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merci à Héléna pour son aide !
Si l’on devait retenir de Prévèze deux grandes cités côtières, Ald’Rhune et Thyde seraient systématiquement les noms qui sortiraient des bouches. Aucune autre agglomération ne pourrait concurrencer leur puissance. Pourtant les deux villes, bien que relativement proche, ne montrent entre elles aucun signe de rivalité ou de velléité. Les deux ports ont par une coopération avisée su que leurs intérêts se trouvaient dans leur complémentarité. Dans cette optique tout affrontement commercial aurait nui aux deux localités. Si Ald’Rhune était certainement le premier port de commerce au niveau de la quantité de marchandise y transitant, Thyde est certainement le lieu principal d’accostage des bateaux étrangers. Ainsi les « deux sœurs » fonctionnent elles en harmonie afin d’accroître la prospérité de Prévèze…enfin surtout leur propre prospérité et celle des marchands s’y trouvant.
Thyde avait pour avantage une situation géographique privilégiée, au nord ouest de Méthone, qui la plaçait au carrefour d’un triangle commerciale Prévèze-Thassopole-Outre-Mer. Pour les commerçants de ces trois provinces, l’escale a Thyde était une obligation. Qui aurait cru une telle cité puisse s’épanouir sur une terre aussi ingrate et hostile où le désert embrasse l’océan dans une danse permanente rythmée par les marées. De cette frontière ambigüe où la poussière de quartz prend une étonnante teinte jaune orangé naquit la cité portuaire. Imaginez un dément voulant créer là où la création ne peut être, imaginez le vouloir développer ce qui est voué à l’extinction ! Existence improbable, Thyde n’en est pas moins présente. Ce petit halo s’est constitué et a prospéré à l’écart des grands problèmes politiques de l’Empire et de l’avis des habitants, ce n’est pas plus mal. Les rues de la ville, pleine de vie, rappelle souvent aux visiteurs une insouciance qu’ils ont perdu au cours des inlassables conflits déchirants Kalamaï. L’accueil y est chaleureux et l’hospitalité de mise. Nombreux sont les marchands à y séjourner quelques semaines, séduit par l’ambiance méridionale du coin. Le commerce étant l’activité la plus florissante, les docks et les dockers ont une place essentielle dans la vie de Thyde. Le port lui-même emploi une quantité très importante d’habitants et bien que sa taille ne lui permette pas d’accueillir plus d’une vingtaine d’ancres, il reste l’épicentre des activités urbaines. De larges entrepôts environnent ces lieux afin de pouvoir stocker les différentes denrées venant des quais le plus rapidement possible. De ces mêmes entrepôts et des marchés se répand une odeur séduisante d’épices orientales, touche d’exotisme dans la ville commerciale à laquelle est attachée de nombreux riverains. L’architecture n’a rien de particulier pour une ville d’importance moyenne hormis une certaine uniformité qui ressort notamment des couleurs recouvrant les bâtiments. Que ce soit ceux de la municipalité où les habitations des citadins, la peinture blanche est à l’honneur. Elle recouvre la quasi-totalité des constructions, reflétant ainsi les rayons du soleil et permettant une moins lourde absorption de chaleur dans les habitats. Quand aux toits, s’ils sont pour la plupart plats comme les murs, certains originaux ont fait construire de véritables toitures en tuiles rouges, l’histoire voulant qu’elles aient été faites par des maîtres nains en escale dans la ville.
Les soldats aussi ont leur part de travail ici. Les grandes guerres ayant épargnés la cité, cette dernière n’en était pas moins vulnérable aux attaques des brigands et des clans gobelins de la région. La garde de Thyde a toujours pu les contenir et l’expérience de ses soldats n’est plus à démontrer. Aujourd’hui, grâce au nouveau palatinat et depuis la création de véritable corps d’armée organisés, cette menace est en voie de disparaître. Pris entre Méthone et Ald’Rhune, la région de Thyde est à ce jour presque complètement pacifiée.