Odra eut une bien mauvaise hallucination en ce début de matinée. La paria qui faisait office de vigie à la frontière venait de percevoir trois silhouettes évoluer sur l’ancienne route désormais coupée, reliant Zakinthe à Prévèze du Sud. Ce qui choqua l’humaine était la taille des êtres se dirigeant vers eux, une taille hors norme, en tout cas hors des normes humaines. Des géants songea-t-elle instinctivement. Ces immenses créatures peuplées déjà une partie de Prévèze et un petit nombre avait même rejoins les anarchistes. Elle en avait déjà vu d’assez près mais jamais d’aussi étranges. Malheureusement elle ne put rester plus longtemps à les observer, il lui fallait prévenir ses camarades du groupe, chargés de la surveillance de la frontière. La crainte était bien sûr que le palatin Babka envoie ses troupes à l’assaut, comme il l’avait déjà fait une fois par le passé. Mais il n’aurait jamais eut la stupidité d’envoyer uniquement trois géants pour cela. Les anarchistes n’étaient ni des guerriers ni des magiciens nés, certes, un ramassis de paysans pour certains sans doute, mais ils avaient le nombre et la foi pour eux. Ainsi le tableau ne collait pas. Qui étaient ces étrangers ?
Odra ne put avertir qu’une partie du groupe, car d’autres parias et vigies surveillaient des coins de frontières plus éloignés. Le sous-groupe d’Odra ne comptaient que douze parias, ce qui semblaient risqués face à trois géants, mais l’urgence était telle qu’ils durent aller au plus vite à leur rencontre, et si possible les espionner un peu avant afin d’en savoir plus sur leurs intentions. Empruntant un petit pont de bois, les parias passèrent de l’autre côté de la berge, en territoire de Zakinthe. Avisant une petite clairière non loin, Odra pensa que le lieu se prêter aisément à une embuscade. Les anarchistes se placèrent alors avec hâte, car les géants se rapprochaient. Odra put enfin distinguer les trois inconnus. La jeune femme s’aperçut avec horreur qu’un des trois étrangers n’avaient rien d’un géant mais beaucoup plus d’un reptile.
*Qu’est ce donc que cette abomination? Je n’ai jamais vu de tel être….*
pensa-t-elle.Les deux autres géants semblaient bien différents l’un de l’autre. Le point commun, et non des moindre, étaient que tous deux portaient les armes, ce qui aux yeux des anarchistes en faisaient automatiquement des guerriers, et donc un danger potentiel. Se fiant à leur expérience de la guérilla, les parias s’étaient placé de manière à entourer leurs cibles pour pouvoir frappé vite et se replier promptement. Trois archers tenaient en joue le petit groupe tandis que les neuf autres parias avaient dors et déjà dégainés leurs épées au moment où l’un des géants, après s’être abreuvé, leur adressa la parole :
Anarchistes, je sais que vous m'avez répéré. Je ne vous vois pas, pour ma part, mais je me doute de votre présence. Sortez je vous prie de votre cachette et laissez moi m'annoncer. Je souhaite parler à l'Assemblée.Comme une réponse à la requête du géant, les neufs anarchistes sortirent d’entre les arbres pour se porter à la rencontre de l’interlocuteur. Les archers n’avaient pas bougé d’un cil. Ce que le géant vu fut sans doute des plus consternants. Neuf gueux portant des épées de mauvaise facture. Neufs humains affamés en arme. Mais l’intelligence du géant aura sans doute put déceler neuf êtres déterminer à affronter leur peur pour la défense de leur cause. Car la vue des deux surhommes, et surtout du reptile, leur glaçait le sang. Odra dut se battre contre elle-même pour pouvoir seulement ouvrir la bouche. Aucun son n’en sorti. Ce n’est qu’au deuxième essai que la brune aux yeux sombres et à la peau crasseuse put s’adresser au géant.
Qu…qui êtes vous étrangers ?Fixant le reptile.Comment tel horreur se peut ?Les anarchistes se tenaient en retrait des trois êtres. Seule Odra s’était légèrement avancée. Elle n’était pourtant pas la chef ; il n’y en avait pas chez les anarchistes. Mais elle était la première à avoir vaincu sa peur et venait dès lors d’obtenir le respect de ses pairs.