme il le désire... Tu peut aussi réclamer le lot du mort, le cadeau du guerrier comme ils disent, je n'en ai que faire...

Son regard pivota un peu, recherchant les yeux de la damoiselle qui lui avait si généreusement offert la chambre, bien que cela aurait été inutile au bout du compte, puis lui fit un sourire face à la surprise qui se peignait sur son visage, puis lui dit tout simplement:

Merci pour l'intention, je m'en souviendrai...

Il poussa finalement la porte, et sans un regard de plus derrière lui, repartit sur la route qui reliait cette petite bourgade à la capitale impériale. Il ne fit pas attention non plus au regard de la damoiselle qui le fixait à sa sortie de l'endroit, marchant d'un bon pas pour arriver le plus rapidement possible au seul endroit ou il pourrait mettre les choses en place pour démasquer le commanditaire de ce chasseur de prime: La corporation ou il était seigneur et maitre.

descriptionDans une contrée quelconque... EmptyRe: Dans une contrée quelconque...

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Il est de ces automnes sombres et sobres où les feuilles évadées de leur porteur terrifié, voltent. Transpercées par la toute puissance de la pluie, elles viennent colorer le parterre de leurs nervures défaites. Tout autour de ces arbres désarçonnés, les terres poussièreuses deviennent jaunâtres, puis marrons et alors glissant pour tous et surtout pour les montures accablées. C'est en cette saison, que beaucoup de voyageurs se heurtent à la blessure, devenant incapables de poursuivre leur route avec entrain. Mais c'est bel et bien la brûme opaque, pénétrante embrassant le sol et le ciel, qui s'amuse à stopper, freiner les protagonistes dans leur course éperdue à la retrouvaille. La brise froide et amère acheve de chasser les dernières vélléités. Esseulés, ils n'ont plus qu'à voyager, hiberner à travers leur rêves à défaut de pouvoir s'en confier à la cruelle réalité.

Ainsi, ils se meurent dans les décombres de la pluie les dernières volontés de ceux qui ont abandonné leur voyage. Quant à ces deux là qui ont décidé de poursuivre, l'atmosphère est morose comme le temps est maussade. La piste suivie, celle sensorielle du flair, a été perdue, chassée par l'humidité. Mais les esprits oniriques, énergiques refusent de renoncer et de s'y laisser compter.

Répandu dans le paysage et juché sur un grand destrier au poil luminescent dans les ténèbres de la nuit, il y a ce jeune homme vêtu tout de blanc, arborant force et jeunesse, des yeux d'un noir abyssale, outre grâce et sveltesse de fleuret. Il y a aussi cette petite fille, candide, innocente, aux boucles blondes, si jeune et pourtant si mignonnette, assise à son devant, confortée et protégée entre ses bras si protecteurs à son égard.

Tous deux traînent dans leur sillage d'amples manteaux qui les épargnent du temps fort capricieux et qui s'acharne à réfréner leur ardeurs terrifiantes. Puis il y a ce gnome si étrange, au museau si allongé, trépignant comme jamais sur le sol et qui remue tout ce qui se trouve à sa portée tout en reniflant abondamment le tissu qu'il porte presque amoureusement entre ses mains. Guidés par ses exhalaisons, les deux êtres l'ont suivi jusqu'au bout du monde à la poursuite de celles qui aiment tant et qui les a quitté.

Depuis, fortunément, infortunément, ils courrent sur les trottoires, sur les routes et voguent au milieu de paysages inexplorées, sans attaches. Ils ont enduré la pluie, les craintes, résisté aux mises en gardes étrangères, au sommeil. Grâce à cette fleur, cette image qui est celle d'une jeune princesse et dont ils ne se déferaient jamais, laquelle ne pouvait se flétrir dans leurs pensées. Méhe d'Eryope suffit seul à leur apporter dans leur coeur ce qui manque de soleil.

Finalement, la brûme se mêle aux arbres, vigiers et pins plantons, dru dans le coin ,se pressent fort, rien n'étant plus sombre et plus lugubre que leur végétation persistante. Nul ne s'y trompe quant au tapis d'aiguilles qui camoufle les milles accidents qui rendent si scandaleusement scabreux le pas du cheval forcé d'aller lentement. Et le malheur de cette allure désespérante se poursuit avec les racines qui entrave sa course, ainsi que les branches nues et particulièrement cinglantes avec le visage de ses cavaliers indisposés mais courageusement silencieux quant à leur triste sort. Aux pins et vigiers ont succedé les grands chênes noirs, les collines rocheuses ne s'abaissant que pour se redresser. Diable ! Méhe dans sa fuite éperdue est allée si loin...

Enfin, ils dépassent une métairie déserte et submergée par les herbes folles, et ils contournent une carrière inondée, immergée dans les eaux stagnantes. La plaine marécageuse s'ouvre à eux, et ils peuvent enfin augmenter l'allure. Mais avant qu'ils n'aient pu exécuter leur désir, le gnome qui humecte soudan affolé l'air ambiant, s'excite et sautille.

Je l'ai trouvé, je l'ai trouvé maître ! Son odeur, je la sens, elle est toute proche !

 
Le coeur de Syv menace de se fendre, et son regard se durcit par la tension si soudaine, tandis que Pryscille se redresse et pousse un petit cri. De manière différente chacun exprime ouvertement son espoir. Syv lance un regard particulièrement pénétrant au gnome et lui déclare avec empressement :

Sniffle, je t'en prie, retrouves là et ne la perd plus cette fois. Emmènes nous vite ! Je te promets une montagne de sucettes en réponse à la réussite de ta mission.

Oh oui, oh oui maître, Sniffle va vous mener. Suivez moi, suivez le bon Sniffle !

Le gnome s'élançe d'une rapidité surprenante, Pryscille et Syv à sa poursuite. De longues minutes s'écoulent et après un temps de galop, enfin le gnome cesse sa course et pointe le bâtiment poussièreux et crasseux qui fait figure d'auberge devant eux.

Là, là maître ! Elle est dedans. Son sang. Je le sens aussi, il coule !

Syv, le regard endurci saute de cheval, et sort son épée de son fourreau. Pryscille, fort désireuse de le rejoindre et de retrouver son amie s'empresse de suivre son exemple, mais d'une voix sans concession Syv lui lance :

NON ! Pryscille, tu restes sur le cheval !
Devant son incompréhension il s'adoucit, et tente de lui faire comprendre son inquiétude et son souci de la protéger. On ne sait pas ce qu'il se trouve, ni ce qu'il se passe en ce moment même à l'intérieur de cette auberge décrépit. Des individus dangereux peut être s'y sont pointés. S'il te plaît ne complique pas les choses, attend ici. Fouettes le destrier et pars au galop au moindre signe de danger.

Je te promets qu'il n'arrivera rien à la princesse.

Et faisant confiance à la fillette pour obéir, d'un élan fabuleux il fuse jusqu'à l'auberge. Son esprit retient chaque détaille, calcule chaque risque dans l'environnement périlleux.

Syv comme repassée en mission secrète et dangereuse pour son maître , ne s'abaisse pas à frapper à la porte, il ouvre directement et ce qui l'étonne, avec la poignée sans qu'elle ne soit verrouillée... Quelqu'un était sorti récemment... Nul besoin de défoncer cette vieille porte en bois puisque déjà ouverte... Il fait sombre, et il entre de façon furtive, l'épée au poing.
 

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Spoiler :


« Bonjour » Ce fut le seul mot qui vint à l’esprit de la jeune fille quand elle vit celui qui était venu la chercher. Un large sourire et des yeux pétillant mais pas d’effusion de sentiments, pas de démonstration de joie incontrôlée. Un mot, un regard, un sourire. Tout le reste était intérieur, une explosion interne qu’elle essayait de contrôler au mieux, difficilement.

De dos par rapport à la porte d’entrée de l’auberge, la petite barde se tourna vers celle-ci quand elle entendit la douce voix de la jeune fille. Elle aperçut alors un homme brun habillé tout de blanc, l’épée. Il semblait prêt à combattre quiconque voudrait du mal à sa bien-aimée. A la façon qu’elle avait de lui sourire et de lui lancer un regard rempli de joie, elle devina qu’existait une certaine empathie amoureuse entre le jeune combattant et la jeune fille aux mains ensanglantées. Ses pommettes se teintèrent d’un rose léger à cette pensée et elle retourna aux soins de sa patiente.


*************************


Quelques instants ou quelques heures, quelques siècles plus tôt, cette auberge quelconque, dans une contrée quelconque, était sans doute le point de rencontre de toutes les forces maléfiques environnantes. Une auberge banale où ce qui s’était joué aurait pu devenir un événement majeur mais finalement se termina en un simple fait divers, une simple empoignade entre deux mâles aux hormones un peu trop développées, des coqs, des petits poulets qui voulaient prouver leur puissance.

Quand le plus haut gradé de la Corporation des Combattants la libéra des mains de l’assassin, la jeune fille fut soulagée mais un peu déçue de ne pas voir pu se débrouiller seule. Elle n’aimait pas être redevable de quiconque et elle jura qu’un jour elle saurait rendre la pareille à ce vampire qui lui avait sauvé la vie. Jetée vers l’aubergiste, elle fut accueillie par les bras protecteurs et bienveillants du colosse. Des souvenirs de son enfance lui revinrent alors subitement et elle vit à nouveau son père qui aimait l’enlacer ainsi. Quelques larmes coulèrent de ses yeux mais elle les essuya vite. Elle ne devait pas montrer ce qu’elle ressentait, on aurait pris cela pour de la peur et ce n’était pas le cas. Se laissant enlacer, elle retrouva son âme d’enfant et accepta les caresses affectueuses sur sa chevelure par la main un peu ridée du colosse.


Pendant ce temps, en dehors de l’auberge, la petite Clémentine observait par la fenêtre crasseuse la pièce qui se jouait devant ses yeux. D’un côté, la jeune fille libérée semblait fondre dans les bras protecteurs et puissants d’un gros bonhomme. La jeune barde était soulagée de la voir ainsi hors de danger. Pendant ce temps, tout près d’eux, un combat se déroulait entre le vampire agile et l’assassin au regard absent. Tout alla très vite, si bien qu’elle pensa que la scène avait été accélérée par une quelconque force divine. Le vampire prit assez rapidement le dessus lui semblait-il. Malgré l’excitation qui montait en regardant le combat, ses yeux furent plutôt attirés par la jeune fille. Elle la vit passer ses bras autour du cou de celui qui ressemblait à un géant. Cette scène lui rappela sa famille qu’elle avait laissée pour tenter sa chance. Une pointe de nostalgie lui revint mais la fin du combat la tira de son absence.

Mort, inanimé. Le vampire avait triomphé de l’assassin. Le commandant Ardent ne resta pas longtemps sur les lieux du duel. Il sortit une bourse, la lança aux pieds de l’aubergiste. Pour rembourser les dettes. Et il partit avec juste quelques mots à l’attention de la jeune fille. Un simple merci pour lui avoir proposé de payer la chambre.

Le vampire sortit et passa tout près de la petite Clémentine. Il ne sembla pas la voir et partit dans la nuit qui se terminait. Elle le suivit du regard quelques instants puis se tourna vers l’intérieur de l’auberge. Elle fut surprise de se retrouver presque nez à nez avec la jeune fille.

« Entrez, je vous prie, il fait froid dehors. »


*************************


L’auberge quelconque, dans une contrée quelconque, avait été la scène d’une terrible empoignade, pourtant tout semblait calme à présent. Un silence de mort. Mais bientôt l’aubergiste s’agita. Pendant qu’il s’affairait à faire disparaître le corps décapité de l’assassin, il demanda à la jeune barde de s’occuper des mains ensanglantées de la jeune fille. Le sang coulait beaucoup, les blessures avaient dû s’ouvrir de plus belle après son incantation. C’est sur ce tableau qu’entra le jeune homme qu’elle attendait sans qu’elle en ait conscience. Syv.

Après les premiers instants des retrouvailles, il fallait partir. L’aubergiste leur avait préparé un paquet volumineux, rempli de vivre pour leur voyage. Une dernière embrassade entre la jeune fille et l’aubergiste et ils sortirent tous.

Dehors, Pryscille ne tenait plus en place et quand elle vit la frêle silhouette de sa maîtresse et surtout amie, elle sauta du cheval, bouscula malencontreusement le gnome renifleur et se jeta dans ses bras, manquant de la renverser par sa fougue alors que la jeune fille était plutôt faible. Alors qu’elle avait été peu expressive quand elle avait vu Syv entrer, là elle se laissa à aller à embrasser la fillette. De ses bras affaiblis, elle l’enlaça et posa un baiser sur sa chevelure blonde. L’étreinte dura quelques minutes puis les deux amies se détachèrent devant l’empressement de Syv de quitter ce lieu maudit trop loin des terres plus rassurantes de leur contrée d’origine. La jeune fille présenta alors celle qui était présente avec elle dans l’auberge un peu plus tôt.
« Voici Clémentine, elle m’a sauvé la vie », dit-elle en faisant un clin d’œil à la jeune barde.

« Chère Clémentine, si vous ne savez pas où aller, si vous le désirez, vous pourriez commencer votre périple, enfin votre tournée, par notre modeste contrée. Je serais ravie de vous accueillir chez moi. Je vous dois bien cela. » « Mais », commença-t-elle avant de voir le regard complice de la jeune fille. « Avec plaisir », fit-elle avec un large sourire. La jeune princesse croisa alors le regard de Syv et lui prit la main. Et toujours tournée vers lui mais son message s’adressant à tous : « Rentrons… rentrons en Eryope »

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