Le Monde de Kalamaï
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I - L'enfance à la Citadelle


Il y avait dans les froides contrées du nord, une forteresse peuplé d'elfes noirs nommé la Citadelle Noire. Elle regroupait en son sein un millier d'elfes noir, gouvernés par le Patriarche Kenag Ulagan. La Citadelle était située à la frontière entre l'Edhesse et les Terres du nord, sur le versant d'une montagne. Le climat en cette région était rude et froid, mais ces elfes noirs y vivaient depuis déjà plusieurs générations, et avaient agis en conséquence. Un immense réseau de tuyauterie chauffait presque entièrement toute l'habitation. Contrairement aux habitudes de cette race, ces drows là ne faisaient pas parler d'eux en attaquant leurs voisins. Ils se contentaient de capturer ceux qui s'approcher trop près de leurs terres, ou d'attaquer les différentes tribus nordiques qui échappaient au contrôle impériale.
La forteresse était fermée par une immense porte, noir comme le bâtiment tout entier, d'où son nom. Devant cette porte se trouvait une pente quasiment impraticable, le seul chemin d'accès à ces portes se situant sur des chemins aménagés à ses côtés. C'est grâce à ce type de stratagème que la Citadelle ne fut jamais assiégée. La Porte était dirigé vers l'est, de manière à ce que les archers ne subissent pas le soleil en cas d'attaque en fin de journée. La population y vivait depuis tellement longtemps qu'il ne pouvait s'imaginer que tout cela serait bouleversé à cause de l'arrivée d'un héritier.

La Matriarche Frila Ulagan, compagne de Kenag, donna naissance à son premier et dernier enfant un jour d'hiver. Elle ne mourut pas pendant l'accouchement, mais le couple ne parvint plus à avoir d'autres enfants. Le Patriarche n'en fut pas plus affecté que ça, un héritier lui suffisait amplement. Mais l'enfant-drow présentait déjà à sa naissance une anormalité. Ses yeux ne ressemblait pas à ceux de ses géniteurs. Là où ses parents avait de sombres yeux bruns, le bambin avait les yeux vitreux, presque blanc. Son père choisit de le nommer Dorgo, ce qui signifiait 'glace' en ancien elfique. L'arrivée d'un héritier fut grandement apprécié par toute la cité, ainsi que pour ses parents, mais la mort mystérieuse de la Matriarche Frila cinq ans après la naissance de Dorgo vint noircir le tableau. Et ce ne fut que le commencement.

L'enfance de Dorgo fut douloureuse. Son père, malgré tout l'amour qu'il éprouvait pour sa progéniture, imposa une éducation très stricte. Ni ami, ni domestique ne devait tenir compagnie au jeune drow. Et dés que celui se mettait à pleurer, son père le battait, jusqu'a ce que les larmes arrêtent de couler. Il voulait que son héritier ait le cœur dur comme de la pierre. Il voulait en faire un grand elfe noir, le meilleur Patriarche à n'avoir jamais gouverné la Citadelle Noire.
Mais Kenag fut de plus en plus déçu par son fils. Tout d'abord, lorsqu'il commença son éducation physique, il découvrit que Dorgo était un pitoyable bretteur, et qu'il n'avait aucune volonté d'apprendre. Mais ce fut lorsque il découvrit un livre sur la sorcellerie dans la chambre de son fils que Kenag eut une bouffée de haine. Il réprimanda sévèrement son fils à l'aide de bâton, fouet, et tout ce qui lui passait sous la main. Le Patriarche pensait toujours secrètement que c'était un sorcier qui avait tué sa femme, et il avait horreur de ses couards de jeteurs de sorts.
Quand il comprit qu'il n'arriverait jamais à en faire un grand guerrier, Kenag lui enseigna l'art de l'assassinat à l'âge de seize ans, en espérant que celui-ci s'y intéresse et délaisse la sorcellerie. Il ne reprit plus son fils dans un de ces foutus bouquins de sorts, et comme ce dernier semblait s'intéresser à l'assassinat, il relâcha quelque peu sa vigilance. Et Dorgo profita de cette baisse de surveillance pour préparer un plan odieux, même pour un drow.

Toute son enfance, l'héritier l'avait passé seul, isolé. Seul son père lui tenait compagnie, et quelle compagnie ! Coups de poings, coups de pieds, coups de bâton, coups de fouet, toujours des coups. Même lui, Dorgo, l'héritier, avait eu droit aux geôles pour la première fois à quinze ans. C'est là qu'il rencontra Fenrir, un drow-batard. Il apprit qu'il descendait d'un père Humain et d'une mère Elfe noir, ce qui lui valait le mépris de tout ces pairs à la Citadelle. Fenrir fut le premier compagnon de Dorgo, et l'héritier et le bâtard se lièrent d'amitié, pour peu que Dorgo puisse éprouver encore ce sentiment. Fenrir était destiné à servir Kenag et sa famille en tant qu'assassin, dû à son statut d'enfant illégitime. Vivre dans l'ombre pour toujours, sans aucun espoir d'en sortir, Dorgo n'aurait pas aimé cette perspective. Et pourtant, Fenrir semblait s'y être résigné. C'est à ce moment que Dorgo réalisa les supplices qu'il avait dû subir pour faire rentrer une telle idée dans son crâne. Leur complicité était telle que le bâtard obéissait aux moindres ordres de Dorgo. Il lui rapportait en douce des livres sur la sorcellerie, il se voyait en cachette, juste pour échanger, parler. L'héritier supportait de moins en moins son père, et aspirait de plus en plus au trône. Aussi imagina-t-il un plan pour succéder un son père, qu'il fit part à Fenrir lors de leur entrevue secrète:


- Dés que tu le pourras, tu me remettras une dague de jet. Lors de la cérémonie de la semaine prochaine, je m'introduirai à la fête, et je ferai ce que j'ai à faire. La Citadelle Noire a besoin d'un vrai Patriarche. Tu peux faire ça?

Dorgo fixait son 'ami' de ses yeux délavés. Il se doutait que Fenrir ne pouvait qu'accepter. Il avait facilement accès à toute les armes en sa qualité d'apprenti assassin.

- Tu la trouveras demain, dans un mouchoir de soie. Je peux t'en apporter plusieurs, s'il le faut.

- Je n'aurai qu'une chance, Fenrir. Une unique chance.

Dorgo détailla la suite de son plan: il apparaîtrait brièvement à la fête, sous un capuchon. Il lancerait la dague sur son père. Si l'outil atteignait sa cible, il aurait le temps de profiter de l'effet de surprise et de déguerpir. Si il manquait son coup, ce serait fini de lui. C'était aussi simple que ça. Ces derniers jours, il avait insisté sur l'entraînement du lancer de dague. Il ne pouvait pas échouer. Le soir venu, Dorgo trouva sous son lit le mouchoir de soie, qui contenait l'instrument mortel. Il mit sa capuche, et entreprit de détendre les muscles de son corps. Il arriva à la grande salle en catimini, et jeta un coup d’œil dans l'embrasure de la porte. Sa cible, son père, se trouvait là, assis à bavarder avec des hauts placés. Dorgo transpirait à grosses gouttes sous son capuchon, son cœur battait la chamade. Il respira profondément, et se ressaisit. Ses mains ne tremblaient pas, c'était un bon point. Il sortit la dague du mouchoir, et inspira une dernière fois un grande goulée d'air.
Il poussa violemment la porte, et plaça sa main au dessus de son épaule. Le temps tournait au ralenti, il vit son père tourné la regard vers lui, et Dorgo sourit. Il lança la dague, et le sourire qu'il affichait disparut lorsqu'il vit avec horreur son père effectuer un bond de côté. Le couteau fila dans le vide, n'atteignant sa cible. Dorgo voulut revenir sous ses pas, mais déjà des gardes situait à côté de la porte le saisirent, et le rouèrent de coup. A terre, Dorgo essuya une bonne vingtaine de coups, avant de se faire relever de force. Maintenu solidement par trois drows, il ne pouvait plus bouger. Son père s'approcha, pour ôter la capuche de celui qui avait voulu l'assassiner.


- Quel est le traître qui a osé tenté de mettre fin à mes jours ? fulmina le Patriarche Kenag.

Il releva brutalement la capuche, et lorsqu'il reconnut son fils, il hoqueta de surprise. L'héritier fixait son père avec ses yeux glaçants, d'un air de défi. Se ressaisissant, Kenag administra un formidable coup de poing rageur à son héritier. Dorgo s'écroula et sombra dans l'inconscience. Tout le reste fut flou. Pendant une semaine, Dorgo se souvint qu'on le battait et torturait mais cela n'avait pas d'importance, il avait perdu. Pendant ses rares moments de lucidité, il repassait insatiablement son plan, comme pour remuer le couteau dans la plaie. Enfin, les coups et les tortures cessèrent, et il se retrouva d'un coup dans une salle remplie de gens, devant lui se tenait son père et un magistrat. Il aperçut aussi Fenrir qui était à ses côtés, le visage nettement plus amoché que lui. Autour de lui, le brouhaha se faisait de plus en plus insistant. Le magistrat fit taire tout le monde.

- Silence! Nous nous tenons ici présent pour juger et condamner les deux traîtres se trouvant devant nous. Dorgo Ulagan, hériter de Kenag Ulagan est condamné à la peine de m...Kenag chuchota quelque chose au juge. Dorgo Ulagan, hériter de Kenag Ulagan est condamné à un bannissement de la cité, assorti d'un exil définitif dans les froides terres du nord pour avoir attenté à la vie de son propre père. Même peine pour Fenrir-bâtard, complice de cette ignoble acte.

Ainsi son père n'avait pas eu le courage d'ordonner sa mise à mort. Mais d'après les rumeurs, l'exil était pire. Assorti d'un bannissement, cela prévoyait que le condamné finirait ses jours dans une froide caverne, scellé par un sort. On empoigna Dorgo et Fenrir, et ils furent dirigés vers les contrées nordiques.

Maintenant commençait leur long exil, qui finirait probablement par une mort certaine.


Dernière édition par Dorgo le Ven 29 Jan 2010 - 9:39, édité 2 fois

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II - L'exil


Dorgo et Fenrir furent emmenés dans le Désert Glacé le jour même. En jetant un rapide coup d’œil, l'ex-héritier vit que son compagnon était dans un très sale état. Alors que lui-même pensait avoir subi les pires supplices imaginables, il s'aperçut que les coups qu'il avait pris n'était rien en comparaison de ceux de Fenrir. Lèvre fendu, les deux bras probablement déboîté, regard hagard, le bâtard avait dû vraiment être maltraité. Alors que Dorgo était le fils du Patriarche gouvernant la Citadelle Noire, Fenrir n'était qu'un moins que rien. S'il avait pu éprouvé de la pitié, il l'aurait ressenti.
Mais il n'éprouvait qu'une froide haine envers son père, qui se tenait présent à ses côtés. Seul quatre gardes l'accompagnait, deux pour chaque prisonnier, et une sorte de mage. Enfin, la troupe s'arrêta au bout d'une demi journée de marche, et deux des gardes balancèrent Fenrir dans une grotte. Le mage prononça une incantation, et Dorgo sut que le sorcier scellait magiquement l'unique issue de la cavité. Le bâtard restait allongé sur le sol, condamné à une mort imminente. La petite troupe ne tarda pas, et se dirigea vers les profondeurs des étendues glacés. Ils progressèrent dans ce désert pendant environ une journée, Dorgo était gelé jusqu'aux os. Il ne portait que de simples haillons, qui plus est déchirés. Deux des gardes le jetèrent négligemment dans la grotte, et son père l'accompagna aussi. Dorgo, à bout de force, fixait d'un regard glacial son père qui le méprisait. Le Patriarche sortit de son fourreau une épée, entièrement noir, puis déclara:


- Voici ce qui devait te revenir à ma mort. L'épée que nos ancêtres firent forgés par les meilleurs artisans, et qui se transmet de génération en génération. L'Hurlante, telle est son nom. Vu que je ne pourrai jamais plus avoir de fils, je te la donne. La lignée des Ulagan s'éteindra ici, dans cette grotte, et avec ce trésor inestimable. Puisse Nucter avoir quelque compassion à ton égard.

Après un dernier regard haineux, Kenag posa l'épée sur le sol de la grotte, et fit signe à son sorcier de commencer l'incantation. Celui-ci s'exécuta, mais il prononça une incantation beaucoup plus longue. Il devait sentir la puissance magique de Dorgo, et ne prit aucun risque. Ce qu'il ne savait pas, c'est que le captif avait lu plus de livres de sorcellerie que pouvait imaginer son père, et qu'un jour il viendrait achever le travail qu'il avait raté. Mais cela prendrait du temps, et il fallait que Dorgo survive assez longtemps pour briser l'incantation. Il était affamé, avait froid, mais au moins la caverne glacial pouvait lui procurer de l'eau. Au bout d'une journée, une tempête s'éleva, une tempête monstrueuse. Il devait s'agir d'un blizzard.
Ainsi, Dorgo vit avec étonnement un ours, blanc, s'aventurer dans sa caverne. Le sang de Dorgo ne fit qu'un tour, il s'empara de l'épée, et vint attendre que la bête se présente à lui. Lorsque enfin la bête flaira sa présence, l'elfe noir le prit de court et planta la lame dans le crâne de l'animal. Dorgo fut étonné de la torpeur de la bête, et il s'aperçut qu'il faisait nuit noir à l'extérieur, d'où le facilité qu'il avait eu à abattre l'ours blanc. Il dépeça l'animal, retira la fourrure, et dévora avidement toute la chair qu'il trouvait. Evidemment, la viande était froide, mais le drow n'en tint pas rigueur. Revigoré, il explora la prison glacé dans laquelle il se trouvait.
Celle-ci était plutôt spacieuse, en partant de l'issue scellé magiquement jusqu'au fond de la grotte, il y avait environ une trentaine de mètre. Le plafond était aussi très haut, une trentaine de mètres par rapport au sol, Dorgo se dit que cela ferait l'affaire le temps qu'il 'déverrouille' le sort. Il s'intéressa de plus près à l'issue: étrangement, personne ne pouvait sortir de la grotte, mais n'importe qui pouvait y rentrer. Ainsi, Dorgo devrait se débarrasser de chaque prédateur rentrant dans la grotte, mais au moins les proies serait pris au piège dans la cavité. Resserrant la peau d'ours qui se trouvait sur lui, il se dirigea vers le fond d'une grotte, et alluma un feu magique. Un petit gémissement attira son attention. Il tourna vivement la tête, et vit une sorte de gros chien poilu voulant franchir la barrière magique. Si Dorgo était encore affamé, il aurait bondi sur la bête, mais l'ours l'avait repu. Il s'approcha, et l'animal le fixa, en grognant. Dorgo remarqua que la bête n'avait en fait rien à voir avec un chien.
Une épaisse fourrure brune le recouvrait, et deux petites défenses émergeaient des deux côtés de la bouche. Un mammouth. Encore petit, mais vigoureux. L'elfe noir retourné vers le carcasse de l'ours, et tendit un morceau de chair à l'animal. Celui-ci s'approcha doucement, croqua la viande. Le drow s'éloigna, et le jeune mammouth dévora avidement le reste de l'ours, y compris les petits os. Dorgo choisit ce jour-là de le garder, et le nomma Devsh. Lorsqu'il grandira, l'animal fera une bonne monture pour accomplir sa vengeance, mais il lui restait toujours à effacer le sort barrant la sortie. Il y passa 200 années de sa vie.

Le sort était extrêmement complexe, et beaucoup de ses tentatives échouèrent. Le sorcier avait fait un travail remarquable, mais plus le temps passait, plus Dorgo se rapprochait de la sortie. Le sort était en réalité une succession complexe de serrures qu'il fallait déverrouiller, d'une seule traite. Une erreur, et il devait recommencer.
Au départ, Dorgo se fatiguait trop et ne pouvait prolonger son contre sort, mais le temps venant, sa réserve de mana se faisait de plus en plus grande, et il faisait de moins en moins d'erreur. Enfin, il y arriva, et il sentit pour la première fois depuis longtemps le froid mordant de l'extérieur. Il était temps qu'il sorte, chaque jour qui passait se ressemblait, son épée abattait inlassablement les animaux s'aventurant dans son antre.
De plus, Devsh était maintenant à taille adulte, et avait besoin d'exercice. Heureusement que la grotte était immense, sinon le mammouth aurait eu vite fait de devenir bien trop encombrant. Dorgo sortit sa plus grande peau d'ours, et la plaça sur le dos de Devsh. Maintenant qu'il était sorti, il réfléchit. Attaquer seul la Citadelle Noire à dos de mammouth serait suicidaire. Il avait entendu parler des autres tribus, qu'il pourrait peut-être rallié à sa cause. Mais d'abord, il lui fallait retrouver Fenrir, et lui offrir une sépulture digne de ce nom.
Se mettant en route, il apprécia le confort que lui offrait Devsh en tant que monture, mais n'appréciait pas sa lenteur. Mais au moins, le mammouth n'eut à faire aucune pause, et Dorgo arriva au bout d'une journée devant la grotte de son ancien compagnon. Il sentait que le sort était toujours en place, aussi le déverrouilla-t-il rapidement. Le sort était plus facile à effacer de l'extérieur. Il pénétra dans la grotte, jonchée d'os et de cadavres. Ainsi Fenrir avait dû survivre un moment. Il leva ses yeux délavés vers le fond de la grotte, et fut surpris de l'apparition qui se tint devant lui. Un individu d'une maigreur affolante, à la barbe plutôt longue, armé d'un os taillé comme un poignard. Il reconnut de suite le bâtard, qui lâche son arme en hoquetant de surprise. Dorgo s'approcha, et lui balança un morceau de viande qu'il avait dans sa besace. Fenrir engloutit le morceau, et regarda son sauveur avec les larmes aux yeux.


- Reprends toi, vieux frère. Garde ce regard pour le jour où j'aurai conquis la Citadelle. Pour le moment, nous avons beaucoup à faire. Il nous faut trouver les tribus peuplant ces étendues glaciales. Dés que tu auras repris des forces, nous partons.

Fenrir acquiesça, et chassa toutes émotions, comme l'avait ordonné Dorgo. Fenrir étant mi-homme, mi-drow, avait une espérance de vie d'environ mille ans, et n'était pas immortel. De plus, sa barbe peu commune chez les elfes noires lui rappelait son illégitimité. Au bout de quelques jours, où ils avaient racontés leurs expériences séparé dans leurs prisons, ils repartirent en direction du nord, dans l'espoir de tomber sur quelques tribus à rallier.

Dernière édition par Dorgo le Jeu 15 Avr 2010 - 20:27, édité 1 fois

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III - La réunification


Quatre jours passèrent, durant laquelle les deux acolytes chassèrent et reprirent des forces avec ce qu'il trouvait en route. Se retrouver à l'air libre, même si celui-ci était glacial, revigorait Dorgo. Mais il s'agaça de ne trouver aucun signe de campement humain en vue. Pour assiéger la Citadelle, il lui fallait des alliés, quel qu'il soit. Il décida de questionner Fenrir, au cas où le bâtard saurait quelque chose, et sa réponse ne fit que renforcer son agacement:

- Durant le temps où on ... m'enseignait à la Citadelle pour mon métier d'assassin, on m'a aussi instruit des coutumes et des positions des peuples vivant dans les terres du Nord, au cas où une cible me serait donné parmi eux. Il y a une tribu humaine barbare au nord-est, et il y aurait d'après les rumeurs un groupement d'elfe noir au nord-ouest.
- Ce que tu m'annonces, c'est que nous vagabondons au hasard dans ces étendues glacés à la recherche d'âmes qui vivent, alors que tu connais l'endroit où trouver des alliés potentiels?
- Le chemin que nous empruntons depuis bientôt une semaine est exactement le bon pour se rendre dans la tribu d'hommes. Je pensais que tu étais au courant...
- Raconte moi leurs coutumes, leurs griefs, tout ce que tu sais sur eux,
le coupa Dorgo, avec un regard glacial.

Fenrir lui apprit que la tribu barbare livrait une guerre contre le groupement de drow. Les forces de chacun des deux camps s’élevait à environ 500 soldats. C'était juste ce qu'il fallait pour assiéger la Citadelle. Mais Fenrir n'en savait guère plus sur ces mystérieux campements, ni pourquoi des elfes noirs se trouvait dans le désert glacé au lieu de la Citadelle Noire. La suite du voyage fut monotone, étant uniquement rythmé par les pas lourds et assourdissants du mammouth. Devsh marchait maintenant depuis dix jours, sans s'être arrêter. Dorgo bénit malgré lui les dieux de lui avoir fait don de cette monture, la plus efficace qu'il pouvait trouver dans les terres du Nord. En plissant les yeux, Dorgo aperçut de la fumée, puis des lumières, et enfin des bannières déchirés et gelés par le froid. Le campement barbare était devant eux. Et leur arrivée peu discrète à cause de Devsh ne jouèrent pas en leur faveur. Une vingtaine d'hommes approchèrent, en leur hurlant de mettre pied à terre. Ce que Dorgo refusa, et il demanda à ce qu'on lui présente le chef de la tribu. Le mammouth continuait d'avancer, mais les humains menaçaient de planter leur lames dans la chair de Devsh.


- Faites ça, et vous goûterez à ma lame, siffla Dorgo en sortant sa lame noire d'un geste théâtral.

Les humains se calmèrent, lorsque enfin une dizaine d'autres hommes arrivèrent, avec un humain plus grand et plus massif que ses congénères. Dorgo et Fenrir se trouvait juste devant les portes du campement, et mirent pied à terre. De son regard vitreux, il fixa le chef de la tribu. Environ deux mètres pour 140 kilos de muscle. Le drow lui fit comprendre qu'ils avaient à parler, et le chef le fit entrer dans le camp, à l'abri des regards dans une tente. Lorsque Dorgo présenta son plan de réunification, le chef, nommé Fogmol, lui rit bruyamment au nez:


- Que veux-tu que j'fasse d'une alliance avec toi? Tu es seul, avec ton aut' copain, et moi je suis à la tête de 500 hommes!
- J'ai des informations sur le Citadelle que vous ne possédez pas, et...
- J'en ai rien à foutre de ta forteresse de sales drows,
coupa le chef en crachant.
- Vous ne comprenez pas, si vous n'attaquez pas la forteresse bientôt, c'est elle qui vous exterminera.
- J'ai d'ja repoussé des tentatives d'invasion, alors c'est pas ta Citadelle qui m'fait peur. D'ailleurs, qui me dit pas que t'es un espion? Et qu'est ce qui m'empêche de te tuer?
- La peur, probablement.


C'est sur cette provocation que Dorgo sortit de la tente, furibond. Il fit un bref résumé de sa conversation à Fenrir. Celui-ci fit remarquer qu'il pouvait assassiner le chef, mais Dorgo lui interdit. Il fallait qu'il obtienne le soutien de la tribu par un moyen que ses barbares reconnaissaient. C'est alors qu'un groupe d'humain qui avait entendu son souhait de soutien vint à lui, en se moquant:

- Vous pouvez toujours essayer de vaincre en duel Fogmol, s'esclaffa un des hommes.

Dorgo regarda froidement les humains qui se moquaient, avec une brusque envie de sortir l'Hurlante et de faire tomber leurs têtes. Mais l'idée frappa Dorgo. Voila le moyen le plus sûr d'avoir main mise sur cette tribu de barbare nordique! Il demanda de plus amples renseignements.


- Que dois-je faire pour provoquer en duel votre chef? Et si je gagnais, à quel titre pourrais-je prétendre?

Il connaissait la réponse à sa dernière question, mais il voulait inquiéter ces stupides humains. Et il réussit, car ils lui répondirent avec pointe d'appréhension.

- Pour provoquer Fogmol en duel, il faut te rendre au centre du village, et planter ton épée dans le pilori que tu trouveras sur la place centrale. Si tu bas Fogmol, tu... seras le nouveau chef.
- Mais ne rêve pas, l'drow. Fogmol a combattu des hommes plus terribles que toi, tu n'as aucune chance.


Mais je ne suis pas un homme. En lançant un regard à Fenrir, ils se dirigèrent là où les hommes lui avait dit d'aller. La petite place était bondée, des marchands y vendaient toute sortes de viandes. En tournant la tête, il vit aussi des enclos énormes, contenant pour certains des mammouths. La perspective de compter de telles créatures dans son armée renforça sa détermination. Il sortit l'Hurlante de son fourreau, et alla planter sa lame dans une immense poteau de bois. Fenrir lui demanda s'il avait besoin de son aide, discrète, pour un empoisonnement ou autre, mais Dorgo le défendit de tenter quoi que ce soit. Il fallait qu'il gagne à la loyale, pour pouvoir être sûr de compter sur cette vermine humaine. Au marché, la vie semblait s'être arrêté. Tout le monde fixait les deux drows, et Dorgo fit signe à Fenrir de s'écarter. Fogmol arriva quelques temps après, en s'écriant:

- Toi?! Je vais te faire payer ton affront, sale elfe noir. Tu vas ce qu'il coûte d'affronter en duel Fogmol, tremble!

Puis Fogmol fut pris d'un fou rire, mais Dorgo le coupa net:

- On verra si tu riras encore lorsque ta tête sera détaché de ton cou.


Fogmol lui jeta un regard noir, puis s'élança avec un énorme cri de guerre. Les deux lames s'entrechoquèrent dans un fracas épouvantable. L'énorme épée du chef contre la lame noire de Dorgo, le duel attira plusieurs personnes. Étrangement, pour une épée de cette manufacture, l'Hurlante tenait le coup, mais Dorgo faiblissait sous les assauts de l'énorme humain. Il lui fallait écourter ce combat, il savait qu'il ne pouvait l'emporter si ils continuaient comme ça, il ne tiendrait pas le coup physiquement. Dorgo décida de tenter le tout pour le tout.
Lui et Fogmol était maintenant lame contre lame, l'imposant chef appuyait avec ses deux mains, tandis que Dorgo avait gardé une main de disponible. Alors que le combat commençait à trainer en longueur, les spectateurs étaient moins attentifs. De sa main libre, Dorgo tendit la paume vers le ventre de Fogmol, et prononça une incantation. Celle de
lance de glace. Mais sa fatigue et son épuisement physique eurent raison du sort, et celui en fut altéré. Au lieu de la lance espérée, il n'apparut qu'un pic de glace de la taille d'un poignard. Mais c'était suffisant, et le poignard glacé alla se figer dans la poitrine du chef, sans que personne ne s'en rendent compte. Très rapidement, Dorgo profita du désemparent du chef pour le désarmer. Légèrement penché en avant, Togmol fut surpris, et c'est l'expression qui resta sur sa tête lorsqu'elle tomba par terre, tranché par l'Hurlante. Autour de lui, les humain étaient stupéfaits, et Drogo renforça sa prise sur sa lame, s'attendant à une attaque surprise. Mais rien ne vint, et les hommes repartirent à leur besogne, en secouant négligemment la tête. Fenrir lança un regard stupéfait à Dorgo. Alors c'était tout? Tuer le chef, et prendre sa place, sans contestation? Les hommes ne prirent même pas la peine de ramasser la dépouille de leur ancien chef. Fenrir rejoignit Dorgo, et brisa le silence ambiant:

- Beau duel, vous vous êtes bien battu.

Dorgo lança un regard aigu à son comparse. Il ne sut jamais si Fenrir avait vu le sort lancé, ou non. De toute façon, le petit pic de glace avait rapidement fondu, grâce au sang de sa victime.

- Je pars pour le campement d'elfe noirs. Toi, tu restes ici pour contrôler, et tu me feras l'inventaire des forces présentes ici, animaux et humains compris. Je ne peux permettre de t'emmener avec moi, la présence d'un bâtard serait plutôt malvenu... Et en parlant de ça, rase moi cette barbe.
- Elle me rappelle ce que j'ai enduré et ce que je suis.


Dorgo lâcha un soupir et se dirigea vers Devsh. Le voyage fut court, le drow savait exactement où aller grâce aux plans se trouvant sur le campement. Le seul inconvénient fut que ce campement se trouvait en hauteur, dans les montagnes là où le froid se savait plus perçant. Arrivé à destination, Dorgo fut étonné de la simplicité du lieu. Quelques tentes en peau d'ours, au mieux deux ou trois bâtiment en bois. Le drow laissa le mammouth à l'écart, et s'avança dans le camp. Un elfe noir, méfiant, l'accueillit néanmoins et l'emmena à leur Patriarche. Celui-ci paraissait jeune, mais on lisait dans son regard les ravages du temps. Après avoir congédier son sous-fifre, il déclara:

- Bienvenue à vous, dans notre modeste campement. Que puis-je faire pour vous?
- Je viens à vous pour vous proposer une alliance. J'ai déjà rallié à moi la tribu humaine barbare, vous n'aurez plus de problème à avoir de ce côté là.
- Et nous unir pour faire?
- Laissez moi finir. J'ai quelques griefs envers la Citadelle Noire, et j'ai un plan pour la faire tomber.
- Déjà, premièrement, jamais je ne m'allierais avec cette vermine humaine, et deuxièmement la Citadelle est imprenable.
- Je crois que vous n'avez pas bien compris... Si les barbares ne vous ont pas éliminé, c'est à cause de leurs attaques désorganisés, mais si quelqu'un de plus avisé venait à tenter une attaque, vous n'aurez aucune chance.
De plus, j'ai appris qu'ils avaient domptés des Manticores, vous feriez mieux de reflechir.

Il laissa le temps au Patriarche de réfléchir à sa 'proposition', en espérant qu'il ne décela pas le mensonge, puis ré-attaqua :


- Sans vous conter toute mon histoire, cela fait 200 ans que je me trouve dans ce désert de glace, et cela commence sérieusement à m'agacer. Je ne sais pas combien de temps cela fait que vous vous trouver ici, mais ce que je vous propose est entièrement bénéfique pour vous. Je vous sors de ce trou à rat, je vous débarrasse des humains, car lorsqu'ils seront devenus inutiles, vous devinez bien qu'ils ne resteront pas à la forteresse. Pour la prise de la Citadelle, faites moi confiance.
- Très bien, je vous suis. J'espère que vous savez ce que vous faites...

- Marché conclu, je me nomme Dorgo Ulagan. L'elfe noir pâlit à la prononciation du nom. Je n'ai des Ulagan que le nom qui me permettra de gouverner à la Citadelle. Et vous? Quel est votre nom? Et parlez moi de ce campement, pourquoi est ce que vous vous trouvez ici, et non à la Citadelle, ou même dans l'Empire?
- Mon campement est composé de drows bannis, d'exilés, ou de fuyards. La plupart ont été punis à l'époque de Amrig Ulagan, votre grand-père, pour une sombre histoire. La moyenne d'âge est d'environ 2000 ans, autant vous dire que notre haine est profonde. Quand à moi, j'ai perdu mon nom lors de mon exil, mais on me nomme ici Poigne de Fer.
- Poigne de Fer?
- Référence à la dizaine d'hommes que j'ai étranglé à mains nus, lors d'une bataille où j'avais perdu mon arme de poing.
- Impressionnant. Pour le siège, il me reste deux détails à régler, peut-être pourriez vous m'aider. Les archers risquent de me poser problème. Et puis, je suis un sorcier, mais je ne possède pas d'arme séant à ma fonction, n'auriez-vous pas un bâton ou quelque chose dans ce genre?
- J'ai bien mieux... Écoutez bien ce que j'ai à vous dire.


Poigne de Fer lui conta l'existence d'une arme, un bâton nommé le sceptre de Kereb, gardé par les Anciens. Dorgo crût à une fable, mais le détour jusqu'à la Citadelle était minime, alors il s'y rendrait. Maintenant, il emmena les drows dans le campement humain, et ils se mettront en route prochainement pour la Citadelle, avec le sceptre de Kereb en main, ou pas.

Dernière édition par Dorgo le Mar 10 Nov 2009 - 20:16, édité 3 fois

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IV - Le sceptre de Kereb


Se situant au nord, ils devront marcher durant une semaine pour espérer atteindre la Citadelle rapidement. Mais d'après les propos de Poigne de Fer, ils trouveront sur leur chemin le mystérieux campement d'Anciens, censé contenir le sceptre de Kereb, un puissant bâton de sorcellerie. Ils y feraient un détour, mais ne s'y attarderaient pas, Dorgo ne croyant que moyennement en cette hypothèse. Le drow amena les cinq-cents elfes noirs au campement barbare, et restèrent une journée au repos pour finaliser les derniers préparatifs.
Chacun des deux camps maintenant réunis fut étonné que Dorgo ne commanda la construction d'aucune machine de siège, mais ils ne posèrent aucune question, les barbares par soumission, et les drows par confiance. Il disposait d'un millier de guerriers aguerris, habitué à se battre. N'étant pas un grand stratège, Dorgo imagina une stratégie simple qu'il gardera secrète jusqu'au jour de l'accomplissement de sa vengeance.
Ils se mirent route à l'aube, mais le voyage risquerait de traîner en longueur. En effet, les barbares emmenaient une trentaine de leurs Mammouths, et cette marche lente imposé agaça Dorgo, mais étant lui aussi à dos de Mammouth, il en fit aucun commentaire.
Le voyage, comme à l'aller, était monotone, le seul paysage s'offrant à eux étant de longues étendues glacial, avec cette neige blanche immaculé à perte de vue. Bientôt, cette neige se teintera de rouge pensa Dorgo. Au bout de trois jours de marche, l'impatience de Dorgo avait atteint son sommet, et il désirait arriver au plus vite à la Citadelle Noire. Mais l'histoire du sceptre de Kereb avait germé dans sa tête, et il désirait cet artefact un peu plus chaque jour. Il sauta habilement du dos de Devsh, puis avança à la hauteur de l'étrange elfe noir au nom barbare, Poigne de Fer:


- Quand arrivons nous au campement de ces Anciens, d'après vous? Je ne distingue rien à plusieurs kilomètres à la ronde.
- Patience, Dorgo. Même si nos yeux ne peuvent apercevoir leur base, ils sont plus proches que tu ne le crois.
- J'espère que l'on tombera bientôt dessus, sinon nous marcherons droit vers la forteresse.


Puis il repartit d'où il était venu. Une journée plus tard, les sentinelles posté sur le dos des Mammouth aperçurent au loin un campement. Dorgo accéléra et arriva finalement en premier au campement. Une cinquantaine de tentes étaient disposé, mais le camp semblait désert. Il fit signe à ses forces de rester ici, mais d'un signe de tête il invita Fenrir à le suivre. Dorgo appela le chef, mais son appel se répercuta dans la vide. Soudain, il entendit une voix étrange et difforme dans son dos:

- Etranger, je sais pourquoi tu es là. Tu désires le sceptre de Kereb.

Il fit volte face, et aperçut un petit être, avec une tête qui n'était pas proportionnelle à la taille de son corps. Dorgo savait que les Anciens était normalement de couleur verte, ou dans ses nuances là. Mais celui-là était blanc, tirant sur le bleu. Pas étonnant vu les conditions climatiques de la région. Cette brusque entrée en scène surprit le drow, qui laissa parler l'Ancien.

- Va dans la grotte où se trouve l'Efrit. Si tu sors gagnant de cet affrontement, je te remettrai le sceptre de Kereb.

Sans plus de cérémonie, il repartit d'où il était venu, dans une tente. Étrange façon d'être accueilli, mais l'elfe noir n'en tint pas rigueur. Il cherchait dans un coin de sa mémoire ce que pouvait être un 'Éfrit', mais ce fut Fenrir qui lui apporta la réponse:

- Les Éfrits sont des créatures se nourrissant de source de feu quelconque. Par conséquent, dans de tels conditions climatiques, la créature ne peut être nourri que par un sorcier lançant des sorts de feu. L’Éfrit que tu devras abattre est donc sous le contrôle des Anciens, à l'abri dans une grotte. De plus, c'est une créature redoutable. Laisse moi dérober le sceptre, et nous repartirons plus tôt.
- Tu ne sais même pas à quoi ressemble le sceptre de Kereb, et va savoir dans laquelle de ces tentes il se trouve. Non, j'irais combattre et tuer la bête, tu ne m'en crois pas capable?
- Nullement.
- Alors, c'est parti.


L'elfe noir partit d'un pas décidé dans la grotte, et une herse de fer retomba derrière ses pas. Il sentit Fenrir juré, mais Dorgo savait ce qu'il lui restait à faire. Ses yeux blancs s'étaient habitués à l'obscurité, il y voyait maintenant comme en plein jour. Cela faisait une demi-heure qu'il avançait, et il ne voyait toujours pas la trace d'une créature. Empoignant fermement sa lame, il continua sa longue marche. Une heure après, il vit enfin quelques chose de brillant, au loin. Une faible lueur, puis une lumière, et enfin la bête. Il avança, et contempla ce qui devait être l’Éfrit.
D'une taille considérable, environ 2 mètres, ses muscles étaient sur-développés. Il semblait qu'il brûlait de l'intérieur, d'où la faible lueur qu'il émettait. Dorgo regarda rapidement le lieu où il se trouvait. Une pièce circulaire, jonché d'ossement. Les os étaient craqués, et vidé de leur moelle. Dorgo reporta son attention sur le monstre. Celui-ci était anormalement amorphe, il ne bougeait pas et ses yeux étaient fermé. Sans ses muscles irréelles, et l'étrange luminescence qui l'habitait, on aurait pu le comparer à un humain. Mais il ouvrit brutalement les yeux en poussant un effroyable hurlement. Il faudrait aussi lui enlever les yeux rouges et ce hurlement pour en faire un humain.
La bête s'approcha à grand pas du drow, et Dorgo sortit l'Hurlante. Fidèle à son nom, elle émit un sifflement menaçant en sortant du fourreau. Dorgo ressentait de plus en plus un étrange sentiment avec son épée, comme si celle-ci réclamait de la violence, du combat, du sang. Mais ce n'était qu'une impression, et le seul atout que possédait cette lame était sa légèreté allié à sa solidité. Le monstre voulut l'attraper de ces deux mains difformes, mais l'elfe noir esquiva avec agilité. Ses sorts de glace ne serait pas d'un grand secours face à cette créature des flammes. Mais les sorts d'eau seront peut-être une solution, à condition qu'il se souvienne des incantations. Quelle ironie du sort, autant avec le chef barbare, il ne pouvait user de sorts aux yeux de tous, ce qui a rendu son combat difficile, mais là, alors qu'il est seul avec l'Efrit, il devra probablement l'emporter à la régulière.


Durant une dizaine de minutes, le drow se contenta d'esquiver les lentes attaques de son adversaire, mais celui-ci commençait à monter en puissance, il lui fallait mette fin au combat. Mais aucun sort d'eau ou de glace efficace lui vint à l'esprit. Il décida donc de tenter le sort glacification spontanée, mais il lui faudrait maintenir le sort contre le chaleur qu'émanait le corps de l'Efrit.
Il commença l'incantation, et l'Efrit eu une brusque réaction lorsque il eut fini. Il se jeta sur le côté, et Dorgo ne put glacer que la jambe de la bête. Il était sûrement habitué à affronter des sorciers, d'où ce réflexe. Se relevant péniblement, la jambe engourdi par la glace, il n'arrivait plus à se déplacer, le contact avec la glace devait être extrêmement douloureux pour lui. L'Elfe noir, se concentrant un minimum pour maintenir le sort, se jeta sur le monstre, et porta un coup dans le torse du monstre. Mais sa lame ne s'enfonça pas beaucoup, mais fit saigner abondamment la plaie. La bête hurla, et Dorgo préféra se retirer pour revoir sa stratégie. Mais c'était inutile. Le monstre tenait sa plaie pourtant peu profonde qui saignait abondamment, puis son torse explosa dans un crépitement de flammes. L'elfe noir ne fut pas touché, mais fut étonné. Cette bête était vraiment étrange, mais il s'empressa de prendre la tête, ou ce qu'il en restait, puis revint rapidement sur ces pas. L'air se rafraîchit brutalement, et il revint au petit trop. La herse était relevé, comme il s'y était attendu. Fenrir était là, et l'Ancien aussi. Il jeta la tête à ses pieds, avant de déclarer
:


- Voila votre preuve, l’Éfrit est tombé. Maintenant, donnez moi le spectre.

Dorgo ressentit soudain une drôle de sensation, un étourdissement. Il tressaillit, puis se ressaisit, et fixait toujours aussi froidement l'Ancien, qui répondit:

- L'objet que je tiens dans ma main est le sceptre de Kereb, dit-il en sortant un bâton d'environ un mètre. Le manche était gris, et son extrémité est orné d'une boule verte. Mais votre âme est trop noir pour pouvoir obtenir un tel objet. Vous devez repartir.

Tournant le dos aux deux elfes noire, Dorgo comprit. Il avait été victime de psionisme! Son sang ne fit qu'un tour, il se jeta, lame devant, sur l'Ancien qui n'opposa aucune résistance. Il rangea l'Hurlante, et tâta l'artefact magique. Il ressentait une plus grande puissance, une meilleure maîtrise. Mais dés lors que le cadavre de l'Ancien était tombé sur le sol, d'autres de ces vils races sortait des tentes, lentement, sournoisement. Dorgo lança un appel à la bataille, avec un large sourire, et les barbares se précipitèrent les premiers dans la mêlée. Les drows arrivèrent peu après, mais c'était déjà presque terminé. Tout s'était joué très vite, les barbares avaient littéralement massacré les Anciens. Dorgo sourit d'avance en pensant à la bataille que cela donnerait à la Citadelle, leur dernière destination.

Dernière édition par Dorgo le Jeu 15 Avr 2010 - 20:20, édité 2 fois

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V - La prise de la Citadelle Noire


Une semaine durant, les mammouths avaient imposé leurs marches lentes et régulières, ponctuées par de très courtes pauses. Plus les jours passaient, et plus Dorgo avait hâte d'accomplir la vengeance qui le maintenait en vie depuis plus de 200 ans. Sur le trajet, il avait testé des simples sorts dans la vide avec le sceptre de Kereb. Il ne parvenait à maîtriser parfaitement l'immense puissance de l'artefact, mais il savait qu'il fallait du temps pour manier un tel objet. Et puis, pour le moment, il n'avait besoin que de deux sorts qu'il apprit à maîtriser.
Enfin, par une journée moins froide que les autres, et où le ciel était découvert, ils arrivèrent en vue de la Citadelle Noire. Elle n'avait pas changé, toujours aussi noir, en contraste avec le paysage neigeux et blanc. Et comme auparavant, l'accès était compliqué. Juste devant la Porte principale, le terrain était trop escarpé pour faire marcher les mammouth et l'armée. Seul les flancs menaient à la Porte, mais le chemin à effectuer était long et donnait largement le temps aux archers de percer les troupes. Dorgo fit réunir Fenrir et Poigne de Fer pour leur faire part d'une partie de son plan:

- J'irais seul me présenter devant la porte blindée. Ne vous souciez pas des tirs d'archers, je m'en occupe. Poigne de Fer, dés que les portes s'ouvriront, emmène tes elfes noires par le flanc gauche. Toi, Fenrir, guide les barbares par le flanc droit. Une fois à l'intérieur, nous nous retrouverons dans une sorte de cour, où les mêmes archers nous encercleront. Je les neutraliserai, et la vraie mêlée commencera. Des questions?
- Comment compte-tu ouvrir la Porte? Aurais-tu une clé, ou un quelconque objet?
- Ne sais-tu pas que 'la Porte ne s'ouvrira qu'avec le sang des Ulagan' ? Ce n'est pas une simple phrase, c'est bien plus... Mais avant, je vais leur faire une petit cadeau.

Il se concentra pendant de longues minutes. Le sort qu'il s'apprêtait à lancer était relativement complexe, mais il avait tout son temps pour le lancer, et sa détermination était grande. Il formula lentement, et en s'appliquant, l'incantation de la récessivité momentanée. Le sceptre émit un bruit sourd, puis une vague d’énergie invisible fonça droit sur la forteresse. Le sort devait en théorie créer un sentiment d'insécurité dans les lignes adverses. Dorgo verrait bien sur le moment si le sort avait marché. Après avoir brièvement récupéré, il commença l'incantation de la Protection mineure.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Sur les remparts, Kenag était présent. Ses éclaireurs l'avaient prévenu d'une intrusion, devant la Citadelle. Mais le brouillard ambiant empêchait de distinguer clairement les forces présentes. De toute manière, toute tentative de siège sera voué à l'échec. La Porte était infranchissable, et une pluie de flèches s'abattrait sur les misérables. Mais Kenag tressaillit, et se sentit soudain mal à l'aise, regardant de tous les côtés à l'affût d'un danger. Le malaise était tel qu'il décida de ne pas participer à l'hypothétique bataille, et il alla se calmer dans sa chambre. Il ne vit donc pas arriver son fils, venu chercher sa vie.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Le sort de Dorgo fonctionna à merveille, et les flèches, quand la peur ne déviait pas la trajectoire, se heurtait au bouclier magique. 'La Porte ne s'ouvrira qu'avec le sang des Ulagan'. Cette phrase était populaire dans la cité, certains voyaient comme signification qu'aucune chose ne pouvait résister aux Ulagan, ou encore que les Ulagan était capable de prouesse unique. Mais cette phrase était en fait simple, sans la signification secrète qu'on voulait lui trouver. Lorsque Dorgo fut juste devant la porte, les archers découragés furent ébahi devant la prouesse du drow. Dorgo s'était entaillé le bout du doigt avec sa lame, et avait plaqué la doigt sur la Porte. Le contact était froid, et la pierre lisse et dure. Un incroyable vacarme se fit entendre, et la Porte commença à s'ouvrir, lentement.
Au loin, l'armée progressait, et arriverait bientôt au cœur de la forteresse. Les archers, déjà découragé par le sort de Dorgo, fuirent devant la masse hurlante arrivant. Mais un autre drow aboya des ordres, et les elfes noirs reprirent les armes, de poing cette fois. Le plan de Dorgo marchait mieux que prévu, il n'aurait même pas à neutraliser d'autres archers. Le temps que les drows de la Citadelle se mettent en place, les barbares et les elfes noirs était déjà en place. Un moment de silence, durant lequel les troupes ennemis se toisèrent, apparut. Puis Dorgo lança l'ordre d'attaquer, et ce fut la cohue. Il y avait un avantage certain pour les troupes de Dorgo, grâce à son sort, mais le cours d'une bataille pouvait être renversé par n'importe quel évènement. Et ce qu'il s'apprêtait à faire aller sceller le cours de la bataille.
S'éclipsant de la mêlée, il se dirigea dans un des dédales de la Citadelle, suivant son instinct. S'il tuait son père, la nouvelle de la mort de Kenag achèverait les drows. Mais sa propre mort serait désastreux pour ses troupes. C'était quitte ou double. Au bout d'un couloir, il aperçut un elfe noir, qu'il reconnaîtrait parmi mille. Furtivement, il s'approcha de son père, et celui-ci tourna enfin la tête. A cinq mètres l'un de l'autre, leurs yeux se croisèrent. Les yeux laiteux de Dorgo frappèrent son père, qui n'en revenait pas. Le fils souriait, alors que Kenag arborait une sombre expression, remplacée rapidement par de la colère:

- Est-ce toi l'investigateur de toute cette bataille?
- Et bien, père, j'avais pensé meilleur accueil pour mon retour.

Son sourire cruel s'étira encoer plus sur ses lèvres, son regard se fit plus glacial, et il bondit sur son père stupéfait de revoir son fils qu'il pensait mort. De plus, le fait que Dorgo utilise l'Hurlante, l'épée qui se transmettait de génération en génération, finit de miner le moral du Patriarche, qui se fit mettre à terre par sa propre progéniture. Il tente de se relever, mais le talon de Dorgo l'en empêcha.

- Je pensais que ça serait plus épique, et non aussi simple. Ainsi soit-il.

Il laissa son père se débattre sous son pied, puis appuya en tournant vicieusement le talon.

- Tu te rappelles de l'histoire que tu me racontais souvent le soir? Je vais te rafraîchir la mémoire.
Il était une fois, dans une lointaine contrée, à une époque fort reculé, une guerre très engagé entre les humains et les elfes noirs. L'issue de cette bataille a été indécis jusqu'au bout, mais les humains l'emportèrent. Le chef des hommes, particulièrement cruel, fit empalé sur un pique chacun des officiers drows, Patriarche compris. Mais la haine de l'elfe noir était telle que, durant la nuit, pouce par pouce, centimètre pas centimètre, il se retira du pieu. La souffrance était tellement grande qu'il ne la ressentait plus. Il se dirigea en rampant à moitié vers le campement des hommes, peu avant l'aube, puis assassina le chef humain, avant de mourir. Moralité? La haine peut nous sortir des situations les plus inconfortables, quel qu'elle soit.
On dirait bien que j'ai retenu la leçon, la seule que tu m'es apprise.


Son père commença à le traiter de tout les noms, mais les injures moururent dans sa gorge, tranché. Dorgo empoigna la tête, et la fixa, sans sourire cette fois. En accomplissant le décapitation, il se sentit vidé, n'ayant plus de buts.
Mais il se raccrocha à l'idée de la Citadelle, maintenant à lui, et il partit en direction d'un balcon donnant sur le cour où se jouait la bataille. Étonnement, peu de cadavres gisaient par terre, et c'était surtout des hommes. A la vue d'une personne sur le balcon, le combat cessa sur les ordres de Dorgo. Il leva bien haut la tête de son père, et la jeta dans la foule. Il laissa le temps aux elfes noires présents de réfléchir, puis Dorgo commença son discours:

- Peuple drow! Arrêtons tout de suite ce massacre inutile, cela ne nous mènera nulle part! Certains de vous me reconnaissent, je suis Dorgo, l'Héritier. Ne tenait pas rigueur de mes actes passés, seul le présent compte, et c'est maintenant que nous façonnerons notre avenir! Je compte faire prospérer la Citadelle Noire comme jamais auparavant, tout les drows qui veulent quitter la Citadelle peuvent le faire tout de suite, mais je ne saurai que vous conseiller de rester. Nous ferons de cette Citadelle un lieu connu dans tout l'Empire, mes frères!

Plusieurs elfes noirs levèrent leurs armes, en signe d'approbation. D'autres les imitèrent, mais les barbares se sentirent gênés, comme si ils étaient de trop. Cette situation était jouissive, Dorgo possédait les pleins pouvoirs, et il lisait la peur et la terreur des hommes dans leurs yeux. D'un geste théâtral, il fit semblant d'humer l'air.
- Ne trouvez-vous pas qu'il y a une drôle d'odeur ici? C'est celle de ces humains, leurs odeurs a remplacé celle de la mort. Réglez moi ça !

Puis Dorgo éclata d'un rire sardonique en voyant la tête des barbares. Il n'eut pas à demander deux fois aux elfes noirs de les exécuter, ceux-ci le firent avec visiblement beaucoup de plaisir. Étant doublement supérieur aux humains, ce fut rapidement terminé. Les cadavres de centaines d'humains traînaient par terre, mais certains serait fait prisonnier pour rejoindre la salle des Tortures. Dorgo embrassa du regard la grande cour, où plus d'un millier d'elfe s'agenouillait devant lui. C'est par ce massacre que commença le règne de Dorgo à la Citadelle Noire.

500 ans plus tard

Dorgo se réveillait, accompagné dans son lit par deux charmantes elfes noires. De mauvais poil, il les fit partir brusquement. Un sentiment de lassitude avait envahi l'elfe noir depuis quelques années. Pourtant, comme prévu, la Citadelle devenait plus prospère chaque jour. Alors qu'auparavant, la forteresse ne s'était pas ouvert au commerce, Dorgo avait signé différents traités de marché avec l'Empire, important des matières comme le tissu, et exportant des matières premières comme la roche, et même différents minerais trouvé dans les lointaines terres Nordiques. De plus, le drow avait gracié tout les elfes noirs du Désert, et il n'avait aucun problème de cohabitation entre eux et ceux déjà présents à la Citadelle, même si les débuts furent difficiles. Bref, il avait tout, mais plusieurs petites contrariétés l'irritait au plus haut point.
Tout d'abord, en cinq siècles, il n'avait pas réussi à maîtriser la pleine puissance du sceptre de Kereb. Il maîtrisait des sorts de base, et quelques sorts intermédiaires, mais il n'y arrivait pas avec les sorts complexes. Pour se remonter le moral, il se rendit dans la salle des Tortures, là où se trouvait des prisonniers de toute sorte.
Dorgo se rendit dans une salle où un homme était couché sur le dos, attaché. On prenait une grosse souris, ou un petit rat, affamé, on le posait sur le ventre du condamné, puis on plaçait un bol au dessus de la bestiole. Celle-ci, affamé, ne tarde pas à gratter le sol, qui se trouve être un ventre humain. Mais même la vue de l'homme gesticulant de douleur ne contenta pas Dorgo.
Cette vie de souverain, cloîtré dans la forteresse, ne lui convenait plus. Il en avait assez, toute sa vie il avait vécu dangereusement, risquant à chaque instant de mourir, et cette ancienne existence lui manquait. Un jour, n'y tenant plus, il décida de faire un grand pas, et de se rendre dans l'Empire. Tout ce qu'il en savait, c'était ce que les marchands lui en racontait, mais il voulait voir de ses propres yeux ce monde qui restait inconnu à quasiment tout les drows de la cité. Il fit mander Fenrir:

- C'est un grand jour aujourd'hui. Déniche moi les deux meilleurs chevaux que tu trouveras.

- Pour?
- Nous partons.

Ayant laissé les rênes à Poigne de Fer, il partit l'esprit tranquille pour l'Empire, avec Fenrir, comme au bon vieux temps.


Spoiler :

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