Le voyage depuis le village avait été calme. Long, mais sans annicroches. Il faut dire que le nouvel arrivant était tout sauf une proie alléchante pour les coupe-jarrêts. Sa tenue de cuir élimée indiquait clairement qu'il ne roulait pas sur l'or. Par contre, son visage fermé, son armure de cuir et l'épée dans son dos attestait qu'il savait se défendre.
Roc le castel...
But de son voyage...
Capitale de l'outre-mer
mais surtout résidence de celle qu'il venait voir.
Les raisons de sa venue vinrent agiter ses pensées.
A son grand désarroit, c'était une vraie communautée qui s'était installée autour de sa ferme, et bien sûr, ses "voisins" l'avaient choisi pour les diriger et les protéger.
Bast!
Leur récent village étant inconnu, il n'y avait pas eu de malheureuses visites pendant un certain temps et il en avait profité pour enseigner les rudiments du combat à ceux qui voulaient l'apprendre. Repousser les bêtes sauvages consistait l'unique tâche protectrice qu'il lui incombait et elle n'était ni très prenante ni très délicate.
Mais un jour, une double mauvaise nouvelle était arrivée.
Trois brigands, qui visiblement avaient remarqué des signes de vie (les cultures commençaient à s'étendre assez loin autour des habitations), avaient exigé un tribu du village et de ses pauvres paysans sans défense.
Il n'était pas bien difficile de comprendre au vu de leur discours qu'ils appartenaient à une bande plus importante qui avait
subi un sévère revers et qui cherchait à se regrouper. Bien qu'uniquement trois, ils ne craignaient pas les villageois, la peur de voir plusieurs des leurs tomber retenant les plus fougueux.
Le voyageur sourit.
Ce genre de peur était absente de son coeur et sa seule réponse à leurs exigences fut de dégainer son arme et de se porter à leur rencontre. Il avait beau être rouillé, trois jeunes crétins ne constituaient en rien une menace sérieuse et l'affaire fut vite expédiée.
La seconde nouvelle n'avait pas une fin aussi heureuse...
Un village pas trop lointain, bien plus développé que le sien, s'était fait incendier par une troupe de malendrins.
Le guerrier avait alors refusé de continuer à jouer au naïf. Un jour ou l'autre, un groupe important se présenterait aux portes du village et ce n'était pas seul entouré de quelques paysans dans une vaste plaine qu'il les empêcherait d'entrer.
Il savait exactement ce qu'il fallait faire pour protéger le village et savait aussi très précisément ce qu'il lui manquait.
Ce qu'il lui fallait donc découvrir, c'était où se procurer ce qu'il désirait. Ce fut le vieux qui lui répondit. Un gars courageux qui représentait le reste des villageois. Il lui parla de Roc le Castel et de sa représentante.
"On sait pas bien quel nom elle se donne, mais c'qu'on sait, c'est que ce n'est pas une palatine. Néanmoins, elle représente le peuple d'outre-mer et s'il y a quelqu'un a qui porter notre requête, c'est bien elle."
Le bâtiment où sigeait cette personne n'avait pas été bien difficile à localiser. Par contre, pénétrer dans le bâtiment ne l'aidait pas beaucoup pour découvrir le protocole qui permettait d'obtenir une audience. Après une brève recherche, le
guerrier repéra ce qui dans son esprit ressemblait à un chambellan chargé de prendre les motifs de la venue en ces lieux. Il se porta donc à sa rencontre.
Salutations.
Je représente un petit village situé sur la frontière. Nous aurions une requête à présenter à la représentante de l'Outre-mer, pourrais-je avoir une audience?