Dryane a toujours vécu à l'ombre du feuillage de Boisvert. Elle ne connaît pas vraiment les origines de sa naissance. Elle est restée gamine, naïve et capricieuse. Elle comptait nombre de ses amis parmi les Elfes de la région, avant leur mystérieux départ. Versés dans l'art des Arcanes, ces belles personnes lui ont enseigné quelques rudiments de magie pour se défendre, mais sans plus :
- A quoi bon vouloir contrôler les éléments ? Pourquoi irais-je contre la nature, en la fourvoyant ? Je n'ai que faire de la magie..." C'est ce que disait Dryane, jusqu'à maintenant.
Depuis le départ des Elfes, elle passait le plus clair de son temps dans une longue contemplation. Elle s'élevait parfois jusqu'à la cîme des arbres pour espionner les étoiles. Les ruisseaux, les rivières, puis le Grand Etang. La piste, le sentier, vers la Grande Plaine. Les yeux fixés vers l'ennemi, de plus en plus menaçant.
***
Plusieurs familles de lutins ont décidé de s'installer à Boisvert, repoussés par les attaques des hordes venant du coeur d'Igoumen. Boisvert en fait partie pour l'instant, mais il se pourrait que cela change... Dryane n'est plus seule et se retrouve à jouer au juge dans la petite communauté qui s'est formée autour de chez elle. Mais peu de temps après, le géant Gunir, Chef d'Uspran, est arrivé sur notre territoire. Il a été le premier adversaire de Dryane. Un vrai, puisque Dryane a perdu son combat.
Myrrhe, une méphite arrivée à Boisvert en suivant les lutins, voulu parler à Dryane après la bataille. Elle la trouva à l'écart du lieu des combats, là ou elle ne verrait plus les cadavres. Elle était accroupie, la tête sur les genoux, regardant une famille de lutins faire ses paquets.
- Myrrhe, regarde. Ils vont tous s'enfoncer plus loin dans les bois. Ils veulent aller vers l'ouest, où la forêt est moins sèche, moins fréquentée aussi... Que dois-je faire ?
- Il y a si peu de fées et d'elfes pour s'occuper de la forêt maintenant... Nous ne savons pas nous débrouiller seuls. Mais nous t'avons trouvé, et simplement te voir nous redonne de l'espoir. Je t'accompagnerai partout si tu le veux.
Plus tard dans la nuit, Dryane se posa près d'une mare. Alors qu'elle regardait le reflet de la seule fée qu'elle ait jamais vue, elle se dit :
- Je suis l'Illusioniste Dryane, porte-parole de Boisvert. Aujourd'hui des amis me suivent et savent que je ferai tout pour les défendre. Boisvert est devenu un peuple, et j'en ai la responsabilité. Nous partirons peut-être, mais resterons ensemble. C'est notre vraie richesse.
L'EXODE : Adieu bois d'Igoumen.
- J'aimerais savoir ou aller. L'équilibre naturel n'est pas respecté. Ah, comme les gens d'Igoumen sont penchés vers la destruction !! Je suis encore au milieu de ces fous de guerre, tellement que j'en deviens un moi même. Mais mon petit peuple a grandit. Doit-il subir ainsi mes choix, et souffrir en silence ? Je n'arrive plus à sauver ce petit bout de forêt désséchée...
Heureusement, les temps changent : Dryane est maintenant au coeur de la ville Impériale. Au sein de la Guilde du Mana, elle a trouvé une étrange cohésion. Bien que la Fée ne fasse pas encore partie de ce groupe, elle est influencée et sa perception du monde évolue.
Il n'y a pas que des ennemis tout autour. Il n'y a peut-être pas que sa chère forêt à sauver.
***
Myrrhe vint à elle, par une fenêtre de la bibliothèque impériale, comme elle l'avait appelé à la rejoindre quoi qu'il arrive.
- J'ai pris une décision, et c'est toi qui la rapportera à notre peuple. Puisqu'ils savent qui tu es, tu leur dira à tous que nous combattrons officiellement l'Igoumen. Guide-les jusqu'au coeur de la Forêt de Maon, loin vers l'ouest, et nous rejoindrons Amphise. Nous ferons un nouveau Boisvert, plus fleuri. Il y a des gens ici, dans la ville impériale, qui nous aideront peut-être. Vole vite ! Tout pourrait être prêt dans quatre jours. Maintenant je pars en quête. Ne me cherche pas pendant quelques temps. Quand je reviendrai vous voir, j'aurai rencontré le Taumathurge, et j'espère qu'il m'aura rendue plus forte. Au revoir Myrrhe...
[hrp]La suite heu... plus tard[hrp/i]