Le Monde de Kalamaï
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descriptionL'oasis d'El Azban EmptyL'oasis d'El Azban

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Ici, tout y est construit pour le plaisir des yeux. Les minarets éclatants se lèvent vers le ciel d'un bleu pur, brillant comme pour célébrer la lumière du soleil.
Ici, le son cristallin de l'eau irriguant les cultures comble mes oreilles de délice après la traversée de l'erg qui nous a conduits ici.
Ici, la pierre n'est pas froide. Gorgée de soleil, l'effleurer de la main laisse une douce chaleur emplir mon âme. Je laisse ensuite le sable s'écouler entre mes doigts pour sentir le désert me caresser.
Ici, je me laisse emporter par les saveurs envoûtantes des mets que je mange. La fleur d'oranger me transporte dans le royaume des djinns, des effrits et des génies dont Zakhyl me parle.
Ici enfin, je traverse les jardins le soir venu, et je m'appuie sur les balustrades des terrasses situées au dessus. J'hume l'air du soir, je m'emplis de ces fragrances subtiles en faisant face à la Lune...

Le matin, les premiers rayons du soleil s'alanguissent lentement sur les dunes, dégradé de début de journée annonçant la venue du disque solaire. Les femmes tirent l'eau du puits, fraîche, désaltérante avant la chaleur de la journée.

Le soleil est maintenant haut dans le ciel, troublant l'air de sa chaleur. Les palmiers écartent leurs larges feuilles en une géante main pour offrir au peuple de l'oasis l'ombre salvatrice, la brise caressante d'un voile rafraichissant.

Le soir approche, l'air chaud s'anime pour mêler les parfums des fleurs, du désert infini, des maisons préparant le repas marquant la fin de la journée. Les enfants semblent sortir de la torpeur de la journée et profitent des dernière lumières moins chaudes pour faire les quatre cents coups sous le regard des hommes, amusés ou grondeurs, transmettant leur savoir, leur vie.

La nuit a maintenant revêtu l'oasis de son manteau argenté. La douceur de l'air offre le repos à l'oasis, les rêves s'envolent dans le firmament étoilé d'un ciel pur, attendant le retour de l'astre de vie.

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Le soleil se couche derrière les dunes. Accoudé à la balustrade du balcon, je respire les parfums des jardins que je surplombe. Je repense à toutes ces choses qui viennent de se produire, en si peu de temps, depuis notre arrivée.

Les semaines ont passé, jour après jour, coucher de soleil après coucher de lune... Peu de temps après notre arrivée, les travaux de logement de Meastyr et ses hommes commencèrent. Tout ne se passa sans heurts et il fallu que tous apprennent à se connaître, d'autant que la finesse n'est pas la prime qualité de certains. Mais au bout de quelques temps et quelques duels et autres échauffements, les angles s'arrondirent. Puis vint le moment où les hommes se côtoyèrent réellement. Malgré leur premier abord calme, le peuple d'El Azban est fier, respectueux de ses traditions, mais curieux et avide de nouveautés.

Ils nous apprirent, patiemment, leurs techniques de déplacement dans le désert. Suivre le cours d'une rivière qui n'existe que quelques jours dans l'année, repérer les sources d'eau, économiser le précieux liquide. Les lourdes protections en métal firent place à des vêtements plus fluides, à des équipements plus légers. Meastyr, lui, leur appris de nouvelles tactiques de razzia, afin de limiter les blessés et les morts, tactiques mises rapidement à exécution contre les bandes de gobelins des montagnes voisines.

De mon côté, Zakhyl me fit faire le tour du voisinage, comme il l'appelle. Trois semaines de méharée dans le désert pour rencontrer les deux autres tribus des oasis proches... Tous ont cette liberté en commun et le respect de l'autre. Oh, bien sûr, il y a parfois des conflits, mais ils ne durent jamais longtemps, le différent étant réglé en une seule bataille, le vaincu respectant la loi du vainqueur.

Que la vie ici semble belle. Suis-je ébloui par tout ce que j'apprends, ou ai-je enfin trouvé le Havre que je cherchais ? Zakhyl me dis que je ne fais que suivre mon destin. Il me dit que j'entre en harmonie avec ce que j'ai à accomplir et que mon esprit trouve enfin la sérénité. Je ne prétends pas le comprendre, je me limite à goûter aux plaisirs d'El Azban, à la vie dans le désert, à la liberté de cette osmose partagée entre la nature implacable et ceux qui l'habitent.

Depuis plusieurs jours, je dirige un groupe de guerriers avec lesquels j'explore les anciens lieux, trouvant de vieilles reliques. Les artisans d'El Azban complèteront ces objets pour la caravane qui rejoindra Méthone. Si El Azban semble coupée de toute réalité, elle n'oublie pas qu'elle doit aussi échanger ses biens avec ce qu'elle ne peut fournir.

La vue de Zakhyl approchant par la cour centrale me sort de mes rêveries et de mes contemplations. Il a le regard dur, signe que quelque chose lui pèse sur l'esprit. Je n'aime pas ça. Je demande à Serhad, l'une des jeunes servantes qui voulurent entrer à mon service et partager mes nuits, de préparer un thé et des dates fraîches, espérant apaiser l'âme de mon ami par quelques unes de ses friandises préférées. Je m'installe sur les coussins à même le sol de la salle jouxtant la terrasse, les arcades créant un léger courant d'air, apportant dans toute la maison les parfums du soir. Zakhyl entre, il est tendu.

- Salam, Zakhyl
- Salam, Arkhyl
- Tu me parais soucieux, mon ami que se passe-t-il ? Tes rêves redeviennent-ils néfastes ?
- Je ne saurais te le dire, jeune guide. Mais le rêve de cet après midi me demande de faire quelque chose qui n'était pas arrivé depuis... Quelque chose que seuls les grands parents des plus vieux ont vu... Je ne sais même pas si je saurai...
- Zakhyl... Arrives-tu à finir une phrase ce soir ? Regarde comme tes précédents rêves sont vrais. Regarde-nous aujourd'hui, vivant parmi vous en toute harmonie. Je ne me sens toujours pas capable d'être votre guide et je dois toujours tenir ta main pour avancer, mais ce n'est qu'une question de temps.
- Justement, Arkhyl, le temps presse... Le dernier rêve te concerne directement... Je ne sais où il te mènera, où il nous mènera tous...

Voir Zakhyl ainsi ne me rassure pas. Pourtant, depuis le premier jour, j'ai fait une entière confiance en cet homme, suivant mon intuition, et cette confiance n'a été que renforcée par le temps passé avec lui.

- Zakhyl, parle, dis-moi ce qui t'enténèbre l'esprit.
- Tu dois rencontrer le royaume des autres plans. Il te faut rencontrer les djinns et les effrits qui, chose rare, ont fait une trêve...
- Et ? C'est juste ça ? C'est plutôt positif, non ?
- Ne sois pas si confiant, les autres plans ne se révèlent jamais sans raison et surtout, qui sait ce qu'ils veulent ? Je te l'ai dit, cela fait plusieurs générations que ça ne s'était pas produit.
- Est-ce si dangereux ?
- Nul ne le sait. Il nous faut partir dès demain soir, la route est longue.
- Mon ami, tu sais pertinemment que je te suivrai, sans crainte. Et puisque nul ne peut prédire ce qu'il se passera, profitons de cette soirée.

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J'aime ces campements dans le désert. Les tentes sont tendues, le bois est encore accroché au flanc des dromadaires, il servira pour la cuisson uniquement, le pu de chaleur dont nous aurons besoin cette nuit sera fournit par les lampes à huile. Les cinq hommes qui nous accompagnent ont pris leurs positions d'attente et de surveillance. Le désert est vaste et vide hormis quand un autre groupe vous croise et décide d'améliorer votre osmose avec la nature...

Serhad commence à préparer le repas. Elle a absolument tenu à venir, étant de la famille de Zakhyl, elle a aussi le don des rêves, même si elle ne l'a pas aiguisé comme son grand oncle. Je l'ai vue parler à Zakhyl avant notre départ d'El Azban. Le vieil homme c'est contenté de baisser la tête et d'accepter. En y réfléchissant, je ne préfère pas connaître la teneur de leur conversation. L'humeur est tendue, les nomades nous accompagnant ne dénotant pas, connaissant le Rêveur, ils savent que ce campement n'est pas choisi au hasard. Ils savent que cette nuit sera unique. Je vois leurs regards furtifs vers moi, de la compassion filtrant malgré le chech masquant leur visage...

La silhouette de Serhad se découpe sur le versant de la dune éclairé par le soleil couchant. Son ombre s'étire sur le sable, sublimant les formes superbes de son corps. Je pense à son parfum, celui qui m'embrasse et m'embrase quand elle décide de partager sa nuit avec la mienne, et le mêle à cette silhouette qu'elle m'offre bien involontairement ce soir. Bientôt elle allumera le feu, bientôt cette ombre dansera comme elle sait si bien le faire. La première fois que je l'ai vue accompagner la musique de ses gestes, je fus ébloui. Il me semblait que ses pieds ne faisaient qu'effleurer le sol, la fluidité de ses gestes et de ses mouvements lui donnant l'éclat du zéphyr. La couleur miel de sa peau ramenait la lumière des flammes au rang de pénombre absorbée par le noir de ses yeux.

Le soleil tombe maintenant et une douce odeur de repas ramène mon esprit des délices des nuits Serhadiennes vers la réalité. Les hommes sont déjà assis autour du plat que nous partagerons tous ensemble, en un symbole de communauté.

- Zekhyl, quand crois tu que les autres plans se manifesteront ?
- Mange, Arkhyl, tu le sauras bien assez tôt.

Le repas est silencieux, une peur plane au dessus de nous, ou peut-être est-ce nous qui la créons avec nos superstitions...
Le feu rougeoie encore tandis que les étoiles essaiment le champ céleste. La nuit est électrique. Soudain je vois les grains de sable commencer à rouler autour de moi. Les hommes sont pris de panique, même Zakhyl ne peut maîtriser la peur que je lis dans ses yeux. Serhad s'est approchée de moi d'un bond et accroche ses mains en enfonçant ses ongles dans mon bras.

A l'ouest une lumière bleutée commence à inonder l'horizon. Je me retourne pour voir à l'est la même lueur, rouge cette fois. Un frisson me parcoure l'échine. Zakhyl recule vers le nord en psalmodiant dans l'ancienne langue de ses aïeuls. Des formes indistinctes sortent des lueurs et se rapprochent. Serhad court se réfugier sous les tentes. Je suis tétanisé, incapable de faire le moindre geste devant la puissance qui s'étale autour de moi. Le ciel n'existe plus, le sol s'inverse sous mes pieds. La réalité se déchire découvrant les autres réalités, furtives et innombrables. Mon corps semble se déchiré sous l'effet des forces contraires provenant de l'est et de l'ouest. Je ne sais si je pourrai rester conscient, la douleur qui me traverse augmentant à mesure que les formes s'approchent. Merde Zakhyl !! Te serais tu trompé ?

Mon esprit vacille, un voile noir recouvre peu à peu ma vision tandis que je lutte pour rester debout, conscient, prêt à tout. Soudain sous l'effet des forces contraires conjuguées je sens mes jambes se dérober sous moi. Je tombe à la renverse retenant l'envie de hurler qui monte du plus profond de mon âme. Je serre les dents tentant par un vain espoir de combattre la panique qui m'envahit en sentant ces mains me serrer et m'emporter. Je vois les deux djinns soutenant mon côté droit retenir leur aversion naturelle pour les deux effrits haineux soutenant mon côté gauche. Les deux forces aussi proches provoquent des douleurs indicibles. Je relève la tête pour voir l'endroit où ils me mènent. Au sommet de la dune qui vers laquelle je suis emportée les étoiles ont disparu, laissant un vide coloré occupé par deux entités que je saurai toujours reconnaître tant elles sont présentes dans toutes les légendes du désert. Alam et Zulim... Les deux extrêmes, le tout et le rien, la lumière et les ténèbres, le début et la fin, le bleu et le rouge...

- Astan, tu es venu à El Azban pour rencontrer ton destin
- Les ténèbres doivent vivre
- La lumière doit être
- Le monde entre dans un nouveau cycle
- Tout ne doit pas disparaître
- Des forces que les mortels ne peuvent comprendre sont à l'œuvre
- Le monde peut continuer comme il a été
- Ou devenir un monde nouveau sans passé
- J'ai laissé Zulim s'approcher de moi
- J'ai mis de côté ma haine d'Alam
- Pour qu'ensemble nous remettions notre destin entre tes mains
- Pour qu'ensemble nous t'armions pour parcourir le Chemin du Monde
- Va hors du désert, repars vers les tiens
- Pénètre au cœur de l'Empire pour savoir et nous rapporter
- Sois nos yeux
- Sois notre bras
- Maintenant accepte le présent
- Dans ta chair et tes sens
- Pour que tu trouves ta route
- Et sois prévenu des dangers

La douleur est insupportable, la chair de ma poitrine se déchire, s'ouvre, se reforme, se grave, s'étire, s'arrache, se recolle... Je n'en peux plus, je ne peux qu'entendre ces derniers mots avant de sombrer...

- Les symboles s'éclaireront d'une lumière bleue quand tu choisiras le bon chemin
- Les symboles te brûleront d'une lumière rouge quand le danger te guettera
- Maintenant va !
- Maintenant va !

J'ouvre les yeux sur le jour naissant. Je suis nu, allongé sur ma couche sous la tente. Serhad m'humidifie les lèvres pour m'hydrater, ses yeux noirs, inquiets, fixés sur mes paupières qui s'ouvrent. La douleur sur ma poitrine est encore présente, moins vive. Je sens les bandages qu'elle y a apposés et l'odeur des plantes écrasées du baume les imbibant. Je sais maintenant pourquoi elle est venue... Je dois me lever, parler à Zakhyl et emmener le groupe vers la capitale impériale... Et merde, il nous faudra passer par Scitopole et Halicarnasse...

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