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Le capitaine avait regagné sa voiture et avait ordonné au cocher de le conduire au campement des Ménéxens comme Humfalos lui avait indiqué.

Il n'appréciait pas beaucoup la façon que le vieillard avait eu de le prendre de haut. Cacher ses manquements derrière un dédain de façade n'était pas une façon de procéder qui avait son estime. Humfalos avait beau être un beau parleur, il n'en restait pas moins qu'il avait semble-t-il pris des libertés dérangeantes.

Puisque le Palatin était absent, on ne pouvait mettre en cause sa bonne foi. Et le capitaine voyait plutôt comme un excès de zèle de ses collaborateurs la raison qui l'amenait ici. Tant mieux, se dit-il, il n'aurait pas à rendre compte au Sénat et pourrait se contenter de mettre en garde Aquilodon contre les agissements douteux de ses trop empressés seconds.

En attendant, comme sa voiture s'arrêtait, il descendit pour aller à la rencontre de ce Manacim. Un célestial qui maîtrise mal le langage commun ? Mouais... Il le maîtrisait pourtant suffisamment pour se montrer menaçant envers un habitant libre de l'Empire.

"Je ne parle pas très bien votre langue !" Un argument un peu facile pour éviter de répondre à des questions dérangeantes...

La mauvaise humeur gagnait le capitaine. Certes, son rhume des foins était apaisé et cela aurait dû le réjouir, mais il sentait confusément que sa présence dérangeait et qu'on n'avait aucune envie de faciliter sa tâche.

En posant le pied sur le sol poussiéreux, il chercha des yeux la haute silhouette ailée du Célestial. Et pour ce qui concerne sa supposée pratique du langage hésitante, et bien, il ferait un effort !

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Un orque de faction vit approcher une diligence frappée des armes de l'armée impériale. Ayant jadis servi pour l'Empereur Enguerrand, protegeant les ravitaillements allant aux ports de Zakinthe, pour les soldats partant pour l'Outre-Mer, il avait un sens du devoir et de la hiérarchie particulièrement exacerbé. Lorsque la voiture s'arrêta, il ouvrit lui-même la porte et exécuta un salut impeccable devant le capitaine qui la franchit. Au "repos" traditionnel, l'orque reprit sa position alerte de sentinelle et demanda ce qui amenait le capitaine, qui répondit qu'il cherchait le seigneur Manacim. L'Orque le guida donc jusqu'à la tente du géant Célestial, qui méditait au milieu des panaches d'encens, assis en tailleur, les ailes repliées, jusqu'à ce que le capitaine entre. Il ouvrit les yeux et avisa l'armure et le blason de l'homme. D'une voix mal assurée, il prit la parole.

- Soyez le bienvenu, Brillante Armure. Je vous en prie, asseyez vous. Que voulez-vous ?

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Le capitaine pénétra dans la tente enfumée. Les volutes grises se développaient en panaches et l’odeur de l’encens chatouilla les sens de l’officier. Enfin, il retrouvait le plaisir des sensations olfactives…

L’être ailé avait replié sa haute stature dans une position de méditation et semblait absorbé tout entier dans sa réflexion profonde. A son entrée, il l’invita à s’asseoir, ce que le capitaine fit avec empressement.


- Bonjour à vous, Seigneur Manacim. Je suis le capitaine de Fort Sisnol et j’enquête sur un malentendu qui vous oppose à Exhyl Ksull de Srive, un Chef minotaure. Je quitte à l’instant le Seigneur Humfalos qui m’a envoyé à vous. Vous êtes, je crois, celui qui a rencontré le susnommé ? J’aurais aimé avoir de votre part quelques explications sur vos motivations… Aux dires du plaignant, vous auriez usé de menaces à son encontre pour l’obliger à adopter votre religion : l’Equilibre…

Le capitaine essaya de se composer un visage aimable et souriant. Il ne souhaitait pas entrer dans une polémique virulente avec le Célestial qui avait tout l’air d’un individu raisonnable et pacifique. De plus, la situation lui paraissait de plus en plus claire : certes, les adjoints du Palatin semblaient avoir usé de coercition et d’un discours pour le moins ferme, mais il faisait peu de doute que le Chef minotaure avait exagéré l’importance de cette menace.

A vrai dire, le capitaine n’avait plus qu’une idée en tête : en finir au plus vite avec cette histoire, rendre compte à la Corporation et cesser de remuer la fange de cette affaire scabreuse.

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Cet homme parlait trop vite, et Jagdal dut s'accrocher à son récit pour répondre le plus justement possible.

- En effet, Brillante Armure, j'ai rencontré un minotaure nommé Exhyl, pour lui donner le titre de Chef de Guerre, s'il acceptait de rejoindre l'Equilibre. N'a-t-on pas le droit de tenter de convertir une âme égarée ? Je lui ai rappelé que la loi voulait qu'il suive les ordres militaires du Prophète, s'il acceptait, et qu'il envoie ses hommes faire leur service militaire, mais le soumettre à mon maître n'était pas mon intention première. Je voulais lui montrer les merveilles que la vision du monde par l'Equilibre réservait. Nulle foi n'apporte autant de joie que l'Equilibre, monseigneur. En tout cas, aucune foi que je connaisse. Jamais, je vous dis, jamais je n'aurais menacé une brebis égarée. Ou peut-être l'ai-je mis en garde contre les représailles de la loi, et le châtiment divin, bien que je ne crois ni à l'une, ni à l'autre, je ne me souviens plus très bien. Je lui ai même donné deux semaines pour répondre, chose qui n'est en aucun cas prévue par la loi. Et il a eu l'impolitesse de ne pas venir me trouver. La moindre marque de respect aurait été de me donner une réponse, mais non, il n'est pas venu me voir. Croyez moi, Brillante Armure, si je l'avais menacé de quoi que ce soit, la colère qui a accompagné son irrespect, alors que je ne l'ai à aucun moment traité autrement qu'avec bonté, voire même avec sympathie, m'aurais déjà fait mettre ma menace à exécution.

Ce devrait être moi, le plaignant, dans de telles circonstances ! Une telle attitude d'irrespect envers un concitoyen est tout bonnement inadmissible. Nous voulons la paix !

De quoi m'accuse-t-il de l'avoir menacé ?



La colère envahissait le Célestial. Quel sale chien que Corne Bleue ! Comment osait-il remettre en doute l'Equilibre et calomnier ses représentants, prétendant qu'ils usaient de procédés stupides et bas comme la menace ? La colère de Jagdal était parfaitement justifiée. Il se sentait vexé par tant d'injustice et de mensonges. On abusait de sa naïveté, et cela le mettait en rogne.

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Le célestial parlait comme un être sensé et pacifique. S’agissait-il d’une manœuvre pour endormir sa méfiance ? Peut-être ! Mais il sembla surtout au capitaine que toute cette affaire avait pris une proportion exagérée.

Les deux adjoints du Palatin lui paraissaient de fieffés roublards, habiles orateurs capables de retourner la vérité de leur intention selon leurs interlocuteurs. Mais le chef Ksull, qui n’avait sans doute pas leur talent de polémiste, s’était vu incapable d’affronter cette difficulté diplomatique. Son choix avait été de se plaindre, de chercher du secours auprès de l’élite militaire de l’Empire, plutôt que de régler le problème par les armes de ses adversaires : celle de la confrontation politique.


Et le capitaine commençait de s’agacer de ce long périple qu’il avait dû subir, de la mobilisation d’une partie de ses troupes pour la défense d’un village qui n’était en tout état de cause pas menacé.

Il était temps de donner une issue à cette querelle insignifiante et de retourner à la gestion des affaires courantes qui, certes l’ennuyaient, mais offraient l’avantage de peu de surprise et d’une routine rassurante.

- Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, Seigneur Manacim. Il me semble que vous avez suffisamment clarifié la situation. Je me permettrai seulement de vous prier de bien vouloir laisser le village de Srive en paix et de l’oublier dans sa profonde retraite boisée.

Il se leva, époussetant le bas de sa longue cape qui avait traîné dans la poussière du sol de la tente.

- Je vais de ce pas adresser mon rapport à la Corporation et pour ma part, je considère que cette affaire est close. Je vous souhaite une bonne journée, Seigneur.

Il quitta la tente pour regagner sa voiture et ordonna au cocher de rentrer le plus vite possible à Fort Sisnol. Un peu de paperasse à remplir pour envoyer à son vieil ami Ploucornu et il pourrait retourner tranquillement à ses mouchoirs.

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Le Capitaine reprit la parole, visiblement profondément ennuyé. Il ne répondit pas à la question de Manacim, et demanda, non, exigea, que Zakinthe laisse en paix le village de Srive. Avant qu'il parte, Jagdal lui signifia clairement ses conditions.

- Je suis d'accord pour accéder à votre requête, Brillante Armure. A partir de maintenant, j'oublierai le village de Srive. Partez en paix. Puisse l'Equilibre veiller sur vous.

Jagdal attendit le départ de la diligence, puis s'envola vers la Grande Tente, où Humfalos l'accueillit. La colère dans le cœur, mais heureux de savoir qu'il pouvait agir ainsi tout en suivant les ordres de l'officier de l'Armée, il ratifia avec Humfalos un décret qui leur parut juste. Et qui leur ferait oublier Srive.

Par décret, le village minotaure de Srive, dirigé par le citoyen Exhyl Ksull, est déclaré hors de la Province de Zakinthe. Ce village est à partir de maintenant sous l'autorité directe de la législation Impériale. Il est ainsi déchargé de ses obligations politiques, financières et militaires envers Zakinthe, comme les taxes, le service militaire et le devoir de voter, et d'avoir un représentant parmi les Chefs de Guerre. En revanche, l'armée de Zakinthe n'aura plus l'obligation de lui porter assistance en cas de danger, et les habitants de Srive ne pourront plus traverser les terres de Zakinthe, ni chasser, pêcher, cueillir, cultiver, commercer ou tout autre action dépendant de l'environnement de la dite Province sur ses terres sans autorisation d'une autorité compétente. En revanche, les habitants de Srive pourront, comme tout autre citoyen impérial, emprunter les routes sous juridiction impériale et les grands axes provinciaux s'ils s'acquittent des droits de passage prévus par la loi. En revanche, ils ne pourront utiliser les routes secondaires de Zakinthe, réservées aux marchands et aux citoyens de la Province, sans autorisation.

Les autorités de Zakinthe renoncent à tout pouvoir sur le village de Srive, et ne pourront pénétrer sur son territoire sans l'autorisation des autorités compétentes, ni exercer aucune des activités sus-citées sur lui sans cette autorisation.

En somme, le village de Srive est déclaré indépendant à la Province de Zakinthe, et ses habitants ne sont plus considérés comme citoyens de cette Province. Ses habitants sont les seuls habilités à déterminer le fonctionnement politique, judiciaire, législatif, exécutif, religieux et financier du village, dans les limites prévues par les lois impériales et ecclésiastiques, comme peuvent le faire les citoyens impériaux indépendants.

Le village de Srive pourra réintégrer la Province si son chef le souhaite, et si tous ses habitants se conforment à la loi établie en Zakinthe, ce qui concerne leurs droits comme leurs devoirs. Nulle autorisation du Palatinat ou d'une autorité égale ou supérieure ne sera nécessaire. Il suffira au chef ou à celui qu'il aura désigné de venir à Arthandre prendre son titre de Chef de Guerre, avec tous les devoirs et les droits que ce rang impose, et d'accepter la venue mensuelle d'un collecteur de taxes palatinal.

En outre, la peine encourue par le citoyen Exhyl Ksull de Srive est levée. Bien entendu, si l'un des habitants de Srive commet des crimes ou délit en Zakinthe, il pourra être déclaré hors-la-loi dans le territoire provincial.

Fait à la demande directe du Capitaine de Fort Sisnol, qui a exigé que le Prophète et le Palatinat "laissent le village de Srive en paix" et qu'ils "l'oublient dans sa profonde retraite boisée".

Humfalos le Sage, Intendant de Zakinthe

Sa Justesse, sire Jagdal Manacim, Prophète de Zakinthe par intérim.




Voilà qui devrait régler le problème de Srive, tout en n'exerçant aucune répression militaire ou judiciaire sur le village. Cette solution s'imposait comme la seule possible... et agréée par les autorités impériales, en la personne du Capitaine de Fort Sisnol. De plus, rien dans ce décret n'empêchait Srive de redevenir plus tard un village provincial. Humfalos recopia trois fois le décret, puis convoqua trois messagers, et leur ordonna d'aller porter un des parchemins à Srive, un autre au Sénat, et un autre à Fort Sisnol.

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