Le Monde de Kalamaï
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Le message avait rapidement été transmis et de manière efficace. Je ne pouvais que me réjouir de voir autant de personnes ici rassembler pour partager un repas. Combien était-il ? je ne pouvais le dire mais sans soucis plusieurs milliers, pour l’instant.

Cependant cela n’avait pas été simple à mettre en place. Cette décision avait été prise rapidement et à l’imprévu. Cela avait eu pour conséquence de nécessité toute l’énergie des employés de la Magistrature, ils avaient su être réactifs et le résultat avait été payant.
Des émissaires avaient été diligenté pour se rejoindre toutes les provinces de l’Empire. Le but était que chacune soit représentée sur les tables. Pour se faire les ingrédients avaient été importé mais également les cuisiniers. Ces derniers préparaient le repas depuis deux jours. Pour être plus exact ils étaient plus présents pour diriger des commis car il fallait préparer une grande quantité de plats.

Mais le défi avait été surmonté. L’avenue devant la Magistrature avait été fermée à la circulation des chars et autres moyen de transport. Les citoyens arrivaient par groupe à pied. Le même dispositif de sécurité, que pour la dernière séance du Sénat, avait été conservé. Chaque personne était fouillé et les armes confisquées. Seuls les Seigneurs pouvaient garder leur dague si ces derniers ne représentaient pas un danger. De plus des gardes circulaient au sein de la foule et d’autres étaient sur les toits à surveiller d’un point culminant. J’avais également mit à contribution les agents de l’Ombre qui étaient bien plus discret pour se fondre dans la population.

Il n’y avait encore aucun plat de déposer sur la table mais les barriques de vin avaient été mise en perce tout comme les tonneaux de cervoise. Les serveurs étaient occupés à servir à boire. Des amuses-bouches avaient également été disposé sur les longues tables.
Derrière les équipes en cuisine s’activaient, c’était le coup de chauffe, il fallait que tout soit finit d’ici deux heures. Cela nécessitait une organisation hors du commun.
Pour faire patienter les invités, des bardes avaient été convié. Ces derniers chantonnaient des ballades puis que le repas serait fini, il était prévu un bal. Cela était rare à notre époque qu’il y ait des moments de divertissements.

Pour ma part je regardai le tout depuis le balcon de mon bureau.
Je venais de revêtir une tenue plus adapté à un banquet. Il s’agissait de vêtement assez ample mais permettant d’avoir des gestes aisés. Une large bande de cuir me ceinturait la taille. Je portais également une dague, mais également ma lame de poignée et un couteau dans une botte. Bref le minimum vital au vu de ma personnalité et l’enseignement que j’avais reçu. J’avais également comme à l’accoutumé l’ensemble de mes sceaux aux doigts de la main droite : les Plaines Perdues, l’Ombre et la Magistrature des Institutions Impériales.
Il était l’heure que je descende rejoindre la fête.

En descendant les marches, j’espérais que rien ni personne ne viendrait gâcher la réception.
Un taureau avait été offert en offrande à Sorenssen et des colombes à Orfange. Le but était d’avoir la protection des dieux.

En arrivant je pus voir que plusieurs seigneurs étaient déjà arrivés. J’espérais qu’Irkos verrait d’un bon œil cette manifestation et se joindrait à nous car lui aussi avait été invité.
Il était agréable de voir les différentes races se côtoyer : elfes, orcs, nains, humains,… Cela n’était pas forcément habituel malgré que j’avais réussi à faire passer une loi pour une égalité de traitement entre les races. Mais il y avait également différentes classes sociales de présentes : de paysan à seigneur, d’artisan à saltimbanque, des soldats, commerçants, bureaucrates,…

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Aux appartements

Irkos et Mïlas venaient de recevoir la missive concernant le banquet. Aussitôt, le Roi s'écroula dans son fauteuil. Il avait dormi tout le jour pour récupérer de cette fatigante séance du Sénat, aussi bien mentale que physique. Il n'avait aucune envie de retourner dans la foule de gens, il n'aspirait qu'au repos et à rentrer. Mais son mentor Mïlas lui rappela bien vite qu'être Roi de l'Outre-Mer exigeait des sacrifices.

- Il est important que tu montres à cette fête, il te faudra serrer des mains, discuter avec les nobles, pour éventuellement nouer des contacts commerciaux. Et bien sûr, il y aura surement des sceptiques qui souhaiteront débattre une nouvelle fois.
- Il faudra que je sois hypocrite en somme ? C'est contraire à ce que je suis.
- Ici, tu es un Roi avant d'être Irkos. Commences-tu enfin à comprendre ce que cela signifie ? Oublie-toi et joue ton rôle.

Mïlas ne l'avait pas habitué à de tels discours, lui prônait d'habitude des valeurs telles l'honnêteté, le franchise. Mais au fond de lui, Irkos savait qu'il voyait juste. Il lui faudrait sacrifier quelques valeurs personnelles à cette fête, pour le bien de toute une Nation. Toutefois, cela ne lui apportait pas plus de réconfort...

A la fête

L'Elfe arriva, seul. Son mentor avait choisi de ne pas venir, en effet il valait mieux qu'il soit seul, pour ne pas passer pour un assisté. Dés son arrivée, certaines personnes le reconnut, et il entama des semblants de discussions inintéressantes avec quelques bourgeois. Il s'échappa vite pour aller grignoter, il n'avait pas eu le temps de se repaître avant de venir.

Ensuite, il regarda autour de lui, sans savoir où aller. Il était perdu dans ce banquet, personne ne s'était encore installé. Il n'était pas chez lui, et était totalement désorienté. Il ne savait vraiment pas ce qu'il faisait ici.

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Comme beaucoup, Aquilodon avait été convié à ce banquet.

Après la séance du Sénat, il s'était dirigé vers les locaux de la Corporation et avait pris ses quartiers et son insigne. Le lendemain, il s'était rendu au siège de l'Inquisition et avait bien fait comprendre aux fanatiques qui la constituaient qu'ils n'étaient plus aux ordres d'Aedric. Il avait ensuite choisi plusieurs d'entre eux pour former sa suite pontificale. Il aurait aimé y ajouter Esurnor, Aedric et Nohan, mais aucun d'entre eux n'étaient présents. Aedric était rentré chez lui, mais les deux autres... Il avait tenté d'avoir des renseignements, mais rien n'y avait fait. Ils demeuraient introuvables.

En tout cas, il avait avec soin choisi les membres de son cortège: un prêtre guerrier de Thassopole nommé Lammarant, originaire de Mont-Chemin-dès-Ildys ; un vénérable inquisiteur Célestial de Scitopole, Faenaeron, virulent ennemi de l'hérésie ; un soldat prévézien, sire Jagar Naesser, ayant combattu à la croisade de l'Abysse, puis rejoint la Corporation, souhaitant mettre à jamais son épée au service des dieux, et surtout de Sorenssen ; un vieux prêtre de Velsfer de Mésomnon, Barbert le Flasque, qu'il avait fait libérer alors que des inquisiteurs allaient le torturer : un brave homme, bon vivant, qui servait son dieu avec une douce ferveur, bien moins violent et bien moins dangereux que ses détracteurs fanatiques ; un elfe maonnais, Jedyll, un ancien rôdeur devenu célèbre prêtre de Folaniss ; Gar'kor Narbardun, un shaman orque d'Argostole ne cessant jamais de parler de sa tribu décimée par les infernaux ; un mystérieux elfe noir venu d'Edhesse, n'ouvrant la bouche que pour exprimer son cynisme dépassant l'entendement, vénérant on ne savait quoi, Not l'Acide ; Moetûn Kaalin, un nain montagnard de Naxopole, grand fidèle de Thagorthorim, aimant Brak et la bière, fort et doux comme un boeuf ; et bien sûr le jeune Gulion, le guide de l'Aveugle.

Et voilà donc la troupe hétéroclite avec laquelle Aquilodon arriva à la fête. Des milliers de personnes étaient déjà présentes, roturiers et seigneurs, renonçant souvent à se mélanger néanmoins, d'après les bavardages de ses suivants. Trouvant cela dommage, et voulant obtenir la confirmation du peuple dans son titre tout neuf de Pontife, Aquilodon, après avoir refusé la place qu'on lui avait attribué, non loin d'Adola, s'assit avec Gulion parmi les artisans, intimant à sa troupe de se disperser comme elle le souhaitait.


- Puisque l'odeur de la pauvreté vous incommode, Faenaeron, prenez donc ma place près du Magistrat, et transmettez-lui mon bonjour.

La nourriture abondait, et Aquilodon, écoutant les plaintes d'un petit cordonnier quant à la peine qu'il avait à se nourrir, s'en réjouit. Il engagea ensuite la conversation avec un jeune paysan effronté qui, malgré les menaces de son rustre de père, l'avait abordé plutôt franchement.

- Vous, z'êtes pas un prêtre de campagne, ça s'voit.

La conversation dériva rapidement sur le respect que l'on devait aux animaux, un sujet autour duquel on pouvait bâtir un débat même avec le plus rustre des paysans, et autour duquel se firent un plaisir de débattre une demi-douzaine de personnes. Et Aquilodon se plut à parler à d'autres gens que des potentats aux paroles bien ciselés. Cela faisait du bien, de parler sans façade.

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Je puis voir que quelques Seigneurs étaient déjà présents dont le nouveau Pontife qui se mêlait à la population. Il changeait nettement de l’ancien ce qui était l’idéal. Il passait mieux auprès des personnes ce qui étaient important pour son image et redorer le blason de l’Eglise qui dernièrement faisait plutôt frémir.
Irkos avait également fait son apparition mais seul. Etait-ce un choix stratégique ? en tout cas il semblait commencer à nouer des contacts utiles. Mais après tout quoi de plus normal de la part d’un dirigeant. Les contacts étaient importants pour se développer.

C’était également le but que même les seigneurs puissent se mêler à la population afin de casser, momentanément au moins, les barrières sociales.

J’en fis de même, cependant par déformation professionnelle, j’étais toujours méfiant essayant de glaner des informations utiles. De plus j’avais le sentiment que certaines personnes étaient méfiantes à mon égard. Non pas qu’il savait que j’étais Spadassin mais que le titre de Magistrat pouvait impressionner.

Je pus tout de même rapidement saluer Irkos.

J’espère que tout se passe bien. A ce que je vous vous entrer déjà en contact avec d’honnêtes commerçants. C’est intéressant cela permettra de reconstruire votre royaume.
S’il y a des soucis faites moi signe et nous verrons comment les régler. Kalamaï a tout intérêt que nos nouvelles relations se passent bien.


Aquilodon n’était pas non plus loin. Il fallait que je lui dise quelques mots. Mais cela n’était pas urgent.

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Quelques jours avant l'écriture de ces évènements...

Place populaire, au coeur de la capitale, Kalamaï.

L'Outre-Mer, la grande Reine deviendrait indépendante. J'ignorais sa position géopolitique. Le sang de pirate avait coulé. Une insulte avait été faite à liberté de l'individu rebelle. Une moquerie faite à Talegad. Un nom s’éleva dans ma réflexion. Irkos. Tel qu'on parlait de lui, il était originaire de l'Outre-Mer et relativement important pour l'Empire. Cette nouvelle était importante. Je devais penser de tout ça.

Quelques heures plus tard...

Irkos. Irkos, le Roi. Irkos, le moqueur. Irkos, le fanfaron. Irkos, la blague de mauvais goût. Une liberté conditionnelle de l'Outre-Mer était inacceptable. La portée de la ville que je représente ne se limite pas seulement aux alentours. Elle transcende les mers et attaque toutes terres libres. Lui interdire d'agir contre les autres, c'était la priver de ce qui faisait son essence. Une décision telle était inacceptable. Il fallait remédier à ce problème.

Ces hommes, ils parlent de dieux, d'idéologie, de politique et d'économies. Tant de sciences inexactes que leurs gens ne comprennent. Un moyen de manipuler en faisant passer le nécessaire comme l'acceptable. Ils sont pires que nous autres. Ils utilisent leurs morales sans vergogne. Ils obligent les autres à agir d'une manière ou d'une autre, en leur montrant ce qu'ils ne peuvent faire. A travers la pénombre de la chambre, le toucher de la literie, le confort de la chaleur ambiante, la solitude de la nuit, j'ai pris ma décision. Cet être, cet elfe agile tel que l'on montre, il fallait le rencontrer. Une proclamation publique de l'indépendance totale de Talegad n'amènerait que des querelles. Ce faux-jeton de Roi devait être renseigné de nos intentions non-pacifistes. Lui montrer qu'il existe encore et toujours des forces incontrôlables. Si il avait l'âme d'un combattant, il comprendrait ma démarche. Du moins, je l'espère.

Dans deux jours se tient un banquet en l'honneur de cet infamie. Il en fera parti, c'est obligé. Un Roi est un pantin qu'on agite afin de maintenir un spectacle permanent, sinon le peuple s'interroge. Il fallait faire un repérage des lieux. Il ne laisserait pas entrer n'importe qui, encore un moins un rôdeur inconnu chargé de mauvaises intentions. Une entrevue avec le roi était la meilleure option. Il ne se laisserait pas embarqué, encore moins par une personne dont il ignore l'existence. La violence ou la menace allait être nécessaire. Utiliser la peur, bien qu'un être se battant en duel n'en connait que peu.

Le jour-même...

J'avais réfléchi longuement. Longtemps j'ai analysé le dispositif de sécurité. Deux groupes de gardes aux entrées principales. Des personnes sur les toits. Le meilleur moyen est de venir par la grande porte. Les gardiens se font confiance, ils ne vérifient pas leur travail entre eux. Une fois à l'intérieur, personne ne me fouillerait, pensant que cela a déjà été fait. De toutes manières, si le besoin est, des couteaux sont à disposition des convives afin de manger. Qu'ils sont stupides. Ils interdisent les armes et ils en fournissent à l'intérieur. La sécurité et le savoir vivre s’accommodent plutôt mal en ces lieux. De nombreuses personnes restaient devant la cour d'entrée. C'était des roturiers admirant les personnalités du banquet. Ils allaient m'être utiles. Même très utiles. Séparer les deux groupes de garde, c'était la solution.

Il est amusant d'observer la diversité de la population locale. Les marchands fortunés qui pavanent avec femmes et enfants, les paysans peu instruits qui se contentent d'être ébahis, ceux qui possèdent peu de volonté et qui ne font que s'intéresser ceux qui intéressent les autres, les malhonnêtes qui profitent de l'inattention pour dérober discrètement les bourses bien remplies. Huit gardes, deux groupes de quatre. J'espère qu'il ne s'agit pas de leur système le plus développé, car il est affligeant.

Il était temps d'agir, la phase d'observation était terminée. Lorsqu'on trompe les autres, on acquiert de nombreux talents insoupçonnés. Confondre le vrai et le mensonge, trahir ses émotions, imiter les autres, anticiper les réactions, deviner les intentions, plus l'on s'approche de l'autre, mieux on peut prendre sa place. Les limites s'effacent et des opportunités s'offrent à nous.

C'est parti. Une pièce d'or donnée à deux gamins. Je me fiche bien de qui en aura la possession, au final. Leur rôle est simple, distraire les gardes. Quelques cailloux, un soleil qui chauffe les armures, des rires agaçants. La patience est rapidement mise à bout dans ce cas. Le premier groupe couru après les gamins, surement pour les passer à tabac. Ils étaient agiles ces petits, ils passaient entre les passants et se faufilaient où les adultes ne pouvaient le faire. Je les vois s'éloigner. Enfin, on voit au loin des casques brillants au soleil et des personnes écartées par des coups d'épaules.

Le second groupe, une tactique vieille comme la découverte du fer. S'installer doucement derrière un couple sans être remarqué. Attoucher la femme du compagnon en imitant la voix d'un autre. Une colère violente et des poings bravant l'air comme correspondants de l'affront. Une première frappe qui fit mouche. Puis une réponse, et la bagarre éclata. Il suffit vraiment de peu de choses. Naturellement, pour calmer les esprits, les gardes finirent par intervenir. Une bonne intention qui s'est avéré avoir des conséquences misérables. Plus aucune personne pour surveiller l'entrée. Il suffit de lancer quelques graines de poudres au sol, un éclair blanc aveuglant, une fumée épaisse qui s'élève doucement dans le ciel. Me voilà à l'intérieur de la bâtisse. Comme je l'eus pensé, les gardes ne vérifient pas ce qu'ils font entre eux.

Le banquet, une éloge à la difficulté de l'homme pré-moderne pour se divertir. Une vestige des réflexes sécuritaires et coûteux. Un symbole de dépravation où la nourriture n'est pas la seule chose qui est dévorée. Le prétexte abscons pour discuter du futur du monde, divisé entre des mains malhabiles. Il y a pourtant des avantages à ses réunions. Du moins, j'y ai trouvé souvent mon intérêt. Se sustenter gratuitement, débarrasser les bourgeois des bijoux mal surveillés, glaner des informations importantes, des filles de joies à moindre prix que les auberges traditionnelles.

Repérer la cible, agir comme si l'on était invité, observer sans être observé, attendre patiemment l'ouverture. Heureusement que de nos jours, on juge les personnes sur leurs physiques. Je n'aurai surement pas eu un portrait si précis de lui en écoutant les conversations. Il essayait d'être discret, que ce fut touchant. On capta son attention, quelques fois. Cela ne durait guère longtemps, la plupart du temps. La solitude lui sied, ou les mondanités ne l'inspirent pas. C'était tant mieux.

J'approchais à sa hauteur, parfaitement déterminé, j'évitais les couples, les magistrats, les bureaucrates et autres corps d'administration. Il était de dos, il ne pouvait rien voir venir. Ma main droite venait contre le bas de son dos, le bout des griffes d'acier pouvait être légèrement senti sur la peau. Une main à son épaule pour empêcher toute parade, une prise non parfaite, mais qui ne risquait rien pour moi. De loin, on voyait un ami chuchoter des mots à l'autre. D'où je suis, on entend ça :

- Roi Irkos. Le contact froid et dur que vous sentez au-dessus de votre ceinture est celui de longues lames ayant beaucoup voyagées. Un homme se faufilant armé à l'intérieur d'un immeuble surveillé par la garde royale devrait vous suffire pour vous assurer de son courage. Ou alors, de sa folie, ou de son manque de respect total pour le danger. Je ne tiens pas à vous faire de mal inutilement. Je viens simplement vous rencontrer.


Je baissais légèrement mon bandeau d'un léger coup de tête, que ces mots sonnent d'une meilleure façon à ses oreilles.

- Il est une anarchie en Outre-Mer qui ne partage la décision du Sénat, ni la vôtre. Je la représente. Si vous êtes disposé à parler, retrouvez-moi à l'extérieur, à la tombée de la nuit. Je saurai vous retrouver, vous non.


Je laissais une légère pause, le temps nécessaire pour toutes ces informations de faire leur cheminement.

- Souvenez-vous, seul, à l'extérieur, à la tombée de la nuit. Selon votre réponse, j'aviserai de retrouver votre trace ou non. Dans des intentions pacifistes, ou non. Profitez bien de votre soirée, Traitre Irkos.


Il avait surement un bon nombre de choses à me dire. Je n'avais le temps pour ça, je m'étais exposé longtemps et le souvenir de mes habits devait s'effacer de tous les esprits. Je suspectais qu'une assemblée pareille ne serait pas seulement soumis à un système de sécurité si fébrile. D'autres personnes devaient se faire plus discrètes, autant partir.

Seulement quelques heures après midi, il avait du temps devant lui. Et moi aussi. Il possédait sans doutes un nombre de choses à faire avant de me voir. Peu importe, je l'attendrai. Les gardes furent surpris de me voir sortir d'une façon décontracté, ils ne me posèrent aucune question. Voir quelqu'un d'inconnu sortir est moins problématique que de la voir entrer.

J'attendrai.

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Au banquet

La fête commençait à peine à battre son plein, notamment avec l'arrivée du Géant Aquilodon, que déjà les nerfs d'Irkos menaçait de lâcher. Il n'avait aucune envie d'être là, bien qu'obligé pour des raisons diplomatiques. Il ne put s'empêcher de se mettre à l'écart, le temps pour lui de recouvrer ses esprits. A Kalferas, son domaine forestier, tout semblait naturel, empreint de simplicité. Ici, tout sonnait faux, et l'Elfe se jura de limiter au possible ce genre de sortie. Son peuple lui manquait.

Alors qu'il était perdu dans ses pensées, il ressentit un contact froid dans son dos, et une main lui agrippa l'épaule, fermement mais pas violemment. L'étranger lui expliqua alors la raison de cette prise de contact qui commençait à enrager Irkos. L'homme semblait vouloir une discussion, à propos de l'Outre-Mer, mais à l'écart. Jusque là, l'Elfe était relativement calme, après tout il s'était toujours attendu à ce que des Natifs souhaitent des explications de sa part. Mais ses deux derniers mots provoquèrent une montée de fureur chez lui. Traitre Irkos. Assurément, l'individu n'était pas un Natif, c'était inconcevable.

Rapidement, il le laissa, et se fondit dans la masse. Même lorsqu'Irkos se retourna pour le chercher des yeux, il ne parvint pas à le retrouver. L'homme était un expert. Plein de rage, l'Elfe retourna à la hâte, toutefois sans courir, à ses appartements.


Aux appartements

Il s'était éclipsé, et au fur et à mesure, son pas se faisait de plus en plus rapide. Il rencontrerait son interlocuteur, après s'être soigneusement préparé. Il rentra en trombe dans la chambre offerte par le Magistrat. Il se dirigea tout droit vers ses deux fines lames, ses armes de prédilection depuis toujours, ce qui réveilla Mïlas:

- Que fais-tu, Irkos ? Quelqu'un t'aurait encore provoqué en duel ? Il...
- Rien de tout cela, Mïlas. Où se trouve la fiole empoisonné d'Adola, censé faire partir la douleur ?

En effet, suite au duel contre Aedric, le Magistrat lui avait proposé une solution pouvant faire disparaitre la douleur. L'Elfe avait refusé, n'ayant le droit de guérir magiquement ses blessures après un duel. Mais voila que deux jours s'étaient écoulés depuis le duel, son honneur restait sauf en absorbant ce poison, trop dilué pour le tuer.
- Raconte moi ce qu'il se passe, d'abord.

Mais l'Elfe aperçut la solution, s'en empara, ainsi qu'une dague qui trainait par là, et s'élança à toute hâte à l'exterieur, Mïlas ne pouvant contenir les pulsions de son ancien protégé.


A l'extérieur

Irkos avait eu une enfance douloureuse. Ses parents périrent quand il était jeune, ainsi que tout ceux qu'il connaissait dans la forêt, massacré par des Orques. Unique survivant, il n'avait pas pu faire face à la douleur, et avait erré comme une bête sauvage pendant approximativement cinq ans. Du moins, il le supposait, il ne gardait que d'infimes souvenirs de cette période. De ce fait, son éducation elfique n'avait pas été totale. Il avait physiquement les caractéristiques d'un Elfe des bois, encore plus accentué par sa vie à l'état sauvage, mais il était loin de posséder le sang froid légendaire de son peuple. Et il était parfois sujet à des pulsions, comme maintenant. Se voir nommer du qualificatif de traitre par un étranger, avec les conditions dans lesquelles cela s'était passé, l'excédait.

Il arriva finalement dans un quartier désert, mais qui était situé proche du banquet. L'endroit idéal pour une rencontre, si il ne s'était pas trompé d'endroit. Mais déjà ses yeux perçants aperçut une silhouette encapuchonnée au loin. Il brûlait d'envie de se battre, de le tuer, de le frapper à mains nus, de l'étrangler avec son turban, de lui expliquer tout ce qu'il avait fait pour l'Outre-Mer. Mais il se contint, et demanda simplement:


- Que voulez-vous ?

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Il avait apparu, plus rapidement que je ne pensais. Ce n'était un lâche. J'en ai espérais pas moins d'une personne que l'on défie en duel. A travers les couleurs de la nuit, adossé à un vieux peuplier, la pénombre me camouflait presque parfaitement. Seul le teint de ma chair pouvait être visible, si l'on accordait son regard un instant au vide qui meublait l'espace. Rares sont les races avec une acuité visuelle développée à ce point. Ou alors était-il aussi déterminé que moi à nous rencontrer de nouveau. Un elfe, un célestial, un sahuagin, un fils du vent, des terres ou de l'eau. Il n'a de nageoires, ni d'ailes. Il doit venir du peuple sylvain. Un elfe, tout comme moi. Pour autant, aucune compassion raciale n'existait entre nous. Des muscles bandés, un regard vif, j'ai sans doutes dû l'amener dans un état second. Quel dommage qu'il faudrait tout un calme pour discuter de sujet important. Je n'ai pas eu le choix des circonstances, il faudrait faire avec.

Des armes aux côtés de son bassin, des fines lames. S'il savait que la violence était la dernière chose qui m'effrayait, il éviterait de démontrer son agressivité publiquement. Ou peut-être croyait-il que nous devions combattre ? Une réponse violente à une attaque mineure doit venir d'un être blessé, triste, éventré de l'intérieur, calciné sous la chair de son âme. Avait-il cedé au désespoir ? Sa vue dépassait-elle le brouillard des cicatrices ? Confondait-il sa vie avec un but plus grand que celui de la survie ?

Il n'était plus nécessaire se cacher, de camoufler ses intentions. J'approchais de lui à pas lents. L'air s'engouffrait à l'intérieur de mes manches, son baiser froid hérissait mes poils et réveillaient mes sens. La senteur habituelle des allées et venues des chevaux, le bois des volets martelant les murs, la ronde magique des étoiles, le dur contact du sol sous mes pas. Il m'avait en joue, s'il le désirait. L'allonge de son épée suffirait à traverser les tissus de ma peau. Sa respiration était lourde, particulièrement pesante, j'avais sans aucun doute viser suffisamment juste pour que mon stratagème ait un intérêt. Défier l'orgueil des grands et vous obtiendriez d'eux les réactions les plus basses.

- Bonsoir Irkos. Quelques points sont à clarifier avant que vous entendiez mon discours.


Je montais ma cheville à la hauteur de mon bassin, j'en retirai un coutelas de mauvaise manufacture. Je le jeta à ses pieds, on pouvait examiner d'avantage des traces de rouilles et d’estafilades sur le manche de bois.

- Si mon intention réelle concernait votre vie, j'aurai placé cette lame dans votre torse et j'aurai disparu avant que votre sang ne tâche vos habits. Je ne tiens pas à user de violence, plus que nécessaire. C'était simplement une façon de vous amener ici, à ce moment précis. Seul, sans protection, au milieu de nul part. A l'abri de rien, n'ayant rien pour vous repérer si ce n'est votre courage. La raison véritable qui justifie notre présence à tous deux est...


Je me retournais vivement, du bruit. Un bruit de pot cassé, sans cri devant l'accompagner. Un chat, traversant l'allée en nous fixant d'une étrange façon. Par simple réflexe, je m'étais abaissé, les bras ouverts à toutes attaques. Ce n'était rien, je pouvais me tenir de nouveau droit.

- Faisons un peu d'histoire, voulez-vous ? Depuis la nuit des temps, il y a toujours eu des personnes comme moi. Souvent nommés vauriens, brigands, coquins, parasites. Nous avons demeuré dans l'ombre des grands empires, des chemins de traverse, des campagnes éloignées. Notre survie n'était déterminée que par notre faculté à nous cacher. Jusqu'à un jour... Un groupe. Un grand regroupement. Une ville entière qui fut fondée. Un peuple qui répondait aux mêmes délices, qui était motivée par la même chose. Une peuplade de voleurs, d'assassins, d'escrocs, de pirates. Une organisation régit par la loi du plus fort, ou du plus malin. Nous n'avons jamais clamé notre identité jusque là. Mais le temps fut venu d'imposer notre marque sur la terre meuble de monde. Talegad. Certains des nôtres possèdent un emblème. Une frégate à trois mats bravant une vague, au-dessus d'elle règne un nuage découpant un "T" dans l'air. Un navire noir et sans équipage. Nous sommes peu nombreux à arborer ce monument. Et le plus souvent, vous découvrez l'existence de notre antre en découpant la chair de nos confrères.


Ma main droite passa dans mes guenilles. Sur une pièce de cuir, j'avais fais graver notre symbole. Je lui lança l'objet à ses pieds, qu'un exemple visuel soit plus éloquent.

- On ne répond qu'à nous-mêmes. Et de ce fait, l'organisation de l'Outre-Mer ne nous concerne guère. Par extension, ses accords diplomatiques, nous nous en fichons parfaitement. Et pourtant, afin qu'une grande guerre n'éclate de nouveau, nous voulons vous avertir. Talegad et le conseil des Traitres n'obéira aux directives de l'Empire. Des attaques seront lancées, des pillages auront lieux. Nos bastions viennent d'au delà des Mers et Kalamaï l'apprendra. C'est pourquoi votre responsabilité sera mise en péril. Mais vous détournerez ce problème sur nous. Car nous serons responsables. Un peuple sans frontières ni maître se dresse devant vous et l'Empire. Ses intentions sont neutres, pour le moment. Il ne tient qu'à vous de faire changer le cours des choses. Une chose est certaine cependant...


Non. Ne pas trop en dire. Ne pas divulguer trop d'informations. Il pourrait facilement contrecarrer mes plans futurs. Le rassemblement de traîtres du monde entier peut attendre. La mise à genou de la chienne démocrate n'est qu'un rêve fou qui ne peut se concrétiser pour le moment.

- Vous ne pourrez restez immobile. Vous devrez agir, mais comment allez-vous le faire, "Roi" Irkos ?

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L'étranger était bien étrange. Il lui parla longuement, et durant tout son discours une question revenait en tête à Irkos: faisait-il partie des pirates qui avaient attaqués l'Outre-Mer, et décimé tant de Frères ? A priori, ce n'était pas le cas. L'Elfe n'avait aperçut aucun ''T'', mais il faisait partie de la même damnée espèce. Bien qu'il assura juste vouloir discuter, le Natif n'avait aucune confiance.

De plus, l'anesthésiant lui obscurcissait l'esprit, mais avait au moins l'avantage indéniable d'apaiser ses passions. Irkos n'était pas sûr d'avoir complètement saisi les paroles de son interlocuteur. Il formula ses interrogations à l'oral, ceci lui permettant de mieux faire le point:


- Une cité de brigands, dites-vous. Et par quel miracle perdure-t-elle ?


Le vice est une gangrène qui pourrit de l'intérieur n'importe quelle communauté. Mais si il est partagé par tous... La réponse vint d'elle même.

- Soit, vous vivez dans une communauté reposant sur l'immoralité.

Mais il évita de se perdre en spéculation sur ladite communauté, et des bribes de mots lui revinrent en tête, peu à peu le puzzle se formait: Ses intentions sont neutres, pour le moment. Il ne tient qu'à vous de faire changer le cours des choses.


- Que me proposez-vous là ? Une sorte de pacte ? Mon peuple a subi de lourds dégâts, causés par des gens comme vous. Nous croyez-vous peureux au point d'accepter un pacte de non agression du premier bandit venu ? Faites comme vous le souhaitez, attaquez l'Empire, attaquez l'Outre-Mer. Nous nous défendrons. Quant à l'Empire, nous ne sommes plus sous sa tutelle, nous n'avons plus rien à voir avec eux. Et puis de toute façon, comment puis-je accorder le moindre crédit à ce que vous avancez.
Si c'est cela que vous aviez à me dire, tout est clair.


L'envie meurtrière d'Irkos était soulagé, sa rage repartit par où elle était venu. Mais il demeurait méfiant.

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La fête battait son plein.
Les tables avaient largement été garni des mets les plus exquis : oies farcies, paon, faisan, sangliers, vache et autres poissons avaient été rassasié les estomacs. Différents vins et jus de fruits avaient permis d’étancher la soif.
Maintenant les tables avaient été poussées sur le côté où quelques anciens s’attardaient. Mais le gros du banquet dansait au son des tambours, trompettes, cornemuses, et autres instruments dont jouaient les troubadours et ménestrels. Quelques jeunes officiers et nobles courtisaient de belles demoiselles issues de bonnes familles de la bourgeoisie ou de la petite noblesse.

Pour ma part je parlai avec quelques marchands ambulants et paysans. Ils faisaient part de leurs difficultés face aux impôts et à la baisse du rendement. Pour ma part j’essayai de leur expliquer les raisons qui poussaient à demander une participation à leur bénéfice. Certains d’entre eux le comprenaient, les autres ne voyaient que l’argent qui leur était pris sans tenir compte de la sécurité, des frais d’entretien de voirie,…
Alors que j’allais changer de groupe pour me mêler à un maximum de personne, je vis une ombre partir discrètement vers une petite ruelle. Elle semblait veiller à rester dans l’ombre et masquer son visage.
Je trouvai cela très étrange. Je regardai autours de moi, personne ne semblait l’avoir vu. Je décidai de suivre cette ombre.


Veillez m’excuser.


Je suivis donc cette personne sans savoir de qu’il s’agissait. Cela pouvait être un invité qui rentrait mais je ne le pensai pas car qui que ce soit, il prenait bien trop de précaution pour ne pas se dévoiler.
Cela faisait déjà de nombreuses lunes que je n’avais pas eu à suivre quelqu’un. Rapidement les gestes me revinrent comme par instinct.
Je le suivi pendant quelques minutes. Il s’arrêta sur ce qui semblait une petite place. Rapidement je reconnu la voix, il s’agissait d’Irkos. J’en connaissais qui allait se faire pourrir, j’avais mis en place une garde et des agents de l’Ombre pour le protéger or là ils brillaient par leur absence. Heureusement j’étais là pour rattraper leur connerie.

Irkos n’était pas seul, je ne pouvais voir ce qui se passait, je ne voyais que des ombres. Je pus voir qu’il y avait un inconnu. Il portait sa main à un objet qui semblait une arme, je portai la main à ma dague prêt à surgir. Mais au dernier moment je me ravisai car il avait jeté son arme. Son intention n’était pas meurtrière, du moins pour l’instant.
S’en suivi une longue discussion. J’eus du mal à tout entendre, mais le principal parvint jusqu’à mes oreilles. L’inconnu prétendait être originaire d’un ancien groupe qui allait répandre le sang en Kalamaï et en Outre-Mer.
Je m’apprêtais à sortir de ma cache pour le faire parler mais je changeai d’avis. Je préférai attendre de voir ce qui allait se dire et voir comment réagirait le Seigneur Irkos. Allait-il se montrer en allié ou non ?




HRP:
Spoiler :

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Un homme intelligent. Un elfe doué de raison. Un être peut-être roi, mais pas moins animé d'une réflexion. Il prenait les devants, mes simples paroles n'étaient pas ce qu'il attendait. Sa réaction fut mesurée et celle au quelle je m'attendais le moins. J'étais étonné, et satisfait. L'Outre-Mer restait la province que je supportais le plus, la savoir gouverné par un homme pas si empâté n'était pas une mauvaise chose. Le défi rencontrerait des embûches, de la difficulté, un mérite certain lorsqu'il sera remporté. Il avait su conservé son esprit à la surface, malgré tout ce que je lui disais. Sans doutes avait-il conservé son calme, malheureusement. Le faire sortir de ses retranchements aurait été la meilleure chose souhaitable. Mais qu'importe.

Cet homme, cet Elfe, agira seulement si nous mettons sa terre en péril. Il ne se soucie guère de l'Empire, il n'y a que sa responsabilité de Roi qui l'importe. Un rôle important qui fait sans doutes fléchir ses épaules face à la complexité et à la sottise qu'il représente. Il ne concourra sans doutes à aucun de nos objectifs. Son cœur n'est que difficilement corruptible, surement seulement sous la menace concernant des êtres chers. Je pense comprendre alors qu'il..

Immoralité. Miracle. Perdurer. Repos. Des mauvaises paroles. Des accusations sur un modèle de vie. Des préjugés sur les seules images qu'on véhicule de nous. La tension montait doucement en moi. La stupidité et l'ignorance est pour moi pire encore que des insultes. Il manquait à ce homme du recul sur les peuples, qu'importe leurs mœurs.

- Le miracle... L'impossible. Il est réalisé grâce à ceux qui périssent sous le joug de nos lames. Par des gens comme vous, des personnes honnêtes. Nous accumulons plus de richesses et d'armement qu'une cité mettra plusieurs siècles à produire. Nos hommes ne sont plus soumis à aucune loi établie par des rats de bureaucrates ! On mêle nos vies à une eau que vous ne pourrez boire. Nous possédons la chance de pouvoir accomplir nos désirs personnels. Une raison particulière et véritable d'emprunter les chemins, de mettre à sac. Comment vous..? Oui vous, ceux qui écoutent leurs cœurs pour mener leurs corps dans des périls bien trop grands. Comment avez-vous fait pour survivre ? Par quel chance, par quel hasard pouvez-vous vous targuer de rester en vie ? Le conglomérat des idiots est-il si grand que les autres sont effrayés de l'attaquer ? Si la providence vous protège bonnement, ne pensez pas que vos esprits ont été assez efficaces pour s'assurer un avenir. Vous demeurez saufs où vous êtes simplement parce qu'aucun n'a voulu vous affronter ! Qu'il est aisé d'utiliser la paix comme sécurité, on corrompt, on signe des accords, on élimine à moindres frais. Vous autres, ils possèdent un nom chez nous. Les rats. L'animal insignifiant, peu puissant. Il dispose de réflexes repoussants pour s'assurer ses besoins, il n'est relativement dangereux qu'en grand groupe.


Il ne servait à rien de parler de citoyenneté, de politique avec quelqu'un qui respecte un idéal parfaitement contraire. Cela ne serait qu'une perte de temps. Une discussion aussi utile qu'un débat entre un sourd et quelqu'un à qui on aurait coupé la langue. Malheureusement.

Malheureusement, ce n'était pas tout. Il provoquait, sans doutes pour analyser à son tour. Montrons qu'un maraud possède de l'ingéniosité, qu'il n'est pas seulement quelqu'un qui dérobe.

- L'immoralité, c'est celle que vous jugez. Nous trouvons bien plus de logique et d'intérêt à vivre comme nous le faisons. Les immoraux, ce sont les fabulistes qui avancent des théories et des raisonnements allant au contraire de nos fonctionnements spontanés. Vous nous jugez que depuis votre point de vue, vous ne faites preuve aucunement d'objectivité. Votre avis est égal à celui d'un simple d'esprit. Le choix de la facilité, voilà ce que l'on représente à vos yeux. La facilité de voler le pain aux lèvres du blessé, de prendre plutôt que de construire. C'est vrai. C'est facile, fut un temps. Jusqu'à que vous décidiez de vous accrochez à ce qui détruit vos esprits, vos possessions matérielles. Alors on a apprit à être plus efficace que vous. L'immoralité que nous représentons est plus doué et plus rapide que n'importe lequel des bons pensants. Mais bien sûr, il s'agit d'une voie dangereuse et sinueuse que vos pasteurs font leur possible pour l'écarter des pensées de la peuplade. L'immoralité, c'est de contrôler, de manipuler, contre la volonté de chacun. Tous nos habitants possèdent leur volonté propre, et joignent nos rangs de leurs plein gré. Et non parce qu'on les a éduqué ainsi, car les idéaux les y conduit.


Si cet Irkos se demandait de quelle façon je pouvais penser, il était fixé. Après avoir autant parler de mes pensées, la situation de l'Outre-Mer n'avait guère d'importance. L'image outrageante de l'Empire attaquant des pirates, s'effaçait de mon esprit. Ils porteront une vengeance au cœur de leur agresseur, sans même qu'on leur souffle l'idée. Ces hommes, les pirates. Des poètes qui partagent le cœur en quatre fragments. Le rhum, l'océan, les femmes, le sabordage. Un déséquilibre complexe qui fait pencher la balance du destin chez certaines personnes.

Le principal était fait, il était maintenant informé de notre existence, de notre but. Ce qu'il allait advenir du futur ne dépendait plus uniquement de moi. Maintenant que son esprit est entaché de notre présence, je n'avais plus rien à faire ici. Partir, m'évanouir comme le vent se faufile dans les ruelles invisiblement. Un être aussi important que lui ne serait pas passé inaperçu pendant plus de quelques minutes. Les gardes ont surement dû interroger sur son manquement à l'appel. Il n'y avait à tirer de plus de cette situation.

- Rat Irkos, tout est clair.


J'examinais les horizons sans pouvoir distinguer aucune forme particulière, il n'y avait pas tant à s’inquiéter. Je me retournais subitement, il me restait des choses à faire. Examiner de nouveau la situation, évaluer les possibilités, jauger les risques, comprendre d'avantage l'engrenage qui anime cette politique. Mes pas fut rapides, jusqu'à que je cours. Ma foulée me faisait avancer à grande allure, sans provoquer le moindre bruit. Je disparu dans l'ombre et la poussière de la ville. Me faufilant dans les bas-fonds de la ville, ma prochaine destination étant un lieu où dormir, réfléchir, penser et me reposer.

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L’homme masqué louait sa philosophie de vie et celle de son groupe qui m’était parfaitement inconnu
J’en avais assez entendu pour savoir qu’il fallait se méfier. Cela indiquait également qu’il faudrait que je lance des agents à la quête d’informations sur ces éventuels ennemis.
Malheureusement les informations que j’avais entendu était bien maigre.
Etait-ce des survivants de l’île des pirates ? je n’en savais rien.

J’allais mettre la main à la garde de mon poignard, mais la potentielle victime venait de s’éclipser. Je décidai d’en faire de même sans me faire voir d’Irkos afin de voir s’il jouerait franc jeu ou bien s’il risquait de mettre en péril la nouvelle alliance entre nos deux peuples.

Je rebroussa chemin afin de regagner la fête qui touchait à sa fin. Les bardes et troubadours avaient quitté la scène. La plupart des citoyens avaient également déserté la place car il n’y avait plus grand-chose à y faire. Quelques petits groupes s’attardaient à bavarder d’affaires plus ou moins futiles.
La plus grande agitation était au niveau des serviteurs qui œuvraient pour ranger les tables et nettoyer la rue afin de la rendre à son utilisation initiale dès demain.

Pour ma part, n’ayant plus grand-chose à faire ici j’hésitais soit à rentrer dans la tanière de l’Ombre ou bien aller passer ma nuit à la Magistrature.

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Alors qu'Aquilodon vivait dans un bonheur qu'il n'avait pas ressenti depuis fort longtemps, un homme au tabard de Zakinthe s'approcha de lui. S'inclinant discrètement, il lui murmura quelques mots à l'oreille avec de lui remettre un rouleau cacheté du sceau du Palatin.

- Un message du Sage, monseigneur.

Inquiet, Aquilodon demanda à ses interlocuteurs de l'excuser, et leur souhaita une bonne soirée. Il sortit ensuite avec l'estafette et lui fit signe de lire le message.

Seigneur Aquilodon, nous avons un problème.

Von Seviand a pris Dunamopole, boutant les ouvriers hors des frontières de l'enclave, les jetant seuls et sans ravitaillement sur les routes. Provocation manifeste.

J'ai rappelé la division de Grodor et me prépare à convoquer le ban. J'ai vérifié le traité, Aedric est en tort total. L'accord peut donc être déclaré bafoué, et nous pouvons avoir le soutien de l'Empire pour récupérer l'Enclave, qui revient de nouveau à Zakinthe, mais je crains que cela ne nuise à la paix.

Je vous laisse prendre les décisions qui s'imposent. Pour ma part, je vais négocier la reddition du Rouge et de son armée. Qu'il n'acceptera pas, bien sûr.

Je n'attends que votre ordre pour déclencher le blocus maritime et le siège de la cité qui, je vous le rappelle, n'est pas encore fortifiée. Seule la place forte posera un problème si nous ordonnons l'assaut.

Bref, Zakinthe a besoin de toute l'aide disponible, et de vous.

Humfalos.


Le front du Prophète se plissa de colère. Ainsi, ce chien d'Aedric lui déclarait la guerre ? Il allait l'avoir. Aquilodon y comptait.

- Merci, messager. Va te restaurer. Je veux que tu restes à la capitale jusqu'à ce que je t'ai donné des instructions à transmettre. Tu iras prendre tes quartiers au Culte, en disant que c'est moi qui t'envoie.

Gulion fut rapidement auprès de son maître, dès que la nouvelle de son départ du banquet se fut propagée. Il le mena donc jusqu'à l'office de la Corporation.

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