Espeyran: Nouveau départ, émergence...
La victoire lui laissait un goût amer dans la bouche...
Ainsi, c'était tout?
Des morts, partout, mais un seulement portait le blason qu'il s'était choisi, tranché de sinople et de gueule, à la nef d'argent.
L'ennemi, pourtant en même nombre, et sûrement de même valeur, avait été pris complétement par surprise, avec cette attaque venue de nuit, par voie maritime...
Ils ne s'étaient quasiment pas défendus.
Entre les mains de Volkmar, un casque, comme les autres.
Il ne savait si le simple morceau de métal venait de ses troupes ou de l'adversaire.
Il vivait pour combattre, oui, mais pas comme ça!
Pas comme un barbare.
Prendre l'ennemi au dépourvu, s'assurer la victoire, pas une boucherie.
Pourtant, il ordonna sans hésiter le pillage des terres maintenant grandes ouvertes à leur passage, sans défenses, un pillage assurément fructueux.
Des esclaves, de l'or...
Les navires étaient profondément enfoncés dans l'eau quand ils prirent le chemin du retour, vers Espeyran.
Espeyran, la ville nouvelle.
Quelques âcres de terres côtières, quelques champs, une palissade, un certain nombre de maison, et au centre, le fort, bastion de bois sans fioritures.
Une ville récente, et encore pauvre, à peine mieux que le village de pêcheurs d'origine.
Il y en avait d'autres, sur la côte, soumis à Espeyran...
Où loger les 600 esclaves pris par la troupe, quand la population totale du domaine ne dépassait pas les 2500 âmes.
La "Garde" accueuillit le retour des soldats avec forces vivas et cris de joie... La Garde... Un ramassis de vieillards et gamins, trop vieux ou trop jeunes, des éclopés, des imbéciles, des blessés, et une demi douzaine de soldats passables. Pas mieux ni pire que la troupe.
Ils n'auraient pas arrêté une forte troupe de brigands.
Les maisons sur le quai, étaient encore presque droites, alignées, le quai était en parti de pierre, là où s'amarra la nef seigneuriale.
Mais plus loin, le ponton de bois branlant pliait sous les lourdes bottes, les maisons, vers la plaine, se ramassaient sur elles-mêmes, les rues boueuses ne méritant même pas le nom de passages, les échoppes inexistantes, des fenêtres donnant sur des murs, quand elles existaient, des taudis de pisé, de foin, de chaume, de boue...
Un champ de malades!
Les fermiers d'au delà des murs vivaient mieux, avec bien moins de risques, car la palissade clôturant le bourg n'empêchait que les poules de passer.
Seul les quelques échoppes du haut quartier, sur la colline, et le fort, avaient comme une allure...
Tout celà allait changé!
Définitivement, et complétement.
Les caisses renflouées du jeune Volkmar, pourraient bientôt servir à mieux qu'envoyer trois péquins prendre possession d'une ferme bancale.
D'abord, Volkmar se devrait de rendre visite à la Palatine d'Outre Mer, pour lui présenter ses respect et ses hommages... En parfait ignorant de la politique, il ne savait que ça, que c'était une femme... Mais il ne pouvait rester inconnu des dirigeants de la Province, quoi qu'ignorant de ses devoirs envers ceux ci.
Avec un hochement de tête approbateur et les yeux dans le vague, le guerrier de 17 ans passés sauta du pont du navire, et joignit à grandes enjambés son fidèle lieutenant, Alban le hors la loi, un grincheux de 47 ans, ni particulièrement bon combattant, ni bon commandant, ni même stratège, seulement passable comme archer, mais qui avait l'incomparable avantage d'être le seul ami du jeune homme, et sa plus vieille connaissance. Et désormais son gouverneur, en ville, quand d'aventure Volkmar partait en expédition.
De loin, rien ne distinguait réellement les deux hommes de leurs soldats, si ce n'étaient la haute stature du jeune noble, et l'âge avancé de son ami, qui avait pourtant encore fière allure.
Ils se saluèrent affectueusement, et prirent le chemin du fort, laissant un officier trié sur le volet, du moins dans la mesure du possible, assurer le déchargement.
Pour le moment, les prisonniers iraient camper hors les murs, histoire d'ajouter un peu plus à la misère du tableau..
Une idée noire qu'un verre de cervoise ne pourrait chasser, à défaut de bière, faute de houblon...
La victoire lui laissait un goût amer dans la bouche...
Ainsi, c'était tout?
Des morts, partout, mais un seulement portait le blason qu'il s'était choisi, tranché de sinople et de gueule, à la nef d'argent.
L'ennemi, pourtant en même nombre, et sûrement de même valeur, avait été pris complétement par surprise, avec cette attaque venue de nuit, par voie maritime...
Ils ne s'étaient quasiment pas défendus.
Entre les mains de Volkmar, un casque, comme les autres.
Il ne savait si le simple morceau de métal venait de ses troupes ou de l'adversaire.
Il vivait pour combattre, oui, mais pas comme ça!
Pas comme un barbare.
Prendre l'ennemi au dépourvu, s'assurer la victoire, pas une boucherie.
Pourtant, il ordonna sans hésiter le pillage des terres maintenant grandes ouvertes à leur passage, sans défenses, un pillage assurément fructueux.
Des esclaves, de l'or...
Les navires étaient profondément enfoncés dans l'eau quand ils prirent le chemin du retour, vers Espeyran.
Espeyran, la ville nouvelle.
Quelques âcres de terres côtières, quelques champs, une palissade, un certain nombre de maison, et au centre, le fort, bastion de bois sans fioritures.
Une ville récente, et encore pauvre, à peine mieux que le village de pêcheurs d'origine.
Il y en avait d'autres, sur la côte, soumis à Espeyran...
Où loger les 600 esclaves pris par la troupe, quand la population totale du domaine ne dépassait pas les 2500 âmes.
La "Garde" accueuillit le retour des soldats avec forces vivas et cris de joie... La Garde... Un ramassis de vieillards et gamins, trop vieux ou trop jeunes, des éclopés, des imbéciles, des blessés, et une demi douzaine de soldats passables. Pas mieux ni pire que la troupe.
Ils n'auraient pas arrêté une forte troupe de brigands.
Les maisons sur le quai, étaient encore presque droites, alignées, le quai était en parti de pierre, là où s'amarra la nef seigneuriale.
Mais plus loin, le ponton de bois branlant pliait sous les lourdes bottes, les maisons, vers la plaine, se ramassaient sur elles-mêmes, les rues boueuses ne méritant même pas le nom de passages, les échoppes inexistantes, des fenêtres donnant sur des murs, quand elles existaient, des taudis de pisé, de foin, de chaume, de boue...
Un champ de malades!
Les fermiers d'au delà des murs vivaient mieux, avec bien moins de risques, car la palissade clôturant le bourg n'empêchait que les poules de passer.
Seul les quelques échoppes du haut quartier, sur la colline, et le fort, avaient comme une allure...
Tout celà allait changé!
Définitivement, et complétement.
Les caisses renflouées du jeune Volkmar, pourraient bientôt servir à mieux qu'envoyer trois péquins prendre possession d'une ferme bancale.
D'abord, Volkmar se devrait de rendre visite à la Palatine d'Outre Mer, pour lui présenter ses respect et ses hommages... En parfait ignorant de la politique, il ne savait que ça, que c'était une femme... Mais il ne pouvait rester inconnu des dirigeants de la Province, quoi qu'ignorant de ses devoirs envers ceux ci.
Avec un hochement de tête approbateur et les yeux dans le vague, le guerrier de 17 ans passés sauta du pont du navire, et joignit à grandes enjambés son fidèle lieutenant, Alban le hors la loi, un grincheux de 47 ans, ni particulièrement bon combattant, ni bon commandant, ni même stratège, seulement passable comme archer, mais qui avait l'incomparable avantage d'être le seul ami du jeune homme, et sa plus vieille connaissance. Et désormais son gouverneur, en ville, quand d'aventure Volkmar partait en expédition.
De loin, rien ne distinguait réellement les deux hommes de leurs soldats, si ce n'étaient la haute stature du jeune noble, et l'âge avancé de son ami, qui avait pourtant encore fière allure.
Ils se saluèrent affectueusement, et prirent le chemin du fort, laissant un officier trié sur le volet, du moins dans la mesure du possible, assurer le déchargement.
Pour le moment, les prisonniers iraient camper hors les murs, histoire d'ajouter un peu plus à la misère du tableau..
Une idée noire qu'un verre de cervoise ne pourrait chasser, à défaut de bière, faute de houblon...