Des années en arrière, alors même que Volkmar n'était pas en Espeyran, n'avait jamais quitté sa demeure natale...
Le jour de son anniversaire, son père avait décidé de lui payer une paire de bottes neuves, une paire de bottes plus digne du fils de noble qu'il était, que la vieille paire en cuir vieillit par des années d'utilisation.
Il va sans dire que le gamin était aux anges, ce n'était pas tous les jours qu'on lui demandait son avis, et aujourd'hui.. C'était le cas.
Départ à l'aube, à cheval, pour la ville.
Parce que pour trouver des bottes de qualité, il fallait un bon bottier, et donc un grand patelin.
Le soleil se leva pendant le trajet, faisant passer la route par toutes les nuances du rose/violet au jaune.
Il leur fallut un petit moment, à cheval, parce que le poney de Volkmar avait plus le pied sûr que rapide.
Une bonne heure passa, tranquillement, les hommes devisant entre eux, et le gamin ouvrait de grands yeux émerveillés à chaque nouvel embranchement, à chaque tournant de la route, inhabitué à tant de verdure et de nouveauté.
Et il songeait en même temps.
Que prendrait-il, alors? Ce serait dur... Il faudrait trouver des bottes originales, et des biens, aussi, des qui en jettent, pour impressioner ses amis!
La ville se découvrant devant ses yeux lui parut grandiose, magnifique.
C'était grand, c'était immense, c'était peuplé, c'était pavé, c'était emmuré.
Rien à voir avec le village où il avait grandit jusqu'à cet âge là.
Pourtant, ce n'était qu'une modeste bourgade.
Jour de marché, des commerçants entraient de tous côtés, avec des accents variés, des aspects, des produits tous différents.
A l'entrée, on ne les contrôla même pas, mais Volkmar était trop absorbé par ses découvertes pour le découvrir.
Tout comme il était trop absorbé pour entendre son père cracher en voyant des non-humains, ou jurer en entendant parler des continentaux.
Et puis ils entrèrent chez le bottier.
Des bottes de partout!
Et son père l'attrappa par l'épaule, et lui glissa à l'oreille: "Choisit, prend la paire que tu veux."
Volkmar s'élança dans le magasin, et tomba nez à nez avec LA paire qu'il lui fallait!
Une paire de bottes en cuir, évidement, toutes blanches!
Ouah, ça ça en jetait, personne avait des bottes blanches, il serait forcément remarquable, avec.
Il cria à travers les quelques mètres le séparant de son père.
"Celles là, c'est celles là qu'je veux! Pas d'autres!"
En plus y avait des talons, comme ça, il pourrait paraître plus grand que c'qu'il était vraiment, et si il était plus grand, alors les autres grands arrêteraient de le prendre pour un gamin, et voudrait bien qu'il vienne avec eux.
Il aurait pas à rester avec les gamins... de son âge.
Et pis personne avait des talons non plus!
Il entendit son père arriver derrière lui, et se retourna pour lui adresser un grand sourire, quand la grande carcasse qui lui servait de géniteur eut l'air... passablement agacé...
"Non, pas celles là."
"Mais t'avais dit tout ce que tu veux?"
Volkmar était déçu...
Alors on se fichait de son avis, mais on lui prétendait qu'il choisirait quand même?
"J'ai dit, pas celles là."
"Mais c'est celle là que je veux!"
"Hors de question, prends en d'autres..."
Le gamin serra les dents, et fit une grimace assez hideuse...
"J'en veux pas d'tes autres, sont toutes trop moches!"
Et paf, se prit une baffe, et valsa au sol.
Et termina sa journée à pleurer, surtout à pleurer d'avoir perdu sa journée, puisqu'on l'avait ramené à la maison presque aussitôt, sans le laisser profiter de la ville.
Et pire, il se leva le lendemain matin, avec une paire de bottes de monte d'homme en cuir au pied du lit, neuves!
Les scélérats!
Ce n'était pas la paire qu'il voulait, celle là!
Elle était vraiment moche... Bien entendu, pour affirmer cela, il lui fallait toute la mauvaise foi du monde.
Mais malgré tout, les bottes connurent rapidement le nouveau tour de leur destin, et passèrent par la fenêtre pour atterrir dans les douves.
Le gamin fut sévèrement corrigé, et la paire de botte repêchée lui fut ramenée, évidement.
Et ce fut la guerre.
La paire de bottes finit au feu, les suivantes aussi, on lui coupa le feu, le laissant grelotter dans sa chambre, il persista à ne se promener que pied nu, du coup, sans que personne puisse y faire quoique ce soit, même en le privant de nourriture...
Et finalement, un matin, des pas lourds et violents ceux d'une personne à bout de nerfs, grimpèrent l'escalier.
Une paire de bottes vola dans la chambre, violement... blanches.
Volkmar sauta de joie, et se pressa de les enfiler.
Première déception, elles n'étaient pas faites pour son pied.
Mais il ne pouvait perdre la face et avouer qu'il avait eu tort, quand même si?
Alors il descendit l'escalier en prenant bien garde à ne pas se tordre les pieds.
La veille, il avait plu. La cour était une mare de boue.
Il s'y avança quand même, et faillit glisser aussitôt.
Une vague de boue s'abattit sur les bottes, et en levant les pieds, il s'aperçut que le blanc originel ne l'était pas resté cinq minutes.
Ses premiers propos furent "Mais c'est nul, le blanc!".
Un pas de plus, et il se ramassa dans la boue, glissant et dérapant.
Ce furent ses seconds propos... "Comment on peut bien marcher avec ces foutues bottes de mes deux!"
Et c'est comme ça que Volkmar devint un horrible gosse insupportable refusant d'avoir jamais tort...
[Voilà Héléna, et si ça te convient pas, je te zut ]
EDIT Hélèna: Parfait Volkmar, parfait!
Le jour de son anniversaire, son père avait décidé de lui payer une paire de bottes neuves, une paire de bottes plus digne du fils de noble qu'il était, que la vieille paire en cuir vieillit par des années d'utilisation.
Il va sans dire que le gamin était aux anges, ce n'était pas tous les jours qu'on lui demandait son avis, et aujourd'hui.. C'était le cas.
Départ à l'aube, à cheval, pour la ville.
Parce que pour trouver des bottes de qualité, il fallait un bon bottier, et donc un grand patelin.
Le soleil se leva pendant le trajet, faisant passer la route par toutes les nuances du rose/violet au jaune.
Il leur fallut un petit moment, à cheval, parce que le poney de Volkmar avait plus le pied sûr que rapide.
Une bonne heure passa, tranquillement, les hommes devisant entre eux, et le gamin ouvrait de grands yeux émerveillés à chaque nouvel embranchement, à chaque tournant de la route, inhabitué à tant de verdure et de nouveauté.
Et il songeait en même temps.
Que prendrait-il, alors? Ce serait dur... Il faudrait trouver des bottes originales, et des biens, aussi, des qui en jettent, pour impressioner ses amis!
La ville se découvrant devant ses yeux lui parut grandiose, magnifique.
C'était grand, c'était immense, c'était peuplé, c'était pavé, c'était emmuré.
Rien à voir avec le village où il avait grandit jusqu'à cet âge là.
Pourtant, ce n'était qu'une modeste bourgade.
Jour de marché, des commerçants entraient de tous côtés, avec des accents variés, des aspects, des produits tous différents.
A l'entrée, on ne les contrôla même pas, mais Volkmar était trop absorbé par ses découvertes pour le découvrir.
Tout comme il était trop absorbé pour entendre son père cracher en voyant des non-humains, ou jurer en entendant parler des continentaux.
Et puis ils entrèrent chez le bottier.
Des bottes de partout!
Et son père l'attrappa par l'épaule, et lui glissa à l'oreille: "Choisit, prend la paire que tu veux."
Volkmar s'élança dans le magasin, et tomba nez à nez avec LA paire qu'il lui fallait!
Une paire de bottes en cuir, évidement, toutes blanches!
Ouah, ça ça en jetait, personne avait des bottes blanches, il serait forcément remarquable, avec.
Il cria à travers les quelques mètres le séparant de son père.
"Celles là, c'est celles là qu'je veux! Pas d'autres!"
En plus y avait des talons, comme ça, il pourrait paraître plus grand que c'qu'il était vraiment, et si il était plus grand, alors les autres grands arrêteraient de le prendre pour un gamin, et voudrait bien qu'il vienne avec eux.
Il aurait pas à rester avec les gamins... de son âge.
Et pis personne avait des talons non plus!
Il entendit son père arriver derrière lui, et se retourna pour lui adresser un grand sourire, quand la grande carcasse qui lui servait de géniteur eut l'air... passablement agacé...
"Non, pas celles là."
"Mais t'avais dit tout ce que tu veux?"
Volkmar était déçu...
Alors on se fichait de son avis, mais on lui prétendait qu'il choisirait quand même?
"J'ai dit, pas celles là."
"Mais c'est celle là que je veux!"
"Hors de question, prends en d'autres..."
Le gamin serra les dents, et fit une grimace assez hideuse...
"J'en veux pas d'tes autres, sont toutes trop moches!"
Et paf, se prit une baffe, et valsa au sol.
Et termina sa journée à pleurer, surtout à pleurer d'avoir perdu sa journée, puisqu'on l'avait ramené à la maison presque aussitôt, sans le laisser profiter de la ville.
Et pire, il se leva le lendemain matin, avec une paire de bottes de monte d'homme en cuir au pied du lit, neuves!
Les scélérats!
Ce n'était pas la paire qu'il voulait, celle là!
Elle était vraiment moche... Bien entendu, pour affirmer cela, il lui fallait toute la mauvaise foi du monde.
Mais malgré tout, les bottes connurent rapidement le nouveau tour de leur destin, et passèrent par la fenêtre pour atterrir dans les douves.
Le gamin fut sévèrement corrigé, et la paire de botte repêchée lui fut ramenée, évidement.
Et ce fut la guerre.
La paire de bottes finit au feu, les suivantes aussi, on lui coupa le feu, le laissant grelotter dans sa chambre, il persista à ne se promener que pied nu, du coup, sans que personne puisse y faire quoique ce soit, même en le privant de nourriture...
Et finalement, un matin, des pas lourds et violents ceux d'une personne à bout de nerfs, grimpèrent l'escalier.
Une paire de bottes vola dans la chambre, violement... blanches.
Volkmar sauta de joie, et se pressa de les enfiler.
Première déception, elles n'étaient pas faites pour son pied.
Mais il ne pouvait perdre la face et avouer qu'il avait eu tort, quand même si?
Alors il descendit l'escalier en prenant bien garde à ne pas se tordre les pieds.
La veille, il avait plu. La cour était une mare de boue.
Il s'y avança quand même, et faillit glisser aussitôt.
Une vague de boue s'abattit sur les bottes, et en levant les pieds, il s'aperçut que le blanc originel ne l'était pas resté cinq minutes.
Ses premiers propos furent "Mais c'est nul, le blanc!".
Un pas de plus, et il se ramassa dans la boue, glissant et dérapant.
Ce furent ses seconds propos... "Comment on peut bien marcher avec ces foutues bottes de mes deux!"
Et c'est comme ça que Volkmar devint un horrible gosse insupportable refusant d'avoir jamais tort...
[Voilà Héléna, et si ça te convient pas, je te zut ]
EDIT Hélèna: Parfait Volkmar, parfait!