Le Monde de Kalamaï
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descriptionLa vie au village, bonnes et mauvaises rencontres. EmptyLa vie au village, bonnes et mauvaises rencontres.

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Le vieil Alderaban était chez lui, finissant la vaisselle après son frugal repas. La journée, comme les précédentes, était paisible. Le villageois affolé qui arriva en courant brisa cette quiétude…



Il est revenu… il est revenu… Vite, viens aux portes, il est revenu…


Sa peur était manifeste, qui pouvait bien causer un tel effroi ? A moins que… Pris d’un mauvais pressentiment, Alderaban se précipita dehors et couru vers les portes. Ces dernières étaient fermées, et quasiment tous les villageois étaient rentrés à l’abri. Ils observaient à présent du haut des murailles. Quelques uns avaient été chercher des armes, quelques arcs aussi, mais il était visible qu’ils espéraient ne pas avoir à s’en servir.
Il monta les marches, parvint aux créneaux et…
Il était là. Rassemblant son courage, il s’adressa à l’intrus.



Que faites-vous ici Monsieur ? Pourquoi être revenu ?


Je viens m’installer ici pour m’y entrainer et progresser.
répondit imperturbable Van Idj’Ailfarah.

Le vieux fermier l’observa. Il était identique à la première fois, avec un large sourire, des vêtements amples et colorés et ses trois sabres à la ceinture. Il portait sur l’épaule un gros sac, un peu comme les voleurs des dessins pour enfants, et dans l’autre main, il tenait une large mallette en fer fermée par plusieurs verrous.
Alderaban se demanda ce qui pouvait bien le pousser à vouloir vivre ici, serait-ce que… Avait-il réussi ?



Est-ce donc que vous avez croisé L’Ardonien et qu’il vous a défait ? Est cela qui a motivé votre venue ici ?


Il n’osait y croire. On disait ce combattant si fort qu’il semblait impossible qu’il puisse avoir perdu. Et pourtant, il était là. Il repensa à son maitre. Ce dernier paraissait toujours sûr de lui, de sa force, pas du genre à trembler face à une réputation. Van Idj’Ailfarah répondit à la question et dissipa les interrogations en suspens.

C’est ça ! Il est vraiment fort. Bien plus que moi. J’ai beaucoup repensé à ce combat. Je crois qu’il a convaincu son corps qu’il pouvait tenir. Vous saviez vous que l’on pouvait combattre au-delà des limites de son corps ? Je crois que lui le sait. Moi, je ne le sais pas. Je l’ai vu faire, mais je ne sais pas faire comprenez-vous ? C’est comme vous quand vous me regardez. Vous savez que l’on peut combattre avec trois lames mais vous ne savez pas. Vous me laissez entrer ?

Le fermier était un peu désarçonné. Puis, il réalisa et le soulagement l’envahi. Il avait vraiment craint pour la vie de L’Ardonien mais il semblait que ce dernier avait quelques tours en réserve. Il ordonna d’ouvrir les portes et demanda au nouveau résident de le suivre.

Je vais vous conduire à votre nouvelle demeure. L’Ardonien a fixé des règles pour ceux qui comme vous êtes voués au combat et non à la culture. Nous avons quelques maisons à l’intérieur pourvu d’un petit jardin. Vous cultiverez vous-même votre nourriture. Nous vous fournirons conseils et aide si vous ne savez pas comment faire. Et vous aurez une part sur nos ventes pour vous rémunérer de votre statut de défenseur du village.


Je ne compte pas défendre ce village vous savez. Vos vies n’ont pas d’importance. Vous n’êtes même pas assez forts pour me donner du plaisir à vous tuer. Mais vos conseils pour la culture sont les bienvenus.


En acceptant de venir ici, vous vous êtes soumis aux règles de L’Ardonien. Et ces règles vous imposent de défendre le village en cas d’attaque.
Van Idj’Ailfarah se tourna vers lui et étira son sourire, lui dévoilant ses dents blanches pour toute réponse. Alderaban se dit qu’il serait préférable que les futurs agresseurs soient suffisamment forts pour amuser le nouveau venu. Sinon, ils pourraient tous mourir sous ses yeux sans que se réduise ce sourire…

Ils arrivèrent devant une petite maison. Le fermier ouvrit la porte et invita le guerrier à découvrir son nouveau chez lui. Il paru sincèrement s’intéresser à la bâtisse puis, s’approchant d’une table, il y déposa sa mallette et son grand sac. De celui-ci, il sorti un livre qui avait visiblement beaucoup servi et alla le mettre sur la table de chevet.
Voyant que le fermier essayait de voir de quoi il s’agissait, Van lui répondit.


Il s’agit du premier volume des traités écrits par Nogatang le Magnifique. Le combat contre L’Ardonien m’a fait comprendre à quel point ce livre disait vrai. J’en suis vraiment aux balbutiements de ce style de combat qui n’est absolument pas invincible au niveau où je suis. Je ne suis qu’un pauvre jongleur de rue vieil homme.
Hey !!!
Mais tu es bien curieux vieil homme ! hahaha ! Voilà que tu regardes ma mallette ! Il y a dedans des sabres.

Alderaban n’était pas vraiment rassuré mais la surprise prit le dessus et il posa avant qu’il ne puisse s’en empêcher une question qui déclencha l’hilarité de son vis-à-vis :

Des sabres ? Des sabres de rechange ?

AHAHAHAH !!!!! Les lames de Nogatang sont gorgées de magie, je ne pense pas qu’elles soient cassables. Malgré tous leurs combats, pas une ne présente la moindre imperfection ! Non, il s’agit de lames supplémentaires que l’on peut rajouter pour combattre. Sauf que j’en suis bien incapable. Nogatang lui-même a mis plusieurs années avant de les utiliser.
Quelle tête tu fais ! Tu ne le savais pas ? La réputation de Nogatang s’est fait sur ses trois épées. Mais, quand il a tué Ser Brugnon, il a combattu avec cinq. Il n’aurait pu vaincre avec trois. Le chevalier était réputé pour sa défense indébordable, son armure épaisse et l’agilité de son bouclier.

Se penchant vers le fermier, il ajouta sur le ton de la confidence.

Il paraitrait même que le maitre de Nogatang pouvait utiliser 7 lames, mais ne le répète pas hein, Nogatang n’est pas sensé avoir de maitre !


Et il partit d’un éclat de rire tonitruant, comme si cette phrase cachait l’une des choses les plus drôles de la création. Le fermier choisi ce moment pour se retirer, mais le rire continua et l’accompagna bien longtemps après qu’il eut quitté les lieux.

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Maraca regardait l’étrange guerrier, comme tous les matins. Il était si différent des autres villageois, si étrange ! Ca attisait sa curiosité. Mais elle n’avait pas encore osé l’approcher, elle préférait l’observer. Comme tous les villageois, elle en avait un peu peur. Moins qu’eux car elle était encore une petite fille et avait du mal à penser qu’un homme souriant pouvait faire du mal à quelqu’un.

Le chef de ce village était beaucoup plus effrayant à ses jeunes yeux. Sombre et fermé…

Sa mère et sa grande sœur lui avaient dit de ne pas s’approcher du nouveau venu, sauf que, dès qu’elle avait du temps libre et déambulait dans le village, ses pieds l’emmenaient vers un banc où l’on pouvait voir le guerrier s’entrainer.
Maraca avait bien des amis avec qui jouer, mais ils étaient tous aux champs en train d’aider leurs parents. Elle, elle était la fille de la boulangère. Levée tôt pour aider à préparer le pain, couchée tôt de sorte qu’elle manquait une bonne partie des jeux du soir, et oisive dès le début de la matinée quand sa mère et sa grande sœur s’occupaient à vendre leur production.
Regarder Van Ijd… non adj non… Vanny,
Voilà, je vais l’appeler Vanny quand je parle dans ma tête décida-elle, c’était un peu comme regarder un danseur, ou aller au cirque voir un jongleur.

Il commençait toujours par quelques exercices d’échauffement. Ensuite, il ramassait des pierres et se mettait à jongler. Il était vraiment fort à ce jeu là. Ses projectiles dessinaient dans les airs de grandes arabesques, à chaque fois différentes. C’était comme s’il les inventait au fur et à mesure, et lui, dansait et souriait. Maraca trouvait que ce sourire était différent de l’autre, plus enfantin et plus sincère.

Alors il posait les pierres, et prenait ses trois sabres. Il se concentrait alors fortement et se mettait à jongler. Parfois, il semblait plonger en transe, fermant les yeux et marmonnant des paroles inintelligibles.
Tous les trois jours, il ouvrait sa mallette et rajoutait deux sabres, et recommençait à jongler. Cette étape était toujours courte et il suait comme si les deux lames supplémentaires étaient un poids énorme en comparaison des trois premières.

Les jours où il ne rajoutait pas de lames, il s’entrainait à combattre fictivement, travaillant des passes et des séquences. Quand il avait jonglé avec cinq, il lui arrivait de ranger deux sabres pour s’entrainer au combat, mais le plus souvent, il prenait un livre, toujours le même, et allait lire sur une chaise à l’ombre.
Ses après-midi, il les passait hors des murs. Les villageois avaient tenu parole et le familiarisaient avec l’art de cultiver. Parfois, il se promenait tout simplement au grand soulagement des habitants qui n’étaient jamais aussi serein que quand il était loin.

Aujourd’hui, c’était un jour à cinq sabres, et il paraissait vraiment fatigué.

La fillette succomba à la curiosité, quitta son banc et se dirigea vers le jongleur qui venait de cesser son entrainement.


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Comme tous les matins depuis presqu’une semaine, Maraca allait voir Van Idj’Ailfarah s’entrainer. La rencontre s’était bien passé finalement, le guerrier lui avait même expliqué pourquoi c’était si dur avec deux sabres supplémentaires. Ce n’est pas qu’ils étaient plus lourds bien sûr, mais que toutes ses lames étaient liées entre elle par magie, et liées à lui également. Et si la dépense d’énergie était minime, le rajout de deux lames multipliaient les liens et l’épuisait vite.

Naïvement, elle avait demandé pourquoi il ne commençait pas à rajouter une seule lame, ça paraissait logique.

Le guerrier avait commencé à rire doucement, puis de plus en plus fort, et avait fini par se rouler par terre en se tenant les côtes. Maraca n’avait jamais été aussi mal à l’aise. Et ça durait, durait… elle retenait ses larmes et était prête à s’enfuir en courant quand il se calma et lui dit avec un grand sourire :


C’est une très bonne question, très intelligente !

Il lui avait alors tapoté la tête et lui avait expliqué qu’il s’entrainait sur des techniques reposant sur une lame centrale, et que donc, s’il ne voulait pas devoir tout réapprendre, il devait rester avec un nombre impaire de lames. Là-dessus, il lui avait proposé un jeu rigolo. Il lui avait dit de prendre l’un des tuteurs en réserve pour ses futurs plans de tomates. Pendant ce temps, il prit une lame dans chaque main. Une troisième lame flottait entre les deux. La petite fille regarda ce phénomène, fascinée. La lame bougeait comme si des fils invisibles la reliaient aux deux autres, et du coup, sa position évoluait avec les mouvements de Vanny !!!

Il lui demanda de taper aussi fort qu’elle le pouvait sur la lame centrale avec son bâton. Elle obtempéra mais, aussi fort tapa t’elle, jamais elle ne put déplacer la lame courbe de plus de quelques centimètres avant qu’elle ne reprenne sa place le plus naturellement du monde.

Si le jeu intrigua la fillette, il fit beaucoup rire Van Idj’Ailfarah !

Finalement, le plus dur pour Maraca, ce fut sa propre famille. Mon dieu, quel émoi son histoire avait provoqué ! Il avait fallu qu’elle utilise tous les arguments que son jeune esprit pouvait invoquer pour leur permette de venir le voir. Et elle sentait bien que sa mère et sa sœur s’inquiétaient encore beaucoup.

Avec son nouvel ami, Maraca pouvait enfin parler des choses qui la tracassaient, comme par exemple qu’elle voyait moins sa grande sœur depuis qu’elle s’était trouvé un amoureux. En plus, elle ne l’aimait pas beaucoup, et pas seulement parce qu’il lui volait sa grande sœur ! Mais il avait quelque chose de… Elle savait pas mais de toute façon, il avait pas l’air de l’aimer non plus alors NA ! Vanny ne rechignait à aucun sujet, mais parfois, elle avait l’impression de parler à un psych… elle savait plus comment ça s’appelait, mais parait qu’il y en a dans les grandes villes. Bref, il écoutait beaucoup et répondait pas beaucoup.

Lui, il parlait surtout épées, il aimait vraiment ça. Elle aimait bien l’écouter parler. Il faudrait qu’elle pense à le questionner sur ses combats passés, elle avait entendu des rumeurs à ce sujet au village. Elle avait aussi remarqué que cultiver un lopin de terre l’amusait… Et en parlant de ça…


Van ! Van !, tu as un pied de tomate qui tombe !

Elle avait beau essayer, elle avait encore du mal à l’appeler par son nom complet, et n’avait jamais osé l’appeler Vanny. Sa réaction ne se fit pas attendre, il prit un air effaré, lâcha ses armes et fila vers le pied en question comme d’autres filent vers un mourant, tout en lui intimant de prendre l’un des tuteurs.

Ensemble, ils y fixèrent le pied. Aucun des deux n’était très doué, aussi cela prit quelque temps, mais l’épreuve les fit beaucoup rire.


Dis moi petite Maraca, envisages-tu un jour d’apprendre le métier des armes ? De devenir une grande bretteuse ?

Il avait dit cela le plus simplement du monde, avec son grand sourire, et Maraca en était totalement prise au dépourvu. Pourquoi lui demander ça ? Voulait-il l’entrainer, elle, la fille de la boulangère ?

Euh…Non, nonnon, je ne pense pas que se soit pour moi ces choses là. Je ne me vois pas tuer des gens moi !!!!

Pourquoi tu me demandes ça ?
risqua-t-elle.

Sans se départir d’un large sourire, Van idj’Ailfarah répondit :


Je crois que je t’aime bien petite, et je n’ai jamais tué quelqu’un que j’aimais bien. Mais je crois que si tu ne sais pas te battre convenablement, le faire n’aurait aucun intérêt.

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C’était dimanche aujourd’hui, et Maraca, exceptionnellement, aidait sa maman à la boulangerie. D’habitude, le dimanche, elle allait jouer avec les autres enfants, pour une fois qu’elle pouvait les voir. Sauf qu’aujourd’hui, sa grande sœur avait été invitée à une promenade par son amoureux, et du coup, c’est elle qui aidait leur mère.
Les deux sœurs étaient très proches et Maraca ne voyait aucun inconvénient à travailler à la boulangerie pendant que sa sœur, qui travaillait dur, se reposait. Mais, avec cet imbécile…

Ça , elle ne le comprenait pas. Que pouvait bien trouver sa grande sœur à ce garçon ? Du plus beau genre m’as-tu vu, arrogant et flambeur, la petite fille ne l’aimait pas du tout. Toujours en train de raconter ses exploits avait-elle dit à sa mère, qui lui avait répondu en souriant que sa grande sœur était heureuse et que c’était normal pour un jeune homme d’être fier de ses capacités.

Ne pouvait-elle donc comprendre que les chiens qui aboient le plus fort ne mordent pas ? Ca, Maraca l’avait compris depuis peu. Mais, en y repensant… Elle avait toujours eu peur de L’Ardonien, si sombre. Peur était peut être un mot un peu fort, mais il avait su réunir tout le village sous ses ordres sans jamais user de violence ou se vanter de ses exploits. Et pourtant, personne ne remettait en cause son autorité ni sa capacité à les défendre. N’était-ce pas un bon exemple pour sa grande sœur ? Ben non apparemment. Maraca n’abordait plus le sujet, car c’était le seul où elles finissaient par se chamailler. Enfin, presque le seul… Il y avait aussi le sujet concernant l’autre guerrier qui ne se vantait pas, Van…

Maraca, tout en faisant machinalement les tâches liées à la vie d’une boulangerie, replongea dans ses souvenirs. Malgré ce que lui avait dit Van Idj’Ailfarah, elle était retourné le voir. Elle avait compris qu’il était un peu fou, mais elle l’aimait bien. Elle avait un peu questionné le guerrier sur ses actes passés…


Van, les gens disent que tu as combattu beaucoup de grands guerriers et que tu les as tué, c’est vrai ?

Tout à fait vrai !
Van avait affiché son grand sourire, il avait l’air très content d’avoir réussi à faire ça. Puis, il avait semblé se rembrunir. Semblé car c’était toujours difficile à dire avec quelqu’un qui affiche un large sourire.

Mais, à la réflexion, je ne sais pas s’ils étaient de si grands guerriers que ça…

Pourquoi donc ? On dit qu’ils étaient vénérés dans leur village ! Ils avaient même des surnoms suite à leurs exploits !

Je me suis rendu compte que je n’étais pas si fort ma petite Maraca. Alors, si je les ai vaincus, étaient –ils vraiment forts ? Je dis non !!!!!
Son sourire s’était encore élargit devant la netteté d’une telle conclusion, et Maraca n’avait pu s’empêcher de sourire à son tour.

Et L’Ardonien alors ? Lui, il a réussi à te vaincre ? Il a l’air de savoir se battre, mais il ressemble pas à un héros. Comment il a fait lui alors que tous les autres ont échoués ?

Van avait pris un air sérieux, ce qui avait choqué la fillette. Heureusement, son sourire était revenu à mesure qu’il avait parlé :

J’y ai beaucoup réfléchi. Je crois que c’est un vrai guerrier justement plutôt qu’un « héros », et qu’il réfléchit beaucoup, avec une vraie stratégie et une vraie analyse de son adversaire. Ce n’était pas un fils de noble ayant appris son métier dans une cour avec des épées usées et qui aurait brillé dans un tournoi ou face à quelques mendiants se prenant pour des brigands. Tu saisi la différence ? Il a apprit à se battre en survivant, en jouant sa vie.
Quand je l’ai affronté, il n’a jamais douté, jamais eu peur, ne s’est jamais demandé si quelqu’un viendrait le sauver ou si je l’épargnerai s’il reconnaissait sa défaite. Je crois que c’est ça la vraie différence entre lui et eux. Ce fut une très bonne leçon pour moi, je suis bien content qu’il ne m’est pas tué et qu’il m’est permis de venir vivre ici.

Son sourire avait été éclatant, Maraca était persuadé qu’il avait pensé ce qu’il avait dit.

Tu veux prendre ta revanche sur lui alors ?

Beaucoup pensait au village que leur chef s’était lui-même condamné, que le nouveau venu ne s’entrainait que pour mieux le tuer plus tard. Cette perspective inquiétait un peu la jeune fille.

Pas du tout ! Ca te semble étrange ? Non, je ne sais pas pourquoi, mais je n’en ai pas envie. Pourtant, je souhaite toujours me mesurer à des combattants forts, progresser pour en battre toujours de plus forts, mais je ne veux pas prendre ma revanche…
Penses-tu que je suis fou Maraca ?


La fillette fut prise au dépourvu par la question, mais, baissant la tête, elle acquiesça timidement.

Oui Monsieur Van, je le pense…
La petite avait fermé les yeux à ce moment là, attendant la réaction du guerrier.

Je le crois aussi…
Et bien, je n’ai pas le coté revanchard associé à ma folie Maraca !


Il sembla réfléchir un moment, puis ajouta :

Je ne sais pas ce que tu en penses Maraca, mais je crois que les hommes appellent folie l’ensemble des centres d’intérêts et des priorités qui ne correspond pas à l’ensemble des centres d’intérêts et priorités de la majorité.

Abasourdie, Maraca avait, une fois n’est pas coutume, répondu comme aurait pu le faire Van Idj’Ailfarah, c'est-à-dire par un franc sourire.

Je pense que tu es un peu philosophe, un fou philosophe oui !
Phouphilosophe ?

Ca avait beaucoup amusé Van ça, mais, là, quelques temps après, dans la boulangerie, elle se demandait si l’étrange combattant n’avait pas vu juste, horriblement juste…

Tout d’un coup, des cris et des bruits de courses la ramenèrent au présent. Que se passait-il ?
Un homme répondit à la question que se posaient les clients, des brigands avaient été vus à proximité et les villageois se dépêchaient de tous rentrer à l’abri des murs.
Oh mon dieu !! Et sa grande sœur ? Allait-elle pouvoir rentrer ? Elle avait dû s’éloigner et risquait de ne pas entendre l’alarme !

La fillette partie en courant à travers les rues.

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Maraca courrait aussi vite que la portait ses courtes jambes. Elle suffoquait quand elle arriva chez Van Idj’Ailfarah.
Pendant qu’elle reprenait son souffle à la limite du vomissement, le guerrier, qui avait été tiré de sa lecture alla s’accroupir dans son jardin pour observer le comportement de ses choux.
Il ne cessa pas lorsque Maraca lui parla :


Van, Van !!! Il faut que tu viennes tout de suite ! Des brigands ont été aperçus et ma grande sœur est dehors. Faut qu’on la retrouve et qu’on la protège !

Non, ça ne me dit absolument rien, combattre des brigands n’est pas amusant.

Van, faut aller chercher Aurore…

Non Maraca, pourquoi ferai-je une chose pareille ?

Mais… Parce que…

Tu as vu comme ils ont grossis?

Maraca avait les larmes aux yeux. Elle comprit que le guerrier ne viendrait pas. Que sauver sa grande sœur n’avait aucune importance à ses yeux, et encore moins que la taille de ses choux. Elle s’enfuit à ce moment là, décidant d’agir par elle-même.

A plus tard petite Maraca. Amuses-toi bien !

Maraca traversa tout le village et réussi à sortir avant que qui que ce soit ne pense à l’arrêter. Elle fila hors des murs et se dirigea vers un petit bois que l’on distinguait au loin. Elle avait entendu des amis du type que fréquentait sa sœur en parler, et, malgré son jeune âge, elle savait très bien à quoi les villageois employaient ce bois. Un cadre romantique, propre aux amoureux, légitimes ou non. Le cœur serré, elle accéléra l’allure.

*****

Aurore était en mauvaise posture. Son « cher et tendre » gisait dans son sang non loin d’elle tandis que quatre hommes lui jetaient un regard lubrique ne dissimulant aucunement leurs intentions. La mort de son compagnon ne l’affectait pas beaucoup. D’une part parce qu’elle avait d’autres soucis en tête, et d’autre part, parce que, après l’avoir entrainé au fond d’un bosquet il lui avait fait des avances. Elle ne saurait jamais jusqu’où il aurait insisté lors de ses refus répétés de perdre sa virginité face à arbre car les brigands avaient débarqués à ce moment là. Par contre, elle n’avait pas du tout apprécié comment il avait essayé de la monnayer pour sauver sa vie.

Il s’était fait tuer rapidement au milieu des rires.

Les hommes portaient des vêtements usés et ne devait pas se laver toutes les semaines. Peut être étaient-ce des pirates en maraudes, qui avaient désertés. Ou quelques réfugiés ou déserteurs bien Outremeriens.

Ça ne faisait de toute façon pas grande différence.

Elle se surpris elle-même de conserver un tel détachement dans pareille situation. Peut être n’était-ce que de la résignation. Comment pourrait-elle seulement penser à un sauvetage ? Elle connaissait par cœur les procédures de son village, tous les habitants devaient être rentrés à l’abri des murs et il faudrait un moment pour que les rares sachant un peu se battre ne lancent une expédition de recherche. Et sauraient-ils affronter quatre hommes en rase campagne ? Elle en doutait.

Du bruit dans les fourrés. Les secours ?
Non !!

Maraca, sa chère petite sœur qui surgit en pleurant et en criant son nom et qui se jette devant elle, implorant les vilains de les laisser partir. Un des hommes, le regard mauvais l’écarte d’un revers et l’envoie bouler. Il lui dit de se taire et de se féliciter de ne pas encore avoir de poitrine. Un autre ajoute qu’elle a quand même des mains et une bouche, et tous rigolent et se rapprochent. C’est là qu’elle sentit les premières larmes couler sur ses joues.
Tout était perdu, pauvre petite Maraca, pauvre d’elles deux !








Je m'appelle Van Idj'Ailfarah. Je descends d'une très ancienne famille du cirque, dont le chapiteau a vu toutes les villes de toutes les cités que l'on peut traverser.
Je maitrise la technique de combat à 3 lames de Nogatang le magnifique, et je vais vous tuer.



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Comme Van Idj’Ailfarah l’avait dit à Maraca plus tôt, les brigands n’étaient absolument pas de son niveau. Ce n’est pas pour cela qu’il se retint ni qu’il essaye de ne pas balancer des tripes et des boyaux un peu partout pour éviter à une fillette de faire des cauchemars. Ce n’était pas du sadisme, ce genre de réflexion lui était tout simplement totalement étranger.

Puisque ce combat ne serait pas agréable, il décida de le rendre utile. Il avait une séquence qu’il souhaitait expérimenter, et l’occasion présente était une aubaine de ce point de vue. Qu’il avait bien fait de venir !

Les 4 bandits le chargèrent, tandis qu’il continuait à jongler. Le premier lui donna un grand coup vertical, ça ne pouvait pas mieux commencer. Van esquiva, et saisissant ses deux épées les plus proches de ses mains, il contre-attaqua d’un double revers, l’éventrant proprement. Sa vitesse d’exécution tendit les fils invisibles de magie entre ses lames, ce qui fit décoller sa lame centrale à plusieurs mètres de hauteur.
Il chargea alors le second assaillant sur sa droite qui se prépara à le recevoir, mais, au dernier moment, Van, virevolta et se détourna de lui pour découper son collègue dans les règles de l’art, un coup dans la carotide précédé d’une scission de l’avant bras qui vole au loin. Le bandit dans le dos de Van Idj’Ailfarah n’eut pas l’occasion de profiter de sa position, d’une pensée, le guerrier inclina la chute de sa lame centrale dans le dos du brigand, qui mourut à terre relativement rapidement.

Cette technique avait l’inconvénient de la récupération de la lame centrale s’il restait des ennemis en vie. Mais c’est un Van Idj’Ailfarah tout joyeux de l’avoir réussie qui trancha un poignet et déchira un thorax, avant de conclure par un coup transperçant le cerveau via le palais en profitant d’un cri de douleur déplacé. Contre de tels incapables, deux épées suffisaient amplement.

*****

Aurore était sauvée. Néanmoins, elle n’était pas certaine d’être en meilleure posture avec l’unique survivant du court combat qu’avant. Il avait fait preuve d’une brutalité et d’une efficacité saisissante. Les quatre bandits qui avaient eu l’air si dangereux étaient tous mort en un rien de temps. Il avait alors récupéré sa troisième lame-Mais comment avait-elle atterrit dans le dos ce celui-là ?- les avait toutes essuyées puis rangées, et les regardait à présent en souriant.
Non, Aurore n’était vraiment pas rassurée, quand bien même elle savait que sa petite sœur aimait bien cet étrange combattant. Maraca justement, se manifesta.


Vanny !!!
Vanny ?

La petite couru vers Van Idj’Ailfarah et le prit dans ses bras.

Oh Van, tu es venu, tu es venu !

Chose inhabituelle, Van Idj’Ailfarah était un peu pris au dépourvu par pareille situation, et il ne savait pas vraiment comment y réagir. Il resta donc un court moment là, les bras écartés, à regarder la fillette qui l’enserrait à la taille. Finalement, il lui tapota la tête en souriant.

Et oui ma petite Maraca ! Tu viens souvent t’amuser avec moi le matin, alors je suis venu m’amuser avec toi aujourd’hui !

La petite fille ria. Sacré Van, il prenait ça pour un jeu ! Elle secoua la tête en le serrant plus fort. Fou ou pas, il les avait sauvées elle et sa sœur. Il vit quelque chose et ce dégagea, désignant l’un des corps qui ressemblait autant à un bandit qu’un potiron ressemblait à un melon.

Oh, vous en avez eu un, c’est bien !!

C’était mon petit ami.

Ah ? C’est moins bien.

Ils restèrent un moment là à se regarder, en silence, puis Maraca prit les devants et présenta sa grande sœur à Van. Celui-ci lui fit un beau sourire, ce qui rassura un peu Aurore tandis que Maraca savait bien qu’il ne fallait pas trop s’y fier. Ils quittèrent alors le champ de cadavres et retournèrent vers le village. En chemin, Maraca entreprit de prendre des nouvelles de sa grande sœur. Elle n’aimait pas beaucoup le gus qu’elle s’était trouvée, mais ça ne voulait pas dire qu’elle était contente. Aurore la rassura, lui disant qu’elle s’en remettrait. Van annonça de but en blanc qu’elle était sans doute en état de choc et qu’elle réaliserait tout ça plus tard, ou bien alors elle était très courageuse, ce qui jeta un froid. La balade de rentrée fut alors interrompue par un gros câlin entre les deux sœurs. La suite se fit en silence, et l’humeur retomba un peu. Que se soit pour l’égailler ou parce que ça le démangeait, Van Idj’Ailfarah prit la parole.

Tu as vu la façon dont j’ai réussi mon lancer de lame centrale petite Maraca ?

Tu as utilisée la technique qui te sert à couper les pommes en deux en plein vol en combat Van ? C’est génial, bravo !

Elle en rajoutait un peu, mais elle fut satisfaite du résultat, le sourire du guerrier s’élargit, et s’élargit, et, pour une fois, même ses yeux pétillèrent.

Et enfin, ils arrivèrent au village. Les villageois, les voyant arriver, se portèrent à leur rencontre. Maraca et Aurore leur racontèrent ce qu’il s’était passé. Leur incrédulité se transforma en joie et ils transportèrent le trio en héros au village, des annonces de fêtes furent prononcées.

Van Idj’Ailfarah était aussi amusé que dépaysé par ces paysans. Et, quand enfin il fut déposé devant chez lui, et avant que la foule ne reparte avec les deux sœurs, son regard croisa celui de Maraca. Celle-ci lui fit un sourire étincelant.


Merci Van. Tu as l’air très content, ça t’a plu ?

Je me suis beaucoup amusé aujourd’hui Maraca, je crois que finalement, j’aime beaucoup la chasse aux brigands ! Tu crois qu’on en aura des prochains bientôt ?

Et la jeune fille fut entrainée au loin, et pour une fois, c’est elle qui riait alors qu’ils se séparaient.


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