L’appareillage fut une formalité pour les marins des trois navires. Ils sortir sans encombre du port pourtant particulièrement embouteillé à toute heure de la journée. Ils s’éloignèrent de la côté et mirent le cap sur l’Outre-mer.
Hélèna venait de terminer de s’installer dans sa cabine lorsque le capitaine accompagné du chef de l’escouade Delta vinrent frapper à sa porte. Ils l’invitèrent à monter à la passerelle afin d’y parler modalité de voyage. L’air de la mer, vivifiant, l’accueillit dés la sortie sur le pont. Hélèna avait eue l’excellente idée de changer de vêtement, troquant sa fine robe de lin bleue pour une tunique blanche plus épaisse, bien plus indiquée sur mer. Ses cheveux bruns volaient de part et d’autre de son fin visage. Les rayons de l’astre solaire lui procuraient cette sensation de brulure inhérente à sa nature. Heureusement pour elle qu’elle ait développée cette sorte d’immunité…
Les matelots vaquaient à leurs tâches respectives à bord du bâtiment. Il s’agissait pour la plupart de vétérans des mers. Il était souvent considéré comme un honneur que de servir sur la Hylvië. Le bruit courrait au port que l’on pouvait pas mal voir du pays à bord de la frégate de la comtesse. Outre le fait que la solde était plus importante que sur nul autre navire de la Flotte…
-Nous avons décidés de cette route pour l’aller, mademoiselle Hélèna.
-Bien François. Et les navires ici ?
-Un ravitailleur et son escorteur en opération, mademoiselle.
-Avons-nous les cartes impériales relevant les fonds aux approches de l’Outre-mer ?
-Elles ne sont pas complètes. Nous ne disposons que de quelques mesures sur quatre couloirs de navigation, dont l’approche du port de Roc-le-Chastel.
-Bien, bien… Les deux navires, ici, sont-ce ceux navigant au nom du palatinat de Prévèze ?
-Tout-à-fait. Et les cinq au nord-ouest de notre position sont l’escadre EP5, en exercice de navigation en formation. Ils en ont pour une petite semaine de manœuvres, plus le trajet de retour…
-C’est très bien, tout ça, mais quels sont nos capacités en terme de vivres ?
-Nous avons de l’eau pour un peu plus d’un mois et des vivres pour trois semaines, sans rationnement. En rationnant, on devrait atteindre les deux mois en eau et les six semaines en nourriture. Mais au besoin, des ordres ont été donnés au ravitailleur et à son escorteur de s’occuper de notre réapprovisionnement.
-On n'a plus qu'à patienter, si j'en crois ce que vous dîtes...
-A dire vrai, c'est presque ça. Le seul point important sur lequel vous avez toute latitude est l'arrivée en Outre-mer.
-Et on parle de quelle marge de manœuvre?
-Carte blanche. Effectifs débarqués, navires qui accosteront ou resteront en mer, armement des hommes débarqués... Même si l'on refera nos réserves de vivres, si toutefois on nous l'y autorise...
-Ah oui... Tout de même... Il sera toujours temps de voir ça plus tard. J'ai par ailleurs déjà une petite idée sur ces détails...