Le Monde de Kalamaï
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Hélèna avait passé la majeure partie de ses journées de voyage dans sa cabine, seule. Les tâches ne manquaient pas, loin de là. Il fallait à la diplomate préparer avec soin cette entrevue dont dépendrait la paix ou le chaos. La paix était bien entendu la meilleure des solutions envisageables...
La première des questions qui se posait à l'ambassadrice impériale était de définir l'arrivée en territoire d'Outre-mer. Hélèna avait choisit de scinder l'escadre d'escorte en deux. Arrivés en vue de la côte, l'Aldebarh et le Sygvenn se détacheraient de la Hylvië, qui continuerait seule vers le port de Roc-le-Chastel. L'approche de la diplomate se voulait la plus amicale possible. En renvoyant les deux navires d'escorte et en faisant ouvertement confiance en les habitants d'Outre-mer, elle espérait éviter autant que possible de s'en attirer l'antipathie. A ce sujet, la Hylvië était le navire idéal pour cette opération: dénuée d'armement, si l'on fait abstraction de sa compagnie d'Infanterie de Marine, elle ne donnerait pas l'image de l'arrivée d'un nouveau contingent militaire, ce que n'aurait pas manqué de faire la vue d'un des galions de la flotte impériale.

La seconde question était de savoir comment débarquerait la délégation impériale. Soldats devant? Non. Soldats autour? Non plus. Là aussi, la comtesse avait choisie de jouer la carte de la confiance. Elle serait donc en tête, Babka à ses côtés -si ce dernier n'y voyait pas d'inconvénients-. Les hommes de l'escouade Delta seraient juste derrière eux, aux côtés du capitaine De Jolett. Cela ne représentait pas énormément de protection, mais les Sabres seraient à même d'assurer la sécurité de ce joli monde en cas de problème. D'autre part, la probabilité qu'il y en ait un était infime. Surtout pour un premier contact. Et la délégation pourrait compter -logiquement- sur les soldats d'Outre-mer.

La troisième question était un peu plus personnelle: elle concernait l'habillement qu'arborait la comtesse lors de son débarquement. Il était fort à parier que ce dernier se ferait de jour. Alors? Hélèna choisirait-elle de se protéger des rayons solaires ou ferait-elle face, comme il lui arrivait de le faire en présence des hommes d'équipage?
Finalement, elle choisit de faire son entrée à tête découverte. La douce température de l'Outre-mer lui permettrait même de se vêtir d'une de ses tuniques légères drapées aux divers teintes de bleu. Les hommes de l'escouade Delta porteraient des capes couleur crème -drapées elles aussi par mesure d'homogénéité- sur leurs armures F. Quant au capitaine et au seigneur Babka, libre à eux de choisir comment apparaitre...

La décision de la jeune femme était claire. Elle ne voulait absolument pas paraitre une menace auprès de la population. Elle espérait apparaitre éclatante, mais sereine et pacifique -ce qu'elle était assurément-.
Ald'Rhune disposait de quelques contacts en Outre-mer: la CMA disposait d'un modeste comptoir à Roc-le-Chastel. C'est même ce dernier qui avait "attiré" l'attention du maitre marchand Tilk Nosferan dans l'affaire des pompes de Méthone. Le responsable du comptoir ne manquerait pas de saluer la comtesse dès que l'occasion se présentera à lui. Ou inversement...

Hélèna achevait d'écrire une ultime lettre à ne lire qu'en cas de problèmes. Une série d'enveloppes se trouvaient déjà sur son bureau devant elle. Chaque enveloppe contenait une série d'ordre destinés à faire face à tout type d'imprévus. Que ce soit séquestration de la délégation, attente plus longue que prévue... Même une concernant l'assassinat pur et simple de sa personne. Hélèna espérait de tout cœur à ce que le lieutenant de la Hylvïe ou son capitaine n'aient jamais à ouvrir cette lettre.

La comtesse sortit de sa cabine et se rendit discrètement sur le pont de sa frégate. Il faisait nuit. Le temps était doux. Une petite brise gonflait régulièrement les voiles des trois navires navigant en formation. Hélèna croisa quelques matelots prenant l'air sous les étoiles. Quelques uns d'entre eux fumaient de longues pipes, accoudés au bastingage. Ils saluèrent leur passagère avec un respect non-feint.
-B'soir, mademoiselle.
-Bonsoir, messieurs. Jolie nuit, n'est-ce pas?
-Assurément! C'est just'ment c'que j'me disais aussi. T'nez, on aperçoit la Constellation du centaure et celle du dragon...
-En effet... C'est joli, toutes ces étoiles. On dirait qu'elles sont posées en désordre dans le ciel mais chacune semble avoir a sa place...
-Ça, s'ben possible...
La mature craqua doucement, rappelant à tous qu'un navire vit sous leurs pieds. Hélèna s'assit dos au mat le plus proche, rejoint par trois matelots. Parmi eux, un jeune mousse. C'était son premier voyage à bord de la Hylvïe. Et son second en tant que membre d'équipage...
-Vous pensez qu'ça va ben aller, là-bas? Il s'agissait du matelot fin connaisseur des étoiles.
-Je ne sais pas. Je l'espère...
-C'est dur de faire ce que vous faites? Le jeune mousse avait posé sa question d'une voix pleine de curiosité.
-Oui. Imagine toi seul sur ce navire, au cœur de la plus violente tempête que tu n'ait jamais vu, avec pour mission de le maintenir à flot.
-Tant que ça?!
-Et oui. Vous savez vous jouer des vents et de la mer. J'essaye tant bien que mal de faire de même lors d'une discussion autour d'une table.
-Présenté comme ça, ça a pas l'air très dangereux... Les deux matelots plus âgés foudroyèrent le jeune garçon des yeux.
La comtesse aperçu les éclairs lancés par les deux hommes et esquissa un sourire.
-Non, bien sur... Mais le moindre mot de travers déclencherait la mort de milliers de personnes dans les semaines qui suivent. Si les soldats ne sortent pas de la caserne, c'est souvent grâce à nous, diplomates. En conclusion, vous avez entre vos mains vos vies et celles de vos passagers. J'ai entre les miennes celles des milliers d'individus, hommes, femmes ou enfants. Et parfois, une table peut devenir bien plus menaçante qu'une féroce tempête...

Le silence se fit sur le pont. Seul le souffle du vent dans les voiles, le bruissement des vagues léchant la coque et les doux craquements du bois troublaient ce silence.
Hélèna aimait bien venir discuter et se mêler aux hommes de l'équipage. Il était toujours bon de connaitre ceux avec qui l'on voyageait. Et elle aimait bien les discutions un peu plus terre-à-terre de ces derniers. Ça changeait agréablement d'avec les questions d'États. Souvent, elle répondait aux questions de ses compagnons de soirée sur mille sujets, lorsqu'elle le pouvait. La comtesse maintenait une certaine proximité avec l'équipage de sa frégate. Et pour cela, elle était respectée et appréciée. Elle bénéficiait de ce fait d'une popularité presque supérieure à celle du Basileus ou du Contarque à bord du navire. Les marins avaient pour habitude de dire que si ces deux derniers étaient la tête d'Ald'Rhune, Hélèna en représentait sans doute le cœur...

Ils passèrent une bonne partie de la soirée allongés sur le pont en cercle, têtes contre têtes, à contempler les étoiles sous la direction du plus vieux des matelots. Il connaissait le ciel mieux que quiconque à bord, nommant chaque étoiles, chaque constellation et chaque corps céleste...
La nuit commençant à s'avancer, ils durent se séparer à regret. Les trois matelots quittèrent le pont après avoir partagés ce moment privilégié avec leur passagère. Ils appréciaient ces moments ou toute hiérarchie tombait pour ne laisser place qu'à l'échange de savoir, de point de vu et d'expériences... Hélèna profitait aussi grandement de ces moments, y tirant une source de calme et de sérénité, quand ce n'était de connaissances à l'instar des étoiles de ce soir.


D'après les estimations du capitaine, l'escadre devait arriver dans la matinée du jour suivant. En réalité, elle arriva en vu de la côte suffisamment tard pour que l'on puisse dire qu'il était tôt. Hélèna avait depuis longtemps regagnée sa cabine. Elle avait demandée à Naal Aldrinn de la rejoindre. Officiellement, c'était pour parler de comment allait se dérouler le débarquement. Officieusement, c'était pour offrir à la vampire quelques gorgées de son sang. S'il répugnait à Hélèna de boire du sang, elle n'en avait pas moins besoin de se nourrir. S'il n'en avait tenue qu'à elle, elle se serait bien laissée mourir... Mais elle refusait catégoriquement de mordre qui que ce soit pour lui prendre son précieux liquide vermillon. Heureusement pour elle, Hélèna pouvait compter sur une certain nombre d'hommes de confiance au courant de sa nature et des besoins s'y attachant.
Naal Aldrinn en faisait partie.
Et c'est régulièrement qu'il acceptait de céder un peu de ce précieux liquide vital. Le mode opératoire était simple: Naal s'infligeait une coupure suffisante pour emplir un verre. La comtesse bloquait mentalement la douleur, "anesthésiant" l'officier des Sabres. Et une fois le verre remplit, Hélèna soignait son bienfaiteur avec soin. En échange de ce service, Naal pouvait compter sur la protection mentale de la psionniste, ainsi que sur sa loyauté sans failles à l'égard de sa personne et de l'ensemble de l'escouade.
Parmi les Delta, tous sauf Sahen, le dernier Sabre à avoir rejoint l'escouade Delta, savaient pour la comtesse. Et tout ceux là avaient déjà volontiers donnés leur sang.
C'était un échange profitable aux deux parties...

L'opération ne prit qu'un quinzaine de minutes. La soif que la vampire contenait depuis maintenant quelques jours allait être étanchée pour un petit moment. Les entrevues diplomatiques seraient faites dans les meilleurs conditions. Hélèna porta le verre à ses lèvres. L'odeur du sang lui fit froncer les sourcils de dégoût. Puis, d'un geste vif, elle but d'un trait le contenu du verre. La tiédeur du sang parcourut le corps de la jeune femme, lui redonnant les forces qui risquaient de lui faire défaut à un moment ou un autre...


Après mise au point avec le capitaine De Jolett, il avait été convenu que les navires Ald'Rhunais croiseraient un moment au large afin d'attendre que le jour se lève. Non seulement cela laisserait aux dirigeants d'Outre-mer de préparer leur arrivée, mais en plus, approcher de nuit un port dont on ne connait pas grand chose n'était pas des plus indiqués. Certes, la Hylvië disposait des cartes impériales en plus de celles de la CMA. Mais avancer à l'aveuglette était hors de question. Le soleil ne tarderait pas et guiderait efficacement l'élégante frégate jusqu'au port. Ce n'était en tout et pour tout que l'affaire de quelques heures...

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Le soleil se lève lentement sur l'océan.
Ses rayons dorés font pâlir le ciel, annonçant une nouvelle journée radieuse. Quelques rides à la surface témoignent de la présence -faible- de vent.
Sur les flots, les trois navires avancent mollement, attendant justement la présence de l'astre solaire pour continuer leur progression.
La petite flotte se scinde alors en deux groupes: l'un composé de la frégate Aldebarh et de l'aviso Sygvenn, l'autre de la frégate consulaire Hylvië. Si le premier groupe se remet à croiser au large de la côte, la frégate du second groupe met résolument le cap sur le port le plus proche.
Ce port est celui de Roc-le-Chastel, cité d'Outre-mer, but du voyage.

Hélèna sortait tout juste de sa cabine, profitant des magnifiques lumières qu'offrait le ciel à l'aurore. Les ocres-orangers se mêlaient aux teintes de bleus, restes de la nuit passée.
Les hommes d'équipages, eux, occupaient leurs postes et manœuvraient le navire sans effort sous les ordres du capitaine De Jolett. Sur la proue, deux hommes manipulaient un fil au bout duquel pendait un poids. Une sonde. Et fréquemment, il relevaient les profondeurs, qu'ils consignaient dans un carnet. Ce travail permettrait -si Nimburr le voulait- d'éviter de s'échouer sur un récif ou quelque haut-fond. Mais apparemment, il restait suffisamment d'eau sous la quille pour pouvoir avancer sans crainte.
De Jolett fit affaler quelques pièces de voilure pour réduire encore l'allure du bâtiment.
Le majestueux navire s'avançait maintenant assez lentement, se jouant des courants et des vagues. Les couleurs d'Ald'Rhune avaient été surmontées de celles de l'Empire de Kalamaï, chose très peu commune sur un navire de la Cité. Même lorsque les dirigeants d'Ald'Rhune acceptaient de mettre à la disposition de l'Empire quelques navires, ces derniers restaient sous le contrôle exclusif d'officiers de la Cité et de ce fait conservaient leur couleur. La préciosité d'un de ces navires expliquait en partie la possessivité dont faisaient preuve les hommes de la Flotte. Leurs navires étaient toute leur vie pour la plupart...

L'entrée au port fut relativement aisée. Les marins connaissant bien leur travail avaient encore réduits l'allure sous les ordres de leur capitaine. Un partie des soldats d'Infanterie de Marine s'étaient mis au garde-à-vous sur le pont, en uniforme d'apparat. Un observateur averti aurait remarqué le sigle de ces derniers -un navire sur un sabre et une flèche entrecroisés, cerclés de noir et de blanc-, cousu sur leur poitrine à hauteur du cœur.
Hélèna contemplait le port de Roc-le-Chastel sans mot dire. Bien que ne connaissant pas cette ville, elle lui plaisait. Il lui avait suffit d'une impression fugace, d'un panorama charmant et le tour avait été joué. Le doux vent du matin caressait ses bras laissés nu par sa tunique bleue. Sa toge -un peu plus lourde que l'étoffe de lin dont été faite sa tunique- retombait en plis harmonieux. La comtesse avait opté pour une coiffure assez conventionnelle: une longue tresse qu'elle faisait revenir sur son épaule.
La diplomate impériale espérait clairement faire bonne impression. Et si les rayons solaires la brûlait intérieurement, elle n'en lassait rien paraitre. Par fierté, d'abord. Par coquetterie ensuite. Par nécessité de bien paraitre aux yeux de ceux qui la verrait, enfin... Et le lin s'accommodait à merveille avec le climat d'Outre-mer...

-Madame, nous sommes prêt à débarquer selon vos ordres.
Naal, le chef de l'escouade Delta des Sabres avait revêtu sa cape crème sur son armure F. Il avait été imité par les autres membres de l'escouade, conformément aux ordres.
-Bien.
Que répondre de plus lorsque tout suivait son cour et qu'il ne restait qu'à attendre que le navire accoste?
Ce qu'il fit assez rapidement, d'ailleurs.
La frégate consulaire s'était approchée suffisamment du quai pour que deux des matelots y sautent et récupère le bout (*) arrière. Ils arrêtèrent pour ainsi dire le navire en attachant solidement le câble sur l'une des bites d'amarrage prévue à cet effet. Un autre bout fut lancé à l'avant, rattrapé par les deux hommes à terre. Ces derniers firent de même que pour l'arrière avec ce cordage, avec la rapidité et la sureté de geste que confère l'expérience. Les dernières voiles étant déjà rentrées dans leurs chaussettes, les marins dans la mature en descendirent par les échelles de corde sur les flancs du navire.
De Jolett fit signe à l'un de ses hommes, lequel déploya la passerelle d'accès. Il entreprit de rejoindre la délégation, formée d'Hélèna, de Babka et de l'escouade des Sabres.
Au passage, il fit un signe de tête avec son lieutenant, ce dernier répondant de même. C'est par ce simple geste de connivence que l'autorité lui fut transmise pour le temps de la mission de représentation sur terre que son supérieur devait remplir.
Il rejoignit enfin la délégation, laquelle s'apprêtait à descendre la rampe.
Hélèna la franchit d'un pas léger, comme à son habitude. Babka en fit de même, les elfes étant par nature agile et adroit. Les hommes des Sabres descendirent un rien plus lourdement. Leur armure et leurs armes devaient jouer dans l'équation...
Quant au capitaine, il aurait pu le faire les yeux fermés. La Hylvië n'avait plus de secret pour lui...

La comtesse foula enfin le sol d'Outre-mer. Cela faisait quelque chose, tout de même. Elle se trouvait plus au sud que là où elle n'avait jamais été. Une pensée lui vint soudain en tête: "un petit pas pour moi, un grand pour l'Empire...". Se demandant comment cette pensée avait pu le venir, elle fit quelques pas sur le quai. En parlant de pas, le premier venait d'être fait. Et comme dans une valse impériale, le second devrait être fait par le cavalier ou la cavalière d'Outre-mer...


(*) [Cordage destiné à l'amarrage des navires. Prononcer "boute". Terme de marine.]

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En guise de cavalier d'Outre-Mer se fut une centaine de toges grisâtres qui s'avancèrent, se faufilèrent entre les badauds et les soldats d'Outre-Mer. La frégate consulaire était l'évènement du jour certainement de la semaine au port de Roc-le-Chastel. Comme une tâche sur un vélin vierge, Isaac Phartolos marchait au milieu de ses frères se distinguant par une bordure rouge aux manches pourpres de son froc. La foule semblait une passoire perméable aux frères de Synodar. Ils étaient respectés, parfois craint mais dans le bon sens, par la population d'Outre-Mer. Rien n'arrêtait ceux dans leur avancée. Le pas lent et saccadés de leur marche monastique se dirigeait unanimement vers le navire de la Palatin Hélèna.
L'étau des moines se resserrait autour de la passerelle jusqu'à formé un bloc compact. Un espace laissant seulement place à la Dame Hélèna et au Seigneur Babka, Palatins de Kalamaï. Mais ils, aussi diplomates soient-ils, ils n'étaient que des étrangers ayant des croyances païennes. C'était des personnages de la même trempe qui avaient colonisé quelques temps plus tôt la belle terre d'Outre-Mer. Eux-même qui avait confronté le Dieu Synodar aux croyances hérétiques d'un Empire désuni. Comment les responsables nouveau, qui n'avaient pas su d'ailleurs, rétablir une monarchie théocratique de ce nom, pouvaient-ils laisser des menteurs poser pied sur une terre sainte ?
Si la Dame Mehé et ses acolytes ne pouvaient le faire et acceptaient de les rencontrer, le Prophète Phartolos s'en chargerait. C'est pourquoi les moines de Vincelles avaient fait le voyage jusqu'à Roc-le-Chastel. Respecté de toutes les sociétés, personne n'oserait s'opposer au clergé. Cette masse impénétrable empêchaient toutes personnes de monter ou de descendre du bâtiment à voiles. Isaac Phartolos voulait ainsi savoir qui, de l'Outre-Mer ou de Kalamaï, réaliserait sa prophètie. "Des jours sombres pour l'Outre-Mer sont à venir." Isaac doutait que le mal ne vienne de l'intérieur sinon la visite du contingent kalamaïen serait inutile. Mais avec la puissance divine, on ne peut jamais être sûr de rien.

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Un aigle arriva et tendit sa patte au seigneur Babka. Il y avait un cryptex attaché. Ce genre de dispositif permettait de transmettre des messages en toute sécurité car pour ouvrir le tube il y avait un mot de passe à inscrire. mais si jamais l'on forçait un tout petit peu alors un flacon de verre se brisait et un puissant vinaigre était libéré désagrégeant le précieux parchemin avec toutes les informations.

Spoiler :

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Un grand jour pour Kalamaï et l'Outre-Mer ou le début d'un épisode funeste. Celles et ceux qui avaient fait longue route jusqu'à la terre sacrée tenait le destin de leurs nations entre leur mains. Assurément les regards du monde entier s'attardaient sur eux, attentifs à ce qui adviendrait de leur faits et gestes mais surtout de ce qui se déverserait de leur lèvres. Le peuple des Natifs partagé entre appréhension et espoir, épris de paix et de refondation de leur histoire avait unaniment répondu à l'appel de la mobilisation et des milliers de citoyens en haillons à l'aperçue des navires en provenance de Kalamaï avec leur pavillons diplomatiques avaient convergé vers le port, le sourire aux lèvres, leurs enfants sur leurs épaules, des banderoles louant la paix, l'indépendance et l'amitié, peintes sur leur étendard levés avec force et fierté.
 
Comme explosaient les premiers rayons du soleil sur les cimes du val de Roc le chastel, l'orient se teignit de rose et d'or. Les mains abandonnées sur la balustrade de pierre délicatement ciselée du balcon de la taverne du port la plus proche du quai en question sur laquelle il s'était positionné pour observer la situation, l'agent alen'ien, pièce maîtresse du réseau de renseignement de l'oracle étendu ici et là parmi le peuple, contemplait par l'intermédiaire de sa longue vue l'arrivée des ambassadeurs de Kalamai et la marche inéxorable de la population qui fondaient sur eux, mue d'abord par la curiosité, puis l'enthousiasme, chaleureux et sympathiques.


Ou encore l'hostilité pour certains, une minorité qui suivait aveuglément quelques moines vindicatifs. La mémoire des tourments de la colonisation était encore bien présente pour bon nombre, mais seuls quelques indigents stupides s'insurgeaient déjà que l'Outre-Mer recoive les messagers du tyran colonisateur, inconscients des intérêts réels de leur pays, alors qu'ils étaient peut être justement venu leur annoncer leur liberté.

Il ne se trouvait dans cette masse, pas moins de centaines d'agents alen'iens déguisés en faux citoyens insouciants. Il avait été convenu avec Eryope et les autorités d'Outre-Mer, que les forces de sécurité apparaîtraient au grand jour, tandis que celles de l'Oracle se montreraient invisibles, ses soldats positionnées secrètement dans de nombreux bâtiments, ses agents au contraire parsemées au milieu de la populace. La rencontre avait été préparée avec minutie.


Nul ne briserait l'honneur de la Nation, nul n'aurait pouvoir d'entraver la marche de l'histoire, qui que ce soit et quelque soit sa stature ou sa position. L'Oracle agirait si elle le devait, telle était sa mission. Toute action hostile contre les intérêts de l'Outre-Mer, d'ou quelles viennent, auraient des conséquences néfastes pour celui qui en serait à l'origine, se mettant immédiatement à dos la puissance de l'Oracle qui se montrerait sans pitié, frappant sans délai, sans plus aucun compromis et ce jusqu'à l'agonie de ses états de service, écrasé comme un vulgaire insecte.

Les navires corsaires n'avaient repéré aucun navire militaire alentour des côtes d'Outre-Mer. Aucune entourloupe, Kalamaï semblait avoir jouée franc jeu, d'autant plus que ses forces de protections étaient réduites, et c'était déjà un premier pas vers la confiance. Néanmoins les explorations côtières autour du pays continueraient inlassablement, les incursions sur l'océan persisteraient à la recherche de la moindre preuve de tromperie, jusqu'à la fin de la rencontre diplomatique car prudence était mère de sûreté, surtout lorsqu'était en jeu l'avenir de millions de citoyens. Un jeune homme mal rasé vint à ses côtés et lui transmit la missive qu'il s'empressa de lire.

Capitaine,

Nos forces maritimes assurent que tout est en ordre pour le moment et qu'il n'y a là aucun fâcheux navire militaire alentour, l'escorte de la délégation mise à part.

Outre cette bonne nouvelle, l'araignée alen'ienne à tissé sa toile.

Nos yeux sont partout comme anticipé par le plan prévu à l'effet en concertation avec les forces d'Outre-mer. Nul ne peut échapper à nos mains ni à notre filet tissé de main de maître. Quoi qu'il puisse arriver, quelque agitation qui puisse se dérouler, nous seront prêts à répondre à l'appel s'il résonnait de la part de nos représentants.

Ereth, agent de surpervision de l'Oracle

 
L'agent sourit à la lecture du mot quelques agitations. C'était peut être un euphémisme. Mais les grands moments de l'histoire n'échappait jamais aux grandes aventures, bon nombre de négociateurs l'avaient appris à leur dépend. L'agent alen'ien se tourna vers son messager.


Mon frère, Transmettez les dernières nouvelles à l'Oracle et aux autorités d'Outre-Mer.

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Hélèna et Babka s'étaient retrouvés cernés par les moines gris. L'écrasante présence des ecclésiastiques s'était faite oppressante. L'ambiance jusque là douce et sereine avait prit un sacré coup: une certaine tension planait au dessus des impériaux. Si certains soldats ne savaient ce que décideraient leurs chefs, d'autres s'étaient insensiblement rapprochés de leurs armes. C'était aussi le cas des Sabres, leur chef en tête. Ce dernier avait posé sa main sur le pommeau de sa lame courte, prêt à parer à toute éventualité. Et il avait été quasi-immédiatement imité par ses frères...
Il suffisait maintenant que n'importe qui tente de porter la main sur la palatine et la dernière chose qu'il verrait serait la lame du chef de l'escouade Delta en travers de sa gorge. La loyauté des Delta envers leur protégée était sans faille à n'en point douter...
Bien entendu, quiconque ferait de même envers le seigneur Babka subirait un sort guère différent. Mais pour les Ald'Rhunais, la comtesse comptait plus que l'elfe. Il n'avait aucune raison d'en prendre ombrage: il n'y était pour rien. C'était ainsi.

Pour le moment, personne n'avait sorti d'arme. Personne, malgré les hésitations.
Hélèna savait qu'un statu quo venait de s'installer entre les moines et les impériaux. Position qu'il fallait rompre pacifiquement à tout prix. Ces religieux n'étaient très certainement pas les émissaires de l'Oracle d'Alen'ia. Ou bien en l'espace du voyage l'organisation du pouvoir avait virée à une théocratie fort peu accueillante...
¤Naal, détend toi, toi et tes hommes. Je ne veux pas voir d'armes au clair.¤
¤Mais, comtesse...¤
¤Il n'y a pas de mais, c'est un ordre. Nous sommes en mission diplomatique, pas là pour faire une réputation de brute à l'Empire. Il n'a pas besoin de cela.¤
¤Bien. Et si l'on vous attaque? Imaginez la tête que ferait le Contarque ou le Basileus si je vous ramenais dans un cercueil...¤
¤Aucun risque à avoir pour ça. Je sais me défendre. Et puis je dispose d'un double avantage décisif sur l'éventuel agresseur. J'arriverais à gagner suffisamment de temps pour vous permettre de faire votre boulot.¤
¤Soit... Mais vous savez ce que je pense de votre méthode...¤
¤Je sais...¤

Se tournant vers le capitaine De Jolett, qui a regagné la frégate dès lors qu'il n'y avait pas assez de place pour lui sur le quai.
¤Capitaine, tenez les hommes. Je ne veux pas voir une seule arme en main.¤
Le capitaine n'était pas aussi habitué que Naal à formuler ses réponses mentalement. Tout juste Hélèna comprit-elle qu'il ferait tout son possible. Ses pensées trahissaient toutefois une inquiétude pesante, mêlée à l'envie de rester à bord de la frégate.
¤Vous resterez donc sur le navire. Mais pas de provocation, pas d'armes. Les hommes sont consignés à bord jusqu'à nouvel ordre. Vous pourrez toutefois chercher à vous procurer du ravitaillement, si l'on veut bien nous en vendre. Toutefois, vous y irez en personne, avec une escorte minimale.¤
La réponse floue devait être comprise comme une approbation.
¤Je compte sur vous pour appliquer mes ordres à la lettre.¤

Les soldats réagirent promptement aux ordres donnés par le capitaine De Jolett. Ils se remirent au garde-à-vous et gardèrent la pose. Pour les Sabres, ils suivirent les ordres de Naal -ceux d'Hélèna- à la lettre. Ils quittèrent leurs postures défensives pour en adopter une plus conventionnelle.
Il ne restait plus à la comtesse qu'à essayer d'avancer un peu. L'entrevue n'allait très certainement pas se faire sur le quai, encerclés par des religieux...
Une rapide exploration mentale des environs rapporta la présence d'une petite centaine de moines. Des prêtres de Synodar, le dieu unique d'Outre-mer. L'ambassadrice ne voyait pas vraiment en quoi l'arrivée de la délégation avait pu motiver la venue massive de ces braves gens. Sa mission ne comportait en aucun cas une quelconque clause de nature théocratique...
Déjà que la comtesse n'avait pas beaucoup d'estime pour l'Église impériale, alors si elle se mettait à dos le clergé d'Outre-mer...
Une rapide analyse des esprits présents autour d'elle révéla la présence du chef monastique: le prophète Phartolos Isaac en personne. Il s'agissait d'un honneur d'être accueilli par cet imminent fervent de Synodar. Car en plus d'être prêtre, il se trouvait avoir une certaine place au sein de la vie d'Outre-mer. Même si depuis la chute de l'ancien royaume d'Outre-mer, il n'avait plus autant de pouvoir du fait de la réorganisation faite autour de l'Oracle et d'Eryope, il conservait un peu de son ancienne importance au yeux de la population.
Hélèna vérifia une dernière fois son bouclier mental, vérifia les esprits alentour une ultime fois, et entreprit de "briser la glace":
-Bonjour, mes frères. Si toutefois vous me permettez de vous appeler ainsi. Je suis la comtesse Hélèna Ianoss, comtesse d'Ald'Rhune et palatine de Prévèze. J'ai été choisie par le Sénat de Kalamaï pour représenter l'Empire ici même dans le cadre d'une mission diplomatique pacifique. Notre délégation est constituée du seigneur Babka Irvin et de ma personne. Les cinq soldats qui nous accompagnent ne sont présents que pour notre sécurité.
Pas de réponse.
-Bien...Sur un registre plus personnel, je suis ce que vous appelez une "hérétique". Je suis une hérétique parce que mes croyances ne sont pas les vôtres. Si cela peut vous aider, je ne suis pas non plus ce que l'on pourrait appeler une bonne croyante quant au panthéon de Kalamaï...
Je ne suis pas venue pour vous convertir ou vous conquérir, loin de là. Je n'ai pour seul arme mes mots, et pour seule volonté celle d'entreprendre l'établissement d'une relation cordiale entre nos deux puissantes nations. J'espère de tout cœur que cette envie soit partagée par plusieurs en cette terre. Il est temps de mettre fin aux rivalités pour reconstruire ensemble ce que la folie de nos dirigeants passés a pu mettre à terre.

Marquant un temps d'arrêt durant lequel la comtesse vérifia l'évolution des pensées chez son auditoire, elle reprit:
-Je suis venue pour empêcher une énième guerre que personne ne veut. Je ne partirais pas sans avoir au moins essayée d'y arriver. Saints hommes, je ne suis pas votre ennemie, contrairement à ce que vous pouvez penser de moi...

Hélèna fit un pas en avant, puis un autre, puis un troisième. D'une démarche légère, la diplomate fendit la foule de capuchons gris. Arrivée à hauteur du prophète, elle s'arrêta. L'espace d'un instant, ses yeux clairs rencontrèrent ceux du religieux. La différence entre le regard, dur et déterminé, du prophète et celui, doux et chaleureux, de la diplomate était flagrant. L'homme devait avoir vécu de bien lourdes épreuves...
L'ambassadrice inclina la tête en guise de salut, les mains jointes. Elle espérait que son geste ne serait pas interprété comme autre chose qu'un salut respectueux. En temps que personnage important de la vie d'Outre-mer, il était normal que la comtesse lui témoigna son respect, à lui comme à Celui qu'il représentait...
La délégation, toujours précédée de l'Ald'Rhunaise reprit sa marche en direction du bout du quai...

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« Dépêchons-nous, nous allons être en retard pour recevoir la Reine Arc-en-Ciel », hurla le jeune Tömas O’Mac, le troisième cavalier d’élite de la lignée des O’Mac à faire ses classes dans la minuscule armée d’Eryope. A la tête d’une petite unité d’une vingtaine de cavaliers recrutés parmi les meilleurs élèves de l’école militaire, ce jeune loup avait pour mission de guider la Comtesse Hélèna Ianoss et le Conseiller Babka de Helcar vers Eryope et la princesse Méhe.

Partis depuis quelques jours d’Eryope, ils avaient fait plus d’escales que prévu parce que les cavaliers souffraient tout autant que leurs montures de la chaleur étouffante qui régnait en Outre-Mer. C’est pourquoi accélérant le pas à l’approche de la capitale, ils n’avaient pourtant pas pu arriver avant que le convoi de l’ambassadrice ne débarque au port de Roc-le-Chastel. Il savait qu’ils étaient en retard, il fallait donc encore faire cravacher les juments et étalons déjà épuisés. Heureusement pour les bêtes et pour leurs cavaliers, l’arrivée était proche et tous pourraient souffler un peu, enfin ils l’espéraient.

A peine une lieue et ils pourraient goûter à l’air marin qui régnait dans la capitale. Encore un peu de courage avant de pouvoir changer de monture et se désaltérer un peu avant de faire le voyage retour. A peine une lieue... ou plutôt encore une lieue tant le soleil ardent et brûlant tapait fort.

Roc-le-Chastel enfin. Direction le port où le navire de la Comtesse d`Ald`Rhune avait déjà probablement accosté. C’est au galop que les derniers pas vers ce lieu de rencontre furent parcourus. Mais quand il vit un petit attroupement près d’une embarcation, O’Mac se douta tout de suite que les ennuis commençaient. Il descendit de cheval et après avoir confié celui-ci à un de ses compagnons, il s’approcha de la masse qui s’était formée. D’un œil il parcourut la foule et remarqua un des ses anciens camarades de chambrée à l’école militaire et qui avait rejoint les rangs de l’Oracle. Les agents étaient donc bien en place comme prévu, parfait. Au moins, c’était toujours cela de pris. Il s’avança vers la troupe et vit des centaines de moines qui bloquaient l’accès à une petite délégation, la délégation que la princesse Méhe attendait. Apparemment, les religieux ne voulaient pas que l’ambassadrice parvienne jusqu’aux autorités d’Outre-Mer. Malgré le manque d’informations, il comprit assez vite la situation. Il s’agissait probablement des Adorateurs de Synodar qui s’étaient farouchement opposés aux Dieux imposés par les colons de l’Empire de Kalamai et qui, depuis ce jour, haïssaient les ressortissants de cet Empire. Au milieu de ces moines en aube grise, il remarqua la figure emblématique de cette communauté religieuse, le respecté Phartolos Isaac.

Parcourant à nouveau la foule comme pour s’assurer que les agents de l’Oracle se trouvaient bien là, O’Mac avisa de la situation. Si une rixe se déclenchait et ce malgré la présence des Alen’iens, le sang serait versé et à coup sûr aucun vainqueur ne sortirait de cet affrontement. Cela serait du plus mauvais effet en ces temps de tension entre les deux Empires. Il fallait à tout prix garantir que la négociation se passe au mieux. Il allait fendre la foule des moines quand il aperçut celle qui était probablement la Reine Arc-en-Ciel qui l’avait devancé dans son idée et qui tentait d’échapper à ce blocage. Il avança vers elle et lui tendit la main comme s’il lui offrait sa main pour sortir de l’eau ou d’un quelconque trou dans lequel elle serait tombée.


« Madame, soyez la bienvenue malgré cet imprévu. Je suis Tömas O’Mac, membre de la cavalerie d’élite des Sentinelles d’Eryope. La princesse Méhe m’a dépêché auprès de vous pour que je vous conduise à elle. Veuillez me suivre je vous prie pendant que quelques uns de mes compagnons vont s’occuper de disperser ces religieux. », dit-il avec la voix d’un jeune homme qui vient à peine de sortir de l’adolescence, et qui a conservé quelques traits vocaux enfantins. « Soyez sans crainte, nous n’userons pas de la force », jugea-t-il utile d’ajouter.

Phartolos Isaac était là à quelques pas et il s’adressa donc à lui.

« Mon Père, je sais que vous avez de la rancœur contre les colons de Kalamai qui vous ont privés de votre culte à Synodar. Mais sachez que si les autorités d’Outre-Mer ont accepté de recevoir des ambassadeurs de Kalamai, c’est pour trouver un accord entre les deux parties et pour éviter que le sang ne coule à nouveau. Ne pensez-vous pas qu’il est plus raisonnable de tenter de préserver la paix plutôt que de garder des rancœurs contre ceux qui nous ont fait souffrir. Je n’entends rien à la religion en général, je ne crois que ce que m’ont appris mes aïeuls et que m’ont laissé mes ancêtres. Cependant, l’un d’entre eux disait que pour atteindre une certaine grandeur d’âme, il est préférable de pardonner à ceux qui nous ont offensés et de leur tendre la main pour rétablir la paix plutôt que de s’engager dans une guerre qui n’apporterait que misère et profondes blessures. S’il vous plaît, donnez une chance à cette rencontre, faîtes confiance aux deux parties pour trouver un accord de paix. Quant à vos doléances, venez les exprimer auprès des autorités d’Outre-Mer et de sa représentante. Laissez d’abord cette rencontre entre la Reine Arc-en-Ciel et la princesse Méhe d’Eryope se passer au mieux et ensuite je vous assure que vous serez écoutés. S’il vous plaît, je vous en conjure, laissez-nous aller en paix et je vous promets d’intervenir auprès de la princesse pour qu’elle vous reçoive prochainement »

Tömas O’Mac proposa son bras à la Comtesse et fendant la foule il l’emmena vers une jolie jument à la robe isabelle que tenait par les rênes un cavalier à la chevelure blonde.
« Voici la plus douce de nos juments. Nous avons pensé que le voyage serait plus court à dos de cheval mais si vous préférez que nous louions une carriole, nous pouvons aussi le faire. »

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Nous débarquions à peine du navire que de nombreux moines s'approchèrent de nous, nous encerclant jusqu'à laisser peu d'espace. Je laissa Hélèna entamer les discussions voir même les premiers gestes, elle était l'élu du Sénat pour représenter notre nation, j'étais présent plus par principe et désir de participer à cet échange que par obligation.

Un aigle vint soudain très près de moi et me tendit sa patte, un cryptex de l'ombre ! Je le pris et le rapace quitta aussitôt, il avait rempli sa tâche. J'ouvris discrètement le tube comme il se devait puis pris conscience de son contenu, une fois fait je le remis à sa place, verrouilla le boitier puis le força. Par ce geste, je détruisis le document confidentiel grâce au vinaigre puis plaça l'objet dans une des poches de la redingote que je portais grâce au talent impressionnant du tailleur de la comtesse. Le reste de mes habits étaient d'une coupe sobre mais élégante, à la fois digne de mon rang et sans superflu, nous n'étions pas là pour nous pavaner mais bien pour régler pacifiquement la situation plus que tendu entre nos nations.

Je vis alors Hélèna qui s'avança parmi les moines jusqu'à Phartoloss, j'avais déjà entendu parler de lui lors de ma dernière venue qui remontait à l'époque du règne d'Enguerrand d'Exalon et de l'invasion de Taleonor. J'avais toutefois un doute à savoir si je l'avais déjà rencontrer, n'étant pas certains, je n'engagea pas le dialogue et suivi simplement la comtesse. Gardant les mains jointes en guises de respect pour ce peuple et ses croyances.

Je pensais malgré tout que cela ne pouvait être l'accueil qui nous était réellement dédié et j'espérai que le véritable accueil arriverait sous peu pour mettre à l'écart se prêtre un peu .. disons.. cinglé. Souhait qui fut exaucé par l'avenir d'un groupe de cavalier venant au nom de la princesse Méhe !

Un dénommé Tömas O’Mac intervint au près de nous et de Phartoloss, indiquant à ce dernier qu'il lui fallait nous laisser passer. Par la suite, il offrit une magnifique jument pour transporter la comtesse. Je m'avança de quelques pas puis m'adressa à Tömas :


Mes salutations, messire O'Mac ! Je suis heureux de vous voir arriver pour nous conduire à Eryope. Je suis Babka, seigneur d'Helcar. Je constate que vous avez une ravissante monture pour ma collègue mais quand est-il de moi ? Je ne remarque aucun autre cheval de disponible et vos propos semble ne concerner que Dame Ianoss.

Je garda un ton tout à fait courtois, considérant une désinformation sur ma présence auprès de la Comtesse pour cette mission diplomatique. Cachant aisément la rage qui me brûlait, mon visage ne montrait rien.

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Bien que jeune et inexpérimenté quant à la pratique militaire, Tömas O’Mac avait par contre eu le temps d’apprendre l’art de la séduction et la galanterie. C’est ainsi qu’il prit soin d’accueillir au mieux la Comtesse quitte à oublier la diplomatie et la bienséance envers le second hôte de la Nation d’Outre-Mer. Bien qu’il n’ait été fait aucune annonce claire et précise de la présence d’une seconde autorité de l’Empire de Kalamai, il savait tout de même qui était Babka et qu’il viendrait en qualité de chaperon.

« Messire Babka, je ne vous ai pas oublié mais je m’occupais tout d’abord, vous le comprenez bien, de la Comtesse. Mon père m’a enseigné l’art militaire mais m’a aussi appris certaines choses tout aussi utiles en ce monde. Parmi celles-ci, la galanterie était primordiale pour lui. Alors, Messire Babka, ne m’en veuillez pas de vous avoir délaissé quelque peu, j’ai seulement agi selon mon éducation et je vous prie d’excuser mon attitude si elle a pu vous blesser. D’ailleurs, je vous ai trouvé une monture tout aussi appropriée à votre grandeur. »

Il accompagna ses paroles d’un geste en direction de la monture réservée à la Reine Arc-en-Ciel et… C’est ce moment précis que choisit le chevrier Aloda pour passer juste devant la jument, en tirant une chèvre… Bien qu’habituellement respectueux de ses hôtes, le jeune militaire ne put s’empêcher d’éclater de rire, entraînant avec lui quelques-uns de ses hommes. Mais bientôt il se reprit, gardant tout de même un large sourire sur les lèvres.

« Je vous prie d’excuser cette attitude. Mais je n’ai pas pu m’en empêcher. Voir ce chevrier et cette chèvre passer au moment même où je voulais vous montrer la noblesse de votre monture, cela m’a surpris. Vous aurez tout de même noté que c’est une chèvre de la race la plus noble et la plus réputée de votre Empire. Voyez là une ouverture de notre esprit quant à l’accueil favorable de ressortissants même les plus inattendus de Kalamai. Mais laissons cette brave bête. Voici votre monture, je puis vous assurer que c’est un étalon des plus prestigieux, issu d’un des meilleurs haras de notre Nation. »

Et en effet, un cavalier emmena un magnifique cheval noir à la robe unie et à l’encolure large et fière.

« Si vous êtes prêts, je vous propose d'enfourcher ces nobles montures et de partir pour Eryope où la princesse Méhe doit probablement trépigner d’impatience. »

Un groupe de quelques cavaliers, l'avant-garde d'escorte, partit en avant pour aller à l'extérieur de la ville et attendre le groupe principal composé en particulier des personnalités de Kalamai. Et bientôt le groupe principal le suivit : Hélèna, Babka et leur escouade de chaperons, guidés par les cavaliers d'Eryope emmenés par Tömas O'Mac...

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