Le Monde de Kalamaï
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Seigneur-Capitaine, la troisième unité de cavalerie devrait arriver dans quelques minutes, et l’infanterie de Graevendal vient d’entrer au camp et commence à dresser ses tentes et fortifier l’endroit. Les murs de palissade préconçus commencent à être assemblés, et le fossé s’élargit d’heure en heure. D’ici demain, cette position sera facilement défendable contre presque tout ce que le palatinat pourrait nous envoyer.

Bien. Veillez à préparer l’approvisionnement au cas nous devrions rester ici plus longtemps que prévu, et je veux toujours une unité de cavalerie avec les chariots. Le maitre du toit est-il établi?

Il a pris place dans la forteresse des qu’il a été informé de la situation. La milice à été reformée et l’entrainement se poursuit. Les portes restent fermées en permanence sauf pendant quelques heures seulement par jour, et toutes les entrées sont contrôlées, comme à l’habitude dans ce genre de situations.

Bien. Informez moi des progrès futurs, je veux un rapport sur Graevendal tout les jours et un sur la situation du camp tout les quatre heures. Informez les lieutenants de leur travail et veillez a ce que tout soit fait a temps.

La frénésie du campement n’était pas chose nouvelle pour lui et ses hommes. Jaichim se trouvait dans sa tente, qui ne se différenciait des autres uniquement par sa taille deux fois supérieure, et regarda des cartes et des informations notées sur des feuilles éparpillées sur une table. Ils connaissaient la routine, et leurs gestes portaient la marque de ceux effectués mille fois. La phase un de l’opération devrait être complétée demain, et on pourrait se lancer directement dans la phase active du plan.

Seigneur-Capitaine! Un message pour vous! S’écria le coursier portant le blason de la cité-forteresse.

Faisant volte face rapidement, il prit le parchemin puis le fit tournoyer entre ses mains, il reconnut le sceau familial de Kelterre, une seigneurie non loin de la sienne. Il avait entendu dire que le seigneur de l’endroit avait abdiqué, ce qui signifiait surement que Friedrich avait pris la digne place qui était sienne. Cela faisait un certain temps qu’ils ne s’étaient pas revus, des conflits frontaliers occupant la plus grande partie de son esprit. Brisant le cachet de cire, il en lut le message :

Lettre à l'intention du Seigneur-Capitaine de Graevendal, Jaichim Carridin:

Spoiler :


Sans plus attendre, il se dirigea vers la longue table, en sortit un encrier et une plume d’une pile de cartes, et rédigea sa réponse.

Lettre a l'intention de Friedrich de Kelterre

:


Il scella son parchemin, écrivit le nom de son ami sur le document, puis le tendit au cavalier.

Messager, prend un cheval frais et va porter cette missive au seigneur de Kelterres. Il doit l’avoir d’ici demain, alors ne perds pas de temps.

Il regarda l’homme partir en se retournant vers les cartes. Si Friedrich décidait de venir, cela compliquerait les choses. Il devrait s’assurer la sécurité de son invité de marque, mais son arrivée en vaudrait la peine. Être avec lui changeait ses idées de la guerre, qui avait une emprise presque totale sur son esprit. Il se replongea dans ses préparatif, tout en continuant a se demander si son ami et confident allait venir, et quand il arriverait le cas échéant.

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Un clerc se promenait sur les routes de Scitopole, circulant de ville en ville pour prêcher la bonne parole afin que les dieux reçoivent leur part quotidienne de prière de la part des habitants de l'Empire. Plusieurs lieux de cultes manquait de visiteur, on pouvait parfois penser que les divinités n'ont plus le même intérêt qu'autrefois.

Longeant les routes menant à la cité d'Halicarnasse, l'homme d'église constata la présence d'un campement militaire n'arborant pas les couleurs de l'empire. Curieux de nature, l'homme se dirigea vers l'entrée du camp, sachant que nul n'oserait faire de mal à un homme de son rang sous peine d'être poursuivi par l'armée du l'Église. Rendu à porté de voix, considérant qu'il avait été vu par les sentinelles, il s'exprima :


Ohé ! Auriez-vous quelques denrées pour un homme d'église qui voyage en solitaire ? Je peux faire avec vous la prière avec votre supérieur en échange. Quelques bénédictions sont toujours profitable au combat.

Le clerc continuait d'approcher de la porte, attendant une réponse affirmative pour pénétrer dans le campement. Il ne craignait pas la réaction des hommes mais se doutait que la présence d'une force armée à proximité d'une ville n'était pas très encourageante en général.

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Le crépuscule faisait avancer tranquillement l’ombre des tentes des hommes de Graevendal sur les murailles de bois de leur campement. Elles venaient d’être installées convenablement, mais il faudrait encore attendre au lendemain pour que l’ensemble du réseau défensif soit dressé. Des pieux étaient encore à planter, et des repères montrant la portée des arcs et des arbalètes devaient être situés aux alentours. Ses hommes avaient fait un bon boulot, une fois encore.

Pour ce qui était de son plan, tout était prêt, mais il avait dit à Friedrich qu’il allait l’attendre pendant trois jours. Le deuxième se terminait à peine. Son message devait avoir atteint son destinataire aujourd’hui, mais tout pouvait arriver à un messager dans une province laissée à l’abandon.

Mais le combat allait arriver le lendemain. Il fallait imposer un moral puissant a ses hommes, et en même temps les imprégner de ses véritables intentions. Il pensa un peu, puis quitta sa tente en direction d’une plate forme auquel il se hissa grâce à une échelle branlante appuyée sur les rebords et solidifiée par des cordes.

Au moment ou il allait attirer ses hommes a lui pour se lancer dans son discours, une des vigies s’écria :

Il y a un type sur la route, Seigneur capitaine… Il semble de l’église... on en fait quoi?

Il pesta. il s’attendait au la venue de Friedrich, peut-être accompagné d’hommes d’armes qui le soutiendrai, pas d’un simple prêtre pleurnichard ne pensant qu’a sa dime et a martyriser ses hommes a coup de sermons et de livres.

On le laisse venir et on attend ce qu’il a dire. Avec de l’aide d’Orfrange, il vient pour nous dire que les dirigeants d’Halicarnasse ont abdiqué et qu’ils veulent que je prenne leur place.

Ohé ! Auriez-vous quelques denrées pour un homme d'église qui voyage en solitaire ? Je peux faire avec vous la prière avec votre supérieur en échange. Quelques bénédictions sont toujours profitables au combat.

C’était mieux que prévu. Il ne souhaitait que des provisions pour continuer sa route et l’aide des dieux ne soient pas négligeables dans son entreprise.

Ouvrez les portes, on le fait entrer. Je vais m’occuper moi-même du comité d’accueil.

Il redescendit de son perchoir, se rendant compte qu’il avait fait tout cela pour rien, le discours et grimper sur la palissade, mais c’était les accros de la toile du destin.

Bienvenu, monseigneur. Que fait un membre du culte dans la campagne plutôt qu’a Halicarnasse? Je suis Jaichim Carridin, Seigneur-Capitaine de Graevendal. Vous me pardonnerez l’agitation de ce camp, mais nous nous préparons à la bataille, qui aura lieu demain. Donc si vous pouvez réciter des bénédictions ou des prières pour mes hommes, Je vous en serais infiniment reconnaissant.

Il continua à lui parler, bien que subtilement le dirigeant vers une estrade placée au centre du camp. La nouvelle se déplaçait rapidement, et les hommes commençaient a s’agglutiner devant, en attente d’un discours.

Nous sommes de braves hommes, et nous vénérons tous Hassar, bien que Kanderak, Sorenssen et Nucter fasse partie intégrante de nos vies. En échange de que quelques mots, je vous offre tout ce que vous désirer dans ce camps, en exception par contre de nos armes, nos chevaux et évidamment de nous-même.

Vous Avez le champ libre!

Il ricana intérieurement face au mauvais coup qu’il venait de faire face au clerc. Il se trouvait obligé d’improviser rapidement un petit discourt, sinon il allait perdre du prestige face a ses hommes. Mais il fallait le teste, voir s’il n’était pas un espion, et seul un véritable cultiste pouvait réaliser cet exploit.

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L'homme d'église fut accueilli à bras ouvert mais ce dernier constata qu'il fut plutôt poussé vers l'estrade centrale du campement. Lorsque celui indiquant se nommer Jaichim lui demanda de faire les bénédictions pour leur combat du lendemain. Bien que n'étant pas militaire, le clerc compris que la cible risquait d'être la cité voisine qu'est Halicarnasse. Ces hommes n'étant pas là en faction mais bien en conquérant.

Tout autour de lui, une masse de soldat réunis, empêchant tout départ, forçant le discours. Le seigneur-capitaine indiqua les divinités préféré de son ost, il va s'en dire que de prendre le dieu de la guerre comme principal guide amenait souvent maint conflit. Y ajouter le dieu de la Loi pour justifier leurs actes et prôner l'honneur pour leur orgueil, cela devenait évident que le dieu de la mort jetait un oeil sur les actions de ces hommes d'armes.


Votre accueil est chaleureux messire, que Dinas exprime sa compassion pour les péchés que vous commettrez lors du combat qui vous attend. Je ne suis pas en ville puisque je suis ici mon fils, je circule de ville en village pour transmettre la bonne parole. Votre campement se trouva sur ma route, je me devais d'y faire escale. Folaniss n'aurait point accepté que je détourne de la route sur laquelle je suis conduit.

Mes enfants, vous partez au combat contre l'une des capitales provinciale de cet empire, béni soyez-vous que le dieu de la folie n'existe pas car nul doute qu'il serait dans vos esprits. Par Brak, je prie que la force soit en chacun de vous et de vos adversaire car Bronek sera spectateur de cette bataille et Nucter se délectera des âmes des défunts.

Que ceux qui sont de véritables fervent de Sorenssen remportent les honneurs de cette bataille car les perdants n'auront pas la bonne parole de Damien, ils seront oubliés tel de vieux parchemins. Non messieurs je ne puis prendre parti sur l'un ou l'autre des camps, ce serait contraire à la neutralité dont les membres du clergé se doivent d'avoir. Je vous donne ici ma bénédiction et si le peuple ou les armées d'Halicarnasse la désire aussi, ils l'auront. Point d'injustice ne peut avoir lieu car Kanderak veille au grain.

Mais ma curiosité me porte à savoir les raisons de vos actes puisque vous m'avez permis tout ce que je désire. Ce à quoi je rajouterais un agréable repas pour mon estomac creux et un lit douillet pour la nuit car mon dos souffre de la marche sur les longues routes de notre empire.


L'homme d'église avait parlé comme ses devoirs l'exigeait, bénissant tout ceux requérant ce droit sans pour autant prendre partie pour quelconque camps. L'Église avait sa propre vision et nul ne pouvait y interférer sans en payer le lourd prix qu'est le châtiment des Dieux.

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Tranquillement, l’expression du visage du Seigneur-Capitaine se voila. Pour qui il se prenait, ce prêtre? Il venait presque de les accuser comme des suppôts de Chezzer et de Bronek. A Graevendal, Ce prêtre aurait du être traduit en justice, mais l’on n’était pas à Graevendal justement. Il écouta le discours du cultiste, épiant les réactions de ses hommes. La ‘’bénédiction’’ avait réussi à ruiner le moral des plus jeunes recrues, surtout celles qui n’avaient pas encore combattu sous sa bannière, et les vétérans s’entre regardaient avec la visible intention de se débarrasser du clerc et de faire comme si de rien n’était. Il se devait de répondre, mais il ne trouvait pas rien a dire. Finalement, en repassant les mots dans sa tête, cela faisait un certain sens. Ce n’était visiblement pas autre chose que ce qu’il avait annoncé, pas des menaces voilées. Il se permit donc de rassasier la curiosité de l’homme, qu'il considérait maitenant avec plus de révérance.

Je ne suis pas en guerre contre Halicarnasse. Je suis en guerre contre le palatinat. Ce même gouvernement qui laisse notre province en jachère.

Vous devez surement avoir entendu parler des autres provinces, vous qui voyagez tout le temps. Mésolongion et Étimnon se fusionnant créant un état plus fort et se développant économiquement. Prévèse sou le règne d’Ald’rhune prospère a un rythme effarant, de même que Maon avec qui de solides liens commerciaux sont établis. Et Scitopole? Rien, même que nous avons régressé. Nous terres ne sont plus protégées par les hommes du palatin. Les seigneurs de guerres partout se déclarent la guerre, et aucune unité n’est en place. Depuis la disparition de Faraël, rien ne va plus.

J’ai donc tenté d’accéder au Palatinat. Plus pour les gens que pour moi en fait. J’ai assez de responsabilités a Graevendal et a la frontière pour m’affubler de ces lourdes tâches. Mais quelqu’un doit le faire, et il semble que je suis le seul qui se soit levé pour faire bouger les choses. Je ne veux pas être quelqu’un d’important, mais je dois faire ce qui doit être fait.

Arrivé au nid de l’aiglon, on m’a ignoré, me considérant a peine comme un être humain. Les bureaucrates de cette ville ne se préoccupent que rarement de ce qui se passe à l’extérieur de leur bureau. J’ai donc décidé de faire les choses à ma manière…

Un sourire rapide et entendu, comme perdu dans ses pensées illumina son visage, puis il continua :

Vous devez avoir raison. Je dois être fou, pour tenter un assaut contre la capitale. Mais si tout va bien, ce que j’espère de tout mon cœur, nous ne devront pas souiller l’acier de nos lames dans du sang innocent, dans le sang de nos frères. Cela sera une première dans l’histoire des seigneurs-capitaines. Une victoire sans conflit…

J’espère avoir répondu à vos interrogations, monseigneur. Nous vous offriront le mieux que nous trouvons en terme de nourriture, ce qui ne sera pas effrayant puisque je mange habituellement la même chose que mes hommes, et mes quartiers vous sont ouverts. Vous y serez au chaud et en sécurité. Je dormirai dans une tente improvisée, ou bien a la bonne étoile, selon ce que les dieux déciderons pour moi.

Il passa un regard sur ses hommes, en réalisant que ce qu’il venait de dire l’avait racheté à leurs yeux. Ils allaient être encore plus solides que jamais, demain.

Messieurs, rompez! La journée sera longue demain, donc couvre-feu dans deux heures!

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Previously, in the story of Friedrick de Kelterre :


C’est avec un bon repas dans le ventre que nous nous dirigions vers l’écurie. Le messager retrouva son cheval bai clair prévu pour la vitesse. Le mien, Plume, un gris clair et celui de mon ombre, Encre, un noir crins lavés étaient eux aussi taillés pour la vitesse.

Sitôt une pièce d’or lancée au palefrenier, nous prîmes le départ. Les portes furent rapidement franchies. Les chevaux avancèrent au pas à proximité des champs entourant la citadelle. La route serpentait en descendant paresseusement entre les propriétés. Après un kilomètre, Khel était toujours visible. Elle trônait au sommet d’une butte surélevée, que le premier Kelterre avait à grands frais en or et en vie fait élever dans la région. Elle était ceinte d’une muraille circulaire en pierre grise. En son centre, je pouvais encore discerner les contours du manoir avec sa tour contenant la volière et un observatoire au-dessus. De mon point de vue, une seule porte avec son poste de garde m’était visible, celle que l’on avait empruntée, mais il y en avait une aux quatre points cardinaux.

La chaleur de l’après-midi nous accompagna encore quelques temps. Une légère brise nous croisa de nombreuses fois. Le temps suivait la même route que nous. Il avançait à la même cadence que nous. Que nous soyons, au pas, au trot ou au galop. Seulement lorsque nous fîmes une halte, le temps ne suivit pas notre rythme et continua au sien. Nous eûmes beau chevaucher aussi rapidement que nos montures le pouvaient, nous ne parvînmes point à le rattraper.

Le paysage changea lors du voyage. Le jaune et le marron des champs avaient laissés la place au vert herbeux et au gris rocailleux de la route. De temps en temps, une dénivellation ou un bosquet venait troubler l’apparente monotonie du décor. Ici et là, dans le ciel bleu, des nuages filandreux traînaient paresseusement tandis que quelques oiseaux se laissaient porter aux grés du vent.

Nos chevaux avalaient la distance nous séparant de Jaichim comme le soleil descendait vers son couchant, rapidement. Le choc des sabots ferrés contre le chemin caillouteux cadençait la cavalcade. La musique formée me berça et je faillis m’endormir à plusieurs reprises. Heureusement, mon ombre était là pour me surveiller. J’avais oublié à quel point une si longue promenade pouvait se révéler harassant.

L’ennui s’empara rapidement de moi, Pierrick parlait peu en général, et le soldat se révéla peu loquace. Mes rares tentatives d’échanges verbaux se soldèrent par un cuisant échec. Il ne me resta plus qu’à me rabattre sur l’introspection. Ou alors me perdre dans la contemplation du paysage. Mais, quelque soit l’activité, après plusieurs heures, l’intérêt diminuait.

Le jour, céda la place au crépuscule, qui lui aussi progressivement cédait sa place à la nuit. La lune se leva pour contrebalancer le manque de luminosité. Ce n’était guère brillant, mais suffisant pour savoir où les chevaux posaient leurs sabots. C’est avec un immense soulagement que j’aperçus les contours de notre destination. La vue du camp du Seigneur-Capitaine délimité par une barricade illuminée à intervalle régulier par des torches m’emplit de joie.

Les derniers mètres furent effectués au pas, le soldat en tête, puis nous mîmes pied à terre. Le messager s’annonça ainsi que mon ombre et moi. Nous attendîmes donc qu’on nous laisse entrer afin de nous reposer après cette exténuante journée. Et aussi pour avoir le plaisir de revoir mon ami.

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Le clerc, encore bouche bée par ses affirmations, stoppa et le regarda fixement.
Si vous permettez, mon père, je vais suivre l’ordre que j’ai donné à mes hommes, et je vais me préparer à aller dormir. Demain ma journée ne sera pas sans repose, je le crains. Si vous pouvez prier pour mon succès, surtout sur la survie des citoyens et de mes hommes, je vous en serait reconnaissant.

Il se détourna du religieux, puis se dirigea vers la tente de l’intendance, ou il allait prendre une des tentes de rechanges prévues lors des campagnes militaires. Il n’était pas rare que des intempéries ou des problèmes ruinent les abris des soldats, et un soldat qui a bien dormi combat toujours mieux. Mais il n’avait pas parcouru la moitié du chemin qu’un tumulte retentissait de l’entrée. On joua deux courtes notes de cor, annonçait que des voyageurs non-hostiles s’approchaient du camp. Un coup d’épée sur un bouclier disait qu’au moins un d’entre eux était un allié, mais ils n’attendaient pas d’alliés à cette heure tardive de la nuit. Curieux, Jaichim se dirigea vers l’entrée qui commençait à s’ouvrir doucement en grinçant, mais lorsqu’il vit qui était l’autre coté, il se mit a courir, puis passa rapidement entre les lourds battants de bois.

Friedrich! Comment vas-tu! Je suis content de te voir!

Il le prit dans ses bras, le serra fort, puis s’écarta en lui tenant les épaules, le regardant dans les yeux.

Tu as changé, depuis la dernière fois, non? Maintenant tu es le dirigeant d’une seigneurie, et tu verras, ce n’est pas de tout repos. Mais sache que je serais toujours là si tu as besoin d’aide quelconque.

Trèves de palabres. Le voyage doit t’avoir fatigué. Je vais te faire préparer une tente, et pendant ce temps, je te ferai pars de ce qui as changé ici, et de ce que je compte faire demain, tout cela devant un bon feu et quelque chose a boire.

Il fit signe au messager de faire préparer les tentes, lui promettant une double ration de gnole pour la peine et pour avoir porté si prestement le message, puis conduisit son ami vers un feu de camp désert, un bras sur ses épaules. Il leur proposa un des bancs improvisés, soit deux tonneaux et trois petits tabourets, puis s’excusa.

Désolé pour le manque de confort. J’ai l’habitude de vivre dans les mêmes conditions que mes hommes, et je n’avais pas prévu votre arrivée lors de mes plans de ravitaillements. J’aurais aimé vous offrir plus, mais…

Monseigneur, le coupa un des aides de camp, il ne reste malheureusement qu’une seule tente de libre. Je la fais monter pour monseigneur ou pour ses invités?

Jaichim regarda son ami, puis lui dit :

Je préférerais te l’offrir, mais c’est toi qui vois…

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Enfin, les portes s’écartèrent pour nous laisser avancer. Je tenais Plume par la bride et lui flattais l’encolure pour le calmer. Nous laissâmes nos montures à un soldat qui se chargerait de les panser, brosser, nourrir et loger.

Friedrich! Comment vas-tu! Je suis content de te voir!

Jaichim ! Il était là pour m’accueillir. Le voir, ici, de visu m’emplit de joie. Je sentais poindre une larme que je refoulai. Il s’avança vers moi et me serra dans ses bras. Je pus sentir sa force qu’il maîtrisait à merveille. De même que son torse musculeux à travers ma chemise grise – j’avais changé de tenue pour le voyage. Le contact ne dura qu’un instant trop court et pourtant être si près de mon ami exacerba les sentiments que j’éprouvais à son égard. Je voudrais le caresser, prolonger le contact, l’embrasser. Mais, il s’écarta, me tenant par les épaules et me dévisagea. J’en profitai pour l’admirer à mon tour. Sa chevelure bouclée mettait son visage en valeur, je dus me faire violence pour ne pas lui sauter dessus, l’embrasser et sentir sa courte barbe râpeuse contre ma joue imberbe. Il avait un corps à damner un saint, un corps que j’aurais voulu étreindre. J’abandonnai mes rêveries lorsqu’il s’adressa une nouvelle fois à moi.

Puis, nous nous dirigeâmes, lui, mon ombre et moi, vers un feu de camp libre d’occupant. Je sentis sa main sur mon épaule tandis que nous nous y rendions. Ah, s’il pouvait la poser plus bas ! La laisser s’égarer sur mon corps vibrant de plaisir. Je m’assis à la gauche de mon ami tandis que je l’assurai que ce confort rustique me convenait et mon ombre s’installa à ma gauche. Là, un soldat ou un subalterne, je ne savais point car je n’étais peu intéressé par la question, s’approcha et indiqua qu’il y avait un souci d’intendance au sujet d'un tente.


« Non ! Je te la laisse. C’est moi qui me suis invité en ce lieu. Tu ne dois pas en pâtir. Je me contenterais d’une couche sommaire. Tu dois être en forme afin de pouvoir entreprendre efficacement tes actions de demain. Je m’en voudrais si ma présence affaiblissait, émoussait tes capacités. Je ne pourrais me pardonner d’être la cause d’une éventuelle déconvenue. »

Je fis une légère pause pour étirer mes muscles endoloris par la longue chevauchée. Je sentais la chaleur sèche du feu sur mon visage. Les flammes se mouvant au gré du faible vent soufflant dans le camp étiraient d’éphémères ombres sur le sol. Les ombres projetées me firent penser à mon ombre.

« Tu m’as proposé ton aide et je l’accepte avec joie. Je n’en ai point nécessité pour l’instant, mais le moment venu, je me rappellerai ta généreuse offre. Seulement, c’est moi qui te propose mon aide. Je sais que je suis arrivé peu accompagné, mais je n’aurais pu sans perdre de temps venir plus nombreux. Il m’aurait fallu arguer avec Darik, mon intendant, ainsi que Wulfric, mon général, en pure perte je suppose. Mais, je pense que Pierrick, ici présent, pourrait t’aider dans ta tâche. Je pense que quelque soit le travail que tu lui demanderas, il s’en acquittera avec soin et célérité. »

Je baillai et mes paupières se fermèrent un court instant. Je m’endormais. La journée avait été remplie, longue et exténuante. Je ne pus réprimer un nouveau bâillement.

« Je suis désolé Jaichim, mais je dois vous laisser pour ce soir. Si tu t’inquiètes pour mon confort, une couverture devrait me suffire. Si jamais tu veux quelque chose de Pierrick, n’hésite pas à le lui demander. Il se fera une joie de s’exécuter. Bon, je vous abandonne. Puisse la nouvelle journée nous apporter notre lot de bonnes surprises. »

Je m’éloignai de quelques pas pour sortir du cercle de lumière. Je cherchai un coin à l’écart des zones trop fréquentées ou qui le deviendraient le lendemain. Je découvris mon bonheur près des stockages. Là, je supposai que je devrais être tranquille et pourrais me reposer jusqu’au petit matin. J’avais au passage récupéré ma couverture, m’allongeai, m’emmitouflai dans l’étoffe et ne tardai point à céder aux insistances du sommeil.

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Jaichim sourit devant la sollicitude de son ami. Il se sacrifiait pour son bien-être, en ignorant surement que ses longues années de combat pour Scitopole avaient forgé des nouvelles habitudes, et c’était sans peine qu’il pouvait dormir sur le sol sans même une couverture, et il avait déjà fait quelques fois l’expérience de dormir en selle. Mais pour ne pas le froisser, il décida de la prendre quand même, cette tente.

Alors, Friedrich, dors bien et surtout réveille toi ! Demain je te promets un lot de bonnes surprises, et si Kanderak le veut bien, aucune mauvaise. J’ai justement une mission à offrir à ton ami, Pierrick je crois…

Il attendit que le seigneur de Kelterre aille se coucher, puis se retourna vers le compagnon de son ami avec une expression indéchiffrable au visage. Était-il digne de confiance pour la mission qu’il allait lui offrir? Il était toutefois le mieux qualifié pour la remplir, et aucun de ses fiers hommes d’armes ne pourrait facilement jouer ce rôle important…

Pierrick, J’ai une mission qui pourrait te sembler fort simple, mais j’ai besoin de savoir que quelqu’un s’en occupe. Il se peut que mon plan échoue, et que l’on se retrouve dans une bataille de grande envergure. Dans ce cas, je voudrais que quelqu’un s’occupe de Friedrich. Je veux qu’il échappe à toutes les premières lignes, et je voudrais qu’aucun danger ne lui arrive. Aucun, et j’espère avoir été clair. S’il lui arrive quelque chose, Sache que tu regretteras d’avoir échoué des milliers de fois avant de voir la fin de ton châtiment... Essaie de dormir toi aussi...

Sans un regard en arrière, il se leva pour aller rejoindre la tente qui lui était prévue pour cette nuit. Il enleva son armure lamellée, déposa son épée longue a son coté, et son long poignard son sons oreiller. On n’avait jamais tenté de l’assassiner pendant la nuit, mais cela pouvait quand même arriver, donc il prenait ses précautions.

***************************************************

Le bruit du campement en effervescence le réveilla à l’aube, et déjà une bonne moitié des hommes d’armes avaient quitté le campement seulement deux centaines sur les quatre milliers resteraient, pour tenir une position retranchée et possiblement harceler l’adversaire si tout tournait mal.

Il s’approcha d’un feu, car il n’avait pas de rôle à jouer avant midi car ses hommes devaient se mettre en position sans attirer l’attention un peu partout dans la ville. Ils ne porteraient aucun étendard, et leurs armures ne portaient aucun blason ou décorations distinctives. Dans l’univers spartiate de Graevendal, rares étaient les choses réellement belles, et tout ce qui était utile préconisait.

Le seigneur-capitaine s’approcha d’un feu, puis prit une gamelle contenant ce qui serait son premier repas de la journée. Une bouillie de fruits et de céréales diluée a l’eau, quelque chose d’assez mauvais au gout mais qui avait la capacité de bien tenir dans l’estomac et d’être nourrissant. Il envoya un des hommes aller réveiller – doucement- Friedrich et son compagnon si ils ne l’étaient pas déjà. Il avaient à manger, puis à se préparer a la chevauchée qui les conduiraient a Halicarnasse.

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Feu de camp… Discussion… Départ de Friedrich… Courte attente… Mots de Jaichim… Demande… Ordre… Menace voilée… Remerciement… Seul… Paix… Soulagement… Camp animé… Feu calme… Havre silencieux… Temps passant… Soldat… Bouteille entamée… Partage… Goulées… Mots échangés… Rires… Tape amicale… Départ… Seul, à nouveau… Fatigue… Friedrich… Recherche… Echec… Désarroi… Déception… Flagellation mentale… Epuisement… Marche erratique… Feu de camp… Sommeil… Yeux lourds… Membres lourds… Ténèbres…

***

Je m’éveillai tôt suite au brouhaha du camp. Je ne pus bouger de suite, mes muscles noués et tétanisés par cette nuit inconfortable. Quel idiot prétentieux j’avais été de croire que je pourrais me faire à cet inconfort rustique ? Je n’aurais point dû me sacrifier pour mon ami. Mais, je n’aurais pu me le permettre. Je ne me le serais point pardonné. Mais, je ne pensais pas que ce serait si désagréable et douloureux. Mais, j’espérais que Jaichim avait bien dormi et qu’il était frais et dispos, en pleine possession de ses moyens pour son assaut.

Enfin, habitué au vacarme des soldats et mes yeux m’autorisant de les soumettre à la lueur du jour levant, je les ouvris. Je les écarquillai à deux-trois reprises. Je me redressai. J’étais fourbu. Je me dis que c’était la dernière fois que je dormais dans de telles conditions. J’écartai la couverture poussiéreuse et tentai de me lever. Une crampe à la jambe droite m’en empêcha et me fit pester. J’entrepris de masser le membre endolori. Les muscles commencèrent à se relâcher, la douleur insidieuse toujours présente. Suffisamment pour que je puisse m’appuyer dessus et me tenir debout. La journée qui m’attendait ne ferrait rien pour arranger mon état. Vivement que Jaichim prenne Halicarnasse et que je puisse jouir d’un lit moelleux et d’une nuit de sommeil réparateur mais auparavant d’un bon bain relaxant.

Alors que je faisais quelques pas pour tester ma jambe raide, un homme vint. Il venait pour me réveiller sur les ordres de Jaichim. Bien que cela ne servit finalement à rien, l’attention de mon ami me fit plaisir. Le soldat me guida jusqu’à un feu de camp et m’apporta le petit-déjeuner. Infect. Une sorte de bouillie indéfinissable servit dans un plat en fin de vie. Même les chevaux devaient mieux manger.

Le confort du campement était réellement rudimentaire. Aucun lieu où faire une toilette sommaire. Pourtant, ne serait-ce que me passer un peu d’eau sur le visage m’aurait fait du bien. Je me sentais poisseux après ma nuit passée sur ce sol poussiéreux, terreux et caillouteux.

Puis, il fallut se préparer, ainsi que les chevaux pour la chevauchée jusqu’à Halicarnasse. Les préposés aux montures, je ne savais si on les nommait des palefreniers ici, avaient effectué de la bonne besogne. Plume piaffait d’impatience. Mon cheval était en pleine forme et devait avoir passé une nuit plus agréable que la mienne. Alors que je me demandais où pouvait être mon ombre, j’aperçus Encre et son cavalier s’approcher de moi. Un poids que je ne soupçonnai point s’envola de mes épaules.

Finalement, l’heure du départ arriva. Pierrick et moi étions parmi les derniers à quitter le camp. Mon ombre m’avait clairement fait savoir que je ne devais point trop m’approcher de la ville. Je fus irrité par son attitude surprotectrice mais m’en accommoda. Je ne désirai aucunement mettre ma vie en danger. Je regrettais seulement de ne pouvoir chevaucher aux côtés de Jaichim qui devait être à l’avant.

L’ordre de marche fut lancé. La colonne s’étira lentement. Les chevaux avançaient au pas, réservant probablement le galop pour la charge finale. Dans d’autres circonstances, j’imagine que j’aurais pu apprécier à sa juste valeur la chevauchée ainsi que le paysage qui défilait. Des muscles jusque-là ignorés se rappelèrent à mon bon souvenir. J’espérais que le voyage serait de courte durée. Chaque pas endolorissait mon fessier, mes jambes me brûlaient ayant l’impression que la peau était arrachée sinon à vif. Cependant, ils raccourcissaient la distance restant à parcourir. De plus, je n’étais point d’humeur à discuter avec quiconque. Mais, qui aurait été réceptif à une telle demande ? Mon ombre n’était point bavarde. Les soldats étaient concentrés. Jaichim était hors de vue.

Enfin, la ville était en vue. Du moins, de l’avant-garde. Une vague de soulagement m’envahit. Mon calvaire était terminé. Et, comme mon ombre l’avait requis, je restai à l’arrière. Je n’avais nullement l’intention de me rapprocher ni de combattre. Je n’aurais fait que gêner. La tension était palpable. L’attaque n’allait point tarder. Je priais un dieu quelconque pour le succès et la survie de mon ami. Un moment tout aussi désagréable que la chevauchée allait débuter pour moi. L’attente.


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