Je suis Vardahilion, je suis né il y a une vingtaine d`année dans les hauts plateaux de Prévèze. Mes parents étaient des gens simples qui aimaient vivre tranquillement au rythme des saisons. Dès mon plus jeune âge ils m'ont appris à travailler la terre et à soigner les animaux. Lorsque j'eus atteint l'âge de l'adolescence mon père m'offrit un arc long, un cadeau inestimable pour une personne de mon rang.

Plusieurs saisons passèrent, depuis j'avais appris le maniement de l'arc et j'étais devenu un expert à la chasse, mes prises apportaient un moyen de subsistance supplémentaire à ma famille... De telle sorte que notre confort avait atteint un point plus qu'acceptable pour de simples fermiers. Cependant, un soir où la lune était basse et que la brume envahissait la vallée, nous entendîmes la cloche du village sonner. Aussitôt moi et mon père sortîmes à l'extérieur et c'est là que nous vîmes un spectacle que même aujourd'hui j'ai du mal à raconter. Des bandits, des assassins envahissaient la ville, tuaient en ravageait tout ce qui leur tombait sous la main, déjà plusieurs d’entre eux se dirigeaient vers notre maison. Tandis que je restais figé sur place mon père prit ma mère et ma sœur avec lui, et les aida à fuir. Mes esprits retrouvés, grâce aux cris de mon père qui m’ordonnait de le suivre, je pris mon arc qui était resté sur le bas de la porte et le suivit. Tout en courant à travers champ j’entendais les cris de mes voisins et amis succombant à leurs blessures. Alors que tout semblait bien aller pour nous, un groupe d’assassins surgit des broussailles et nous attaqua, ils étaient 6 et nous nous n’étions que quatre dont une jeune enfant et une femme.

Le groupe d’assassins commença par nous séparer, nous éloigner les uns des autres. Je me retrouvai seul, loin de mes proches, je ne savais pas ce qui pouvait leur arriver pendant que je fuyais à longue enjambées devant mon poursuivant. Tout en courant je pris mon arc à la main et encochai une flèche, d’un geste expert je me retournai et tirai, la flèche atteignit sa cible droit au cœur, offrant une mort rapide à celui qui la reçut. Me faisant de plus en plus de soucis pour ma famille je retournai à l’endroit ou je les avais laissés, et les retrouvai, tous morts… Éventrés et mutilés comme du vulgaire bétail.

Ce souvenir est le dernier que j’ai de mon village natal, car la peur de subir le même sort m’a forcé à courir le plus loin possible, plusieurs heures durant jusqu’à ce que mon corps ne veuille plus avancer de ne serai-ce qu’un pas. Le malheur, la souffrance habitaient désormais mon esprit, je n’avais plus rien si ce n’est que mon arc... Ma famille mon village, mes terres, tous n’étaient désormais que souvenir…