Quelques nuages filaient dans le ciel prévèzien. Le soleil semblait -comme toujours- vouloir écraser quiconque se dresserait vers les cieux. Rochers, animaux, voyageurs... Et gare aux inconscients se promenant dans le désert sans gourde. La mort planait au dessus d'eux au même titre que les vautours les survolant.
Or, contre toute attente, un cavalier se pressait dans cette partie du monde, royaume des sables. Un cavalier pour qui la vitesse n'était que le synonyme de son métier.
Un messager de Prévèze, un Nuntius. Dans une province secouée par les troubles, voir un messager sur une route si proche des conflits ne pouvait signifier que deux choses: d'une part, le dévouement sans limite de ces fiers messagers, d'autre part l'importance du message convoyé...
Ce Nuntius évoluait maintenant dans l'un des rares endroits de la région -la zone côtière mise à part- où le sable laissait momentanément sa place à de la roche et où quelques reliefs venaient perturber cet océan d'ambre en mouvement permanent.
Quelques gouttes de sueur perlaient sur son front alors qu'il menait sa monture à petite allure. Il avait du ralentir pour éviter de blesser l'animal sur ce sol plus dur. Un messager sans monture pouvait être comparé à un dragon sans ailes...
Il portait sur lui le précieux document qu'il tenait de la main même du commandeur de son ordre. Ce dernier n'avait pas été par quatre chemins: il portait sur lui rien de moins que l'avenir et la survie de la province. Les mots du Palatinat. Sa mission était capitale et devait aboutir coute que coute. Même si cela devait lui couter la vie...
L'animal et son cavalier s'engagèrent dans une petite gorge qui les amènerait tout deux de l'autre côté
du massif rocheux.
L'homme promenait son regard d'un bord à l'autre. Des cailloux orangers. Rien que des cailloux. Et par endroit, comme un espoir, quelques plantes s'acharnaient à pousser dans les fissures de la roche. Graines emmenée par Nimburr sait quel vent...
Commandant à sa monture, il s'arrêta un instant. Le messager mis pied à terre. Il redressa sa coiffe destinée à le protéger des insolations et tira d'une de ses sacoches de selle une gourde. Il l'ouvrit et but quelques gorgées d'eau fraiche.
Le cheval émit soudainement unhennissement et fit un écart.
Une succession de sifflements fendirent l'air.
Le Nuntius n'eut pas le temps de réagir.
Une demi-douzaine de flèches l'atteignirent, le perçant de part en part. Les autres touchèrent sa monture. Le messager vacilla, contemplant avec étonnement les traits plantés dans son corps. Ses jambes se dérobèrent et il se laissa choir, ses genoux heurtant le sol durement.
A quelques mètres de lui, son cheval tombait sur le flanc, blessé à mort.
L'infortuné messager lâcha sa gourde et porta sa main vers sa poitrine, où se trouvait son précieux chargement. Le récipient roula dans la poussière, déversant l'eau qu'il contenait...
La vie quitta le jeune homme avant que sa face ne toucha terre.
Restés cachés derrière les rochers, une dizaine d'hommes sous capes quittèrent leurs caches. Ils descendirent des rochers sans un mot pour rejoindre leurs cibles, l'arbalète à la main. Leurs capes aux couleurs ocres les avaient dissimulées comme espéré. La chance venait surtout du fait que le Nuntius avait bien suivi l'itinéraire prévu. Partant de là, sa fin était inéluctable.
-Joli carton, messieurs.
L'un des encapuchonnés retira sa cape.
Les autres l'imitèrent.
-C'était un coup facile, mon lieutenant. Immobile comme il l'était, même un enfant l'aurait eu.
-Bien. Phase 2: ramassez tout nos carreaux et remplacez les par des flèches. Je me charge du message.
Les hommes acquiescèrent et exécutèrent l'ordre donné.
Le lieutenant s'approcha quant à lui du cadavre du Nuntius. Il l'examina un instant, avant de le retourner pour avoir accès à ses poches. Le messager avait encore les yeux ouverts. Le soldat détourna les siens du regard du mort avant de fouiller dans les poches de son vêtement.
Après quelques secondes d'une recherche infructueuse, le lieutenant sorti la missive du Palatinat, adressée aux Parias. Elle n'avait presque rien. Quelques gouttes de sang s'étaient posées sur le papier par endroit. Mais elle restait tout à fait lisible.
Le soldat la décacheta et entrepris d'en faire la lecture. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Le général serait content: la mission était un franc succès.
-Mon lieutenant!
L'un des embusqués venait de le rejoindre.
-Oui?
-Nous avons terminé et sommes prêts à partir.
-Très bien. Quittons cet endroit, alors. Rejoignons les chevaux, messieurs!
Or, contre toute attente, un cavalier se pressait dans cette partie du monde, royaume des sables. Un cavalier pour qui la vitesse n'était que le synonyme de son métier.
Un messager de Prévèze, un Nuntius. Dans une province secouée par les troubles, voir un messager sur une route si proche des conflits ne pouvait signifier que deux choses: d'une part, le dévouement sans limite de ces fiers messagers, d'autre part l'importance du message convoyé...
Ce Nuntius évoluait maintenant dans l'un des rares endroits de la région -la zone côtière mise à part- où le sable laissait momentanément sa place à de la roche et où quelques reliefs venaient perturber cet océan d'ambre en mouvement permanent.
Quelques gouttes de sueur perlaient sur son front alors qu'il menait sa monture à petite allure. Il avait du ralentir pour éviter de blesser l'animal sur ce sol plus dur. Un messager sans monture pouvait être comparé à un dragon sans ailes...
Il portait sur lui le précieux document qu'il tenait de la main même du commandeur de son ordre. Ce dernier n'avait pas été par quatre chemins: il portait sur lui rien de moins que l'avenir et la survie de la province. Les mots du Palatinat. Sa mission était capitale et devait aboutir coute que coute. Même si cela devait lui couter la vie...
L'animal et son cavalier s'engagèrent dans une petite gorge qui les amènerait tout deux de l'autre côté
du massif rocheux.
L'homme promenait son regard d'un bord à l'autre. Des cailloux orangers. Rien que des cailloux. Et par endroit, comme un espoir, quelques plantes s'acharnaient à pousser dans les fissures de la roche. Graines emmenée par Nimburr sait quel vent...
Commandant à sa monture, il s'arrêta un instant. Le messager mis pied à terre. Il redressa sa coiffe destinée à le protéger des insolations et tira d'une de ses sacoches de selle une gourde. Il l'ouvrit et but quelques gorgées d'eau fraiche.
Le cheval émit soudainement unhennissement et fit un écart.
Une succession de sifflements fendirent l'air.
Le Nuntius n'eut pas le temps de réagir.
Une demi-douzaine de flèches l'atteignirent, le perçant de part en part. Les autres touchèrent sa monture. Le messager vacilla, contemplant avec étonnement les traits plantés dans son corps. Ses jambes se dérobèrent et il se laissa choir, ses genoux heurtant le sol durement.
A quelques mètres de lui, son cheval tombait sur le flanc, blessé à mort.
L'infortuné messager lâcha sa gourde et porta sa main vers sa poitrine, où se trouvait son précieux chargement. Le récipient roula dans la poussière, déversant l'eau qu'il contenait...
La vie quitta le jeune homme avant que sa face ne toucha terre.
Restés cachés derrière les rochers, une dizaine d'hommes sous capes quittèrent leurs caches. Ils descendirent des rochers sans un mot pour rejoindre leurs cibles, l'arbalète à la main. Leurs capes aux couleurs ocres les avaient dissimulées comme espéré. La chance venait surtout du fait que le Nuntius avait bien suivi l'itinéraire prévu. Partant de là, sa fin était inéluctable.
-Joli carton, messieurs.
L'un des encapuchonnés retira sa cape.
Les autres l'imitèrent.
-C'était un coup facile, mon lieutenant. Immobile comme il l'était, même un enfant l'aurait eu.
-Bien. Phase 2: ramassez tout nos carreaux et remplacez les par des flèches. Je me charge du message.
Les hommes acquiescèrent et exécutèrent l'ordre donné.
Le lieutenant s'approcha quant à lui du cadavre du Nuntius. Il l'examina un instant, avant de le retourner pour avoir accès à ses poches. Le messager avait encore les yeux ouverts. Le soldat détourna les siens du regard du mort avant de fouiller dans les poches de son vêtement.
Après quelques secondes d'une recherche infructueuse, le lieutenant sorti la missive du Palatinat, adressée aux Parias. Elle n'avait presque rien. Quelques gouttes de sang s'étaient posées sur le papier par endroit. Mais elle restait tout à fait lisible.
Le soldat la décacheta et entrepris d'en faire la lecture. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Le général serait content: la mission était un franc succès.
-Mon lieutenant!
L'un des embusqués venait de le rejoindre.
-Oui?
-Nous avons terminé et sommes prêts à partir.
-Très bien. Quittons cet endroit, alors. Rejoignons les chevaux, messieurs!