Je me dirigeais vers le lieu où se tenait anciennement la bibliothèque de Père. J’avais fait déplacer tous les ouvrages dans une pièce plus propice à la lecture dès mon accession au pouvoir.
Je poussai une porte à double battant en bois ouvragée. L’arbre en fleur s’écarta pour me laisser passer. Je pénétrai dans une pièce octogonale avec des murs de cinq mètres de large et d’autant de haut. Décoration inexistante. Une applique au centre de chaque pan à tiers hauteur. Surplombant le centre à deux mètres du sol, un lustre à huit branches, chacune soutenant une lampe à huile. En-dessous, un plan de travail. Sur celui-ci, un cadavre. A côté, Pierrick.
Je m’approchai de lui et l’embrassai avant de porter mon attention sur le mort. Il avait le visage très amoché, ainsi qu’un bras et les jambes. Je commençai à le retourner lorsque je découvris l’état de son dos. Identique aux jambes.
« Qu’a-t-il eu ? »
« Il a été piétiné par un taureau. »
« Pas de chance. Tu n’as pas eu trop de difficultés pour le récupérer ? »
« Non, quelques pièces ont suffi. »
« Bon, au travail alors. Il y a le nécessaire ? »
« Oui. »
Je pris une lame aiguisée et coupa la peau au niveau du cou, puis la fit descendre le long des côtes après être passé sous les aisselles. Je fis de même de l’autre côté. Délicatement, avec un objet plat, je séparai la peau des chairs. Puis, je coupai la peau au bas de l’abdomen. Je demandai à Pierrick de s’occuper de préparer la peau pendant que j’étudiais l’intérieur du défunt. Mes connaissances en anatomie humaine étaient relativement limitées, raison pour laquelle je faisais tout en mon pouvoir pour les améliorer.
Neuf heures sonna. Dix heures. Puis, onze heures. Et, finalement, midi. L’examen touchait à sa fin. J’étais entre temps passé au bras non blessé, au blessé et ensuite aux jambes. Même mort, cet humain était sans grand intérêt. Mais, je ne pouvais nier qu’il m’avait aidé dans la compréhension de mon corps et celui de mes congénères.
Grincement de porte. Mon compagnon entra. Il m’observa, son regard s’attardant sur les tâches de sang constellant mes habits. Puis, il se dirigea vers le cadavre et l’admira un instant.
« Tu t’es occupé de la peau ? »
« Oui, elle trempe dans son bain. »
« Bien. Viens, tu vas m’aider à disposer du corps. »
« D’accord. »
Pierrick et moi portâmes donc le morceau de viande jusqu’à la fosse. Trou dans lequel s’entasse les excréments et déchets des habitants du château que les paysans utilisent ensuite pour fertiliser les terres. Le trajet se fit sans encombre n’ayant croisé personne, l’heure du repas aidant.
De retour dans la salle octogonale, il fallut nettoyer le plan de travail, autour aussi, ainsi que les instruments. La faim me tenaillait l’estomac mais je continuai mon labeur avec mon compagnon. Alors que la corvée se finissait, je pensai à Jaichim.
Sitôt terminé et la pièce fermée, je me dirigeais vers la volière, deux étages plus haut. Dans un petit renfoncement, juste avant, trônait une écritoire, du parchemin et de l’encre. Je rédigeai donc un message à l’attention de Jaichim.
Jaichim, mon ami,
Je me languis de ta présence. Notre dernière rencontre semble remonter à une éternité. Je n’ai pu te revoir depuis que Père m’a laissé les rênes du pouvoir. La vie quotidienne me paraît bien pâle loin de toi.
J’ai ouï dire que tu avais combattu à nouveau et étais revenu victorieux.
Tu n’as pas été blessé, j’espère.
Quelles sont les nouvelles récentes et aurons-nous l’occasion de nous revoir dans un futur proche ?
Puis, je demandai à mon ombre de s’emparer d’un pigeon. Avec son aide, je fixai le bout de parchemin à la patte du volatile. Pierrick s’en empara et le lança pour qu’il puisse prendre son envol et rejoindre sa destination.
Je me dirigeai enfin vers les cuisines afin de me faire servir un repas salvateur. L’attente de la réponse en serait ainsi légèrement écourtée. Du moins, l’impression.
Je poussai une porte à double battant en bois ouvragée. L’arbre en fleur s’écarta pour me laisser passer. Je pénétrai dans une pièce octogonale avec des murs de cinq mètres de large et d’autant de haut. Décoration inexistante. Une applique au centre de chaque pan à tiers hauteur. Surplombant le centre à deux mètres du sol, un lustre à huit branches, chacune soutenant une lampe à huile. En-dessous, un plan de travail. Sur celui-ci, un cadavre. A côté, Pierrick.
Je m’approchai de lui et l’embrassai avant de porter mon attention sur le mort. Il avait le visage très amoché, ainsi qu’un bras et les jambes. Je commençai à le retourner lorsque je découvris l’état de son dos. Identique aux jambes.
« Qu’a-t-il eu ? »
« Il a été piétiné par un taureau. »
« Pas de chance. Tu n’as pas eu trop de difficultés pour le récupérer ? »
« Non, quelques pièces ont suffi. »
« Bon, au travail alors. Il y a le nécessaire ? »
« Oui. »
Je pris une lame aiguisée et coupa la peau au niveau du cou, puis la fit descendre le long des côtes après être passé sous les aisselles. Je fis de même de l’autre côté. Délicatement, avec un objet plat, je séparai la peau des chairs. Puis, je coupai la peau au bas de l’abdomen. Je demandai à Pierrick de s’occuper de préparer la peau pendant que j’étudiais l’intérieur du défunt. Mes connaissances en anatomie humaine étaient relativement limitées, raison pour laquelle je faisais tout en mon pouvoir pour les améliorer.
Neuf heures sonna. Dix heures. Puis, onze heures. Et, finalement, midi. L’examen touchait à sa fin. J’étais entre temps passé au bras non blessé, au blessé et ensuite aux jambes. Même mort, cet humain était sans grand intérêt. Mais, je ne pouvais nier qu’il m’avait aidé dans la compréhension de mon corps et celui de mes congénères.
Grincement de porte. Mon compagnon entra. Il m’observa, son regard s’attardant sur les tâches de sang constellant mes habits. Puis, il se dirigea vers le cadavre et l’admira un instant.
« Tu t’es occupé de la peau ? »
« Oui, elle trempe dans son bain. »
« Bien. Viens, tu vas m’aider à disposer du corps. »
« D’accord. »
Pierrick et moi portâmes donc le morceau de viande jusqu’à la fosse. Trou dans lequel s’entasse les excréments et déchets des habitants du château que les paysans utilisent ensuite pour fertiliser les terres. Le trajet se fit sans encombre n’ayant croisé personne, l’heure du repas aidant.
De retour dans la salle octogonale, il fallut nettoyer le plan de travail, autour aussi, ainsi que les instruments. La faim me tenaillait l’estomac mais je continuai mon labeur avec mon compagnon. Alors que la corvée se finissait, je pensai à Jaichim.
Sitôt terminé et la pièce fermée, je me dirigeais vers la volière, deux étages plus haut. Dans un petit renfoncement, juste avant, trônait une écritoire, du parchemin et de l’encre. Je rédigeai donc un message à l’attention de Jaichim.
Lettre à l'intention du Seigneur-Capitaine de Graevendal, Jaichim Carridin :
Jaichim, mon ami,
Je me languis de ta présence. Notre dernière rencontre semble remonter à une éternité. Je n’ai pu te revoir depuis que Père m’a laissé les rênes du pouvoir. La vie quotidienne me paraît bien pâle loin de toi.
J’ai ouï dire que tu avais combattu à nouveau et étais revenu victorieux.
Tu n’as pas été blessé, j’espère.
Quelles sont les nouvelles récentes et aurons-nous l’occasion de nous revoir dans un futur proche ?
Friedrich de Kelterre
Puis, je demandai à mon ombre de s’emparer d’un pigeon. Avec son aide, je fixai le bout de parchemin à la patte du volatile. Pierrick s’en empara et le lança pour qu’il puisse prendre son envol et rejoindre sa destination.
Je me dirigeai enfin vers les cuisines afin de me faire servir un repas salvateur. L’attente de la réponse en serait ainsi légèrement écourtée. Du moins, l’impression.