Loin, dans les profondeurs insondables des océans, au large des terres ravagées de l'Outre-Mer, se tenait un concile des plus importants. Les Neuf maîtres des Baronnies Océannes se réunissaient, pour la première fois depuis des siècles. Les éclaireurs repéraient en effet depuis quelques mois des choses qui n’auraient pas du être là, et quelques uns avaient disparus, chose impensable habituellement. Jamais les seuls êtres civilisés des profondeurs maritimes n’avaient eu de si sérieux problèmes. Aussi les Neuf avaient-ils déclaré ouverte une session extraordinaire, et s’étaient rejoint dans le sanctuaire de l’Unique, Karza-Ab-Sharzak, celle qui est tout, des vagues les plus immenses aux plus petites perles, la seule divinité honorable et la seule honorée. Assis sur les Neuf sièges de perle sculptée, leur Champion respectif en retrait, silencieux, les Barons entamèrent donc la séance par les politesses obligatoires. Malgré les éternelles guerres opposants les uns aux autres, les Neuf ne haïssaient pas. Ils faisaient la guerre car l’Unique voulait le sang de ses serviteurs des mers. Aussi, après s’être salués, le Baron Kinvaal Qui-Murmure-Sous-La-Vague, le doyen des Neuf, entra dans le vif du sujet avec une neutralité parfaite.
- Seigneurs des flots ! Vous savez pourquoi nous sommes ici. La mer ne se comporte plus comme avant. Depuis plusieurs marées déjà, nous avons constaté que le sable sur lequel nous sommeillons n’est plus le même. Les vestiges des temps anciens sont toujours là, mais des algues que nous ne connaissons pas les recouvrent à présent. De plus, nos éclaireurs nous ont signalé que les côtes, que foulent les Marcheurs…
Les huit autres poussèrent des gémissements de rage et levèrent leur sceptre en signe de combat en entendant ce nom. Lorsqu’ils se furent calmés, le doyen reprit.
- Je disais donc que nos éclaireurs nous avaient signalé que les côtes n’étaient plus celles que nous connaissions. Nous n’avons ressenti aucune secousse d’aucune sorte, et pourtant, les paysages de la Surface ont changés. L’heure est grave, mes frères. La parole est à qui la prendra.
Le Baron du clan Kinvaal se tut, toisant l’assemblée de son regard perçant et terrifiant. Ce fut le Baron Jarmill Qui-Accompagne-La-Houle, le plus fougueux des Neuf, qui reprit.
- Nous devons envoyer nos spécialistes de la Surface inspecter le terrain, si celui-ci a vraiment changé. Je peux déléguer Jarmill Perle-Roulant-Sur-Le-Sable, il sera ravi de pouvoir se rendre utile.
Mais le Baron Hasfar s’y opposa, et les débats furent lancés. Aucun Baron ne voulait laisser l’avantage aux autres, et tous tentèrent de jouer avec la rhétorique pour s’en emparer. Après deux heures de palabres, le Baron Azrak, las, trancha.
- Cessons de nous chamailler, frères. Que nos Champions s’affrontent. Celui qui vaincra donnera à son suzerain le droit de décision.
Les huit autres acquiescèrent. Le combat honorable était toujours la solution par laquelle le peuple de la mer, les Sahuagins, réglait ses problèmes. Les neuf Champions s’avancèrent ensembles, dans une parfaite synchronisation. Ces guerriers étaient les meilleurs des Baronnies Océannes, et ils servaient de gardes aux Barons jusqu’à ce qu’ils décèdent. Alors, le Champion prenait la place de son suzerain, et désignait un nouveau Champion pour lui succéder. Dégainant leurs armes de perle, la matière la plus solide et la plus abondante des profondeurs, les Sahuagins se mirent en cercle, chacun regardant tous les autres dans les yeux. Le combat allait être sanglant, pour la plus grande gloire de Karza-Ab-Sharzak.
Le Baron Azrak donna l’ordre de combattre. Avec une agilité et une vivacité surprenante, les Champions quittèrent le sable pour s’élever au-dessus des Neuf. L’Azrak pourfendit immédiatement l’Armar d’un coup de son trident, répandant son sang dans les eaux du sanctuaire, puis se retourna pour faire face au Jarmill. Chaque Champion avait maintenant un adversaire : l’Azrak contre le Jarmill, l’Hasfar contre le Kinvaal, l’Arhdar contre le Shajara, et l’Abiaade contre le Hassuad.
L’Arhdar périt vite face à la lame rapide et puissante du Shajara, tandis que le Jarmill, l’Hasfar et le Hassuad triomphait eux-aussi de leurs adversaires. Les couples se reformèrent, comme l’exigeait la tradition. Le Shajara se retrouva face au Hassuad, et le Jarmill face à l’Hasfar. La lame du Shajara sectionna la tête du Hassuad comme celle de l’Arhdar, et le Jarmill étouffa à mains nues l’Hasfar en lui encombrant les branchies. Il ne restait plus donc que le Shajara et le Jarmill pour se battre. Entourés des cadavres immobiles de leurs défunts adversaires, qui formaient comme une sphérique arène de sang autour d’eux, ils se mirent en position. Le Jarmill enfila deux lames de poings, ses armes de prédilections, tandis que la lame de l’autre s’agita, comme pour titiller sa proie.
Ce fut la lame de poing gauche qui frappa la première. Elle fut esquivée par le Champion Shajara, qui rendit un coup de sa lame si rapidement qu’on eut cru l’arme vivante. Elle mordit la chair pâle sous les écailles noires, et le sang coula, se dispersant dans l’eau. Les lames de poings filèrent, et tracèrent des sillons sur la poitrine sans défense du Shajara, qui riposta avec rage et transperça les organes vitaux de son ennemi. Il était victorieux. Le Baron Shajara, avec un léger sourire, le rappela près de lui, et prit la parole.
- Bien. Mon clan est donc victorieux. Shajara Qui-Guerroie-Pour-L’Unique, mon Champion, sera envoyé lui-même à la surface, seul, pour nous rapporter des informations, en honneur de son glorieux combat.
Le Champion s’inclina légèrement.
- C’est trop d’honneur, sire. Dois-je partir maintenant ?
- Oui, sur l’heure. Que vos blessures rappellent à tous votre bravoure d’aujourd’hui.
- Bien, seigneur. Messires Barons, que l’Unique soit avec vous.
Sans un mot de plus, le Sahuagin partit à grande vitesse vers la Surface, où il devait s’acquitter de sa mission capitale.
PS : Ma fin est un peu baclée, mais l'inspiration me manque
Dernière édition par QuiGuerroiePourL'Unique le Jeu 17 Juin 2010 - 18:51, édité 1 fois
- Seigneurs des flots ! Vous savez pourquoi nous sommes ici. La mer ne se comporte plus comme avant. Depuis plusieurs marées déjà, nous avons constaté que le sable sur lequel nous sommeillons n’est plus le même. Les vestiges des temps anciens sont toujours là, mais des algues que nous ne connaissons pas les recouvrent à présent. De plus, nos éclaireurs nous ont signalé que les côtes, que foulent les Marcheurs…
Les huit autres poussèrent des gémissements de rage et levèrent leur sceptre en signe de combat en entendant ce nom. Lorsqu’ils se furent calmés, le doyen reprit.
- Je disais donc que nos éclaireurs nous avaient signalé que les côtes n’étaient plus celles que nous connaissions. Nous n’avons ressenti aucune secousse d’aucune sorte, et pourtant, les paysages de la Surface ont changés. L’heure est grave, mes frères. La parole est à qui la prendra.
Le Baron du clan Kinvaal se tut, toisant l’assemblée de son regard perçant et terrifiant. Ce fut le Baron Jarmill Qui-Accompagne-La-Houle, le plus fougueux des Neuf, qui reprit.
- Nous devons envoyer nos spécialistes de la Surface inspecter le terrain, si celui-ci a vraiment changé. Je peux déléguer Jarmill Perle-Roulant-Sur-Le-Sable, il sera ravi de pouvoir se rendre utile.
Mais le Baron Hasfar s’y opposa, et les débats furent lancés. Aucun Baron ne voulait laisser l’avantage aux autres, et tous tentèrent de jouer avec la rhétorique pour s’en emparer. Après deux heures de palabres, le Baron Azrak, las, trancha.
- Cessons de nous chamailler, frères. Que nos Champions s’affrontent. Celui qui vaincra donnera à son suzerain le droit de décision.
Les huit autres acquiescèrent. Le combat honorable était toujours la solution par laquelle le peuple de la mer, les Sahuagins, réglait ses problèmes. Les neuf Champions s’avancèrent ensembles, dans une parfaite synchronisation. Ces guerriers étaient les meilleurs des Baronnies Océannes, et ils servaient de gardes aux Barons jusqu’à ce qu’ils décèdent. Alors, le Champion prenait la place de son suzerain, et désignait un nouveau Champion pour lui succéder. Dégainant leurs armes de perle, la matière la plus solide et la plus abondante des profondeurs, les Sahuagins se mirent en cercle, chacun regardant tous les autres dans les yeux. Le combat allait être sanglant, pour la plus grande gloire de Karza-Ab-Sharzak.
Le Baron Azrak donna l’ordre de combattre. Avec une agilité et une vivacité surprenante, les Champions quittèrent le sable pour s’élever au-dessus des Neuf. L’Azrak pourfendit immédiatement l’Armar d’un coup de son trident, répandant son sang dans les eaux du sanctuaire, puis se retourna pour faire face au Jarmill. Chaque Champion avait maintenant un adversaire : l’Azrak contre le Jarmill, l’Hasfar contre le Kinvaal, l’Arhdar contre le Shajara, et l’Abiaade contre le Hassuad.
L’Arhdar périt vite face à la lame rapide et puissante du Shajara, tandis que le Jarmill, l’Hasfar et le Hassuad triomphait eux-aussi de leurs adversaires. Les couples se reformèrent, comme l’exigeait la tradition. Le Shajara se retrouva face au Hassuad, et le Jarmill face à l’Hasfar. La lame du Shajara sectionna la tête du Hassuad comme celle de l’Arhdar, et le Jarmill étouffa à mains nues l’Hasfar en lui encombrant les branchies. Il ne restait plus donc que le Shajara et le Jarmill pour se battre. Entourés des cadavres immobiles de leurs défunts adversaires, qui formaient comme une sphérique arène de sang autour d’eux, ils se mirent en position. Le Jarmill enfila deux lames de poings, ses armes de prédilections, tandis que la lame de l’autre s’agita, comme pour titiller sa proie.
Ce fut la lame de poing gauche qui frappa la première. Elle fut esquivée par le Champion Shajara, qui rendit un coup de sa lame si rapidement qu’on eut cru l’arme vivante. Elle mordit la chair pâle sous les écailles noires, et le sang coula, se dispersant dans l’eau. Les lames de poings filèrent, et tracèrent des sillons sur la poitrine sans défense du Shajara, qui riposta avec rage et transperça les organes vitaux de son ennemi. Il était victorieux. Le Baron Shajara, avec un léger sourire, le rappela près de lui, et prit la parole.
- Bien. Mon clan est donc victorieux. Shajara Qui-Guerroie-Pour-L’Unique, mon Champion, sera envoyé lui-même à la surface, seul, pour nous rapporter des informations, en honneur de son glorieux combat.
Le Champion s’inclina légèrement.
- C’est trop d’honneur, sire. Dois-je partir maintenant ?
- Oui, sur l’heure. Que vos blessures rappellent à tous votre bravoure d’aujourd’hui.
- Bien, seigneur. Messires Barons, que l’Unique soit avec vous.
Sans un mot de plus, le Sahuagin partit à grande vitesse vers la Surface, où il devait s’acquitter de sa mission capitale.
PS : Ma fin est un peu baclée, mais l'inspiration me manque
Dernière édition par QuiGuerroiePourL'Unique le Jeu 17 Juin 2010 - 18:51, édité 1 fois