Le Monde de Kalamaï
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Le soleil approchait paresseusement de son zénith en cette magnifique journée. Quelques rayons en témoignaient en filtrant ici et là entre les épais feuillages des arbres environnant, illuminant de mille feux les pollens et autres poussières qui dérivaient ici et là au gré de la brise courant et dansant dans le bois avec une cavalière imaginaire.
Les messagers mandatés par Judith avaient du mettre pied à terre quasiment dès leur entrée dans la forêt, face à l'impossibilité de rester en selle avec la densité des arbres et autre plantes que ceux-ci protégeaient comme ils se doit des méfaits des vents violents de la mer.

Fort heureusement, entrainés avec rigueur, les deux soldats qui avaient reçu l'instruction des officiers de la cohorte Phoenix de Draziva ne souffraient guère du poids de leur lourde armure ou de la chaleur étouffante qui devait y régner.
L'eggelos qui les accompagnait et les dirigeait ne portait pour sa part qu'un casque et un léger haubert sur lesquels étaient finement ciselés des motifs de plumes donnant l'impression que l'homme portait dans son dos des ailes repliées. C'est ce troisième personnage qui dirigeait le groupe, au gré de son instinct et des informations qu'il avait reçues sur la localisation du royaume d'Hépistèm.
L'ordre de mission était clair dans l'importance qu'elle avait d'être menée à bien.


" Prions pour que ces herbes se murmurent l'une à l'autre notre arrivée jusqu'au village... Et qu'ils précisent bien que nous sommes pacifiques... "

Plus ils progressaient et s'enfonçaient dans le monde végétal, plus le développement de ce monde semblait progresser, se faire plus imposant et plus puissant.
Enfin, il leur semblait arriver à un nid de civilisation. Les plantes qui semblaient au premier abord domestiquées se pliaient avec joie aux désirs de leurs concitoyens anciens et partageaient avec eux toutes leurs capacité de construction et de confort de vie. Ainsi, la majeure partie des bâtiments étaient fait de matériaux tels que le bois.

Ils furent rapidement repérés par deux sentinelles qui, agiles comme des félins, fondirent sur eux en sautant d'arbre en arbre, de branche en liane et les mirent en joues de leurs armes. L'eggelos et ses deux compagnons défirent leurs ceinturons et déposèrent leurs armes aux pieds des gardes en signe de paix.


" Je suis un messager d'Etimnon, je voyage en nom de Xanis de Draziva, palatin de cette province. Je désire voir Ethosem l'Enchanteur. Auriez-vous l'amabilité de me mener à lui ? "

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Perchés sur un Mangiferia de plus de cinq mètres, Lwal et Obal passaient le temps en luttant amicalement sur le majestueux arbre. Leur entrainement s’interrompit brusquement lorsqu’un déséquilibre vint bouleverser leur activité. Les autres habitants ne semblaient pas encore l’avoir perçu. Cela n’avait rien de surprenant. Lwal et Obal étaient des sentinelles formées par le Cercle et bien qu’il ne soit que des soldats, tous les anciens disposent d’un potentiel de magie primaire qu’il suffit d’entrainer pour voir certaines capacités magiques se développer. Et ce que les deux anciens avaient perçu plus tôt leur avait été transmis par la relation privilégiée qu’ils entretenaient avec la forêt. Lwal huma l’air et se concentra.
Des humains… commenta-il.
D’un regard entendu, les deux amis prirent leurs arcs et s’élancèrent de branche en branche vers la source du désordre. Se muant tel des ombres avec une agilité déconcertante, les anciens étaient plus rapides dans les arbres que sur la terre ferme. D’ailleurs, ils n’aimaient guère la terre ferme, qui trop aplatie, ne leur permettait pas de conserver un bon équilibre. Avant même de les voir de leurs yeux, les deux sentinelles avaient ressenti la présence de trois individus et de l’acier. Les anciens maudissaient l’acier depuis des générations. Le métal avaient été synonyme de massacres et d’asservissement pour eux. La présence du métal les inquiétait plus que celle des hommes. Ils fondirent bien vite sur leurs visiteurs à la grande surprise de ceux-ci. Du haut de leur perchoir, les deux sentinelles encochèrent des flèches de bois à leurs arcs et les bandirent en direction du petit groupe. Si les flêches semblaient ridicules à premières vu, un assassin aurait vite repéré la fine ‘bave’ s’écoulant de la pointe de l’objet. Un venin enduisait effectivement le bout de la flêche. Lwal tentait d’entrer en communication mentale avec leur supérieur tout en tenant en joue les étrangers.
Ils ne dirent rien. Ils déposèrent leurs armes en signe de paix. Un des humanoïde, différent, éleva la voix en langage commun.
Je suis un messager d'Etimnon, je voyage en nom de Xanis de Draziva, palatin de cette province. Je désire voir Ethosem l'Enchanteur. Auriez-vous l'amabilité de me mener à lui?
Les deux êtres parurent choqué mais ne bougeaient pas de leur perchoir. Un silence pesant s’installa. Lwal parvint enfin à contacter son adjudant pour lui faire un rapport de la situation. Répondant mentalement à des injonctions, les deux anciens ne s’aperçurent pas de la gêne créée par leur absence de réponse. Après ce laps de temps qui n’avait dû durer que quelques minutes, Lwal prit la parole. Sa voix n’avait rien d’humaine car le langage de la communauté était beaucoup basé sur des variations de sonorité effectuées avec l’aide de la langue et des cordes vocales. Le résultat pour beaucoup d’ancien convergeait. Lorsqu’ils étaient amenés à parler le commun, ils le faisaient d’une voix sifflante parfois peu perceptible et assez proche, malgré l’absence total de corrélation, de la façon dont les hommes reptiles parlaient.
Les humains ne sont pas acceptés en ce lieu depuis la ‘Grande Cohue’ datant de 876 années humaines selon vos principes. Les exceptions sont rares et vous n’en faites surement pas parti. Cependant il est une chose qui doit être éclairée par le Conseil. C’est comment vous connaissez le nom d’Ethosem l’Enchanteur. C’est pourquoi vous allez laisser vos armes ici et nous suivre sans tenter de gestes violents ou de fuite. Nous n’hésiterons pas à tirer si le besoin s’en fait sentir.
Les anciens ne bougèrent toujours pas de leur perchoir, mais ils indiquaient la direction que les humains devaient suivre.

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Les trois soldats firent chacun un pas en avant, dégageant leurs chevilles des ceinturons à terre. Ils tâtèrent leurs armures pour être sûrs de n'avoir oublié aucune lame dissimulée, oubli qui pourrait -au vu de la situation- s'avérer fâcheux.

" Nous sommes venus en paix, j'ai un message à transmettre à l'Enchanteur Ethosem et je ne puis le transmettre à lui seul. Quant à connaître son nom, je suppose au vu de son statut que le maître de ces lieux est membre de la Corporation des Arcanes, Xanis aura sans doute vu quelques informations à son sujet.
Ou peut-être est-ce le Généralissime Delhorn qui aura entendu parler de lui par un badaud ici ou là à Samos. Quoi qu'il en soit, je vois suis docilement.
"

Alliant le geste à la parole, l'eggelos leva les mains, paumes tendues vers ses anciens pour qu'ils puissent bien constater son désarmement. Ses deux gardes et lui se mirent en marche dans la direction indiquée, espérant trouver là la personne qu'ils recherchaient.

Spoiler :

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