Un simple bruissement... le vent dansant dans le feuillage de l'arbre pourrait-on penser.
Mais avec un entrainement en terrain forestier -et quel entrainement- il n'est plus nécessaire de penser. On se contente de savoir. Kalhyra fit prestement volteface, lame droite, alors que Vorwan sautait de la branche sur laquelle il s'était glissé, son bâton à la main.
La guerrière changea la trajectoire de l'arme factice du plat de son épée bâtarde, espérant que l'élan de son adversaire serait suffisant pour lui faire perdre l'équilibre. Mais celui-ci avait atterri un pied légèrement en avant, genoux fléchis, pour éviter ce genre de désagréments.
Ramenant l'arme de bois à lui, Vorwan la saisit à deux mains alors que la jeune femme entreprenait de lui asséner plusieurs rapides coups de taille. Il lui fallut toute sa concentration pour les dévier suffisamment pour ne pas être blessé mais pas trop pour ne pas s'exposer à un coup de genoux.
Avec un grognement d'agacement et dans le but de priver le soldat de protection, Kalhyra frappa violemment le bâton en son milieu, le brisant net. Toutefois, emportée par la vitesse qu'elle avait imprégnée à son épée, elle ne parvint pas à remonter sa garde assez vite et reçu un coup de bâton à la joue, puis, très vite, un coup de poing à la mâchoire.
Sonnée, elle parvint à faire reculer son compagnon par quelques moulinets cinglants. Le temps de reprendre ses esprits, un coup de sifflet long et crescendo leur parvenait de la garnison, signalant aux binômes à l'entrainement qu'il était temps de rebrousser chemin.
Le commandant Kaedlild était debout à l'est du mess, dos aux baraques.
Une douzaine de soldats se tenaient face à lui, au garde-à-vous. Ils étaient parmi les meilleurs soldats de la Province, c'étaient des Phoenix.
Ils étaient généralement détachés à la Phalange de la Couronne, bras armé de Draziva chargé de la protection du Patriarche. Leur influence avait été étendue dans tout Mésomnon lorsque Xanis arriva au palatinat.
Bien que leur nombre soit en tout et pour tout un peu plus élevé qu'une cinquantaine, on appelait leur ensemble la Cohorte Phoenix de par leur science de l'infiltration, du sabotage, de l'assassinat et de la capture -d'information comme de personnes.
Un Missi portant le haubert de la garde d'Orchomène sortit des écuries, un pli cacheté par le sceau du Palatinat à la main. Il rejoint rapidement de commandant, ses bottes usées soulevant un peu de poussière à chacun de ses pas.
L'air transportait jusqu'aux narines de soldats d'élite le doux fumet de leur repas du soir par cette fin d'après-midi ensoleillée. Un autre avantage à faire partie des forces spéciales était qu'on avait toujours les meilleurs médecins à son chevet, mais aussi les meilleurs cuisiniers dans la cuisine.
Kaedlild décacheta rapidement le message et le lut minutieusement, plusieurs fois.
Entrainé et forgé pour être un soldat hors pairs, il ne laissa rien paraitre de l'étonnement qui grandissait en lui alors qu'il s'imprégnait de l'ordre de mission posé sur le parchemin.
Ils avaient été mis en alerte la veille afin de se préparer à une longue marche dans les deux jours. Aussi le matin, dès les aurores, avaient-ils fini leurs paquetages, préparé les rations de survie et s'étaient-ils mit à l'entrainement, attendant l'ordre de marche.
Le missi se pencha légèrement et glissa quelques mots à l'oreille de l'officier qui hocha distraitement la tête. Le messager glissa alors un sifflet à ses lèvres et souffla dedans sans qu'aucun bruit n'en sorte.
Suivant le regard de l'homme en armure, les Phoenix se retournèrent pour scruter l'orée des bois derrière eux. Des ombres se déplaçaient dans les fourrés. Lentement elles sortirent de la pénombre, s'exposant à la vue des humains dans la clairière.
Leurs corps décharnés recouverts d'une longue toge noire comme la nuit, leurs orbites vides scrutant sur le monde autour d'elles un regard mort et pourtant si intensément pétrifiant... les liches quittaient l'ombre du bois et avançaient lentement vers les soldats, semblant glisser sur le sol plutôt que marcher.
Soldats ! A vos paquetages. Nous partons au crépuscule.
Quelle est notre destination, mon commandant ?
L'Edhesse soldat. Puis Prévèze. Nous sommes mobilisés pour le bien de l'Empire. Portez haut les couleurs de notre belle province.
Mais avec un entrainement en terrain forestier -et quel entrainement- il n'est plus nécessaire de penser. On se contente de savoir. Kalhyra fit prestement volteface, lame droite, alors que Vorwan sautait de la branche sur laquelle il s'était glissé, son bâton à la main.
La guerrière changea la trajectoire de l'arme factice du plat de son épée bâtarde, espérant que l'élan de son adversaire serait suffisant pour lui faire perdre l'équilibre. Mais celui-ci avait atterri un pied légèrement en avant, genoux fléchis, pour éviter ce genre de désagréments.
Ramenant l'arme de bois à lui, Vorwan la saisit à deux mains alors que la jeune femme entreprenait de lui asséner plusieurs rapides coups de taille. Il lui fallut toute sa concentration pour les dévier suffisamment pour ne pas être blessé mais pas trop pour ne pas s'exposer à un coup de genoux.
Avec un grognement d'agacement et dans le but de priver le soldat de protection, Kalhyra frappa violemment le bâton en son milieu, le brisant net. Toutefois, emportée par la vitesse qu'elle avait imprégnée à son épée, elle ne parvint pas à remonter sa garde assez vite et reçu un coup de bâton à la joue, puis, très vite, un coup de poing à la mâchoire.
Sonnée, elle parvint à faire reculer son compagnon par quelques moulinets cinglants. Le temps de reprendre ses esprits, un coup de sifflet long et crescendo leur parvenait de la garnison, signalant aux binômes à l'entrainement qu'il était temps de rebrousser chemin.
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Le commandant Kaedlild était debout à l'est du mess, dos aux baraques.
Une douzaine de soldats se tenaient face à lui, au garde-à-vous. Ils étaient parmi les meilleurs soldats de la Province, c'étaient des Phoenix.
Ils étaient généralement détachés à la Phalange de la Couronne, bras armé de Draziva chargé de la protection du Patriarche. Leur influence avait été étendue dans tout Mésomnon lorsque Xanis arriva au palatinat.
Bien que leur nombre soit en tout et pour tout un peu plus élevé qu'une cinquantaine, on appelait leur ensemble la Cohorte Phoenix de par leur science de l'infiltration, du sabotage, de l'assassinat et de la capture -d'information comme de personnes.
Un Missi portant le haubert de la garde d'Orchomène sortit des écuries, un pli cacheté par le sceau du Palatinat à la main. Il rejoint rapidement de commandant, ses bottes usées soulevant un peu de poussière à chacun de ses pas.
L'air transportait jusqu'aux narines de soldats d'élite le doux fumet de leur repas du soir par cette fin d'après-midi ensoleillée. Un autre avantage à faire partie des forces spéciales était qu'on avait toujours les meilleurs médecins à son chevet, mais aussi les meilleurs cuisiniers dans la cuisine.
Kaedlild décacheta rapidement le message et le lut minutieusement, plusieurs fois.
Entrainé et forgé pour être un soldat hors pairs, il ne laissa rien paraitre de l'étonnement qui grandissait en lui alors qu'il s'imprégnait de l'ordre de mission posé sur le parchemin.
Ils avaient été mis en alerte la veille afin de se préparer à une longue marche dans les deux jours. Aussi le matin, dès les aurores, avaient-ils fini leurs paquetages, préparé les rations de survie et s'étaient-ils mit à l'entrainement, attendant l'ordre de marche.
Le missi se pencha légèrement et glissa quelques mots à l'oreille de l'officier qui hocha distraitement la tête. Le messager glissa alors un sifflet à ses lèvres et souffla dedans sans qu'aucun bruit n'en sorte.
Suivant le regard de l'homme en armure, les Phoenix se retournèrent pour scruter l'orée des bois derrière eux. Des ombres se déplaçaient dans les fourrés. Lentement elles sortirent de la pénombre, s'exposant à la vue des humains dans la clairière.
Leurs corps décharnés recouverts d'une longue toge noire comme la nuit, leurs orbites vides scrutant sur le monde autour d'elles un regard mort et pourtant si intensément pétrifiant... les liches quittaient l'ombre du bois et avançaient lentement vers les soldats, semblant glisser sur le sol plutôt que marcher.
Soldats ! A vos paquetages. Nous partons au crépuscule.
Quelle est notre destination, mon commandant ?
L'Edhesse soldat. Puis Prévèze. Nous sommes mobilisés pour le bien de l'Empire. Portez haut les couleurs de notre belle province.