Le Monde de Kalamaï
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Perganon ! Enfin ! Aquilodon, Prophète de l'Equilibre, en fut fort heureux. Son bras sanguinolent allait enfin pouvoir être soigné, et son message écouté.

C'était la première fois que le géant s'aventurait dans cette cité, le coeur battant (d'aucun aurait pu faire une plaisanterie là-dessus) d'Edhesse. Mais, comme nombre de lettrés de Kalamaï, il en avait beaucoup entendu parler. Ici avait régné le célèbre Beth-Aran, et ici il était mort. Cette cité était celle des comtes vampires et des repris de justice. En bref, de tous les criminels et autres parias de l'Empire. Mais l'Ombre était présente aussi, ici. Dangereuse et discrète, elle faisait à Aquilodon la sensation d'un serpent prêt à frapper. Elle était le Serpent, et il était la proie. Enfin, il la serait surement d'ici peu, et probablement une proie juteuse. Mais il n'aurait certainement pas l'indicible honneur d'être tué par le Spadassin (comme on l'appelait apparemment) lui-même, Adola des Plaines Perdues. En fait, il n'aurait pas l'honneur d'être tué du tout, pensait-il.

Succédé du Basilic, Aquilodon fendait la foule des badauds puants qui infestaient les rues. Pourquoi diable était-il entré par la porte des bas-quartiers ? Il y réfléchit, puis se rendit compte que si la porte avait été gardée, le reptile géant ne serait jamais entré, pour la simple et bonne raison qu'on ne fait pas entrer un monstre qui peut rivaliser de force avec son maître déjà immense et formidablement fort dans une ville surpeuplée. Justement parce qu'elle risquait de se dépeupler d'un coup, rien qu'à la vue des crocs du monstre susnommé.

Tout d'abord, il fallait trouver une auberge, avec une porte et une salle assez grandes pour Aquilodon. Ensuite, il fallait trouver un guérisseur, pour aider le Prophète à se guérir, car il n'aimait guère le faire seul. Enfin, il fallait trouver la place centrale, mais peut-être devrait-il commencer par cela, car sur les grands'places se trouvent généralement des guérisseurs et des auberges. Il fit donc cela. Il demanda son chemin à un homme habillé de guenilles noires, qui demandait un sou. Celui-ci lui répondit, tremblant de peur. En sentant trop dans le secteur, Aquilodon tua l'homme d'un simple coup de poing sur la nuque. Avec un sourire, il posa son corps à terre et dit à son oreille :

- Que l'Equilibre soit, mon fils. Sois béni, toi qui Le sert à présent.

Il alla ensuite jusqu'à la place principale de Perganon. Une grande auberge y était effectivement. Alors Aquilodon se dirigea vers elle et entra. Par la Sainte Balance ! Il y avait un garde ! Alors qu'aucun ne rôdait sur la Grand'Place ! Peut-être n'était-il pas de service. Le géant jeta un regard au Basilic et incanta un court sortilège. Une brume presque imperceptible alla se placer devant le reptile, le rendant invisible.
Enfin, Aquilodon put s'avancer tranquillement vers le comptoir, à l'autre bout de la grande salle.

L'auberge était en pierre, mais ses murs étaient tapissés de bois, de l'ébène, si la vue du shaman ne lui jouait pas des tours. Il y avait peu de clients, à cette heure, seulement le garde, assis à une table, trois hommes à une autre, qui jouaient au carte et qui trichaient comme ils respiraient. Enfin, un elfe noir et un homme masqué étaient assis à une troisième table. Dans l'âtre formé d'arches de pierre rougeoyaient les restes d'un grand feu. Au comptoir était accoudé un humain vêtu d'une veste blanche à manches bouffantes et d'un gilet rouge. A son côté, le videur, un orque avec un bandeau sur l'oeil, se tenait droit, les mains sur le manche de son gourdin.

Le Chef de Ménéxène lui, portait une peau d'ours en guise de cape. Une coiffe de cuir auquelle était attaché un masque représentant une tête de lynx lui cachait le visage le visage. Il était en dehors de cela vêtu de vêtements de combat en cuir, excepté ses bras musclés et tatoués, qui étaient nus. De ses trois mètres de haut, il toisa le videur à travers les fentes de son masque. Ce dernier lui rendit son regard, mais baissa bien vite les yeux, gêné par le magnétisme dérangeant qui émananit du géant.

Alors Aquilodon demanda à l'aubergiste, ou celui qui s'occupait de l'auberge pendant la nuit :

- Où puis-je dormir, ici, humain ? Où peut-on trouver un guérisseur, dans cette cité ?
- Tu es nouveau, ici, non ? Sinon tu saurais déjà qu'un géant dort dehors. On ne veut pas de ces sales brutes chez nous, répondit sèchement l'homme aux manches bouffantes.
- Et eux alors ? rétorqua le géant en désignant les autres clients, et le videur. Ce sont des enfants de choeur, peut-être ?
- J'ai dit "dehors", mon gros. Tu n'est pas en pays conquis, ici.
- Ca peut se faire.

L'homme éclata d'un grand rire.

- Même avec tes trois mètres, tu ne pourras pas nous vaincre tous, stupide, dit-il.
- Je n'en ai pas l'intention. Je veux juste que ton imbécile de videur fasse son boulot avec tous les gens ici présent, lui et toi compris, que tu me donnes les clés de l'auberge, que tu me laisses dormir en paix dans cette salle, à moins que tu n'aies un dortoir. S'il fait ça je te rends tes clés demain matin, sinon, je te les prends de force, j'offre une grosse somme à ton orque et à la moitié des clients pour qu'il s'en aille, et je tue les autres. Est-ce bien clair ?
- Tu n'oserais même pas, gros lard.
- Ca suffit, je vais te montrer de quoi je suis capable.

L'aubergiste et le videur réagirent instantanément. L'homme tira une épée de sous le comptoir tandis que l'orque s'emparait de sa massue et se jetait sur le géant en poussant un cri de guerre. Aquilodon tendit le bras, se préparant à renvoyer le videur se clouer au mur avec un rayon de Garlox, mais le Basilic apparut, et, tel la foudre se découpant sur le ciel noir, bondit sur l'orque en pleine charge. Le gobelinoïde s'arrêta net, signant ainsi son arrêt de mort. Il finit sur le sol, dans une mare de sang, la gorge déchiqueté.
Pendant ce temps, le garde, l'elfe noir et l'homme masqué s'étaient levés, empoignant leurs armes respectives, tandis que les trois joueurs s'esquivaient discrètement.
Aquilodon envoya une onde de choc sur l'aubergiste, qui fut projeté sur le comptoir, assommé, pendant que le grand reptile se jetait sur les trois derniers. Le garde fut envoyé à terre rapidement, mal en point, sous les coups des griffes du monstre, mais les deux autres résistaient, totalement indemnes. Les trois adversaires tournoyaient, grognaient, criaient, soufflaient, faisaient pleuvoir des coups qui ne faisaient jamais mouche, esquivaient les coups des autres, et recommençaient ce manège incessant, cette sublime danse de la mort. Assurément, Aquilodon ne pouvait rivaliser avec les deux fines lames qui affrontaient sa bête, et avait eu beaucoup de chance de vaincre cette dernière. Alors il tenta de prendre le contrôle d'un des deux hommes, comme le faisait les psionistes Kalamaïens. S'agenouillant, il entra en transe shamanique et fit sortir son esprit de son corps, comme son maître le lui avait jadis enseigné. Il se dirigea alors vers l'elfe noir, mais se heurta à une défense mentale hors du commun. Même si une tempête magique se déchaînait, ce bougre ne saignerait même pas du nez.
Alors le Prophète tenta de s'infiltrer dans l'esprit de l'humain. Avec encore moins de succès. Si celui-ci se retrouvait face à une tempête de mana, c'est elle qu'il ferait saigner. Ces résistances dépassaient l'entendement. Ils étaient forcément protégés de l'extérieur. L'humain, tout du moins.
Aquilodon réintégra son enveloppe charnelle, déçu, et s'aperçut dès qu'il recouvrit la vue que le Basilic avait été touché à la patte avant gauche. Le shaman se releva et s'empara de sa hache. Décidé, il rajusta son masque et lança d'une voix terrible à l'elfe noir :

- Regarde moi, chien noir ! Viens te battre si tu as de la force dans les bras et de l'énergie à revendre !
- T'es provocations stupides sont inutiles, géant ! Je suis plus fort que ta bête les yeux fermés, dos à lui avec une main sur le torse,dit le sombre personnage en continuant de ferailler contre le reptile.
- Tu fais erreur, et il va te le prouver.

La suite se passa en une fraction de seconde. Dans un affreux crissement, l'épée de l'elfe noir se brisa entre les crocs du Basilic, ses fragments aux lueurs incandescentes cascadant sur le sol dallé. D'un simple coup de patte, rapide et précis, l'elfe noir fut propulsé quelques mètres en arrière, assommé.
L'humain, voyant cela, tendit sa lame devant son visage et frappa avec force les écailles du grand reptile, sans aucun succès. Un second coup de patte, bien plus violent, atteignit l'homme au plexus, et les griffes du terrible monstre lacérèrent l'intérieur de son ventre et brisèrent ses côtes, laissant ses entrailles à vif.
Aquilodon se détourna du macabre spectacle et, tandis que le Basilic dévorait le corps chaud de sa victime, il s'approcha de l'aubergiste inconscient. Il l'attrapa par le col et le frappa sur la joue. L'homme reprit conscience, et ses yeux s'écarquillèrent d'horreur lorqu'il aperçut le visage barbu du Prophète.

- Qui étaient ces deux là ? tonna le géant.
- Messire, ayez pitié de moi, j'ai trois enfants, et...
- Je n'ai cure de tes enfants, sale rat. Tu vois ce Basilic ? Il te mangera la moitié de la tête et la moitié de la tête de chacun de tes enfants si tu ne réponds pas ! Qui étaient ces deux là ?
- PITIE !! Pas le monstre ! Non !
- Ma patience a des limites, petit être. Répond !
- Ils vont me tuer si je parle, et il torturent bien mieux que vous !
- N'aie crainte, j'ai également de l'expérience en la matière. C'est ta dernière chance. Qui étaient-ils ?

L'aubergiste déglutit lentement. Il hésita, les yeux fous, cherchant une issue possible, mais rien ne se présenta. Puis il regarda le géant dans les yeux, et entendit le Basilic faire craquer un os. Alors il se décida.

- Tuez moi.
- A tes ordres.

Aquilodon serra la poitrine de l'homme, écrasant sa cage thoracique, et vidant ses poumons de son dernier souffle, dans une terrible étreinte mortelle. Qu'importait cet individu dans le plan divin qu'était l'Equilibre ? Et puis, il pouvait interroger l'elfe noir, bien qu'il savait qu'il ne tirerait pas grand chose.
Mais il ne pouvait pas tuer le sombre personnage. L'Equilibre de la pièce en serait faussé. Quel dilemne ! Les choses étaient bien plus simple quand Hassar n'avait pas encore parlé. Mais bientôt, Aquilodon s'habituerais à son rôle, il le savait. Il s'approcha du corps de l'elfe noir et lui donna un coup de pied dans la rotule. L'être s'éveilla. Lorsqu'il aperçut le géant, son expression resta impassible.

- Chien ! cracha-t-il.Je ne parlerai pas. Mais demande ce que tu veux quand même, il me plaît de voir les mortels s'esquinter à essayer de me faire parler.

Il éclata d'un rire dément.

- Qui t'a envoyé ?
- Je ne suis pas stupide. Je m'attendais à plus de finesse dans la question, en fait.
- Je n'ai guère le temps pour la finesse, mais je suis doué pour la brutalité.
- Et moi pour y résister, sire Aquilodon.
- Comment me connais-tu ? Je ne t'ai jamais vu.
- Une réponse en entraine une autre. Le lièvre ne voit pas le condor avant qu'il fonde sur lui.
- Très bien, je vais te laisser au soin de ma bête.
- Si ça te fait envie, géant. Je voudrais sentir son poison irriguer mes veines, transformer mon corps en fleuve qui charrie l'eau la plus mortelle du monde.
- Je ne te ferai pas ce plaisir, alors. Je me conterai de briser tes coudes, tes épaules, tes doigts, et tes poignets.

Et c'est ce qu'Aquilodon fit. L'elfe noir ne broncha pas et repartit en marchant dans la rue.
Alors seulement le géant se tourna vers le terrible Basilic.

- Tu me sembles mériter un nom. Ukrimos t'irait bien. C'est un concept des dieux. Il signifie "Pas de pitié".

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Le jour se leva sur l'auberge où Aquilodon ne dormait que d'un oeil. Le feu dans l'âtre s'était éteint, et Aquilodon avait rangé la salle avant de s'endormir. Etrangement, il n'avait pas été inquiété par la garde. Peut-être Perganon n'était-elle pas si civilisée que ce qu'on lui avait dit, ou alors il n'y avait tout simplement presque pas de gardes. Ou peut-être même les batailles comme celle de cette nuit étaient fréquentes en Edhesse.

Aquilodon se leva et s'étira. Ukrimos était roulé en boule dans les cendres, dans la grande cheminée. Le géant alla voir aux cuisines désertées et rapporta un grand quartier de viande. Probablement une sorte de buffle. Il en donna un morceau au Basilic et mangea l'autre moitié. Puis il ordonna à la bête de ne pas bouger du bâtiment, et sortit. La grande place s'étala devant les yeux du Prophète. Déjà, si tôt, il y avait beaucoup de badauds qui allaient et venaient, sous les cris des agitateurs, charlatans, démagogues, et autres canailles encore. Des estrades vides étaient montées pour d'autres crieurs éventuels. Etrange coutume, se dit Aquilodon, mais il alla en profiter. Montant sans emprunter les marches sur une estrade proche du centre de la place, le géant s'éclaircit la gorge. Sa haute taille attirerait forcément un individu puissant mais malléable du peuple de Perganon.

- Peuple de Perganon ! Je suis le géant Aquilodon, Chef de la tribu de Ménéxène. Mon nom n'est pas encore connu de Kalamaï, mais cela ne tardera guère. En effet, je viens vous annoncer le message des dieux. Le réel message. Ne voyez pas en moi le maître d'une secte ou d'une organisation similaire, mais l'envoyé des dieux, chargé de rétablir l'Equilibre en Kalamaï.
Hassar m'est apparu, et m'a conféré d'immenses pouvoirs.

Un homme ricana au premier rang des badauds qui s'étaient rassemblés. Aquilodon, usant de la crédulité de ses auditeurs, priva de lumière un léger secteur autour de ses yeux, ainsi que le contour de l'homme qui riait. Celui-ci, terrifié, croyant que le géant usait de quelque sortilège, prit ses jambes à son coup.

- Voyez cet homme, ce courageux qui osa rire de moi. Hassar lui a montré sa couardise !
Mais reprenons. Le dieu de la guerre m'a enseigné les secrets de l'Equilibre. Comme le savent les instruits, Kanderak et Bronek se battent depuis leur création. Mais, en nos temps, le déséquilibre des forces menace l'Equilibre. Séluée est une des conséquences ! Voulez-vous que les Collisions se multiplient, que les dieux ne puissent plus les contrôler et que notre monde disparaisse ? Ou au contraire voulez-vous que l'Equilibre soit rendu et qu'il sauve nos vies, ainsi que celles de nos dieux ?
Que ceux qui désirent la destruction totale se battent contre moi !

Nul ne sortit de la foule.

- Alors vous êtes en faveur de l'Equilibre. Vous avez le droit de prendre parti, mais si l'Ordre est moins présent que le Chaos, ou le contraire, je tuerai les excédents. Que ceux qui veulent en savoir plus me le demandent et me suivent dans ma quête de conversion.

Alors il attendit la réaction de la foule, inquiet certes, de ses talents d'orateurs, mais rassuré par l'effet impressionant qu'il produisait, avec ses trois mètres, sa grande hache, son bras ensanglanté et son regard noir.

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Une femme d'une beauté éclatante se tenait dans la foule de Perganon qui y circule quotidiennement. Ses longs cheveux brun volaient au gré du vent, y faisant miroiter les reflets que le soleil atteignait. Une robe longue, cousu d'un riche velours moulait chaque courbe de son corps dans les moindres détails. Liant confort et souplesse pour des mouvements fluides et gracieux.

Elle écouta avec curiosité les propos du géant et s'avança d'un pas lorsque celui-ci eut terminé son discours d'incohérence. De nature fonceuse, elle n'avait jamais reculé devant quiconque lorsque venait le temps de donner son avis ou de répondre à une provocation.


Tu nous prends donc pour un groupe de paysans sans connaissance, n'est-ce pas ? Un seul a fuit devant ta petite magie, tout les autres n'ont pas bougé. Tu profites de ta taille et de ta futile magie pour impressionner et répandre ta volonté d'équilibre. Toi un envoyé d'Hassar ? Alors dans ce cas je suis Naella, l'envoyé de Dinas ! dit-elle d'un rire éclatant.

Les païens autour d'elle en firent de même, éprit d'une certaine confiance envers une des leurs qui osait faire face à la brute qui s'acclamait comme "la" parole à suivre. Naella leva bras puis continua.

Tu ventes l'Équilibre dit tu ? Cela explique donc pourquoi tu es un géant je suppose, afin de balancer la présence des nains. Ton principe est sûrement basé sur ton seul jugement, j'en déduis donc que dans une foule, si il y a deux elfes noirs et un elfe, tu tueras un des deux drow pour réduire l'équilibre à un partout ?

Kanderak et Bronek hein ? La Loi et le Chaos. Je n'y vois en rien deux opposant, car l'un peut tout à fait servir l'autre. Tout est relatif au point de vue. Qu'à tu à répondre ?


Naella, se tenait bien droite, devant la foule, affrontant par le dialogue l'étranger venu dicter sa loi. Edhèsse ne se soumettait que très peu à la puissance de l'Empire alors un simple géant ne pourrait pas y arriver non plus.

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Tu nous prends donc pour un groupe de paysans sans connaissance, n'est-ce pas ? Un seul a fuit devant ta petite magie, tout les autres n'ont pas bougé. Tu profites de ta taille et de ta futile magie pour impressionner et répandre ta volonté d'équilibre. Toi un envoyé d'Hassar ? Alors dans ce cas je suis Naella, l'envoyé de Dinas !

- J'espère donc qu'il y a un envoyé de Nucter, qui est sans pitié, répondit très calmement Aquilodon.

Il fixa la femme droit dans les yeux.

- Je dois avouer que cette magie n'était qu'un tour de prestidigitateur. Cependant, je peux te prouver ici et maintenant, sur toi ou sur d'autre, ou même sur moi, que mes pouvoirs sont bien plus étendus. Mais tu équilibres la foule, toi qui oses t'opposer à moi alors qu'un couard s'est enfui.

Tu ventes l'Équilibre dit tu ? Cela explique donc pourquoi tu es un géant je suppose, afin de balancer la présence des nains. Ton principe est sûrement basé sur ton seul jugement, j'en déduis donc que dans une foule, si il y a deux elfes noirs et un elfe, tu tueras un des deux drow pour réduire l'équilibre à un partout ?

- Les nains ? Ici, à Perganon ? Je n'en vois guère. De plus, les géants ne sont pas l'opposé des nains, si ce n'est dans leur taille. Pour ce qui est des elfes noirs, non, je n'en tuerai aucun, car il n'incarnent pas le mal, pas plus que l'elfe n'incarne le bien. Ce que tu déduis est purement matériel.
Le bien comme le mal n'existe pas, ce n'est qu'une question de point de vue. Si les deux elfes noirs vénèrent Bronek et que l'elfe est un fidèle de Kanderak, et que leur foi à tous est aussi puissante, alors oui je tuerai un des deux elfes noirs, pour peu que je connaisse ses croyances.

Kanderak et Bronek hein ? La Loi et le Chaos. Je n'y vois en rien deux opposant, car l'un peut tout à fait servir l'autre. Tout est relatif au point de vue. Qu'à tu à répondre ?

- Tu oublies que Kanderak et Bronek se haïssent. La mythologie raconte que Kanderak et Bronek se battent depuis la création, comme je viens de le dire. As-tu lu les textes de l'Académie théologique ? J'en doute.
Tout n'est pas, ici, relatif au point de vue, car Kanderak et Bronek sont ennemis, c'est un fait, que tu le veuilles ou non.
Dois-je conclure que tu ne supportes pas l'idée de voir en moi un envoyé des dieux ? En fait, peu m'importe, car c'est la vérité, que tu le croies ou non.

Je sais ce que tu penses. Tu penses que je ne suis qu'un géant inconnu, un barbare venu imposer sa domination ici, en Edhesse. Mais combien de fois as-tu vu un géant, ici ? Et combien de fois as-tu vu un géant prendre la parole sur la grande place de Perganon ? Je pense que c'est la première fois.
Il y a toujours une première fois, certes, mais avoue que le phénomène est rare.
Je suis venu de Zakinthe pour répandre le message des dieux en Edhesse, et ce n'est pas toi qui me fera reculer avec trois arguments, qui sont ma foi, bien qu'intéressant, dû à ta non-initiation à l'Equilibre.

Tu pourrais être utile aux dieux, et il est dommage que tu te révoltes contre leur parole.

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Naella écouta le géant de nouveau, visiblement, il n'y comprenait rien a l'ironie.

Bon, je recommence. Tu as bien lavé tes oreilles poilus ? Je ne répèterai pas. Ton envoyé de Nucter il est pas là et n'est utile en rien, tu es trop coincé pour comprendre l'humour et l'ironie qui t'es dirigé.

Un rire discret mais perceptible s'échappa de la douce.

Des pouvoirs dis-tu ? En quoi ta présence et ta puissance magique se doit de nous impressionner. Tu es ici en Édhesse, terre de race diverses ayant tous des adeptes de magie, même les orques. J'y pense, je te regardes et tu ne serais pas justement un shaman, tu as le même style vestimentaire horrible qu'un orque que j'ai croisé qui pratiquait cet art.

Le demoiselle s'approcha du géant, toujours souriante.

Au moins tu as une notion correcte du bien et du mal mais ce n'est pas ici que tu trouveras travail à faire. Des provinces entières se clament être le bien et d'autre le mal le plus complet. Tu ne peux donc éliminer qui que ce soit puisque nous sommes tous partie de l'Équilibre que tu préconises. Toutefois, que tu te dises l'envoyé des dieux, ou plutôt d'un dieu, ne m'affecte pas. Voilà la notion de Liberté ! Tu as tout loisirs de dire être qui tu veux mais cela est réciproque. Nous avons le droit de croire ce que nous voulons.

Prenant un instant de réflexion, la jeune femme repris de nouveau :

Je dois te donner raison sur un point, les géants ne sont pas choses courantes par ici mais on ne sait jamais ce que les visiteurs qui passent par ici auront l'air ou quels âneries ils tâcheront de faire pour divertir le peuple que nous sommes. Tu devrais te trouver une région plus apte à te suivre que nous, ainsi tu aurais un merveilleux équilibre entre les peuples, ceux qui te suivent et ceux qui ne te suivent pas. Nous sommes un côté de la balance, à toi de trouver l'autre.

Naella restait toujours face au géant, s'approchant même à mesure qu'elle parlait.

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Bon, je recommence. Tu as bien lavé tes oreilles poilus ? Je ne répèterai pas. Ton envoyé de Nucter il est pas là et n'est utile en rien, tu es trop coincé pour comprendre l'humour et l'ironie qui t'es dirigé.

- Que sais-tu de l'envoyé de Nucter, Naella de Perganon ? Peut-être est-il ici, peut-être ne l'est-il pas. Mais j'avais fort bien compris le sens sarcastique de tes dires. Je ne suis pas ici pour faire de l'humour. Alors épargne moi ceci. Et cesse de rire, je t'en prie, ou je serai tenté de te faire taire, et il serait dommage que j'use de mes pouvoirs pour une si futile affaire.

Des pouvoirs dis-tu ? En quoi ta présence et ta puissance magique se doit de nous impressionner. Tu es ici en Édhesse, terre de race diverses ayant tous des adeptes de magie, même les orques. J'y pense, je te regardes et tu ne serais pas justement un shaman, tu as le même style vestimentaire horrible qu'un orque que j'ai croisé qui pratiquait cet art.

- Sais-tu pourquoi l'illusioniste prend parfois les vêtements du shaman ? L'attirail vestimentaire n'est pas l'être qui les porte. Ensuite, je dois te rappeler que les études magiques sont réservées aux citoyens aisés. Tu l'es peut-être, mais ce n'est surement pas le cas de la majorité.
Mais en effet, je suis initié aux arts shamaniques, mais je ne suis plus un de ses représentants.

Au moins tu as une notion correcte du bien et du mal mais ce n'est pas ici que tu trouveras travail à faire.

- Une notion correcte dis-tu ?

Aquilodon toisa l'effrontée citoyenne.

- Elle est correcte pour toi, car là encore, c'est une question de point de vue. On dit que cette province est mauvaise, et j'ai pour le moment rencontré stupidité comme intelligence, courage comme lâcheté, violence comme dialogue. En fait, je m'aperçois que l'Equilibre est déjà présent ici.

Tu ne peux donc éliminer qui que ce soit puisque nous sommes tous partie de l'Équilibre que tu préconises.

- En effet. Je dois avouer que tu as raison.

Des provinces entières se clament être le bien et d'autre le mal le plus complet. Toutefois, que tu te dises l'envoyé des dieux, ou plutôt d'un dieu, ne m'affecte pas. Voilà la notion de Liberté ! Tu as tout loisirs de dire être qui tu veux mais cela est réciproque. Nous avons le droit de croire ce que nous voulons.

- Là encore, je suis d'accord. Il vaut mieux, a dit un jour la voleuse Hacrénah de Vénopole, se tromper avec toute la force de son être que percer à jour la vérité avec maladresse. C'est ce que tu fais, mais c'est en effet ton droit.

Prenant un instant de réflexion, la jeune femme repris de nouveau :

Je dois te donner raison sur un point, les géants ne sont pas choses courantes par ici mais on ne sait jamais ce que les visiteurs qui passent par ici auront l'air ou quels âneries ils tâcheront de faire pour divertir le peuple que nous sommes. Tu devrais te trouver une région plus apte à te suivre que nous, ainsi tu aurais un merveilleux équilibre entre les peuples, ceux qui te suivent et ceux qui ne te suivent pas. Nous sommes un côté de la balance, à toi de trouver l'autre.

- Puis-je rectifier tes dires ? Il me semble que personne ne s'est exprimé à part toi et moi, alors je pense que pour le moment, tu es un côté de la balance, et je suis l'autre. Nous sommes donc pour le moment à égalité.
Que pensez vous, citoyens d'Edhesse ? reprit le Prophète en s'adressant au peuple. Suivez vous l'opinion borné de cette femme, Naella, qui refuse de m'écouter ou désirez vous en savoir plus sur l'Equilibre, la parole que je transporte, même si vous n'y adhérez pas ?

Le géant décocha un discret sourire narquois à son adversaire rhétorique, bien plus douée que lui, il en était conscient.

Personne ne parla. Aquilodon perdit son sourire et foudroya la foule du regard. De lourdes et noires nuées s'assemblèrent au dessus de Perganon. Puis le tonerre gronda et il se mit à pleuvoir à verse. Aquilodon, blessé dans sa fierté, descendit de l'estrade, jeta un regard noir à Naella, dont les cheveux bruns commençaient à s'assombrir sous les assauts de l'élément liquide qui criait sa rage, et commença à fendre la foule tel un ouragan.

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Écoutant patiemment les nouvelles répliques de son adversaire lors de cette joute orale, elle attendit ensuite de voir si une quelconque personne oserait prendre parole pour répondre au géant.

Des averses se déclenchèrent sur la place publique puis le chef de Ménéxène perdit patience et descendit de son estrade, passant à travers la foule qui se déplaçait rapidement sur son passage étant le volume d'espace occupé par sa présence.


Bien le bonjour Aquilodon !


La jolie citoyenne songea brièvement, elle ne pouvait le laisse partir ainsi sans faire un minimum de provocation au visiteur qui était sur son départ, surtout qu'elle était maintenant trempé et que sa robe n'avait plus aucune amplitude.

Faites bonne route et puisse l'Équilibre suivre vos pas, ainsi vous n'aurez pas à la rétablir si elle vous suit constamment dans vos déplacements. Vous aurez donc plus d'énergie pour vous rendre d'un lieu à l'autre si vous n'avez point à la dépenser pour effectuer cette besogne que vous vous êtes confier. Navré de ne pas vous suivre, des choses plus agréables m'attendent en d'autres lieux !

Laissant le géant sur sa lancé, elle regarda autour d'elle, les autres citoyens ne formaient plus une foule, dû aux intempéries. Chacun avait pris une direction lui permettant d'aller se mettre au sec et de vaguer à de nouvelles occupations. Le géant fut un bref divertissement dans le quotidien de cette peuplade présente sur la place de Perganon. Naella, prit place sur un des rebords de l'estrade et attendit, laissant la pluie couler sur ses cheveux longs.

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Fais bonne route et puisse l'Équilibre suivre tes pas, ainsi tu n'auras pas à le rétablir si il te suit constamment dans tes déplacements. Tu auras donc plus d'énergie pour te rendre d'un lieu à l'autre si tu n'as point à la dépenser pour effectuer cette besogne que tu t'es confiée. Navrée de ne pas te suivre, des choses plus agréables m'attendent en d'autres lieux !

Aquilodon s'arrêta. La foule se dispersait. Le Prophète se retourna vers Naella et la regarda fixement. Elle lui souriait. La pluie dégoulinait de ses cheveux et de sa robe, et elle s'était assise sur l'estrade, ne tenant pas compte du déluge qui s'abattait.

- Tu devrais aller t'abriter, citoyenne. Velsfer vient souvent par jour de pluie.

Le géant soupira.

- Tu m'as donné une importante leçon, aujourd'hui, femme de Perganon. Je saurais en tenir compte, sache le. Tu es une adversaire de valeur, comme je n'aurais jamais cru rencontrer ici, excepté peut-être dans les membres de l'Ombre. Puisse l'Equilibre guider tes pas vers le bonheur, car déjà il a fait mon malheur.

Sur ce, et sans lui donner le temps de répondre, Aquilodon se dirigea vers l'auberge où Ukrimos était resté. Il espérait revoir un jour cette étrange femme, et de préférence dans son camp.

Où irait-il lorsqu'il aurait quitté Perganon ? Il irait tout d'abord en Zakinthe, prendre soin de son peuple.

Le Basilic était de nouveau couché dans l'âtre, et se leva lorsque son maître entra.

- Ne nous attardons pas ici, Ukrimos. Les maîtres de l'elfe noir que tu as vaincu hier ne vont pas tarder à réagir. Partons.

La bête inclina la tête et suivit le géant lorsqu'il sortit de nouveau sur la place. Ne voyant personne, le géant et son familier quittèrent en hâte Perganon, en direction de Zakinthe.

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