Un manteau de nuit recouvrait lentement mais sûrement la mer soumise, inquiète.
L'atmosphère était brûlante, suffocante même.On s'y sentait comme électrisé.
Les bâtiments flambant neuf qui avaient férocement assiégés la mer, fendaient les vagues avec arrogance en direction de l'Outre-Mer, leur voiles frappées de leur blason inconnu et flottant fièrement au vent, embaumant capiteusement, encore et de loin, la noble senteur de résine et de poix à l'origine de leur construction. Leur fines coques noirs à l'ombre de la nuit, étaient aussi bien protégées d'aciers, qu'hérissées de piques de fer, et d'une longueur de cents pieds, sans compter la proue et son formidable éperon en forme de tête de flèche y accueillant à sa tête une puissante balliste pourfendeuse de cibles immobiles, celles-ci eut elles été aussi aussi résistantes que le roc. Outre force et agilité qui émanaient de cette immense flotte, ses innombrables deux mats impressionnaient fabuleusement par leur profil aussi bien menaçant qu' exigu, tels des requins de fer et d'acier sous forme inanimée, leur allure souple et manifestement rapide ajoutant à leur caractère dangereux et nocif. Aussi, chacun de ces vaisseaux pouvait emporter une centaine de passagers, le pont étroit mais robuste et astucieux de longueur, suffisant à importer une telle capacité.
Il y en avait une douzaine au moins, soit plus de mille-deux cents hommes tendant vers un seul et même point, quelque part à proximité des îles. Par delà les flôts assombris, en reflet aux nombreuses haches, épées et piques brillant outrageusement au clair de lune à la surface de chaque navire, miroitaient d'innombrables lueurs avec effervescence dans le ciel et elles conversaient par signals interposés telle une violente, démangeaisante, manifestation de leur impatience d'en découdre.
Des pirates, une flotte de pirate, une nuit de pirate manifestement. Et le plus effrayant était incontestablement cette masse de monstres hideux, de démons infernaux qui se trouvaient incroyablement rassemblés à leur côtés. Miracle dû à la présence d'esprit d'un seul, surgi d'un funeste passé comme par enchantement. L'impérissable, l'ineffaçable Terluan. Archimage et serviteur de Taelonor qui réussit jadis l'exploit de survivre à la grande guerre sans qu'aucun de ses ennemis ne s'en aperçoive, d'échapper ainsi à la mort contrairement à tous ses défunts confrères ayant succombé aux abysses de l'enfer aux côtés de leur roi frappé de l'éclair foudroyante de la déroute face à Enguerrand, le Tyran sans pitié, pas même envers les vaincus agenouillés à ses pieds.
Après sa convalescence difficile, sa longue fuite éperdue dans les lointaines contrées au delà des limites connus des explorateurs, il avait rejoint corrompu, déchu, ces hommes sans foi ni loi, offert ses services et surtout réussi à leur offrir un cadeau dont il n'aurait jamais pu imaginer pouvoir tirer parti un jour : pactiser avec ces créatures du diable pour leur futur grande entreprise. Et celles-ci paraissaient toutes plus agitées les unes que les autres, une seule envie les tenaillant, dévôrante et les rongeant de l'intérieur : Tuer, arracher la vie, se nourrir et s'amuser.
Un très bon point pour Kennit Hardawit à la tête de l'expédition. Car son objectif fixé par son redoutable supérieur était de s'emparer des terres d'Outre-Mer, mais avant cela il devrait semer la terreur, saigner ces terres à blanc et l'aide des démons en plus de ses pirates qui s'étaient formidablement entraînées depuis des mois à cette fin, ne serait pas de trop pour annihiler toute forme de vie au cours des premiers raids. Si l'ennemi décidait de résister, ils serait tout bonnement écraser face à leur force de frappe infernale et supérieure. Mais il doutait d'avoir à en arriver là. Cette contrée vacillante et ce continent étaient de toute façon faibles et constamment divisés, les seigneurs tels des petits coqs dans une basse cour, se tirant constamment dans les pattes à coups de becs. Il n'y aurait rien à craindre de ces créatures chétives en haillons.
Mais d'abord semer la peur, et la mort, créer la légende des Pirates d'Akaram. Jouir, et prendre son pied.
Les versants de l'île apparurent enfin et s'approchèrent inéxorablement. A travers les longues vues on pouvait apercevoir le modique village de pêcheur Outre-Merrien sans histoire qu'accueillait la baie en harmonie de couleur et de forme avec le paysage marin. L'heure du combat était venu.
Dans le village, les rues étaient vides, la lumière des foyers éteinte, les esprits ayant tous succombés au fourbe sommeil. S'il s'était encontré un fortuné, traînard soul un goulot à la bouche ou brigand cherchant à s'emplir les poches à cette heure tardive, peut être les habitants auraient -ils pu être prévenus et l'alerte sonnée à temps. Même au loin, l'aura meurtrière des démons infernaux pouvait être senti par grand nombre dans un semi- état relativement alerte, celle-ci tellement puissante, et dangereusement palpable qu'on se sentait presque la toucher, en être durement éprouvé.
Mais Synodar, avait semble-il décidé de les abandonner de la manière la plus cruelle à leur sort, qui se retrouverait bientôt entre les mains salaces et vulgaires des pirates assoiffés de sang.
Quand le moment fut venu, celui qui était aurolé d'autorité, de ruse et de confiance, prit la parole sur le pont avec aussi bien d'ardeur que de rage, tantôt un sourire amusé pour le moins cynique se fendant sur son visage osseux en lames de couteaux, tantôt une expression furibonde qui se mêlait à la déformation haineuse de sa face.
Mes chers pirates, nous y sommes. Bientôt nos lames assoiffées de sang et de chair seront à portée de ces misérables pourceaux. Ce soir vous tuerez, vous violerez, vous amuserez, puis annihilerez. Pas de quartier. Il ne devra plus rien subsister de ce village à la fin de nos festivités, j'entends. Préparez vous à l'attaque à présent !
Après avoir raclé les rochers tapissés de plantes crochetues, ce fut le choc des proues s'écrasant contre le sable et les vaisseaux déposèrent sur un large croissant de la plage ombragée bordant le village et que les vagues engloutissaient vaillamment, puis que l'eau se retirant successivement de manière aussi brusque, laissait entr'apercevoir les enchevêtrements d'algues et la noirceur de l'ardoise. Et d’un coup, les milliers de pirates et de monstres alliés déboulèrent sans un bruit, l'écume jusqu'aux jambes. L'armée de pillards et de démons courant le long de la ligne de marée et sans prêter attention aux vagues salées qui venaient baigner leur bottes empreintes de sables sur la plage, fondit alors sur la cible convoitée, délicieusement inoffensive, innocente..
Et les premiers cris sauvâges, impitoyables s'arrachèrent dans la nuit, et le village s'éveilla enfin, dans l'effroi d'abord, puis les larmes. On s'apitoya, on ploya le genoux, on supplia, on s'arracha les cheveux de dépit et de douleur. Mais les têtes roulèrent, les gorges implacablement furent tranchées et les corps des demoiselles en âge de séduire indubitablement souillées, puis vidées de leur sang sans le moindre remords, le moindre regret, la moindre pitié. Les pirates et démons infernaux, tinrent promesses, ils ne laissèrent aucun survivant, hommes, femmes et enfants compris, se permettant l'immense luxe de brûler le village après s'être si bien amusé et de le réduire en tas de cendre comme pour marquer leur territoire, édifier ses premiers fondements.
A l'aube, rassassiés, les pirates ni vu ni connus avaient réembarqués, puis disparus, laissant derrière eux la funeste bannière pirate dominant les terres ravagées et s'insurgeant sévèrement contre le souffle de la brise devenue plus lourde, plus violente.
Une funeste fin pour ce village et ses habitants, le début d'une ère nouvelle glorieuse pour leur bourreaux.
L'atmosphère était brûlante, suffocante même.On s'y sentait comme électrisé.
Les bâtiments flambant neuf qui avaient férocement assiégés la mer, fendaient les vagues avec arrogance en direction de l'Outre-Mer, leur voiles frappées de leur blason inconnu et flottant fièrement au vent, embaumant capiteusement, encore et de loin, la noble senteur de résine et de poix à l'origine de leur construction. Leur fines coques noirs à l'ombre de la nuit, étaient aussi bien protégées d'aciers, qu'hérissées de piques de fer, et d'une longueur de cents pieds, sans compter la proue et son formidable éperon en forme de tête de flèche y accueillant à sa tête une puissante balliste pourfendeuse de cibles immobiles, celles-ci eut elles été aussi aussi résistantes que le roc. Outre force et agilité qui émanaient de cette immense flotte, ses innombrables deux mats impressionnaient fabuleusement par leur profil aussi bien menaçant qu' exigu, tels des requins de fer et d'acier sous forme inanimée, leur allure souple et manifestement rapide ajoutant à leur caractère dangereux et nocif. Aussi, chacun de ces vaisseaux pouvait emporter une centaine de passagers, le pont étroit mais robuste et astucieux de longueur, suffisant à importer une telle capacité.
Il y en avait une douzaine au moins, soit plus de mille-deux cents hommes tendant vers un seul et même point, quelque part à proximité des îles. Par delà les flôts assombris, en reflet aux nombreuses haches, épées et piques brillant outrageusement au clair de lune à la surface de chaque navire, miroitaient d'innombrables lueurs avec effervescence dans le ciel et elles conversaient par signals interposés telle une violente, démangeaisante, manifestation de leur impatience d'en découdre.
Des pirates, une flotte de pirate, une nuit de pirate manifestement. Et le plus effrayant était incontestablement cette masse de monstres hideux, de démons infernaux qui se trouvaient incroyablement rassemblés à leur côtés. Miracle dû à la présence d'esprit d'un seul, surgi d'un funeste passé comme par enchantement. L'impérissable, l'ineffaçable Terluan. Archimage et serviteur de Taelonor qui réussit jadis l'exploit de survivre à la grande guerre sans qu'aucun de ses ennemis ne s'en aperçoive, d'échapper ainsi à la mort contrairement à tous ses défunts confrères ayant succombé aux abysses de l'enfer aux côtés de leur roi frappé de l'éclair foudroyante de la déroute face à Enguerrand, le Tyran sans pitié, pas même envers les vaincus agenouillés à ses pieds.
Après sa convalescence difficile, sa longue fuite éperdue dans les lointaines contrées au delà des limites connus des explorateurs, il avait rejoint corrompu, déchu, ces hommes sans foi ni loi, offert ses services et surtout réussi à leur offrir un cadeau dont il n'aurait jamais pu imaginer pouvoir tirer parti un jour : pactiser avec ces créatures du diable pour leur futur grande entreprise. Et celles-ci paraissaient toutes plus agitées les unes que les autres, une seule envie les tenaillant, dévôrante et les rongeant de l'intérieur : Tuer, arracher la vie, se nourrir et s'amuser.
Un très bon point pour Kennit Hardawit à la tête de l'expédition. Car son objectif fixé par son redoutable supérieur était de s'emparer des terres d'Outre-Mer, mais avant cela il devrait semer la terreur, saigner ces terres à blanc et l'aide des démons en plus de ses pirates qui s'étaient formidablement entraînées depuis des mois à cette fin, ne serait pas de trop pour annihiler toute forme de vie au cours des premiers raids. Si l'ennemi décidait de résister, ils serait tout bonnement écraser face à leur force de frappe infernale et supérieure. Mais il doutait d'avoir à en arriver là. Cette contrée vacillante et ce continent étaient de toute façon faibles et constamment divisés, les seigneurs tels des petits coqs dans une basse cour, se tirant constamment dans les pattes à coups de becs. Il n'y aurait rien à craindre de ces créatures chétives en haillons.
Mais d'abord semer la peur, et la mort, créer la légende des Pirates d'Akaram. Jouir, et prendre son pied.
Les versants de l'île apparurent enfin et s'approchèrent inéxorablement. A travers les longues vues on pouvait apercevoir le modique village de pêcheur Outre-Merrien sans histoire qu'accueillait la baie en harmonie de couleur et de forme avec le paysage marin. L'heure du combat était venu.
Dans le village, les rues étaient vides, la lumière des foyers éteinte, les esprits ayant tous succombés au fourbe sommeil. S'il s'était encontré un fortuné, traînard soul un goulot à la bouche ou brigand cherchant à s'emplir les poches à cette heure tardive, peut être les habitants auraient -ils pu être prévenus et l'alerte sonnée à temps. Même au loin, l'aura meurtrière des démons infernaux pouvait être senti par grand nombre dans un semi- état relativement alerte, celle-ci tellement puissante, et dangereusement palpable qu'on se sentait presque la toucher, en être durement éprouvé.
Mais Synodar, avait semble-il décidé de les abandonner de la manière la plus cruelle à leur sort, qui se retrouverait bientôt entre les mains salaces et vulgaires des pirates assoiffés de sang.
Quand le moment fut venu, celui qui était aurolé d'autorité, de ruse et de confiance, prit la parole sur le pont avec aussi bien d'ardeur que de rage, tantôt un sourire amusé pour le moins cynique se fendant sur son visage osseux en lames de couteaux, tantôt une expression furibonde qui se mêlait à la déformation haineuse de sa face.
Mes chers pirates, nous y sommes. Bientôt nos lames assoiffées de sang et de chair seront à portée de ces misérables pourceaux. Ce soir vous tuerez, vous violerez, vous amuserez, puis annihilerez. Pas de quartier. Il ne devra plus rien subsister de ce village à la fin de nos festivités, j'entends. Préparez vous à l'attaque à présent !
Après avoir raclé les rochers tapissés de plantes crochetues, ce fut le choc des proues s'écrasant contre le sable et les vaisseaux déposèrent sur un large croissant de la plage ombragée bordant le village et que les vagues engloutissaient vaillamment, puis que l'eau se retirant successivement de manière aussi brusque, laissait entr'apercevoir les enchevêtrements d'algues et la noirceur de l'ardoise. Et d’un coup, les milliers de pirates et de monstres alliés déboulèrent sans un bruit, l'écume jusqu'aux jambes. L'armée de pillards et de démons courant le long de la ligne de marée et sans prêter attention aux vagues salées qui venaient baigner leur bottes empreintes de sables sur la plage, fondit alors sur la cible convoitée, délicieusement inoffensive, innocente..
Et les premiers cris sauvâges, impitoyables s'arrachèrent dans la nuit, et le village s'éveilla enfin, dans l'effroi d'abord, puis les larmes. On s'apitoya, on ploya le genoux, on supplia, on s'arracha les cheveux de dépit et de douleur. Mais les têtes roulèrent, les gorges implacablement furent tranchées et les corps des demoiselles en âge de séduire indubitablement souillées, puis vidées de leur sang sans le moindre remords, le moindre regret, la moindre pitié. Les pirates et démons infernaux, tinrent promesses, ils ne laissèrent aucun survivant, hommes, femmes et enfants compris, se permettant l'immense luxe de brûler le village après s'être si bien amusé et de le réduire en tas de cendre comme pour marquer leur territoire, édifier ses premiers fondements.
A l'aube, rassassiés, les pirates ni vu ni connus avaient réembarqués, puis disparus, laissant derrière eux la funeste bannière pirate dominant les terres ravagées et s'insurgeant sévèrement contre le souffle de la brise devenue plus lourde, plus violente.
Une funeste fin pour ce village et ses habitants, le début d'une ère nouvelle glorieuse pour leur bourreaux.