Le Monde de Kalamaï
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descriptionXanis de Draziva. EmptyXanis de Draziva.

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ACTE PREMIER : La naissance

Des cris de douleurs s'échappaient de la maison familiale du père Korthen.
Les gens, d'abord inquiets, s'étaient rassurés en voyant arriver en trombe la guérisseuse portant ses outils se mise au monde. Bien que le jour fût tombé et que la pleine lune, rousse qui plus est, éclairait le ciel d'une lumière inquiétante, une bonne partie de la populace du village s'amassait devant la porte de la masure. Ils portaient tous la famille Korthen dans leur coeur, car c'était assurément là des gens bien, qui aidaient quiconque en avait besoin de manière désintéressée.

Ils étaient, certes, loin d'être riches, mais c'était là plus une vertu qu'un défaut, car le peu qu'ils avaient, ils le partageaient avec plus démunis. Tout les vieillards du coin avaient souris, affichant les quelques quenottes qui leur pendaient encore lamentablement dans la bouche, tel les pierres tombales sous lesquelles ils giraient quelques années plus tard, lorsque Sarah avait annoncé à ses amies qu'elle attendait un heureux évènement.
En bonnes commères de patelin, elles s'assurèrent de la rapide circulation de l'information au sein de la communauté, cela va de soi.

Et c'étaient ces mêmes vieillards et commères qui se bousculaient gentillement dans la rue, attendant des nouvelles du bébé et de la mère.
Au bout d'une heure et demie, sur un dernier cri, le silence tomba. Les souffles se retinrent. Puis, avec les cris du nouveau-né, des éclats de rire et des hourras succédèrent aux mines anxieuses.

Mais tous ces signes d'allégresse furent rapidement couvèrent par un cri aigu, perçant et long.. Tellement long.
Les badauds se figèrent, une expression entre la peur et l'horreur sur le visage.
La porte de la masure s'ouvrit en grinçant, non sans émettre un craquement interrogateur. Dans la lumière, la silhouette de la sage-femme se découpait clairement, mais il n'était pas possible de discerner ses traits à cause du contraste entre l'intérieur et le dehors.
Lorsqu'elle fit deux pas dehors, chancela et tomba finalement à genoux, les tâches écarlates de sang qui recouvraient ses habits n'échappèrent à personne. Ses mains, son visage et ses vêtements en étaient recouverts. Elle éclata en sanglots.

Deux hommes courageux entrèrent dans la maison, voir ce qui avait pu arriver.
Sur la couche était étendue la mère, la moitié inférieure de son corps découvert. Elle était inconsciente, mais respirait et ne semblait pas en danger. Dans le coin opposé, sur une chaise, était assis le père de famille. Ses entrailles pendaient au niveau de ses chevilles, un œil côtoyait son oreille droite et sa tête pendait misérablement en arrière, rattachée au reste du corps par un mince lambeau de peau.
Yarth Gramsedd, un solide gaillard qui était entré serait jusqu'à la fin de ses jours hanté par un bruit répétitif qu'il entendit alors. Le léger 'plic plic plic' que faisaient les gouttes de sang qui coulaient le long de son intestin et chutaient sur le sol où elles formaient une petite flaque.

Et pendant ce temps, le bébé qui avait cessé de pleurer dormait à poings fermés sur la poitrine de sa mère, encore couvert de liquide amniotique. C'était, comme son grand-père maternel, un petit elfe noir.
Il ne vint à l'esprit de personne de regarder le pas de la porte de la maison. Pourquoi donc regarder, puisque c'était ce qu'ils avaient fait au moment où le drame était arrivé. Ils auraient pu y lire trois lettres, écrites par du sang et en majuscules "DGX".


ACTE SECOND : L'enfance

Chapitre 1 : Sérénité

On ne cacha jamais à l'enfant la fin tragique de son père, ni les conditions dans lesquelles elle était arrivée. Sans aller jusque dans les détails toutefois.. Yarth s'était prit de pitié pour la veuve et l'enfant et les couvrait de son aile dans la mesure du possible. Il n'était, après tout, que forgeron de village et tout aussi loin que les autres d'être un seigneur respecté.
Mais lui, plus que quiconque dans le ramassis de masure qui constituait leur commune comprenait ce qu'ils vivaient pour avoir été, lui aussi, profondément marqué mentalement par cette nuit.

Le prêtre du canton avait été questionné par une foule d'habitants sur les évènement de cette fameuse nuit, et lui-même avait questionné bien souvent son dieu, Adrien, l'interrogeant pieusement et humblement, mais ne vain. Personne ne doutait des capacités de l'homme de foi puisqu'il promettait, chaque année, des récoltes qu'il suppliait Adrien de faire pousser avec plus de magnificences. Et sans doute était-ce grâce à cet homme que personne ne mourrait de faim en cette contrée.

Pendant ce temps, les royaume connaissait un renversement diplomatique tel qu'il n'en avait pas connu depuis bien des vies. Le seigneur qui régnait, un vieil homme bon et sage, semblait voir sa santé mentale se dégrader. Gagné par la paranoïa, l'Etat voyait de plus en plus sa politique devenir tourner à la sombre tyrannie d'un vieux fou sénile.
Toutefois personne ne pensait encore à s'en plaindre, ces choses là n'étaient pas l'affaire du petit peuple.

Le jeune Xanis avait prit l'habitude de partir faire de longues balades solitaires, loin au coeur de la forêt. Là il y avait un endroit nommé "La Fourche" et qui n'était en réalité rien d'autre que l'union de deux affluents pour former le fleuve Bronedyu.
Arrivé à cet endroit se dévêtissait jusqu'à la taille et se baignait longuement dans l'eau fraiche. Le soleil se reflétant dans l'eau, la couleur verte des feuilles et le bruit cristallin des petites cascades lui faisaient oublier tous ses malheurs. Il n'était pas rare que quelques créatures de la forêt viennent lui tenir compagnie tel des pégases ou des hypogriffes venant se désaltérer.


"Bonjour à toi bel étalon" Lâcha-t-il un jour alors qu'il s'approchait lentement d'un pégase qui l'observait de la berge.

Le jeune homme s'en approcha lentement, tendant la main devant lui.
La créature se tassa sur elle-même au fur et à mesure que l'elfe noir approchait. Une fois celui-ci à un mètre de l'animal, il constata, effaré, que le Pégase tremblait de peur. Son bras retomba le long de son corps et le cheval ailé en profita pour déployer ses ailes et partir le plus rapidement possible.

Ne comprenant pas la réaction de la créature et un rien affligé, il se retourna lentement et son regard fut attiré sur l'autre berge.
Une jeune elfe y était debout et le regardait fixement. Ses cheveux dorés tombaient en cascade sur ses épaules et glissaient jusqu'à sa taille. Elle portait une simple tunique immaculée et ses yeux verts ne le quittaient pas. Les fines lèvres de la jeune fille dessinèrent lentement un sourire.
Xanis cligna des yeux, et lorsqu'il les rouvrit, elle avait disparue.


Chapitre 2 : Destruction

Pour libérer son esprit préoccupé par ces rencontres, il décida de se laisser sécher au soleil, allongé dans l'herbe.
Mais après de longues minutes passées à observer des oiseaux dans le ciel, il lui fallu se rendre à l'évidence, il ne parviendrait pas à retrouver la paix ainsi. Il se leva donc, se sécha rapidement puis prit le chemin du village. Lorsqu'il arriva à quelques pas de la lisière de la forêt, un cri perçant déchira le silence. Il provenait de hameau.
Xanis partit en courant voir de quoi il s'agissait et chuta sur une racine affleurante tant il fut effaré par ce qu'il découvrit. Une horde d'une trentaine de brigands mettait le village à sac. De nombreux vieillards avaient été enfermés dans le grenier à grains, au carrefour entre les deux rues principales. On y jeta aussi quelques enfants en bas âge puis on bloqua la porte avec des meubles sortis des bâtisses avoisinantes. Le chef des bandits s'approcha alors, une torche enflammée à la main qui lui servit à embraser sommairement les murs ici et là. Il la jeta ensuite sur le toit de chaume et celui-ci prit feu très rapidement.

Xanis ne pouvait bouger sans risquer d'être découvert.
Depuis le sommet de la colline où il était tapis, il vit Yarth sortir d'un bâtiment avec une hache. Deux autres habitants l'entouraient et étaient armés de fourche et de pioche. Yarth fendit deux crânes avec sa hache avant de devoir l'abandonner. Elle était trop lourde pour qu'il puisse se défendre efficacement, même avec le soutien de ses deux compères placés légèrement derrière lui et empêchant que trop d'ennemis ne puissent approcher en même temps.
Mais les trois hommes comprirent que leur stratégie ne serait pas efficace lorsque les brigands, au lieu de s'approcher, commencèrent à reculer.
L'air siffla. Une quinzaine de flèche s'abattit sur les trois villageois. Yarth en reçu cinq, l'homme qui se trouvait à sa droite en reçu trois dont une dans la gorge qui le tua sur le coup. Le dernier ne fut touché qu'une fois dans la cuisse.
Alors que les deux premiers furent crucifiés sur un mur de grange, le troisième tenta de s'enfuir. Mais sa jambe blessée ne lui donnait pas un appui correct et il s'effondra rapidement. Lorsque les brutes le rattrapèrent, il n'étaient plus qu'à une dizaine de mètres de Xanis. Un des attaquant arrive avec un billot et deux autres tinrent fermement le fermier, le faisant non pas regarder de côté comme il était habituel lors d'une décapitation, mais face à lui et lui fit ouvrir la bouche.
Un dernier bandit arriva au pas de course. Il tenait un tison chauffé à blanc dans sa main droite. Il fit une petite danse moqueuse et dans un ample geste théâtral, il enfonça le tison dans la bouche puis la gorge du paysan. Celui-ci hurla tant qu'il le put. Un grésillement emplissait l'air.
C'est à ce moment que les hurlements de brûlés vifs commencèrent.


Chapitre 3 : Errance

Xanis se réveilla sous un chêne deux jours plus tard. Il avait fui sa cachette lorsque les brigands avaient amené les femmes du hameau sur la place publique et les avaient déshabillées pour ne pas voir ce qu'ils allaient faire à sa mère.
Il s'était alors tenu à l'écart des combats et avait patiemment attendu que les brigands quittent les lieux. Mais ceux-ci s'installèrent dans le village. Le premier jour ils festoyèrent et firent un grand banquet. Le second, il vécurent dans la paresse, sans toutefois se bâfrer comme la veille. Le troisième ils convinrent de partir car, le grenier ayant brûlé, il ne leur restait rien à se mettre sous la dent.

Durant cette période, Xanis avait dormi dans la forêt qui bordait les maisons les plus éloignées de la place publique vers le nord et l'est. Il s'y était reposé à l'abri de taillis pour que, même en cas de battue, il ne puisse être aperçu et il s'y était restauré de baies et quelques racines qu'on lui avait apprit à reconnaitre. Il n'avait que 9 ans mais savait déjà survire seuls quelques jours.
Les brigands partirent enfin, empruntant le chemin de l'est car ils étaient arrivés à celui qui rejoignait le village parle sud-est. Ils ne partirent néanmoins pas avant d'avoir mit feu aux champs en culture qui s'étendaient au sud et sud-ouest du petit hameau. Dès que le dernier étranger eût tourné au coin de la Grand-Rue, le jeune garçon sortit des buissons et s'approcha des bâtiments restants de son village.
L'odeur doucereuse de décomposition flottait dans les airs. Sur sa droite, sur le flanc de la colline sur laquelle commençait le bois, il vit l'homme avec tison toujours dans la gorge, picoré par les corbeaux. Des gens étaient crucifiés aux murs ici et là. D'autres gisaient, plus ou moins entiers, sur le côté du chemin. Il ne voulait pas entrer dans les maisons, sachant pertinemment ce qu'il risquait d'y trouver mais il le fallait. Il ne pouvait rester seul ici. Il lui fallait prendre des provisions et suivre la horde de monstres, à distance, sur la route de l'est.

Il choisit donc, au hasard, une bâtisse où il ferait son sac. Il s'en approcha et posa le plat de la main sur la porte. Il la poussa lentement et elle s'ouvrir, grinçant légèrement sur la fin. Au lieu de produire un choc en tapant contre le mur une fois ouverte toute grande, elle produisit un bruit mouillé qui donna un haut le coeur à Xanis.
Il ne regarda pas ce qui avait produit ce bruit. Il repéra quelques toiles qui pourraient faire un baluchon correct, une gourde en peau de bête et quelques petits morceaux de viande séchée au sel. Il ressortit de la baraque et fut ébloui par le soleil. Il lui fallait aller au puits sur la place du village pour remplir sa gourde.
Il emprunta le chemin le plus court pour y aller, tout en évitant les ruelles où risquaient de s'amonceler trop de corps. Il faisait son possible pour ne pas se rendre compte, au fond de lui, que ces tas de chair en décomposition étaient tous les gens qu'il avait connus, aimés, détestés.

La place du village était assez grande pour que le soleil puisse chauffer à souhait le sol de couleur claire et il y régnait une chaleur étouffante. Le jeune garçon se dirigea vers le puits et, dépassant à peine de la margelle, fit descendre sa gourde dans l'eau après qu'il l'eût accrochée à la corde. Dès qu'elle fut remontée, il se la passa sur le visage pour se rafraichir. Il allait devoir économiser son eau pendant un moment.

Il emboita le pas aux brigands une heure à peine après leur départ. Il rêvait de pouvoir se laver et changer d'habits, car malgré son milieu défavorisé, le village prônait l'hygiène comme prévention efficace contre les épidémies. Mais il ne voulait pas s'offrir ce luxe de peur de perdre la trace des assaillants avant qu'ils n'atteignent le Carrefour des Hérétique.
Ce croisement entre deux routes était appelé ainsi car un groupe de personne avait un jour affirmé avoir ici aperçu un groupe de Gardiens des Forêts, du temps où l'existence de ces créatures était encore niée par de nombreux prêtres.

Il suivit la troupe pendant deux jours.
Durant le premier il dut beaucoup éprouver son petit corps pour rattraper ceux qu'il suivait mais il y parvint, et ceux-ci n'avançant pas très vite et montant tôt le campement pour festoyer jusque tard, il ne lui fut pas très difficile de tenir la distance les deux jours suivant.
Ce soir là, comme les jours précédents, une fois passablement imbibés les brigands s'endormirent ici et là, que ce soit sous une tente, dans un fossé ou au milieu du chemin. Xanis était révolté de voir qu'ils ne se souciaient même pas de voir des gardes royaux ou une quelconque force de l'ordre arriver. Leur Roi n'était finalement, comme le disait les gens du village, vraiment pas quelqu'un de bien.


Dernière édition par Xanis le Ven 22 Mai 2009 - 23:04, édité 3 fois

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Chapitre 4 : Révélation

Xanis fut réveillé en sursaut au milieu de la nuit.
De grands cris et un fracas de bruits en tous genres montait de l'autre côté des buissons. Il ne bougea pas quelques instants, voulant être certain que ce n'était pas après lui que les bandits en avaient. Lorsqu'il constata qu'il n'était en rien concerné par le vacarme, il rampa vers les buissons qui bordaient le chemin, écarta légèrement une branche juste assez pour pouvoir jeter un oeil à ce qui se passait dans le campement.

Il vit une dizaine des hommes se tenir en cercle autour du feu, épée à la main et tournée vers l'obscurité environnante. On voyait clairement qu'ils n'avaient pas fini de cuver l'alcool, loin s'en fallait. Les bruits de combat se faisaient plus précis. Des formes plus ou moins humaines luttaient dans le noir, mais les humains se faisaient visiblement étriper.
Une botte s'abattit sur la poussière du chemin juste devant le visage de Xanis. Il tressaillit mais retint de justesse un cri. Le pied resta immobile quelques instants puis se dirigea vers le feu de camp. Il flottait dans l'air une odeur désagréable de sang, de sueur et d'une autre odeur non identifiée. Des silhouettes se rapprochaient des derniers survivants brigands, bien trop nombreuses pour qu'ils aient la moindre chance de ne pas rejoindre leurs camarades.
Lorsqu'ils furent assez près de la lumière, le jeune garçon put distinguer leurs trait et reconnut des hobgobelins comme les lui avait décrit un ancien du village.

Ils avaient taillés les brigands en pièces et pendant que certains se nourrissaient de leurs corps, les autres finissaient le travail avec facilité face à des cibles aux reflexes pour ainsi dire inexistants.
Une fois l'extermination terminée, ils fouillèrent les cadavres et leurs prirent les objets de valeurs. Il sélectionnèrent ensuite quelques corps que les hobgobelins aux épaules les plus larges chargèrent sur leur dos, sans doute pour leur servir de garde-manger pour quelques jours.

Une lueur sur l'épaule droite d'une des créatures attira le regard de Xanis. Il plissa les yeux pour mieux voir et ce qu'il vit lui réchauffa le coeur. L'emblème de la Maison Royale de Draziva. Lui qui soupçonnait que le Roi se désintéressait de la vie de ses citoyens. Il allait sortir de sa cachette pour se placer sous la protection de ces soldats lorsqu'il aperçut, de l'autre côté de la route, la jeune elfe qu'il avait vue au bord de l'eau une petite semaine auparavant.
C'est plus par étonnement que par crainte qu'il ne sortit finalement pas des fourrés. Un cri de brigand agonisant monta de quelque part dans l'obscurité. Immédiatement, un Hobgobelin se dirigea vers lui. Il réapparut, quelques minutes plus tard, tenant le bandit par le collet. Il s'approcha de ses camarades avec sa charge et, sans ménagement aucun mais avec un rictus, il jeta l'humain vivant dans le feu.
Comme ce n'était qu'une petite flambée, l'homme mourut lentement, agonisant dans des souffrances que Xanis ne lui enviait aucunement. Il comprit alors que même si ces créatures portaient l'armure Royale, elles n'étaient pas ses amies, loin s'en fallait. Il s'inquiéta par contre beaucoup plus pour la jeune fille qui n'avait pas bougé d'où elle était. Pourtant, aucun de ces monstre ne semblait s'en soucier. Aucun ne semblait même la remarquer.

Une fois leur victime "cuite", les mercenaires se regroupèrent autour du feu et reprirent la marche vers l'est, là d'où ils venaient lorsqu'ils sont tombés sur feu la horde de voleurs. Ils passèrent à quelques mètres de l'enfant mais la contournèrent paisiblement sans la regarder. Xanis, depuis le sous-bois remarqua avec stupéfaction que les yeux de ce jeune mystère d'une autre race brillaient d'une lueur propre. Jaune orangée, la couleur lumineuse s'enroulait autour de son visage fin puis disparaissait dans l'obscurité.
Elle tourna lentement la tête vers la forêt et ses yeux semblèrent fixer le jeune paysan. Ce dernier se sentit sondé jusqu'au fond de son âme bien qu'on ne pût ne serait-ce que distinguer les pupilles de la jeune elfe avec cette lueur.

Lentement, presque imperceptiblement, l'intensité de la lueur diminua jusqu'à disparaitre, ne laissant qu'un visage d'elfe normal.
Elle s'effondra d'un coup. Xanis, laissant son appréhension de côté, se rua hors de sa cachette et courut jusqu'aux côté de la jeune fille. Elle était évanouie. Pour la protéger en cas de retour des créatures, Xanis la porta comme il put jusque derrière les buissons. Il la reposa avec douceur et retourna sur le chemin vérifiait que personne ne les épiait et qu'on ne pouvait les voir dans leur cachette. Une fois rassuré, il rejoint sa nouvelle compagne et s'agenouilla à ses côtés, veillant à ce quelle respire bien et attendant son réveil.

Il ouvrit les yeux et les referma immédiatement. Le soleil était déjà haut dans le ciel et il se maudit de s'être endormit, laissant sa protégée sans défense convenable. Il ouvrit timidement un oeil et regarda à sa gauche. La jeune elfe était toujours là, endormie en chien de fusil à côté de lui, la tête posée sur une racine.
Il se mit sur son séant et s'étira longuement, faisant craquer quelques articulations.
Après avoir jeté un oeil des deux côtés du chemin et avoir constaté que personne ne venait, il décidé d'aller chercher des fruits et de l'eau pour son amie lorsqu'elle se réveillerait. Il s'enfonça donc un peu dans le bois, cueillant des fruits ici et là, suivant le bruit de l'eau tout en retenant le chemin pour le retour. Lorsqu'il atteint la rivière, il remplit sa gourde et but longuement l'eau du petit torrent avant de rebrousser chemin.
La jeune elfe était assise dos au tronc lorsqu'il la rejoint. Elle le regarda arriver sans dire un mot et accepta les fruits et l'eau en le remerciant d'un regard. Xanis se rendit compte qu'elle était assez maigre. Elle ne devait pas manger à sa faim. Sans doute ne savait-elle pas se débrouiller seule dans la nature. Il se résolut de la défendre de tout son possible.

Ils mangèrent autant qu'ils le voulaient et se désaltérèrent de la même manière.
Le jeune garçon se décidé finalement à briser le silence, mais ne sachant comment s'y prendre, il posa simplement la question qui le tracassait le plus.


"Pourquoi ces montres ne t'ont-ils pas fait de mal hier soir? On aurait dit qu'ils ne te voyaient même pas..."

La réponse fut si longue à arriver que Xanis crut que l'elfe ne comprenait pas sa langue, voire était sourde. Mais elle dit finalement, une voix mélodieuse :

"On peut dire qu'ils ne m'ont pas vue, ou d'une certaine manière du moins... Ils ne se rendaient pas compte de ma présence."
"Cela a-t-il un rapport avec la lumière dans tes yeux ?"
"Oui."

Comprenant qu'elle n'avait guère envie d'en parler pour le moment, le petit elfe noir ne posa pas d'autres questions.
Il regarda la visage de l'elfe et le trouva très beau, harmonieux. Elle semblait triste et préoccupée. Par instinct mais avec tout de même un brin d'hésitation, il passa son bras autour des épaules de la jeune fille et la serra dans ses bras pour la réconforter. Elle pleura un peu puis se calma. Il se rendormirent tous les deux.


Dernière édition par Xanis le Ven 22 Mai 2009 - 23:05, édité 2 fois

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Chapitre 5 : Prophéties

Xanis se réveilla à nouveau l'après-midi. Ce fut sa nouvelle amie qui le réveilla en remuant contre lui lorsqu'elle se mit sur son séant.
A en juger par la position du soleil, il n'était pas loin des 16 heures. En tant que fermier, cela signifiait dans son esprit qu'il lui restait un certain temps avant que le soleil ne se couche puisque l'été ne s'en était allé sur récemment.
Il se redressa et retira les brindilles et la poussière de ses habits.

Après une rapide conversation, ils décidèrent de continuer sur le chemin, vers l'est.
Ils marchèrent jusque tard dans la nuit, ne craignant pas de tomber sur les Hobgobelins qui avaient prit beaucoup trop d'avance pour être rattrapés. Ils ne discutèrent pas, il était encore trop tôt pour qu'ils soient prêts à discuter de ce qui était arrivé, car la jeune fille avait, elle aussi connu un choc qui avait bouleversé sa vie.

Les trois jours suivants, ils se levèrent avec le soleil, mangèrent et burent ce qu'ils trouvèrent dans la forêt et faisaient des provisions pour le repas du midi. Ils marchaient vers l'est, même lorsqu'ils arrivaient à un carrefour. Lorsque le soleil atteignait son zénith, ils reprenaient de quoi se nourrir puis repartaient et se couchaient juste avant l'astre du jour, le ventre à nouveau remplis.

Cinq jours après le massacre des bandits, lorsque Xanis se réveilla, il partit chercher de quoi les nourrir et boire à leur soif pour toute la durée du jour. A son retour, il trouva son amie à quatre pattes. Il attendit de voir de quoi il en retournait avant de la rejoindre et la vit tenter de se mettre sur son séant, chanceler et chuter. Inquiet, il se précipita à ses côtés pour la soutenir et l'assoir dos au tronc d'un arbre.
Il lui fit boire quelques gorgées.


"Tu ne te sens pas bien ? Qu'est ce qui t'arrive ?"
"Ce n'est rien, juste un petit vertige. Tu es gentil de t'inquiéter pour moi..."

Xanis rougit sous le compliment et le tendre regard qui l'accompagnait.
Il trouva de la mousse fraiche et douce et épongea le visage de la jeune elfe qui était couvert d'une fine pellicule de sueur. Il essayait d'avoir les gestes les plus délicats possibles pour ne pas faire mal à sa compagne qui souffrait visiblement de la lumière et des mouvements trop brusques qu'elle faisait lorsqu'elle était surprise par de la mousse trop froide.

Quelques heures passèrent et la fille retrouva une forme athlétique, au plus grand étonnement de Xanis qui en resta bouche bée.


"Je t'avais dit que ce n'était rien. Tu viens ? On doit avancer avant la nuit."
"Je n'ai jamais pensé à te demander ton prénom..." fit le jeune garçon, hésitant.
"Mon nom est Gwendoline."
"D'accord. Moi c'est ..."
"Xanis." l'interrompit-elle.

Il ne la questionna pas sur la source de son savoir. Mais il en fut effaré et ne fit rien pour le cacher.
Elle fut visiblement amusée de son effet et laissa échapper un petit rire cristallin en se couvrant la bouche d'une main.
Le garçon se saisit de la gourde qu'il accrocha à sa ceinture de corde usée, mit les fruits dans le baluchon et ils reprirent la route. Au croisement suivant, Gwendoline proposa qu'il prennent cette fois vers le sud. S'ils continuaient à marcher toujours à l'est, ils risquaient de quitter Draziva sans qu'ils s'en rendent compte, surtout que la jeune elfe avait entendu des rumeurs selon laquelle la guerre faisait rage dans le nord-est de leur royaume, terre qu'ils allaient bientôt rejoindre s'ils ne changeaient pas de cap rapidement.

Aussi prirent-ils une chemin qui zig-zaguait paresseusement vers le sud et très légèrement vers l'ouest.
Le nuit passa comme les précédentes, sans incident aucun et ils repartirent le lendemain sans encombre.


"Où allons-nous en fait ? Nous n'en avons pas discuté et maintenant que j'y songe, je n'ai plus d'abris nul part..."
"Moi non plus" lui avoua-t-elle, "Mais je pense qu'il faut nous éloigner d'ici et de nos souvenirs malsains. Peut-être trouverons-nous de quoi avoir un peu d'argent en ville ?"
"Peut-être oui. Mais comment payer si les trésoriers royaux viennent nous demander de payer les taxes ?"
"Tu as peut-être raison.. évitons les villes et les endroits où on peut être facilement repérés pour le moment... "

Le soir ils s'endormirent dans un bosquet, les forêts se faisant rares et cédant à la place à des prairies qui s'étendaient à perte de vue et semblaient vouloir les engloutir. Leur sommeil fut paisible, jusqu'au matin. Gwendoline vit son rêve basculer et devenir dérangeant. Sans raison particulière, il devint apeurant, tout simplement.
Un craquement les tira de leur sommeil. Une haute forme sombre et encapée les dominait de toute sa hauteur. Ils étaient, comme a leur habitude, camouflée par la verdure et quelques broussailles. Xanis ne comprit pas comment cet étranger les avait trouvés, mais le fait était qu'il était trop tard pour fuir.
Il posa la paume de ses mains à terre et se projeta sur l'homme pour le renverser et improviser à ce moment là. Mais alors que fonçait tête baissée vers son estomac, l'homme lui donna un coup derrière le crâne.
A terre, il tourna la tête vers son amie et vit que ses yeux étaient de nouveau envahit par cette lueur venue d'ailleurs, qui irradiait sur tout son visage. L'étranger serra les poings, fit quelques passes avec les mains, déclama quelques paroles de pouvoir et les yeux de Gwen redevinrent habituels, comme si on avait soufflé la bougie qui produisait cette flamme. Sa tête tomba sur sa poitrine, comme si elle était évanouie, mais elle gardait les yeux ouverts.
Le garçon vit ensuite l'homme se tourner vers lui, s'accroupir et tendre la main vers son visage. Il aurait aimé se défendre, mais il ne pouvait bouger. Les doigts de l'étranger lui fermèrent les yeux et il sombra immédiatement dans un profond sommeil.

Il rouvrit les yeux après une durée indéterminée. Il faisait nuit et un feu de camp éclairait tout autour de lui. Contrairement à ce dont il s'attendait, il ne souffrait de nul part et ne semblait pas avoir été frappé.
L'homme qui les avait capturés était assis face au feu et faisait cuire quelque chose. De la viande à en juger par l'odeur. Xanis ne savait pas trop comment réagir. Il mourrait de faim mais ne voulait pas montrer à l'homme qu'il était réveillé.


"Avez-vous faim ?" demanda l'étranger.
"Oui." avoua la jeune elfe dans l'obscurité. Xanis ne parvint pas à la voir de là où il était.
"Et toi la garçon ?"

Le petit fut si ébahi que cet homme sache qu'il était réveillé qu'il ne put répondre. Il hocha simplement la tête et s'approcha du feu, imitant son amie.
Toujours dissimulé par une capuche, leur ravisseur sortit un grand couteau de sa poche et leur découper deux morceaux de viande qu'il leur tendit.
Ils les prirent et les mangèrent, apeurés mais en grand manque de protéines.


"Qui êtes-vous. Et où sommes-nous ?"
"Je suis Dolzan, prophète de la cours royale de Draziva. Et je vous protège."
"Nous protéger ? Mais de quoi ?"
"J'ai eut une vision il y a trois années de cela. Et vous étiez concernés, tous les deux. Le Roi en a eut vent et il veut vous tuer pour éviter que la prophétie ne se réalise."
"Que dit cette prophétie?"
"Je ne puis vous la révéler. Cela m'est interdit par par mon serment auprès de mon seigneur et par mon serment à Nimburr."

Effrayés, les deux enfants s'assirent l'un contre l'autre pour finir leur repas. Sans un mot, le prophète les resservit tant qu'ils ne protestèrent pas.
Il sortit ensuite un morceau de bois incandescent du feu et l'éteignit. Lorsqu'il eut refroidit, il s'approcha de Gwen et lui dessina des signes de pouvoirs sur le front avec la partie brûlée du bois. Il fit ensuite de même avec Xanis.


"Ces signes vous empêcheront de me faire du mal pendant le temps où nous seront ensemble."
"Vous faire du mal ? Comment voulez-vous que nous puissions nous faire du mal ?"
"Vous le révéler, c'est vous révéler une partie de la prophétie."

L'homme sortit ensuite une couverture de son paquetage, s'enroula dedans une fois allongé et sembla s'endormir très vite.
Le jeune garçon se releva et alla s'allonger près de son amie pour la réconforter et se réconforter aussi. Ils n'avaient pas froid car ils avaient trouvé des couvertures posées à terre près du feu.
Le lendemain matin, Gwen ne réussit de nouveau plus à se mettre sur son séant.


Dernière édition par Aro le Ven 22 Mai 2009 - 11:13, édité 2 fois

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ACTE TROISIEME : Début de l'adolescence.

Alors que son amie se reposait et que leur protecteur s'en était allé à la cours royale pour un entretien avec un courtisan, Xanis s'activait dans une ferme où il était employé comme garçon à tout faire depuis deux semaines. Ce n'était pas la première et ce ne serait sans doute pas la dernière. Depuis 4 ans qu'ils étaient sur les routes, il avait tout de même fallu décrocher plusieurs emplois de ce type.

Depuis deux jours, l'état de l'elfe la préoccupait.
Elle avait des vertiges plus forts que d'habitude. Plus long et plus intenses. Elle en avait toujours eut, depuis qu'il la connaissait en tout cas, mais pas à ce point là. Mais son amie tentait de le rassurer en lui disant que ce n'était rien, que ça allait passer.
Le jeune garçon fut interrompu dans ses pensées par le fermier qui s'approchait de lui. Il donne un dernier coup de hache dans un morceau de bois devant lui et planta la hache dans le billot, s'épongeant le front de la manche.


"T'as bien bossé pour aujourd'hui gamin. Tu peux rentrer si tu veux. Tu veux que je te ramène ?"
"Merci monsieur, mais je préfère rentrer à pied."
"Ce gosse, toujours de l'énergie à revendre. Allez viens Paquerette, on va au marché toi et moi !" sur quoi le fermier prit la route du village en tenant Pâquerette, sa jument, par la bride.

Le garçon s'assit un peu à côté du billot, soufflant de fatigue. Le soleil de plomb l'écrasait sous ses rayons. Il enleva sa chemise, tentant en vain de trouver un peu de fraicheur.
Il se frotta les yeux et se releva, posant une main par terre pour s'aider. Il prit le chemin le plus court pour rejoindre leur actuelle cachette, prévoyant de couper à travers les bois à mi-chemin pour voyager en ligne droite jusqu'à sa destination. Mais alors qu'il sortait des terres du fermier pour lequel il travaillait, un vieillard l'interpela :


"Ho là petit ! Viens par ici !"

Le garçon s'arrêta pour le regarder mais il n'osa pas s'en approcher. Et il avait envie de rejoindre Gwendoline, il s'inquiétait pour elle.

"Approche te dis-je. Tu ressembles tant à un vieil ami à moi qui a disparut depuis fort longtemps !"
"Et comment s'appelait-il votre ami ?"
"Il s'appelait Aro Orick. Il était Roi d'un puissant royaume de Naxos. Veux-tu que je te compte sa légende ?"
"Ce serait avec plaisir, mais je dois rentrer, je suis en retard."
"Je serai bref."

Voyant bien que l'homme s'entêtait et de peur qu'il ne le suive jusqu'à leur cachette, il s'approcha et s'assit du vieillard aux longs cheveux blancs et aux doigts osseux.

"Mon ami vécut il y a fort longtemps, alors que l'Ordre de l'Ombre étendait son emprise sur Kalamaï et que de braves guerriers luttaient corps et âme pour les repousser. Non pas que ces guerriers furent les ennemis de Kalamaï, loin de là, mais bien des gens en la province de Naxos jugaient qu'ils outrepassaient leurs droits et se défendaient tant que possible. En un petit royaume naquit une garçon nommé Orick et à qui ont donna le prénom d'Aro. Ce jeune garçon, dès sa naissance, attira sur tous les gens qui l'entouraient malheur, que ce soit par la mort, la maladie ou toute autre marque ténébreuse.
Ses seize premières années furent pénibles pour lui et ceux qui l'entouraient de près ou de loin. Il causa la perte de tous ceux qu'il aimait et chérissait. La première nuit de sa dix septième année, Nimburr envoya un Songe chargé d'une mission particulière au jeune homme. Il devait lui montrer, durant son sommeil, un autre homme qui aiderait à lever la malédiction qui pesait sur lui. Cet autre homme ne sommait Jorn et il combattait farouchement les adeptes de l'Ordre qui tentaient de dominer d'une manière ou d'une autre Naxos.
Un autre Songe avertit Jorn de la venue d'un inconnu et lui expliqua en quelques sensations la malédiction qui pesait sur ce jeune homme, ainsi qu'une manière de briser cette malédiction. Aro se mit en route dès le lendemain et il rencontra Jorn dans une auberge. Il apprit que le guerrier était chef d'une armada appelée "Main d'argent". Celui-ci annonça qu'il avait l'intention de faire un présent à Aro. Un gant forgé dans l'argent pour le libérer de ses tourments.
Jorn et le meilleur forgeron de son armada travaillèrent sur le gant, le faisant pièce par pièce pour que celui-ci permette un maximum de mouvements à la main et convienne à son anatomie sans le gêner. Le gant fut terminé et il fut finalement une pure merveille mécanique.
Jorn donna rendez-vous au jeune homme le surlendemain au soir à l'orée des bois. Ils s'y retrouvèrent et s'enfoncèrent jusqu'au coeur de la forêt qui était réputée pour être une zone où les lignes d'énergies convergent. D'aucune affirment, et j'en fais partie, que ce soir là, les deux mortels furent rejoints par Kereb en personne et qu'ensemble, ils ensorcelèrent le gant.
Il fut donné à Aro. Dès lors, pour lever la malédiction, il lui faudrait être couronné Roi et être apprécié par son peuple en tant que tête couronnée.
"
"Wahou..." lâcha Xanis qui avait finalement perdu tout notion du temps, plongé dans l'histoire.

Il remercia le vieillard pour cette histoire et reprit ensuite son chemin.
Lorsqu'il arriva dans la clairière à la lisière de laquelle ils avaient établi leur campement, il accéléra encore le pas, voulant retrouver sa compagne au plus vite. Il fut soulagé de la retrouver plus en forme que depuis plusieurs jours. Elle avait cueillit des fruits et rempli la gourde, elle s'attelait maintenant à réparer le toit de leur cabanes qui laissait passer l'eau par forte pluie.

Ils s'inquiétèrent quelques temps sur le fait que le prophète n'était pas encore revenu mais conclurent en se disant qu'il reviendrait sans doute le lendemain.
Comme il leur était habituel depuis quelques temps, ils s'enroulèrent dans leurs couvertures, s'embrassèrent rapidement et s'allongèrent l'un contre l'autre pour s'endormir.
Le jour suivant ressembla beaucoup à celui venant de passer à ceci près que Gwendoline, sentant ses forces revenir, insista pour accompagner Xanis et l'aider dans sa tâche à la ferme. La journée fut donc assez vite achevée et ils retournèrent ensemble, main dans la main à leur campement. Constatant que leur protecteur n'était toujours pas de retour, l'inquiétude les gagna pour de bon. Il n'avait jamais agi de la sorte en quatre ans de vie commune.


Dernière édition par Aro le Ven 22 Mai 2009 - 11:17, édité 2 fois

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Une autre journée passa. Ils allèrent à la ferme comme convenu parce qu'ils ne voyaient pas ce qu'ils pouvaient faire d'autre pour aider leur ami.
De retour ils patientèrent encore jusqu'à la tombée de la nuit, gardant espoir de revoir le prophète revenir sain et sauf. Ils s'endormirent en attendant, la tête de Gwen posée sur l'épaule de Xanis et la main de celui-ci posée sur la jambe de l'elfe.

Ils sentirent une main vigoureuse les secouer pendant leur sommeil. Le réveil fut difficile, et il fut plus dur encore d'émerger du brouillard qui voilait leurs pensées, les alourdissant au point qu'elle ne puissent plus se suivre.
La poigne les mit sur leurs pieds et les poussa dans le dos pour leur faire accélérer le pas. L'air frais leur fouettant le visage les ramena à la réalité. Le prophète courrait derrière eux, une main posée sur le dos de chacun d'eux, les exhortant à accélérer le mouvement. Ils coururent donc aussi vite que le leur permettait le terrain. Voyant l'expression du visage du magicien, ils comprirent que ce n'était pas un jeu. Que le moment était grave.
Quelques instants plus tard, un bruit de sabots et un cliquetis métallique se fit entendre dans leur dos. La sensation de la main posée dans le dos de Xanis disparut et une détonation se fit entendre lorsque le prophète lança des éclairs du bout des doigts en direction de leurs poursuivants.

Ils profitaient de l'obscurité ambiante pour faire les parcours les plus biscornus possible entre les taillis épineux et les arbres pour rendre la course plus ardue à leurs poursuivants. Des flèches commencent à fuser autour des fuyards qui doivent slalomer encore plus pour les éviter et tenir les cavaliers à distance.


"Ce sont les cavaliers royaux... Fuyez mes amis. Que Kereb vous prenne sous son aile, vous en aurez besoin, je vais retenir nos poursuivants."

Il s'arrêta. Ses deux amis allaient faire de même mais il les poussa vigoureusement et ils reprirent leur course effrénée. Ils ne regardèrent pas en arrière et ne s'arrêtèrent pas. Ils étaient conscient que leur ami et protecteur allait y rester pour leur sauver la vie.
Quelques minutes après leur séparation, les deux jeunes gens courraient main dans la main lorsqu'une lumière aveuglante éclaira la forêt derrière eux, leur permettant de voir comme en plein jour. La terre trembla sous leurs pieds et une gigantesque déflagration fit trembler leurs tympans, les envoyant au sol sous un tapis de poussière.
Une pluie d'échardes vola en tous sens, suivie de près par des morceaux de bois plus ou moins grossièrement coupés.
Ils se relevèrent et reprirent leur course, toujours sans se retourner.


"Soufflons un peu Xanis, s'il te plait... Je n'en peux plus..." Gémit Gwendoline après qu'une dizaine de minutes se soit écoulée.

Ils s'arrêtèrent donc et regardèrent autour d'eux, les yeux plissés pour mieux voir au sein de la nuit. Le Roi de Draziva passant pour ne pas reconnaître les autres races, il n'y avait guère de chance pour que leurs poursuivants puissent mieux voir qu'eux à travers l'obscurité.
Une fois rassurés, ils s'adossèrent à un arbre. Alerté par la respiration toujours haletante de son amie, le jeune garçon parcourut son corps des yeux.


"Tu es blessée... Une flèche est plantée dans ton épaule."
"Oui, je l'ai sentie. Mais ne t'inquiète pas, ça guérira, laisse moi juste respirer un peu..."
"J'ai peur pour toi. Ta santé semble aller de mal en pis en ce moment."

Trop essoufflée, la jeune elfe ne put répondre. La voyant frissonner, son compagnon passa un bras autour de ses épaules et la serra contre lui, embrassant ses cheveux et son front pour la calmer.
Le jour ne tarda pas à se lever. Et malgré leur état de fatigue, ils ne pouvaient fermer l'oeil, l'un à cause de la douleur, l'autre à cause de son inquiétude. Ils se résolurent à marcher jusqu'au village le plus proche afin de quérir un guérisseur. Leur marche était lente et laborieuse, l'elfe ne voulait pas montrer ses difficultés mais elle ne pouvait avancer longtemps sans se reposer, ni même cheminer à un rythme soutenu.

Xanis, pour ne pas apeurer plus encore son amie, garda pour lui son angoisse que d'autres poursuivants arrivent. Leur course à travers les bois à un vitesse effrénée ne pouvait qu'avoir laissé des traces dans les buissons et sur le sol qu'il ne serait pas difficile de suivre.

Ils ne réussirent pas à sortir de la forêt le premier jour. Mésolongion était réputé pour avoir des bois gigantesques et dans lesquels il était facile de se perdre et Draziva était une royaume en lisière des grandes forêts séparant leur province de Naxos.
Le second jour, ils sortirent enfin de la forêt et firent à l'autre bout d'une clairière de la fumée s'élever. Bien que la jeune elfe commence à brûler de fièvre, un profond soulagement allégea le coeur de Xanis qui, sur une impulsion, plaqua ses lèvres sur celles de Gwen en la serrant contre lui. Elle lui rendit son baiser de bonne grâce. Ils traversèrent l'étendue d'herbes jusqu'au village.
Quelques paysans travaillant aux champs les regardèrent passer avec curiosité alors qu'ils atteignaient le hameau. Voyant la fille mal en point, un vieillard leur indiqua une massure du doigt. Ils s'y rendirent lentement et frappèrent à la porte. Une homme de haute stature, aux cheveux et aux yeux noirs ouvrit la porte. Il portait une bure couleur de jais et fixa sur eux un regard perçant.
Bien que mal à l'aise et ayant l'impression que ces yeux scrutateurs le mettaient à nu, il n'avait pas le choix et devait faire confiance à cet homme pour sauver sa compagne. Il devait se l'avouer, il tenait à elle plus qu'à sa propre vie.


Dernière édition par Xanis le Ven 22 Mai 2009 - 23:06, édité 1 fois

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Un groupe d'habitants locaux grandissait derrière eux, fixant sur eux un regard empreint de pitié et de tendresse à la fois.
Le guérisseur s'écarta pour les laisser entrer. Il faisait frais et sombre dans la maison. La porte se referma derrière eux. L'homme les lâcha enfin du regard et se rendit à une étagère sur laquelle reposait de nombreuses fioles contenant toutes sortes de mixtures.


"Que lui est-il arrivé ?"
"Elle a été blessée par une flèche. Un chasseur maladroit..." Répondit le garçon, jugeant plus sage de mentir.

L'elfe avait plongé dans un état de semi conscience entre le sommeil et le réveil.
Différentes odeurs émanaient des fioles et bocaux que manipulaient l'homme à une table. Il s'approcha finalement avec une petite choppe contenant un liquide mauve et dans lequel il ajouta un pincée de poudre noire.
Il confia le tout à Xanis avec pour ordre de faire boire sa compagne.
Celui-ci s'exécuta, portant lentement la choppe aux lèvres de Gwen et versant lentement et juste un peu de potion à chaque fois pour qu'elle n'aie pas de mal à l'avaler. Ce faisant il lui caressait le visage avec délicatesse, épongeant son front couvert de sueur avec sa chemise.

A peine eut-il fini de lui faire boire le remède que la porte de la maison s'ouvrit à la volée. Un prêtre de Dinas que l'on reconnaissait à sa tunique et à l'amulette qu'il portait autour du cou entra. Son regard fit le tour de la pièce, s'arrêtant un instant sur la choppe, le visage de Gwen et le guérisseur. Le visage du prêtre devint cramoisi. La fureur lui monta au front et, levant un bras en direction du l'homme en noir, il articula quelque mots de pouvoirs issue d'une ancienne langue, priant Dinas d'oeuvrer pour le bien du monde.
Des traits lumineux jaillirent des doigts du vieil homme et allèrent frapper l'homme en noir en pleine poitrine. Cela dura quelques secondes avant que les prêtre ne baisse le bras et que l'autre s'effondre, mort.

Bouche bée, le jeune garçon dévisagea le prêtre qui ne semblait pas avoir l'intention de s'en prendre à eux. Il avait une expression de triste résignation.
Du doigt, il indiqua un poignard qu'il dissimulait dans sa manche gauche.
Le petit elfe de jais comprit que feu le soit disant guérisseur n'avait jamais eut l'intention de les aider. Bien au contraire.
Aussi tôt, il reçut comme un coup dans l'estomac. Il venait de comprendre que la jeune elfe à qui il tenait la main n'allait jamais se remettre. Il pleura, serrant la main de son amie et la caressant amoureusement, la serrant parfois dans ses bras. Celle-ci lui rendait de moins en moins ses étreintes et semblait ne reprendre connaissance que de manière de plus en plus éparse.
Le soirée et la nuit passèrent ainsi. Le lendemain matin, elle ne se réveilla plus.

Xanis avait le coeur déchiré. Après la perte d'un ami, il avait perdu celle qu'il aimait, bien qu'ils ne le lui ai jamais avoué en usant de paroles.
Le prêtre lui expliqua que son amie avait toujours été très malade et que l'homme en noir avait utilisé cette faiblesse pour mener sa mission à bout. Que ce n'était pas un guérisseur mais un assassin du Roi que ce dernier avait envoyé pour les tuer. Mais que grâce à Dinas, il était au moins arrivé à temps pour sauver le jeune garçon.
Inconsolable, celui-ci versa deux jours durant toutes les larmes de son corps. La jeune elfe fut inhumée sur une colline recouverte de fleurs, au nord du village. Tous les jours Xanis s'y rendait et y passait des heures entières à ne rien faire. Il ne mangeait pas, ne buvait pas et ne dormait que très peu. Les gens du village s'inquiétaient pour lui, il leur touchait le coeur dans sa tristesse.


Dernière édition par Xanis le Ven 22 Mai 2009 - 23:06, édité 2 fois

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ACTE QUATRIEME : Fin de l'adolescence.

Chapitre 1 : Malédiction

Depuis quatre années, Xanis vivait dans le village où il avait perdu sa plus chère amie.
Les habitants l'avaient adopté, lui ouvrant grand leurs bras afin de l'aider dans son malheur. Afin de les remercier, le jeune homme les aida à la période de la moisson, répara leurs murs, toits et clôtures lorsque le besoin s'en faisait sentir. Au fur et à mesure, il s'intégra entièrement dans la petite communauté et donnait volontiers un coup de main pour aider les autres villageois.

Malgré cela, il restait frêle physiquement, manquant de muscle pour certaines tâches. Il ne se serait pas qualifié d'attirant, ni même de bien fait mais était ami de pas mal de filles du coin. Il mettait cela sur la part de mystère qui entourait son histoire.
Il n'avait, en effet, jamais raconté l'intégralité de son histoire. Il pensait le moins possible au passé et à tous les êtres chers qu'il avait perdu. Mais il n'oubliait jamais de se recueillir sur la tombe de sa bien aimée tous les deux jours au maximum.
Aussi étonnant que cela fut, aucun autre émissaire du Roi n'était venu lui causer des problèmes. Il mettait cela sur le compte du prêtre et de Dinas. Bien que cela fut arrogant, il le savait.

La nuit, il dormait dans un cabanon qui lui servait de résidence. Ses nouveaux amis le lui avaient construits à son arrivée pour qu'il aie un endroit où se reposer.
Mais depuis deux jours, il partageait l'endroit exigu avec un voyageur de passage. Celui-ci avait demandé l'hospitalité et les villageois acceptèrent. Pour les remercier de ce qu'ils avaient fait pour lui, Xanis proposa de l'accueillir dans sa cabane, sachant qu'aucun villageois n'avait trop de place dans sa demeure.
L'homme prit cette proposition avec un grand sourire chaleureux et accepta, visiblement heureux de cette rencontre.

Le soir, ils se racontaient leur vie. Étrangement, jamais il ne s'était autant ouvert à quelqu'un depuis quatre années.
Celui-ci était un itinérant. Il disposait de pouvoirs magiques et était demandé dans plusieurs contrées afin de dispenser ses savoirs et rendre différents services qui nécessitaient ses compétences en magie.
Un soir, alors qu'il rentrait des champs, exténué d'une journée de dure labeur, il ouvrit la porte de chez lui et découvrit son hôte assis en tailleur sur sa paillasse. Xanis fit un pas à l'intérieur, l'étranger tourna la tête dans sa direction et ses yeux s'ouvrirent. Ils brillaient d'un blanc virant au bleu. Une lueur très intense et l'aveugla presque.


"Cavalier de l'apocalypse, entend ta prophétie car telle est la volonté divine.
Car sur toi, lors de ta naissance, Velsfer, Cheezer et Nucter ont posé leur regard.
A jamais, par l'alignement des planètes tu fus marqué.
Bronek lui même ne saurait à telle puissance se mesurer.
Mais la puissance qui en toi est entrée ne fait qu'autour de toi le monde dévaster.
Tu fus, es et seras à jamais le second des cinq cavaliers de l'Apocalypse.

Le premier, de dix générations ton aïeul, dompta cette foudre morbide.
Par l'appui de Nilburr et Kereb et le soutien de Bronek, le mal fut enfoui jusqu'au suivant cavalier.
Dõnha seµei vrohã voilà ton seul salut et l'avenir de tes amours autre que la mort.
"

Le magicien tomba alors sur le dos, les yeux clos et sembla s'endormir profondément.
Bouche bée, le jeune homme prit soin de graver chaque mot au fond de son esprit et de ne pas en oublier une goutte. Il est vrai que la mort semblait rôder autour de sa personne depuis bien trop longtemps déjà.


Chapitre 2 : Dõnha seµei vrohã

L'étranger qui lui avait énoncé la prophetie s'en alla deux jours après.
La vie reprit plus ou moins normalement mais Xanis sentait que sa place n'était plus ic. Il passait à nouveau plus de temps auprès de la tombe de Gwendoline et il sentait, il ne savait pourquoi, qu'il lui devait à elle aussi de s'en aller de ce village et de continuer sa quête... dont lui même ne connaissait pas le but.

Aussi annonça-t-il au bout d'une semaine d'hésitation son départ aux habitants du hameau. Bien qu'ils fussent tristes de le voir partir, il lui souhaitèrent bonne chance du fond du coeur. Avant son départ, il fit le tour de toutes les personnes les plus cultivées du village et de tous les plus vieux pour savoir s'ils connaissaient la signification des paroles étranges que lui avait énoncées le second prophète qu'il avait rencontré dans sa vie. Mais aucun ne fut en mesure de le renseigner.

Le jour où il quitta ses amis, son baluchon sur l'épaule, il choisit de prendre le chemin de la capitale et de voir autour de celle-ci s'il pouvait trouver quelqu'un d'assez érudit pour l'aider.
Le chemin jusqu'à la banlieue de la capitale dura un mois.
Il fut grandement déçu de la ville. Le centre était magnifique. Le palais était impossible à voir car dans sa paranoïa il avait ordonné aux gardes de ne laisser personne s'en approcher.
Bien que la population de Ghenssay et de ses environs fut très importante, les emplois manquaient plus que cruellement et bien des filles avaient dû se faire employer dans une des nombreuses maisons closes pour subsister. La violence urbaine devenait aussi critique dans les banlieues. Mais Xanis ne fut pas importuné par ces problèmes.


Dernière édition par Aro le Ven 22 Mai 2009 - 11:39, édité 2 fois

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Il demanda, ça et là, pendant plusieurs jours à diverses personnes dans la rue qui semblaient riches, importantes ou intelligentes la signification des mots qu'il avait bien du mal à prononcer mais qu'il faisait tout son possible pour articuler correctement. Durant douze jours, ce fut en vain. Le jeune homme commençait à désespérer de trouver une réponse, surtout qu'il passait ses nuits sous un porche pour dormir à peu près au sec et que cela lui usait le dos.
Mais alors qu'il retournait sous son porche pour y passer la nuit, un ivrogne allongé dans un caniveau éclata de rire et, lui faisant un grand sourire édenté, lui lâcha :


"Pauvre pauvre cavalier ! Tu cherches la main avoue ! Tu ne sais pas où la trouver hein ?"
"Cavalier ? Voyez vous un cheval ? De quelle main parlez-vous ?"
"Cavalier des trois Malins ! Ils complotent petit ! Ils te regardent depuis ta naissance !" éructa le poivrot entre deux quintes de toux.
"Que... Savez vous ce qui signifie Dõnha seµei vrohã ?" demanda Xanis, sûr à présent que l'homme savait de quoi il parlait.
"C'est la main !! La Main d'Argent !! Trouve-là, trouve ton trône et la malédiction te quittera, marche sur les trace d'Aro ton ancêtre et premier des cavaliers !"

C'est alors que le jeune homme se souvint de l'histoire que le vieillard lui avait raconte lorsqu'il avait treize ans. Aro Orick serait donc son ancêtre et il souffrirait du même mal que lui. Malédiction posée par le regard de Nucter, Velsfer et Cheezer lors de sa naissance...
Il devait trouver le gant d'argent d'Aro !


"Où puis-je trouver la gant de mon ancêtre ?"
"Sous le regard de Jorn en notre belle cité de Ghenssay !"

L'homme éclata de rire et Xanis de put rester un instant de plus. Son esprit bouillait déjà de savoir ce que ce fou avait pu vouloir dire... Sa mère lui disait toujours, étant enfant, que les fous étaient les meilleurs devins qui soient.

Il passa les jours suivant à enquêter dans la rue à ce sujet. Ses provisions commençaient à atteindre des niveaux critiques. Il lui fallait absolument trouver de quoi se nourrir...
Deux jours après son dialogue avec l'ivrogne, il aborda de loin un homme à la longue barbe argentée afin de le questionner sans l'effrayer.
Celui-ci le regarda avec beaucoup d'intérêt, piqué au vif par sa curiosité. Aussi l'invita-t-il à passer la nuit dans sa demeure afin de pouvoir se laver et étudier dans sa bibliothèque.

Xanis sauta sur l'occasion et accepta, remerciant l'homme du fond du coeur.
Il le suivit dans un dédale de rues et d'avenues sans fin. Son hôte, visiblement riche, habitait dans un des quartiers du centre de la ville. Ce dernier s'arrêta finalement devant une grande porte à laquelle il frappa deux fois, sans aucune hésitation.
La maison était gigantesque, le jeune homme se sentit oppressé par la taille des lieux et impressionné par la beauté de ses ornements. Ils traversèrent d'un pas rapide une cours intérieure avec une fontaine sculptée, empruntèrent un large corridor et grimpèrent un escalier en spirale. Arrivés au second étage, il empruntèrent un autre corridor et son hôte ouvrit une porte.
Dès la porte ouverte, l'ancien paysan fit quelques pas dans la pièce et parcourut les murs des yeux, la bouche grande ouverte.
La pièce faisait bien cinq mètres de haut pour une superficie d'une centaine de mètres carrés. Les murs étaient couverts de livres et plusieurs rayonnages étaient encore disposés ça et là, eux aussi chargés de livres. Il parcourut rapidement le titre de plusieurs tomes, n'osant pas laisser son doigt courir dessus de peur de les abîmer.

Le jeune homme resta deux mois chez son hôte qui se révéla aussi avoir des talents de percepteur. Il en profita aussi pour en apprendre un maximum sur tout en tout un panel de domaines, de la géographie à la politique, en passant par l'histoire de la zoologie.
Au bout de ce temps, il avait lu une bonne partie des livres du vieil homme et avait beaucoup apprit de lui car il passait une douzaine d'heures chaque jour à enrichir sa culture. Mais il n'avait toujours rien trouvé concernant Jorn et qui eut un rapport avec la capitale de Draziva. Alors qu'il allait abandonner, le vieillard lui donna un cours sur l'architecture drazivienne que Xanis trouvait très grâcieuse.

Mû par un intérêt nouveau sur cet art, il parcourut avidement les encyclopédies et autres ouvrages sur le sujet. Et c'est alors qu'il le trouva.
Une statue non loin du palais représentais un ancien forgeron qui aurait aidé à bâtir le palais. Selon ce livre, c'était en réalité une ancienne statue d'un héros de guerre qui fut un grand ami des sorciers : Jorn de la Main d'Argent dont on aurait masqué l'identité sur ordre royal afin de conditionner le peuple à obéir et servir la maison royale.

Il sortit le lendemain matin, vêtu d'habits de courtisan et se dirigea d'un pas sûr vers la statue dont l'emplacement était décrit dans le livre.
Elle était bien là. Mesurant un peu plus de six mètres de hauteur, elle représente un home large d'épaules, aux cheveux mi longs et se tenant très droit, le regard scrutant l'horizon. Le symbole même de la fierté.
Repensant aux paroles de l'ivrogne, il suivit le regard de la statue et remarqua que celui-ci était dirigé vers une alcôve située dans un mur d'une caserne de gardes royaux. De nombreux enfoncements de ce genre se trouvaient des divers murs de différents bâtiments de la capitale, vestige de l'ancien temps au cours duquel elles avaient servi de chapelles aux magiciens.
Il se dirigea dans sa direction, tentant de paraître un simple courtisan qui se promènerait au soleil.

Arrivé au pied du mur et face à l'alcôve, il la parcourut du regard, n'osant pas y toucher de peur de paraitre suspect.
Après une rapide réflexion, il choisit de se présenter comme maître architecte si jamais on l'interrogeait. Aussi commença-t-il à observer de plus près les pierres et les murs et à tâtonner ça et là à la recherche de quelque chose dont il ne savais pas lui même ce qu'il cherchait. Il passa plus d'une heure à changer d'angle de vue et de position pour être sûr de ne rien rater. Mais il ne trouva rien. Voyant que les gardes commençaient à le guetter du coin de l'oeil, il décida de rentrer et de revenir plus tard voir ce qu'il pouvait tirer de cet endroit.

Le livre ne donnait pas plus de détails et il leur fut impossible de trouver d'autres informations sur les autres rayonnages de la bibliothèque. Mais en vain.
Le lendemain, une fois à nouveau sur place, il décidé de s'intéresser aux ornements plus qu'à toute autre chose. Et il constata très vite que toutes les gravures se trouvant dans l'alcôve racontaient une bataille lointaine. Un personnage en armure se trouvait entrain de charger à la tête d'une armée de femme. Il avait rencontré ceci pendant ses lectures. Des amazones.

Il se hâta de retourner chez ton nouveau maître et, après avoir frappé à son bureau pour lui demander un entretient, lui demanda où il pouvait recueillir plus d'informations sur les amazones. Ce dernier lui avoua ne pas en connaître beaucoup sur cette peuplade non plus. Qu'une tribu de ces femmes sauvage vivait selon les dires, au sud de la capitale, dans une caverne. Mais que les gens qui tentèrent de les trouver n'en revinrent pas.
Il n'en fallu pas plus au jeune homme qui annonça à son percepteur son intention de faire un voyage de quelques jours. Celui-ci ayant comprit ses intentions le pria simplement d'être prudent.


Dernière édition par Aro le Ven 22 Mai 2009 - 11:35, édité 1 fois

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Après avoir demandé des détails supplémentaires sur la position du campement des amazones, Xanis prépara un sac de provisions, se changea et prit la route juste après le déjeuner. Il suivit les avenues jusqu'à la sortie sud de la ville. Il enchaina ensuite divers chemins ou routes, ses pieds le menant sans qu'il y pensât là où il voulait aller. Son esprit était occupé par les diverses prophéties qu'on lui avait faites tout au long de sa vie. Et il arriva à une conclusion.
Il était un sorcier.


Chapitre 3 : Les Amazones

Il sortit de la forêt pour aboutir dans une clairière très étendue. Sur sa gauche courrait une petite falaise qui traversait toute la clairière. A cinq centaines de mètres de là, une caverne béait dans la roche et plusieurs femmes se tenaient devant. Parcourant la surface d'herbe, il constata qu'en réalité des amazones se trouvaient partout, éparses et réalisant diverses tâches. Bien que la plupart s'occupât de leurs armes ou s'entrainât avec.
Il avança d'un pas assuré, se dirigeant vers la grotte.
Une femme le repéra finalement et poussa un cri qui devait sans doute être un signal d'alarme. Quelques instants plus tard, le jeune prétendant des arcanes était visé par une quinzaine d'archères et d'autres courraient en tous sens, armées d'épées ou de lances. Personne ne parla bien que la tension fût palpable. Une femme de plus haute stature et couturée de cicatrices sortit de la masse et s'approcha de Xanis.


"Qui es-tu étranger et que fais tu sur les terres amazones ?"
"Je viens chercher les gant d'argent de mon aïeul."
"Et qui es-tu donc pour venir nous réclamer un objet de notre possession ainsi ? Ne tiens-tu donc pas à la vie ?" articula la chef des amazones entre deux éclats de rire
"Je suis celui qui vient en ce jour vous proposer un marché."
"Ha oui ? Voyez-vous ça, un moustique vient nous proposer un pacte... Et quel est-il microbe ?"
"Soumettez vous à moi. Soyez mes sujets et prêtez moi allégeance. En échange je vous épargnerai et vous reconnaitrai une fois sur le trône comme civilisation à part entière en terres de Draziva."

Son interlocutrice fit la grimace et, écumante de rage, se jeta sur lui et tenta de le saisir à la gorge pour l'étrangler.
Xanis s'y était attendu mais ne pouvait faire autrement que tenter le tout pour le tout. Il posa ses mains sur le ventre de l'amazone et réunit toutes ses pensées et tous ses sens dans un seul but. Une déflagration fit virevolter ses habits alors que la "sauvage" était projeté en l'air et progressivement coupée en deux par les flammes qui avaient jaillies des mains du jeune homme.
Celui-ci avait percé le secret de ce sortilège durant sa marche. Certaines gravures qui étaient disposées dans l'alcôve étaient pour lui incompréhensibles. Et il se souvint d'une comptine que lui avait apprise le premier prophète avec lequel il avait vécu durant quatre années. Les signes du mur étaient en réalité des enluminures des premières lettres de certains mots de cette comptine. Et, même si ces mots mis bout à bout n'avaient aucun sens, ils devaient sans doute signifier tout autre chose dans la langue des arcanes puisque cette phrase s'était révélée être la formule du jaillissement de flammes.

Les autres amazones ne surent trop comment réagir. Leur chef venait de mourir sous leurs yeux.
Décidant de sauter sur l'occasion Xanis clama d'une voix forte :


"Ceci est votre dernière chance avant de rejoindre votre meneuse. Soyez mes sujets et je serai votre allié."
"Qu'est ce qui nous garantis que tu tiendras parole ?"
"Quel intérêt ai-je à vous mentir ? Je veux le gant de mon ancêtre et je veux le trône drazivien. J'ai besoin de vous pour y arriver. Si j'accède au trône, vous serez toujours mes sujets mais je vous libèrerai de vos obligations militaire et vous reconnaitrai comme un peuple à part entière. Vous pourrez ainsi aller et venir en Draziva comme il vous plaira."
"Avons-nous réellement le choix finalement..." lâcha une guerrière avec résignation en observant le cadavre calciné de leur chef.

Une fois qu'elles lui eurent juré allégeance dans le contrat qu'ils fixèrent, Aro les bénit et s'en retourna en ville en leur promettant rapidement de ses nouvelles. Il comprit toutefois l'amerture qu'elles éprouvaient au moment de son départ. Il s'était imposé à eux par la force. Mais c'était nécessaire. Et il avait maintenant le gant de son aïeul.


Chapitre 4 : Le Trône

Cela faisait six semaines que les amazones lui étaient fidèles. Cinq que les brigands l'avaient rallié et quatre que les hobgobelins le servaient fidèlement, impressionnés par les flammes. Son armées était renforcée par les troupes que les personnes qu'il avaient persuadées lui-même avaient contactées. Les amazones avaient envoyé un message à leurs soeurs et cousines de diverses tribus pour les demander de se joindre à la bataille. Il en fut de même des brigands. Et les hobgobelins mandèrent des gobelins, dressèrent des chiens sauvages et firent bien d'autres prouesses encore.

Xanis avait réussit, par l'intermédiaire de son maître à obtenir des contacts au palais. Le Roi était persuadé, grâce à de fausses rumeurs, qu'une révolte se préparait dans une village à l'est de Ghenssay. Lieu où la sécurité fut décuplée, vidant ainsi en partie les rues de la capitale de ses soldats.
L'aube se levait à peine. Une corne de brume résonna dans le sud de la capitale. Une horde d'archères montées traversaient les avenues à vitesse folle, suivies de près par toute une petite armées de créatures en tout genre. Fermant la marche, un jeune homme d'une vingtaine d'années couvrait leurs arrières, défaisant les patrouilles de soldats qui tentaient de les prendre à revers par des sortilèges qu'il avait apprit dans plusieurs grimoires alors qu'il mettait son armée sur pied.
Les rues de la capitales étaient emplies des échos de lames s'entrechoquant, de cordent se tendant et expédiant des flèches au travers de hauberts.
La bataille fit rage pendant deux heures au cours desquelles les défenseurs ne réussirent pas à ralentir les agresseurs suffisamment pour permettre aux renforts demandés par le Roi de rejoindre le palais.
Les portes de celui-ci furent brisées une heure avant que le soleil ne soit à son zénith. Une garde rapprochée de cinq amazones escorta Xanis jusqu'au trône ou siégeait l'actuel monarque de Draziva. Le jeune sorcier prit la couronne de la tête du tyran et la posa lentement sur la sienne, admirant les ornements majestueux de la salle de réunion.


"Ghallan, ancien Roi de Draziva, je vous déclare déchu du trône et du titre qui l'accompagne. Je suis Xanis, nouveau Roi de ces terres."

Il se tourna et sortit du palais, restant en haut des marches, la magie fit résonner sa voix jusque dans les entrailles de la cité.

"Peuple de Draziva, je suis un de vos enfants.
Il y a quelques années encore, je n'étais guère plus qu'un simple paysan qui travaillait la terre pour survivre.
Aujourd'hui, la couronne royale drazivienne ceignant ma tête, je vous tends la main et vous propose mon aide pour reconstruire un royaume puissant.
Je vous laisse le choix de saisir cette main ou non. La décision vous appartient.
"

Le gant d'argent que le jeune homme portait sembla s'allumer lentement, brillant de plus en plus fort. La population de la capitale avait décidé de lui faire confiance. Mieux valait risquer le tout pour le tout que de continuer avec l'ancien monarque. Il avait acquis le titre de Roi par le peuple. La malédiction était levée. Il n'était plus Cavalier de l'Apocalypse.

"Je suis Xanis, dernier héritier de la maison Orick. Ensemble, reconstruisons notre royaume.
Mes bons amis, vous m'avez fidèlement servi. J'honorerai tous nos accords et vous libère de vos obligations. Allez en paix et avec ma bénéditon.
" ajouta-t-il en direction des amazones, brigands et autres membres de sa petite armée.

Maintenant qu'il avait l'appui du peuple, l'armée drazivienne était à ses ordres et aucun de ses soldats ne se serait risqué à le contredire étant donné que la cours royale entière connaissait la prophétie annonçant sa venue à la couronne.


Dernière édition par Xanis le Ven 22 Mai 2009 - 23:08, édité 5 fois

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Je sais que c'est long, aussi ai-je essayé de le rendre aussi intéressant que possible à la lecture.
J'ai chapitré en actes et sous chapitré en chapitres.
Si on me dit que c'est pas assez détaillé, je me pends, sache-le cher modo !

J'ai changé et je suis passé Elfe noir sorcier comme il en manque un peu sur le serveur RP...
Mais j'ai jugé qu'un "petit homme" ou "jeune homme" pouvait aussi concerner un elfe noir Smile

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BG Approuvé

Merci pour cette lecture très détaillée.

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