La séance fracassante dans laquelle Aquilodon avait délibérément menacé le Repaire de représailles avait entrainé certaines conséquences prévisibles. La première était que les anarchistes avaient intensifié leur présence à la frontière. Il fallait maintenant compté avec plus de 300 hommes et orques, et une cinquantaine d’archers. Des patrouilles étaient organisées le long de la frontière et les anarchistes se ravitaillaient dans certains villages de Zakinthe tout en collectant des informations. De là découle la deuxième conséquence. A la suite de certaines rumeurs, les anarchistes décidèrent d’envoyer quelques éclaireurs pour connaitre du fait nouveau que Zakinthe avait du céder une partie de son territoire à Thassopole. L’ironie de la chose n’avait pas échappé aux anarchistes qui s’étaient délecté de cet état de fait. Ainsi Aquilodon se plaignait que les anarchistes s’étaient accaparé ses soi-disantes terres et dans le même temps, il donnait les siennes sous la menace à une puissance étrangère. Quelle curieuse logique !
L’enclave elle-même se situait suffisamment proche de la frontière pour créer une crainte chez les Parias qui, bien que ne connaissant pas le Palatin de Thassopole, ne l’aimaient déjà pas pour la simple et bonne raison qu’il apparaissait comme un tyran conquérant. Trois anarchistes avaient donc été envoyé pour récolter quelques informations sur ladite enclave et surtout, pour évaluer les forces présentes.
[…]
Le site de l’enclave était suffisamment gigantesque pour que les trois éclaireurs hésitent à se séparer de leurs chevaux. Deux hommes et un orque, voila la composition de ce petit groupe qui avaient finalement laisses leur monture à l’entrée de l’enclave pour continuer à couvert. Ils contournèrent la forêt en longeant la cote tout en restant à distance respectable des embarcations ancrées près de la baie. L’enclave semblait encore en construction au vu des chantiers animés par les va et vient des ouvriers. Au large, les trois anarchistes purent distinguer quelques petites embarcations de pêche. Une organisation disciplinée avait été établi bien vite. Des troupes étaient également présentes. Leur nombre, sans être suffisant pour créer une réelle menace, était sans doute apte à repousser des menaces externes. Les anarchistes essayèrent d’identifier les soldats qui se tenaient aux alentours du village.
C’est les troupes du Prophète ? demanda l’orque.
M’étonnerais, c’est même plus Zakinthe ici, c’est la Sainte Thassopole qui s’octroi une ’tite place chez les sauvages !
Les trois Parias rirent de bon cœur. Ce Palatin était vraiment un être curieux. Peut-être Zakinthe serait même plus facile à envahir que Prévèze… L’un des deux humains pointa le château en construction.
En tout cas, ils semblent nous craindre sinon pourquoi ils s’amuseraient à construire un tel truc ici.
Ché pas mon gars mais faut qu’on informe les autres de cet endroit. Qui c’est déjà qui gouverne ici ?
Thassopole ! Ah euh leur Palatin c’est… arf j’en sais rien moi…
Aucune importance, coupa l’orque, vous allez retourne à la frontière pour informer les autres, moi je reste un peu plus longtemps je vais mon monter un pti camp perso…
Avec une mine de désapprobation, un des hommes protesta.
Eh tu ne nous donnes pas d’ordres Erg ! Si je veux je peux rester aussi, l’Assemblée n’a besoin que d’un informateur !
Pas question, j’ veux pas de toi dans mes pattes tu nous feras repérer !
Non mais ta vu ta tronche, on peut te sentir à cinquante mètres à la ronde alors vla la discrétion…
Fais gaffe à c'que tu dis ou je vais t'apprendre le respect moi.
Pendant que les deux Parias se chamaillaient, le troisième homme, exaspéré, repartit prendre son cheval et s’en retourna vers la frontière, seul. Ils pouvaient bien rester là si ça leur chantaient.