Voyage de Noces... [Epoux Irvin]

Précédemment

Rien n’aurait pu être plus parfait. Babka et Faelyna avaient partagé des moments des plus merveilleux depuis leur rencontre, passant des retrouvailles à leurs noces exceptionnelles... Jamais l’humaine n’avait espéré vivre de telles choses avec une telle ampleur : car oui, elle l’aimait. D’un amour aussi tendre que sauvage, en somme, passionné. Non, définitivement. Rien n’aurait pu être plus parfait.

Ils avaient prit le strict minimum pour leur voyage, si gracieusement offert par les parents de la jeune mariée, pour une destination alors inconnue. Un bateau les attendit au port, à bord duquel se trouvaient déjà l’équipage dynamique et le chaleureux capitaine : ce fut lui, d’ailleurs, qui les accueillit sur son navire. Evidemment, il se garda bien de leur dévoiler où ils accosteraient ! Ce n’est qu’en début de soirée que la terre apparut à l’horizon, et le Palatin connaisseur indiqua à sa compagne qu’ils se rendaient sans doute en Outre-Mer... L’humaine se sentit pousser des ailes. Son étreinte se resserra autour de sa taille, et ils échangèrent un baiser sur le pont, bercés par les vagues s’échouant sur la proue.
Arrivés à bon port, les deux tourtereaux se laissèrent guider par l’un des matelots sur la plage au sable fin, dont les grains rougeoyaient sous les rayons du soleil couchant. Ils marchèrent sur de grandes pierres plates qui formaient un chemin s’immisçant dans la forêt, puis la végétation laissa place à une sorte de cabane perchée en hauteur. Une échelle de corde les mènerait dans leur petit nid douillet, mais le jeune marin décida qu’ils devaient continuer seuls. Après s’être séparés, galanterie oblige, Dame Irvin monta la première jusqu’à atteindre le porche en bois, puis la porte d’entrée. Une vaste pièce s’offrait à eux, dont un mur entier était vitré : de là ou du balcon, le couple avait une vue imprenable sur la mer, et serait réveillé par le lever du jour. Le reste de l’intérieur avait gardé sa couleur brute et sombre, mêlant la chaleur du bois et la fraîcheur marine. Leur lit magnifique trônait près de la large baie, sous une toile blanche et fine ; une petite cuisine contenait tout ce qui leur fallait, et le mobilier était largement suffisant. Ils firent le tour rapidement pour finir accoudés contre la rambarde, admirant le paysage qui s’étendait devant eux. Ce séjour s’annonçait des plus inoubliables... Convaincue de cela, la jolie brune se blottit dans les bras de son époux, et lui murmura à l’oreille à quel point elle l’aimait.

Il regardait la mer devant lui, de l'eau à perte de vue, loin de Kalamaï et des obligations politiques. Il ne pensait pas revenir en Outre-Mer aussi rapidement après les combats contre les pirates quelques mois auparavant. Il avait sa femme dans les bras, profitant de sa présence et de la quiétude de l'endroit. Il songeait à la demeure qu'il voulait acquérir sur les terres de la Nation en guise de résidence secondaire, justement pour fuir la pression et se ressourcer dans cet environnement paisible. Il avait l'esprit vide de tout tracas, il était en voyage de noce avec sa bien-aimé et il comptait bien utiliser son temps à bon escient. Ayant donné ses consignes à l'intendance de Maon, il pouvait dormir sur ses deux oreilles.

Il faudra trouver de quoi remercier tes parents pour ceci ma chère et cela ne me donne pas le goût de retourner dans le stress du conflit militaire qui se dessine sur l'empire...

Il secoua la tête, chassant cette idée, embrassant sa femme avec envie. La nuit tombait peu à peu, ils rentrèrent pour y prendre un repas que Faelyna prépara tandis qu'ils discutaient de choses et d'autres. Elle lui avait formellement interdit de l'aider pour ce premier repas, elle voulait lui faire plaisir, il ne pouvait que respecter ce choix. Le temps n'avait pour eux aucune importance pour les jours à venir, profiter étant maître mot, c'est pourquoi ils se rendirent ensuite sur la plage pour s'y promener, profitant de la luminosité des lunes de Kalamaï, bien visible en cette nuit sans nuage.

Les nombreux jours passés en Outre-Mer eurent le don de rapprocher encore plus les jeunes mariés, et d'apaiser les esprits. Pas de politique, pas de conflit, pas de prévision de guerre. Rien que la perspective d'un avenir heureux pour le couple Irvin, et la promesse d'un lendemain encore meilleur.

Arrivés au terme de leur Voyage, les époux rassemblèrent leurs affaires à contre-coeur. Ils savaient que cela signifiait entre autres un quotidien plus agité, et les retrouvailles avec leurs responsabilités respectives... Qu'il en soit ainsi. Pas un seul devoir ne pourrait gâcher le bonheur qu'ils partageaient lorsqu'ils étaient ensemble, alors la séparation ne serait qu'une petite trêve que leur amour balayerait d'un revers de sentiments.
Eh puis, quelque chose faisait que plus aucun souci politique ne pouvait atteindre la nouvelle Dame Irvin. Là n'était plus sa priorité, et cela ne le serait probablement plus jamais...

En remontant à bord du navire qui devait les ramener en Kalamaï, le Sir aida le matelot à porter les valises avant de rejoindre sa femme sur le pont. La brise faisant virevolter ses cheveux, elle admirait une dernière fois la faune et la flore qui les avaient abrité jusque là, une pointe d'envie la submergeant : il faudrait revenir, c'est certain. L'Elfe sembla comprendre. Il passa ses mains sur les épaules de sa dulcinée en observant également le paysage qui s'étendait devant eux une dernière fois.

L'équipage se mit au travail, et le bâtiment se mit à avancer, prenant le large toutes voiles dehors. La Psioniste se retourna alors vers son homme, glissa ses mains à sa taille et l'embrassa amoureusement. Lorsque leurs lèvres se séparèrent, elle esquissa un petit sourire, et susurra à son oreille avant de le quitter pour rejoindre la proue :

Partons sans regret... Papa.

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