Le Monde de Kalamaï
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Au bout d'une heure de course, Irkos arriva enfin chez lui, dans la forêt de Kalferas. Il jeta un coup d’œil derrière lui, mais personne à l'horizon. Il captait néanmoins la détresse dans la ville, mais il ne pouvait plus rien. Il fallait s'organiser loin de ce chaos, et préparer une offensive digne de ce nom pour libérer le peuple Natif. L'elfe se jura d'accomplir son devoir, et d’œuvrer pour le bien de la Nation, chose qu'il avait faite depuis son arrivée en Outre-Mer. Mais voila, il était plus ou moins isolé. Des souvenirs de l'Oracle lui revinrent, avec Tilk Nosferan, Syv, Méhe... Le 1er était mort, et les deux derniers disparus.
Il chassa sa mélancolie, et pénétra dans la lisière de la forêt. Des silhouettes aussi rapides que des ombres furtives se firent apercevoir, mais les élus d'Adrien reconnurent leur Conseiller, et l'accueillir avec joie:

- Conseiller Irkos ! On ne vous attendait plus ! Nous avons été mis au courant de la situation à Roc-le-Chastel, et avons déployé tout les moyens disponibles pour... Non, je ne vous embêterai pas avec ça tout de suite, venez vous reposer, les autres Conseillers vous expliqueront mieux que moi.

L'elfe fut guidé par ses pairs dans les méandres des bois, s'enfonçant toujours plus. Qu'il était bon de se retrouver ici, entouré de verdure ! Loin des poubelles de la cité et des quartiers crasseux. Et surtout, ne plus avoir à surveiller ses arrières, être entouré de proches... Proche. Irkos se demanda ce qu'il était advenu de Mïlas. Le vieil elfe s'en était-il sorti ? Lorsqu'il aperçut les membres du Conseil, l'elfe salua chacun de ses compagnons, et voulut les questionner à propos de son camarade, mais les Conseillers l'en empêchèrent. Ce fut Tilgar, le plus sage, qui prit la parole:

- Conseiller Irkos, vous nous voyez ravi de votre retour parmi nous. Nous commencions à croire que ces pirates avait eu raison de tout ce qu'il restait de pur sur ces terres.
- J'ai un instinct de survie très développé, comme vous le savez. Et vous devez le sentir, je me suis caché dans des endroits improbables pour m'en sortir...

L'épisode des poubelles lui vint en mémoire, douloureuse expérience pour un elfe, mais enrichissante. Là encore, l'image de Mïlas apparut dans son esprit, et cette fois-ci il prit les devants:


- Mïl... Le Conseiller Mïlas est-il revenu ? C'est grâce à lui que j'ai pu sortir de la ville et échapper aux pirates.
- Nous avons déployer quelques rôdeurs et fauconniers, ayant pour but de se renseigner de l'évolution de la situation dans la capitale. Mais d'après les derniers rapports, aucun ne fait allusion à notre compagnon.
- Mais il doit bien être quelque part ! Il a participé à la Grande Guerre de l'Outre-Mer, il ne peut s'être fait attrapé par ces maudits corsaires !
- Nos rapports sont formels. Aucune trace de se part, mais connaissant le Conseiller Mïlas, il a dû trouver une bonne cachette, esperons-le.

C'était un euphémisme. Une autre manière de dire que Mïlas s'était certainement fait attrapé, et était maintenant aux prises avec les pirates. Une rage sourde envahit Irkos, et l'envie de retourner dans la cité en siège le taraudait. Tilgar le sentit, et apaisa le jeune elfe bouillonnant:

- Mais un autre rapport devrait arriver, peut-être annonciateur de bonnes nouvelles.
- Il faut aller le chercher, nous avons largement les moyens de la faire !

C'était un elfe étonnamment grand et fort qui venait de prendre la parole. Kadrös, qui était l'archétype du guerrier aimant les batailles. Ses solutions étaient souvent radicales et meurtrières, ce qui déplaisait à ses pairs. Mais son esprit combatif et sa niaque sur le champ de bataille faisait de lui un élément indispensable.

- Ce n'est pas le moment pour déployer nos forces, Conseiller. Il ne sert à rien d'ajouter de la panique et des combats au sein de Roc-le-Chastel, et ...
- Le Conseiller Tilgar a raison, coupa Irkos. Il y a trop de chaos pour pouvoir entreprendre une opération de sauvetage. Mais soyez assuré que nos troupes se déverseront sur les pirates telles dans un flot de destruction le moment venu, et vos compétences nous seront vitales.

Kadrös adressa un hochement de tête de remerciement, et se tut. Irkos partit s'isoler, dépité que son compagnon ne soit pas là pour préparer la future bataille. Mais une missive qu'il reçut une heure plus tard lui redonna de l'espoir...

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Mïlas n'avait jamais arrêter de suivre l'orque, partout où il courait, grimpait, se cachait. Il se devait de remarquer que pour un orque, son sens du déplacement et son discernement était impressionnant. L'elfe faillit avoir une bonne opinion envers son sauveteur, mais ce dernier tua deux palefreniers innocents, juste pour s'approprier deux montures. Certes, les deux humains semblaient être sur le départ, et il s'agissait selon toute probabilité de déserteurs, mais il ne méritait pas de finir comme ça.

- Vous n'étiez pas obligé de les tuer, siffla Mïlas.

Ensuite, ils partirent au galop, loin de la ville. L'elfe dut plusieurs fois ralentir son allure, car le cheval de Bran'dor avait du mal à supporter son poids. Pour le bien être des animaux, Mïlas força l'orque à s'arrêter, et ils échangèrent plusieurs fois de montures, sans quoi un des deux acolytes aurait dû finir à pied. Mïlas ne décrocha pas un mot durant le voyage, tant le geste de l'orque l'avait dégoûté. Mais on ne changeait pas la nature profonde d'un être, malheureusement. Néanmoins, l'elfe lui devait la vie, et il ne pouvait l'oublier. Ils arrivèrent enfin à Kalferas, et empruntèrent un chemin de terre, et bientôt les arbre furent leur seul champ de vision. Deux voix se firent entendre :

- Descendez immédiatement de votre monture, les mains en évidence !

La source apparut tout de suite à Mïlas, deux elfes étaient perchés dans les arbres, arcs à main. L'elfe fit un signe de la main, et leur répondit en elfique, ironique:

- Wlel jörtk liguls, Pödskil !
- Mïlas !

Les deux elfes descendirent des arbres, et Mïlas en fit de même avec sa monture. Les deux jeunes sentinelles furent heureuses de retrouver le guide du Conseil des vingt. Elles jetèrent tout de même un regard en biais vers l'orque, mais l'elfe les rassura quand à sa bonne foi. Ils furent ensuite guidé à travers les bois, et pour la première fois Bran'dor se trouvait en situation d'infériorité. Dans un environnement hostile qui n'était pas le sien, face à des êtres qui appréciaient peu sa présence, ils auraient vite fait de le semer et de le laisser errer dans le forêt jusqu'à ce que les loups et autres créatures eurent raison de lui. L'idée était tentante, car une partie de Mïlas ressentait une vif animosité, mais sans cet orque, il serait prisonnier ou bien mort. Alors il tiendrait son marché, si son sauveur en faisait de même.

Ils arrivèrent enfin dans une petite clairière, où se trouvait une vingtaine d'elfe: les dix-neuf membres du Conseil, et Irkos. Mïlas fit signe à l'orque de rester en retrait, et alla saluer chaleureusement ses camarades. Seul une personne ne réagissait pas au retour de son mentor, Irkos. Celui-ci avait les yeux rivés sur la créature noire en armure. Lorsque Mïlas arriva à sa hauteur, il prit le jeune elfe dans ses bras, en tentant d'apaiser ses tensions:

- Il m'a sauvé la vie, Irkos. Nous lui sommes tous redevables.
- C'est son peuple qui a tué ma famille...

Une douloureuse colère venait s’emparer de tout son être, il avait appuyé chacun de ses mots. Les images de ses compagnons morts le hantèrent, et inconsciemment il serra sa main sur sa lame, et ses yeux ne pouvait quitter l'ignoble créature.

- Va te reposer, tu as vécu des heures difficiles.

Hésitant, Irkos se laissa tout de même faire, mais la seule idée qu'un orque se trouvait dans sa forêt le rendait malade. Il se retira, sans oublier de jeter un dernier regard chargé de haine et de mépris envers leur hôte.

- Conseillers, je vous présente Bran'dor, l'orque qui m'a sauvé la vie, alors que j'étais aux prises avec quatre pirates. Bran'dor, voici les Conseillers de Kalferas, je fais partie avec eux des vingt elfes qui régissent la vie de cette forêt, avec Irkos. Veuillez d'ailleurs lui pardonnez son absence, mais il a vécu un traumatisme avec les orques, et je préférerais éviter de vous confronter.
Tilgar, quelles mesures ont été prises ?
- Des rôdeurs arpentent les alentours de la ville, avec leur faucon, dans le but de nous donner l'évolution de la situation. D'ailleurs, votre fuite n'est pas passé inaperçu. Plusieurs groupes de soldats armés jusqu'aux dents fouillent la ville. Et le Chastel de Synodar est pris d'assaut et devrait tomber d'un instant à l'autre, selon mes toutes dernières missives. Nous avons aussi fait appel à toute la Nature, chaque créature est prête à partir au feu. Seulement les Dragons n'ont pas été prévenu, leurs réactions seraient imprévisibles.
- Ils ont dû être au courant de cette attaque bien avant que nous n'en soyons informé, ne sous-estimez pas l'intelligence de ses créatures.
Conseillers, j'ai passer un pacte avec cet orque. Si il nous sortait tous de là, il recevrait une grosse récompense. Il se tourna vers Bran'dor. Voila le moment de respecter notre marché, orque. Une fois que nous aurons terrassés ces pirates, vous obtiendrez votre or, comme prévu. Maintenant, avez-vous une idée de ce que nous devons faire ? Connaîtriez-vous des personnes susceptibles de nous venir en aide ?

L'elfe s'attendait à voir s'énerver l'orque, son instinct le prédisait. Déjà, Bran'dor ne devait pas être fort content d'être entouré d'elfes, race qu'il ne devait pas porter dans son cœur. Mais tous étaient contraint de faire des compromis, si on voulait que la Nation redevienne libre.

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Bran arrogant et insolent, jetait un regard mauvais à toutes ces frêles créatures qui l'entouraient. Tout en eux le répugnaient. Leur parler, leur pudibonderie, leur prétention, leur manières si "nobles " et l'outrage de leur vêtement avaient tout de même ça de bon de l'amuser au plus haut point. Il se bidonnait à les admirer, leur tête plus enfoncés que jamais dans leur cul, sans rien voir du reste. Mais il chassa rapidement ces complaisantes pensées. L'Elfe dont il avait sauvé le popotin tout de même, au prix d'un marché honnête, avait mis fin à son humeur indulgente.

Voila le moment de respecter notre marché, orque. Une fois que nous aurons terrassés ces pirates, vous obtiendrez votre or, comme prévu.


Ce crétin essayait de l'entuber. Décidément, aucun honneur, aucune fierté ces elfes. L'orque fit mine de réfléchir, joua d'un air inoffensif, puis sans crier gare, sa main empoigna la gorge d'un des elfes, en faisant de lui un bouclier contre les flèches dardés vivement sur lui en réponse, son autre main ayant tiré un poignard et l'ayant pressé contre la gorge de la victime.
* Hey crapaud vert, y a une chose que t'as pas tout à fait pigé j'crois bien. Bran' renforça sa poigne sur la gorge de la victime et fit bien attention de se dissimuler derrière elle. Le moindre bruit de tir, et son coutelas réduirait en charpie la trachée de l'elfe.

Personne, m'entube, t'entends ? Personne. Le marché, c'était que je recevrai ma putain de prime une fois arrivé sur place. Oses jurer le contraire devant tes garces de copains ! Moyennant finance, je sauvai ton pt'it cul dorlotée d'Elfe, voilà quel était le contrat. Si tu souhaites me payer pour autre chose, soit, on verra. Mais maintenant, tu vas me donner ce que tu m'as promis.

Finis de jouer. Apportes les femelles, apporte moi les clés de ma chambre, et les diamants promis. Sinon c'est au prix du sang des tiens que je ferai laver cet affront. J'te préviens, la limite de ma patience est déjà atteinte, pense à la vie de cet elfe sous le fil de ma lame.

Attention Elfe, que ton bec s'avise de chier des colliers, de l'or et tout ce que je demande, la prochaine fois que tu l'ouvriras.
*

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Mïlas s'était attendu à une telle réaction de l'orque, malheureusement. Et il était vrai que l'elfe essayait de berner l'orque, depuis le début. Bran'dor était un grand guerrier, comme il avait pu le constater, et il valait mieux le voir dans son camp que chez l'adversaire. Lorsqu'il empoigna sauvagement un elfe pour s'en servir de bouclier, les cordes des archers se raidirent, et on put lire la colère sur quelques visages, mais Mïlas resta impassible. Il ne fallait pas montrer la moindre émotion lors de telles négociations. C'est dans ce climat conflictuel qu'il prit la parole pour tenter d'apaiser l'orque:

- Avant que vous ne vous laissiez allé à un geste qui condamnerait votre vie, laissez moi vous rappelez quelque chose, Bran'dor. Malgré mon âge avancé, j'ai une très bonne mémoire, surtout en ce qui concerne les pactes que je passe. Je vais vous rappeler les termes que vous avez utilisé, ainsi que ma réponse. Vous avez précisément dit: 'Je t'amènerai hors de la capitale, et t'appuierai militairement tout autant que t'auras besoin de mes services... Moyennant finance bien sûr...' Est-ce nécessaire de commenter? Vous avez rempli là votre première partie du contrat, c'est à dire m'amener sain et sauf ici. Et maintenant j'ai besoin de vos talents militaire. Mais admettons que ce n'est pas ce que vous avez promis.

J'avais ensuite répondu que si vous arriviez à nous sortir d'ici intact, je vous verserai votre récompense. Or, je viens d'être fraîchement nommé Intendant de l'Outre-Mer. Le 'nous' ne concernait pas seulement vous et moi, je parlais de tout les Natifs. Et pour respecter votre pacte jusqu'au bout, vous devez nous aider à repousser les pirates. Mais j'admet que ce dernier point n'ai pu être compris.

En attendant, vous voyez que je n'essaye pas de vous tromper, j'ai assurément joué sur les mots, mais notre arrangement est honnête. Ne vous avisez donc plus d'insinuer que je ne tiens pas parole.

Si vous n’êtes toujours pas convaincu, alors j’ai une autre offre à vous soumettre. Bien plus lucrative que notre marché actuel. Mais cela demande une certaine réflexion de votre part, alors écoutez bien. Comme je l’ai dit précédemment, je suis l’Intendant de la Nation. Grâce à ça, je nourris d’excellentes relations avec le Roi Arakasï, qui règne sur l’Outre-Mer. Dites vous bien que si vous m’aidez à repousser les pirates, vous ne toucherez pas seulement un petit butin venant de quelques elfes des bois. Votre récompense sera bien plus considérable. Vous l’aurez compris, Orque. Il s’agit maintenant de partir avec votre argent, comme un voleur, en trahissant notre pacte. Ou de vous comporter en héros, et de toucher une somme qui fera de vous un des individus les plus riches sur ce continent. Quitte ou double, Bran’dor.

Dans un premier temps, Mïlas avait essayé de démontrer à son interlocuteur la profondeur de leur pacte, qui ne se limitait pas à sauver l’elfe. Mais, de crainte que l’Orque reste sur sa position, il lui avait ensuite fait miroiter une fortune titanesque, car il semblait bien qu’il n’y avait que ça qui l’intéressait. L’Elfe espérait avoir été convainquant, sinon il se verrait obliger de tuer Bran’dor. Un tel guerrier ne pouvait passer de l’autre côté de la barrière.

~~~~~~~~~~~~~~~~~

Pendant ce temps, Irkos était furieux d’avoir été tenu à l’écart. Savoir un Orque dans ses propres terres lui semblaient être une trahison à la mémoire de sa famille. Et il détestait l’inactivité, surtout après les derniers évènements qui avaient stimulés ses instincts de guerrier. Ne supportant plus le fait d’être si proche de l’Orque, sans pouvoir le tuer, l’Elfe monta Caranian, son fidèle destrier à la robe brune, et s’en alla au grand galop hors de la forêt. Un de ses auxiliaires essaya bien de l’arrêter:

-Conseiller Irkos, où vous rendez-vous, héla la sentinelle. Il n’est pas prudent de quitter la sécurité de Kalferas en ce moment !
-Je m’en vais à la recherche de survivants, Camil. Il n’est pas question que je reste ici sans aider mes compatriotes !
-Vous ne retournez pas à la Capitale tout de même ?
- Bien sûr que non, mais je me dois de prévenir les habitants des villages aux alentours de la menace qui pèse !

Irkos n’entendit pas la réplique de l’Elfe, et s’en alla à brides abattues vers les villages environnants. Armés de deux nouvelles lames, il espérait malgré le danger qu’il aurait quelques pirates à occire. Animé d’une impétuosité ressuscité, il chevaucha sans relâche, savourant chaque instant de sa cavalcade.

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La tension était à son comble, un silence de mort avait prise sur les lieux, chacun à l'affût d'un moindre mal, d'un moindre incident, anticipant le moindre mouvement abrupt.Des yeux de braises de l'orque saillaient une agressivité extraordinaire et s'il était possible, de la fumée ressortirait de ses narines et de tout son être. Il voyait rouge et le mode berserk qui ôtait toute douleur et plongeait dans une rage indicible manquait presque de surgir brutalement. Le teint du guerrier s'était assombri, son visage évoquait les pires instinct meurtriers. Le discours de la pitoyable créature, loin de l'apaiser avait décuplé toute sa haine. Celui-ci essayait encore de jouer aux plus fins. La poigne sur la gorge de sa victime se fit violente, presque mortel tant il forçait sur la trachée, la griffait, l'écorchait, la lame ravageant le tissu de la peau et la chair à vif qui se retrouvait en dessous. Une pression de plus et elle se briserait. La victime, suffoquée, la gorge ravagée par les ongles de son prédateur avait déjà perdu depuis longtemps connaissance, mais Bran' la traînait brutalement comme s'il s'agissait d'une masse molle et visqueuse, aussi légère et soumise qu'un vague tissu. Il n'avait aucune pensée pour elle, ce n'était qu'un objet, un bouclier, dont il se débarrasserait à la première occasion.

Pendant que l'Elfe poursuivait ses explications, récriminations et lamentation dans sa foutue tirade alambiquée, il en avait profité pour reculer, son bouclier humain bien en main, reculer, reculer, doucement, petit à petit, résolument, un regard circulaire aux alentour, sa lame prête à taillader si nécessaire.La sueur perlait au front de Bran', ses yeux inquiet furetaient partout, à chaque recoin se fixait son regard, devant, derrière, sur les flancs, épiant tout geste suspect. Tous les regards intervenant et bourreaux confondus, convergeaient vers lui, nul n'osait encore décocher sa flèche cependant, attentiste aux ordres.

Suite à la prise de parole de l'Elfe, l'orque cracha sur le sol d'une manière dégoûté, puis rit à gorge déployé.


* Toi le vioc j'te pisse dessus, t'es qu'un faux cul, aussi serré que tordu ! Dis à tes gens d'éviter de la ramener, ça les concerne pas !
Qu'ils foutent le camps, tous ! C'est entre toi, moi et notre charmante pouliche que j'ai sous la main ! * Bran'dor sentit la pression des arcs qui se tendaient sur lui, suite à quoi il recula prudemment de nouveau en se cachant derrière sa prise, et fit preuve d'une spectaculaire vulgarité en réponse, pris d'une terrible colère ! * Vous êtes tous les mêmes, vous les elfes ! Vous jouez les incompris, les victimes puis la traîtrise ! Vous mentez comme vous respirez avant de pleurer, geignez salement avant de vous dérober ! *


Nouveau coups d'oeil tendu à gauche à droite , nouvelle pression inutile sur la gorge de la victime.


* Vous dîtes avoir jouer sur les mots Elfe... et notre marché serai honnête ! Ben voyons ! Vous avez le sens de l'humour tête à cloques ! Ou alors vous êtes un crétin fini, peut être les deux ! Un conseil, évitez ce genre de péripétie avec moi ! La prochaine fois je vous arracherai la peau comme je vous arracherai la vérité, j'éplucherai vos paroles comme je vous éplucherai ce qui vous sépare encore de l'état de femelle ! Vous n'aurez pas toujours vos garces derrière vous pour vous protéger. *


Bran' recula toujours plus, à petits pas, s'en prenant verbalement et violemment à chaque être qui se rapprochait de derrière leur arcs aux cordes tirés en arrière en le fixant silencieusement. La tension monta d'un cran, et l'orque se fit beaucoup plus agité, montra des dents, ornés de crasses et de morceaux de chairs.


* Vous n'êtes que des cafards, des canailles stupides et civilisés, soyez maudits ! Venez j'vous attends, j'vous rentrerai dans le lard moi ! J'vous tailladerai gratuitement ces jolies peaux fragiles ! Venez, J'ai pas peur, j'ai encore du jus, j' peux me battre ! Bande de lâches, venez croisez le fer, vous avez les j'tons hein, j'l sens bien, vous me craignez retranchés derrière vos babioles à pointe et votre nombre ! Je crache sur votre couardise autant que sur vos face de fanges !

Bran' continua son lent cheminement en arrière, bigrement nerveux !


Saleté de loques sans froc, vous approchez pas, j'plaisante pas, j'vais lui trancher la gorge, j'vais le faire, vraiment l'faire. Reculez, reculez j'vous dis ! Toi face de pet j'aime vraiment pas ta gueule et surtout comment tu me lorgne, quoi t'as besoin de me besogner ? Viens, j'suis là ! T'attends quoi, que j'me libère de ce que j'tiens ? Crêve la bouche ouverte ! Assez de perversité maintenant, baisses ton arc, baisses le ou j'te le déplume ! Foutez le camps ! *


Mission accompli, Bran avait trouvé un gros chêne sur lequel s'adosser et plus aucun risque de prendre des tirs par l'arrière. Pour le protéger il avait son armure à plates et son bouclier humain, quoi de mieux.Les elfes n'avaient pas reçu l'ordre de tirer, et l'orque en avait profité pour reculer sachant pertinemment que l'elfe voulait résoudre l'affaire pacifiquement. Tactiquement, il se trouvait un brin mieux. L'orque se calma immédiatement et cessa de cracher son venin.


* J'suis pas contre votre proposition, mais me prenez pas pour ceux de votre harem, vous avez déjà " jouer sur les mots une fois ", qu'est-ce qui me prouve que vous ne le faîtes pas actuellement ? Donnant, donnant ! Engagez votre cul bordel, pour une fois dans votre vie pourriture ! Et montrez moi que vous avez un peu de cran et d'honneur, et vous tiendrez parole par des actes concrets, à savoir un paiement d'avance, immédiat par les votre ! Oui vous, ceux que vous appelez les elfes des bois Bouhahaha ! Un geste qui me prouvera votre sincérité et et votre bonne volonté ! Offrez moi un butin, et ce que j'ai demandé ! Je suis un mercenaire, pas un laquais ! Ensuite à la guerre j'irai, et vous suivrai, formidable proposition que celle-ci.

Etre un héros ? C'est des conneries ça, par contre devenir riche, c'est pratique, y a rien de plus fidèle que l'argent ! Alors je dis oui si vous jouez franc jeu !

Et si vous refusez de me donner compensations pour tous ces mensonges, vous ne vivrez pas aussi longtemps que la nature vous l'a promise. *

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La réaction de l’Orque se fit attendre. Cependant, il ne semblait pas réfléchir, on aurait dit qu’il bouillonnait. Pourtant, la proposition de Mïlas était intéressante, mais Bran’dor semblait avoir peur de se faire avoir, et il fallait qu’il reprenne le contrôle de la situation. Il débita dans un premier temps une flopée d’insulte, tout en reculant doucement, mais sûrement. Et l’Elfe qu’il tenait en guise de bouclier le protégeait des représailles des archers. Ces derniers réussiraient probablement à toucher, puis tuer l’Orque si ils en recevaient l’ordre, mais cela signerait l’arrêt de mort de leur camarade pris dans les grosses mains de Bran’dor.

Ils le laissèrent donc reculer jusqu’au gros chêne, et ses propos se radoucirent brusquement. Il semblait accepter le marché, mais exigeait une avance. Et maintenant, c’était bel et bien lui qui avait pris l’ascendant dans les négociations. Il pouvait très bien prendre son argent et disparaître, seul la promesse d’une richesse considérable empêcherait ce malencontreux évènement. Lui faisait-il suffisamment confiance pour le suivre ? Il n’avait plus qu’à espérer.

-Très bien, concéda Mïlas. Qu’on apporte un coffre rempli d’or !

Deux elfes revinrent avec une malle pleine du matériau si précieux aux yeux de l’Orque. Ces derniers pétillèrent d’ailleurs à cette vue. A Kalferas, les pièces d’or n’avaient aucune valeur, ainsi nul ne se sentit offusqué de devoir remettre ce tribut à Bran’dor, même si le fait de devoir collaborer avec lui en incommodait plus d’un.

-Lâchez immédiatement notre compagnon maintenant, et approchez vous de moi.
Maintenant, si cela ne vous satisfait toujours pas, alors soit. Nous avons beaucoup plus important à faire que de satisfaire les désirs d’un Orque. Si vous refusez, nous vous tuerons, qu’importe le nombre d’entre nous que vous prétendez pouvoir tuer seul. Acceptez cet or, aidez nous à repousser les pirates, et vous toucherez la fortune que je vous ai promis. Faites moi confiance, mettez vos préjugés de côté, et ne rendez pas les choses plus compliquées qu’elles ne le sont déjà.


Tandis que Mïlas attendait une réponse, les archers ne relâchèrent pas leur vigilance. Leur camarade coincé contre l’Orque paraissait bien mal au point, il semblait même avoir sombré dans l’inconscience. Mais son visage, bien que pâle, n’avait pas tourné au bleu, rouge, ou même violet, comme c’est généralement le cas lors d’un étranglement. Et les Elfes les plus proches purent même apercevoir sa main se glisser sous sa tunique, à la recherche d’une dague. Le mouvement était infiniment lent, était-ce parce qu’il ne voulait pas éveiller les soupçons, ou bien à cause de la poigne de Bran’dor ? Quoiqu’il en soit, si les archers elfiques ne ressentaient plus la vie habiter le corps de leur compagnon, il trouerait le corps de l’Orque.

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Il demeurait muet, suspicieux et attentif, mais une lueur de convoitise scintillait méchamment dans ces yeux . On avait déposé le coffre ouvert à ses pieds, à l'intérieur, des joyaux, des pierres précieuses, de l'or en quantité. Son sang ne fit qu'un tour et son esprit se volatilisa vers l'euphorie en abandonnant là sur sa figure rembrunie les derniers reliefs de la colère et de la haine. La satisfaction et la cupidité ayant englouties la surface de son visage, firent jouer ses muscles sous la peau et se forma lentement un sourire carnassier sur ses lèvres.

Lâchez immédiatement notre compagnon maintenant.


* A votre guise mon seigneur !
Vos trésors sont mes ordres ! *
répondit le mercenaire d'un ton mielleux avant de jeter brutalement sa prise au sol, sans aucune considération pour elle. Celle-ci cogna durement le sol dans son inconscience. Et sans tarder, enfin libéré de ce fardeau inutile Bran'dor accourut toute à l'insouciance qui le régissait vers la malle, puis posa un genoux à sa devanture et un autre, ses mains venant farfouiller à l'intérieur et s'enfouir pleinement sous un véritable océan de pierreries.

* L'or, mon or ! *
souffla t-il dans sa jouissance emplie d'émotion sincère, comme tombé sous le coups de la foudre de l'amour. S'ombrageant finalement les yeux contre l'éblouissement, l'Orque rugissant sa victoire et la joie qu'elle lui procurait onctueusement, se détourna finalement avant de se relever puis de faire quelques pas vers l'elfe, sans un regard pour les personnes hostiles à l'entour qui le menaçaient encore de leur arcs. Il n'avait plus rien à craindre désormais, son flair le lui exhalait.

* hum ! hum ! Alors comme ça c'te continent est en guerre ? Mouarf, on va bien rire, j' sens ! Peu importe la mission petite chose, j'accepte. Une guerre, des ennemis, des têtes à trancher, une récompense colossale, quoi demander de plus ? J' vais pas cracher sur un tel contrat ! *


* Maint'nant j'ai besoin de m' changer l'air, j' peux plus rester dans c'te foutue forêt, ça pue l' vert et l'été ici ! Pouark, j' vais finir par me ramollir si je déguerpis pas rapidement ! *
Le guerrier se racla la gorge et expectora un affreux crachat qui vint s'étaler sur la botte d'un de ces elfes aux regards hostiles et dont il ne manifestait pas le moindre intérêt, la moindre peur. * Va m' falloir récupérer un armement tout neuf, et bougrement efficace pour pouvoir s'ordonner à la mesure de mes capacités. J' suis pas une pt'ite pointure, moi ! Cette armure ne vaut plus un clou et ma hache est presque en peine d'arracher la tête à un nourrisson ! Pis j' vais pas me trimballer avec cet or, mon or, partout.

J' propose donc qu'on se donne un lieu rendez-vous prochainement, en attendant j' vais retourner chez moi, me refaire une beauté même si je le suis toujours et mettre en sûreté le coût de mes investissements futurs ! *


Un rire énorme se déversa du fin fond de sa gorge, assimilable à un aboiement de chien résonna dans la forêt avant de se perdre de loin en loin en échos.


* Qu'en dis-tu Elfe ? *

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Mïlas n'en revenait pas qu'on puisse change de comportement aussi promptement. Non seulement l'Orque avait abandonné son attitude agressive, mais il s'adressait en plus avec l'Elfe comme avec un vieil ami, comme si rien ne s'était passé. Décidément, Bran'dor était un être étrange dont la cupidité semblait détenir un grand pouvoir sur son caractère. Mais il n'allait pas s'en plaindre, d'autant qu'il avait relâché son compagnon. La pauvre prise suffoquait et cherchait de l'air, mais deux druides vinent à sa rencontre et l'emmenèrent loin de son bourreau pour lui prodiguer des soins.

Maintenant, l'Orque lui proposait de se séparer afin qu'il puisse se préparer, puis ils se donneraient rendez-vous dans le lieu du choix de Mïlas. Celui-ci n'en avait aucune idée.

- Lorsque tu te seras préparé, reviens ici, à Kalferas, avança simplement l'Elfe. Et si le lieu ne te convient pas, alors tu m'en transmettras un autre par missive, tu connais l'adresse maintenant. Mais dans ton message, tu utiliseras le code suivant pour écrire le nom de la nouvelle destination: en bas de ta lettre, tu m'écriras un chiffre comme par exemple 147, ce qui signifiera que la première lettre est décalée d'un cran vers le haut de l'alphabet, la seconde de quatre, la troisième de sept. Ce genre de code était très utilisé à mon époque, mais il n'est plus utilisé. Ainsi je ne pense pas que les pirates le traduisent, mais si tu veux ne prendre aucun risque, alors rend toi ici et nous aviserons.

Mïlas tendit ensuite sa main à Bran'dor, qui lui broya tout en souriant. L'Elfe pense qu'il aurait pu l'insulter, sa réaction aurait été la même, tant l'or le rendait mielleux. Puis l'Orque partit à dos du cheval qu'il avait volé. Lorsqu'il fut suffisamment loin, un des archers s'approcha de Mïlas:

- Pensez-vous vraiment qu'on puisse faire confiance à un animal qui ne vit que pour l'argent, Conseiller?, s'interrogea-t-il.
- Bien sûr que non, peut-être même est-il parti à l'instant chez les pirates pour leur extorquer leur argent en échange d'informations. Appelle Gavin et donne l'ordre à lui et ses faucons de suivre à la trace cet Orque. Mais attention, il est rusé.
- Gavin sait ce qu'il fait, c'est le meilleur pisteur du groupe. Il ne s'approche jamais à plus de trois kilomètres de sa proie mais ne perd jamais sa trace.

Et les ordres furent exécutés. Mïlas espérait pouvoir compter sur Bran'dor, toute aide était infiniment précieuse durant une période de guerre.

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Accompagné de Shajara, Calfhan eut vite fait d’attirer sur lui des dizaines de regards inquisiteurs. Il racontait brièvement son aventure à ceux qu’il rencontrait, puis se dirigea au cœur de la forêt pour converser avec Mïlas, le centre de cette gigantesque toile d’araignée qu’était l’organisation de la résistance. Il conta tout les détails de leur rencontre, de la bagarre qui s’en suivit, jusqu’à leur pacte.
Pendant ce temps, Shajara se désaltérait dans un cours d’eau qui passait par là. Malgré l’humidité qui régnait dans ce coin de la forêt, la créature devait s'hydraté régulièrement.

Un plan fut convenu, et toute l’étendue des capacités de Shajara allait pouvoir être exploité. Calfhan rejoignit le Sahuagin, et lui exposa sa tâche
:


- Regarde ce plan, Shajara ami. Il déroula un parchemin neuf. Ici, c’est où nous trouvons, dit-il en montrant de la main la forêt. Là, Roc-le-Chastel, notre ville, notre baronnie, qui est attaquée. Des rapports nous indiquent la présence de bateaux ennemis, là. Tu devras les saboter, les endommager, les ‘blesser’. Calfhan prit une corde et la coupa avec une dague. Coupe autant de cordage que tu le pourras. Et si tu pouvais tuer quelques pirates au passage, cela ne serait pas plus mal. Tu devras œuvrer de nuit, et discrètement. Ne te fais pas remarquer, dans la mesure du possible.
Acceptes-tu ? Si tu souhaites disposer d’aide, de matériel, d’équipiers, demande le moi et je réponderai à tes requêtes.


Grâce à ses remarquables compétences aquatiques, la tâche serait facile pour Shajara de se faufiler dans le port sans se faire voir. Grimper sur la coque des navires ne poseraient pas de problèmes majeurs, et couper les cordes n’exigeait pas une force surpuissante. Cette petite mission permettrait de voir ce que le Sahuagin avait dans le ventre, à condition qu’il accepte sa mission.

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Calfhan et Qui-Guerroie-Pour-L'Unique arrivèrent dans la forêt de Kalferas. Le paysage stupéfia le Sahuagin. La forêt était un lieu totalement inconnu pour lui, cependant, il traita avec respect les arbres, choses qu'il ne connaissait pas, mais qui semblaient paisibles, attentives et puissantes, comme de géants et immobiles gardiens. Avançant à la suite de son allié dans l'ombre des monts de verdure, le Shajara sentait qu'il se déshydratait beaucoup trop vite. A chaque ruisseau, mare, étang ou autre point d'eau qu'ils croisaient, le Champion des Neuf Baronnies s'abreuvait et s'aspergeait le corps. L'eau était étrange. Elle n'était pas salée, et avait le goût de la terre. Le Shajara était nostalgique, malgré toutes ses découvertes, de son océan natal, de son écume, de ses vagues, de ses embruns et de son sel.

Calfhan le mena à un autre Marcheur avec qui il engagea la conversation, dans leur langue bizarre et gutturale. Ne comprenant rien, et se doutant que les elfes parlaient de son combat sur la côte, il alla se désaltérer dans un ruisseau tout proche. Lorsque les voix se turent, son allié Marcheur revint vers lui, et lui montra quelque chose que le lézard des mers n'avait encore jamais vu. Quelque chose qui ressemblaient un peu à une peau de poisson, sur laquelle des images n'évoquant rien à Qui-Guerroie-Pour-L'Unique s'étalaient. Calfhan lui montra du doigt quelques endroits des images, que le lézard observa, fasciné. Puis il s'interrogea sur l'utilité d'un tel objet, tandis que l'elfe déblatérait des choses plus ou moins compréhensibles sur la mission qu'il voulait lui confier. Captivé par le rouleau en peau, le Sahuagin le pointa d'un doigt palmé et lui demanda, économisant sa salive.


- Qu'est-ce ?

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L’Elfe eut un léger sourire. Shajara n’avait rien compris à ce qu’il venait de dire, car son espèce ne semblait pas disposer de carte. Calfhan avait pensé qu’ils auraient peut-être des plans gravés sur des rochers, dans les fonds marins, mais ce n’était pas le cas. Dommage. Il répondit patiemment à sa question :

- On appelle ceci une carte. Elle permet de se repérer dans un espace géographique plus ou moins vaste. Par exemple, ici c’est l’océan. Il pointa la partie bleue du rouleau. Et là, c’est nous.

Peu convaincu que le Sahuagin ait compris la totalité de sa courte explication, il lui fit signe d’attendre ici, pendant qu’il allait s’entretenir avec Mïlas :

- Nous avons un problème, Conseiller. Sa race ne semble pas avoir accès à la cartographie, ainsi il ne peut comprendre sa mission. Comment lui faire visualiser Roc-le-Chastel, sachant qu’il ne maîtrise pas entièrement notre langue ?
- Il peut survoler la ville, avec toi à ses côtés, proposa Mïlas. Tu lui indiqueras du mieux que tu pourras les points stratégiques de sa mission.
- N’est-il pas dangereux de voler au dessus de la ville ? Les pirates nous repéreraient tout de suite, et essaieraient d’abattre nos griffons.
- Je ne pensais pas aux griffons comme monture, mais à un Dragon vert. Je sais que tu vas me dire que cela n’est pas prudent et discret, mais il est temps pour eux de participer à la libération de l’Outre-Mer.
- Mais si les corsaires aperçoivent un Dragon, ne vont-ils pas penser que cela signe l’entrée en guerre de Kalferas ?
- Ils n’attaqueront pas les bateaux, ils serviront juste à transporter Shajara jusqu’au port, ou du moins un peu plus loin. Il se contentera de survoler les lieux, et si les pirates le prennent pour un signe hostile, j’inventerai une raison, n’aie crainte.

Toujours dubitatif quand à l’envoi d’un Dragon, Calfhan retourna auprès du Sahuagin pour lui exposer leur nouveau plan.

- Etant donné que tu n’es pas en mesure de lire une carte, nous t’avons trouvé une nouvelle utilité. Tout d’abord, toi et moi monteront sur le dos d’une gigantesque créature, un Dragon. Il montra du doigt le haut d’un arbre d’une dizaine de mètres. Haut comme ça. Cela ne te fait pas peur ? Ainsi, nous survolerons Roc-le-Chastel, et je te montrerai les lieux importants pour réussir ta mission. Calfhan réitéra son explication précédente, c’est à dire le sabotage des bateaux. As-tu compris, Shajara ami ?

L’Elfe se demandait si son interlocuteur avait tout compris, mais il était prêt à réexpliquer si nécessaire.

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Le Shajara comprit à peu près ce que voulait dire Calfhan. Cette image sur ce morceau de peau était appelée "carte". Cependant, le Sahuagin ne comprit pas bien à quoi elle servait. Enfin, il comprit, mais n'en vit pas l'utilité. Pourquoi diable se servir de ce bout de peau alors qu'il suffisait de regarder autour de soi pour savoir où l'on était ? Et pour ce qui était des voyages, les Marcheurs n'avaient-ils pas le même sens de l'orientation que les enfants de Karza-Ab-Sharzak ? Le Champion en vint à la conclusion que non. Eux, les Sahuagins, savaient toujours exactement où ils étaient, et dans quelle direction ils allaient. Ils repéraient chaque endroit qu'ils traversaient et le gravait au fer rouge dans leur esprit. Pendant que le lézard des mers songeait, l'Elu d'Adrien s'éclipsa. Qui-Guerroie-Pour-L'Unique n'y prêta guère attention. Ainsi, le bleu sur la "carte", c'était l'océan ? Ridicule de représenter le domaine de l'Unique avec quelques pigments. Rien ne pouvait vraiment montrer ce qu'était l'océan, à part l'océan lui-même. Pareil pour les arbres. Sur la "carte", ils étaient juste de minuscules points verts. En réalité, ils étaient d'immenses gardiens, s'élevant pour protéger leur terre. De fascinante, la "carte" passa à fourbe. Le Sahuagin ne voulut plus avoir affaire à ce genre de chose.

Calfhan revint, l'air soucieux, si le Shajara interprétait bien son expression. L'elfe lui expliqua qu'ils allaient monter sur le dos d'une bête gigantesque, un "drag-on". Le guerrier écailleux n'en crut pas son ouïe. Un drag-on. Les drag-on étaient, selon les légendes, les envoyés de Karza-Ab-Sharzak. Peu nombreux, sillonnant le ciel, ils étaient de grands lézards ailés qui gardaient le monde, le protégeant de l'athéisme, du déshonneur et du malheur. Les Grands Drag-on. Les Sahuagins supérieurs. Les Marcheurs en connaissaient-ils vraiment un ? Était-ce possible, alors que les éclaireurs de la surface n'en avaient plus vu depuis des années ? Peut-être. Le Shajara ne s'offusqua même pas lorsque l'elfe lui demanda s'il avait peur, alors qu'habituellement, il se serait mis en colère. Demander à quelqu'un s'il avait peur revenait à l'insulter. Et la seule chose capable de laver une telle insulte était de tuer celui qui la proférait, ou d'affronter courageusement la chose dont on avait peur. Ainsi, celui qui avait insulté était mort ou déshonoré, ce qui était pire que la mort, dans les Neuf Baronnies. Les Sahuagins frappés de déshonneur étaient généralement réduits en esclavage, ou tué comme des tritons. Ni éventrés, ni décapités, ni au combat. Égorgés. Egorger un guerrier en dehors d'un combat était le pire affront qu'on pouvait lui faire. Comme couper la barbe d'un nain. Sauf que la jugulaire tranchée ne pardonnait pas.

Le Sahuagin comprit la teneur de sa mission lorsqu'elle lui fut ré-expliquée.


- Je dois couper des cordes et tuer des Marcheurs. Bien. Allons-y. Je veux voir ce Drag-on.

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- Je dois couper des cordes et tuer des Marcheurs. Bien. Allons-y. Je veux voir ce Drag-on.

- Nous y allons tout de suite.

Calfhan s’engagea sur un semblant de sentier, avant de s’enfoncer à travers les bois, sans aucun repère. Les arbres étaient de plus en plus serrés, et le sol de moins en moins avantageux pour la randonnée. Néanmoins, l’Elfe se mouvait avec aisance et agilité à travers les plantes, traversait sans difficulté les passages encombrés de végétation et les cours d’eau, mais n’allait pas trop rapidement afin d’attendre son compagnon. Shajara ne l’avouerai jamais, mais il éprouvait quelques soucis à se déplacer dans cet environnement totalement nouveau pour lui.
Sachant que le Sahuagin n’apprécierait pas de faire des pauses et de se sentir comme un poids, Calfhan prétextait quelques haltes pour qu’il puisse se reposer, en regardant l’Elfe monter sur les arbres afin de trouver un chemin convenable. Au terme de deux heures d’une exténuante excursion, ils arrivèrent dans un lieu de paradis qui se renouvelait sans cesse à ses yeux : un étang entouré de chênes millénaires et alimenté par une petite cascade, où se prélassait les créatures majestueuses qu’étaient les Dragons Verts.
Pour la première fois, il aperçut sur le visage du Sahuagin une expression de vive surprise, mêlée de respect et d’incrédulité. Il n’en était pas sûr, car déchiffrer les expressions d’une race inconnue était un exercice plutôt difficile.

Calfhan s’approcha parla à haute voix :


- Salutations à vous, nobles protecteurs du Sanctuaire d’Adrien.

~ Bienvenue dans notre repère, Champion du Dieu de la Nature. ~

Etant donné que Calfhan était un elfe, et surtout un élu d’Adrien, la réponse spirituelle du Dragon se faisait claire dans son esprit. Mais il doutait qu’il en fut de même dans la tête de Shajara, à moins qu’il ne lui réserve encore une surprise.

- Ma présence dans votre antre est dû aux récents évènements secouant la vie de la Nation, et troublant la quiétude des créatures au cœur pur d’Adrien.

L’intrusion du Dragon Vert dans son esprit coupa les explications que souhaitait donner Calfhan.

~ Nous sommes au courant de ce qui se trame au dehors de Kalferas, et bien plus encore. Nous savons aussi pourquoi tu es venu ici, et ce que tu attends de nous. N’ais crainte, fidèle serviteur d’Adrien, notre race ne restera pas caché tandis que d’impies créatures saccagent le Don de le Nature. Il est temps pour nous d’entrer progressivement dans cette futile bataille. ~

- L’Outre-Mer vous en remercie. Adrien veille sur nous sans aucun doute, regardez-donc quelle découverte ais-je fais sur la côte !

Le Dragon approcha son imposante gueule vers le Sahuagin, qui ne cilla pas d’un pouce.

~ L’imagination fertile du Dieu de la Nature est infinie, il est certain qu’il nous envoie là un allié de choix. Partons maintenant, il est grand temps que le Destin se mette en marche. ~

Calfhan sauta habilement sur le dos écailleux du Dragon, et invita en souriant Shajara à faire de même.

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La forêt s'agitait. Depuis des millénaires, les Dragons verts étaient restés dans ces bois, pour veiller sur le sanctuaire d'Adrien. Mais il y a peu, un des reptiles géants s'étaient montrés aux yeux de tous, pour impressionner les pirates, redonner du courage aux habitants de Roc-le-Chastel. Cette fois-ci, une mission autrement plus délicate l'attendait. Il allait se rendre à Port-Espérance, accompagné d'un de ses compères, pour apporter la victoire aux Natifs.

Deux immenses créatures prirent ainsi leur envol vers le port, pour détruire ceux qui se permettaient de détruire ce qu'Adrien avait eu le bonté de leur accorder. Parmi les Dragons, il y en avait un très ancien, qui n'avait pas subi la même évolution que les plus jeunes de son espèce. Il y a fort longtemps, tout ceux de sa race crachait du feu, mais étant donné l'incompatibilité entre les flammes et la Nature, la descendance avait été doté d'un souffle naturel, mais hautement toxique. Ainsi, les Natifs disposaient de deux types d'armes qui allaient probablement se révéler très utile.

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