Le Monde de Kalamaï
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Gaur Onauhar, Monarque de Tol Gaurhoth Gaurnargothrondrx9




INTRODUCTION


Gaur Onauhar est un sombre et funeste chevalier aux racines inconnues qui demeura dans l’ombre de la lie d’Edhesse durant plusieurs vies d’homme. Anciennement membre d’un imposant Clan depuis longtemps oublié, il est aujourd’hui revenu dans le seul but de prôner toujours plus le chaos dans un monde divisé et en guerre… Nous ne détenons que très peu d’informations le concernant ; d’une race inconnue, il mesure deux fois la taille d’un homme et il n’est pas entièrement vivant sans être le moins du monde mort. Versé aussi bien dans l’art du combat que dans celui de la magie, Gaur Onauhar porte le plus souvent un énorme harnois plain rouge sang, couvert d’une épaisse cape de fourrure, son habileté au combat malgré sa stature lui ouvre un large éventail de stratégies bien qu’une hache quelconque soit son arme de prédilection et lui offre la possibilité aussi bien de stopper un chevalier monté en pleine charge, que d’abattre le plus robuste des mortels. Malgré tous ses atouts Gaur redoute une chose par-dessus tout, la race céleste. À la fois son meilleur et son pire ennemi. Il leur livre la guerre depuis sa montée au titre de monarque et sa prise de position militaire au sein d’Edhesse.

Il y a peu, Edhesse s’est faite lâchement entravée par les tercios impériaux. Gaur, fort de ses dons divinatoires expatria son régime aux frontières d’Edhesse la Grande et livre désormais bataille aux tercios impériaux pour l’indépendance de celle-ci.

Dernière édition par le Mar 3 Juil 2007 - 15:04, édité 1 fois

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Chapitre 1

Suite à cette rapide introduction sur la vie actuelle de Gaur Onauhar, explorons là plus en détail ; nous irons par delà son passé, nous reviendrons sur son présent, et nous tracerons son avenir. Pour cela, nous devons remonter bien des années avant l’apparition du premier talus fortifié humain…

Les elfes étaient là depuis deux millénaires, ainsi que les nains et autres races magiques minoritaires. Les orques eux aussi étaient là, la tache de boue sur le linceul blanc d’un monde parfait… Après tout, même dans les plus naïfs des contes pour enfants gnomes, il y avait des méchants… Dans l’histoire, la vraie, avec du vrai bois et de la vraie pierre, les orques étaient les premières créatures mal intentionnées à déclarer ouvertement la guerre aux autres races.

Cinq siècles après l’apparition des elfes sur Kalamaï (c’est sur cette date que nous nous baserons : l’apparition des premiers elfes). Donc cinq longs siècles de guerre éternelle avaient déjà balafré la surface de Kalamaï lorsque du côté des orque, les premiers stratèges firent leurs preuves : des alliances se fondèrent, des clans se regroupèrent, tout ceci jusqu'à former des « royaumes », tous plus ou moins ennemis, mais tous faisant cause commune pour la domination de Kalamaï.

Un de ces royaumes était savamment nommé Tol Gaurhoth, à défaut des autres dont les noms dérivaient plus de noms barbares tels que Gruuvh, ou Ahfenrr. Autre point qui distinguait Tol Gaurhoth des autres « groupuscules » : son organisation. À défaut d’être le plus influent des « royaumes » orques, Tol Gaurhoth était étonnamment bien dirigé, par Gaur Onauhar en personne.

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Chapitre 2





Sautons quelques siècles pour en venir au moment ou l’homme commença à étendre son emprise sur Kalamaï, dix-huit siècles après l’apparition des elfes, et ceux-ci avaient tenu le monde en état de grâce durant ce laps de temps inconcevable pour un humain.

A ce moment là, l’homme commençait déjà à se faire la guerre, non content d’être mal placés dans la chaîne alimentaire, les hommes s’en prenaient à eux-mêmes. Des royaumes se formèrent, gouvernés bien souvent par des despotes compétents, quelques fois par des hommes corrompus par le pouvoir, et enfin un infime minorité par de braves seigneurs qui avaient acquis leur titre avec courage et ténacité. Mais ceux-ci n’étaient qu’une infime partie de la race humaine, et celle-ci devint très vite la plaie de l’humanité, creusant toujours plus profond, abattant toujours plus de bois et de forets, construisant toujours plus de châteaux gracieux, certes, mais dans un seul but : mettre à genoux l’humanité.

Revenons donc à Gaur Onauhar, Monarque de Tol Gaurhoth, qui, en cette époque, n’était qu’un shaman à la tête d’une monarchie militaire forte de plusieurs milliers d’âcres de superficie. Au bout de plusieurs centaines de batailles livrées contre les elfes, les hommes, et les autres, Gaur fut las de faire la guerre, las de perdre son temps dans une guerre sans fin, une réaction peu banale pour un orque, mais après tout, Gaur n’était pas un orque rationnel… Celui-ci décida dès lors de stopper pour quelques temps pillages et conquêtes pour se consacrer un peu plus à son royaume et à lui-même.

Vous vous demandez sans doute comment un orque dont l’espérance de vie normale ne dépasse pas les soixante-dix ans à pu survivre tout ce temps, Eh bien ceci est fort simple : dans la fleur de l’âge, Gaur était un combattant voué à ses hommes et à la cause de son royaume, survint alors une chose à laquelle Gaur ne pût échapper et à laquelle il ne pourra plus se dépêtrer : Hassar, dont sa vie était entièrement dédiée, fut un chouilla fier d’un si fidèle et dévoué représentant, il offrit alors un cadeau très rare et qui ne se refuse pas : deux vies d’elfe (ce qui représente plusieurs millénaires ) ainsi qu’une stature et une force gargantuesques, qui plurent fort beaucoup à nôtre héros, qui ne pensa même pas à penser à réfléchir à la question d’accepter cet offre… Et qui accepta sur le champ…
Mais Gaur ne fit pas le bon choix en acceptant cette offre, car l’esprit d’un simple orque ne pouvait résister au poids de tant d’années de responsabilité. Gaur devînt fou cent trois ans plus tard. Son esprit succombait au fardeau de l’immortalité, il passait son temps dans ses appartements à hurler de douleur, à gémir de désespoir. Et son corps se consuma dans la folie. Cent onze ans plus tard, Gaur tomba par le plus grand des hasards sur un grimoire d’une magie surpuissante entreposé dans une immense bibliothèque qu’il parcourait dans le flou depuis des années. Les pouvoirs de cet ouvrage lui rouvrirent les yeux, ils lui donnèrent le don d’avoir une autre vision du monde que celle d’un véritable orque. Même si l’esprit de l’orque fut considérablement développé (jusqu’au niveau d’un érudit elfe), il gardait encore de nombreuses traces de folie et d’un passé de débauche et de perversité, d’un passé d’orque.

Dès lors, Gaur devint à la fois combattant maladroit mais inégalable, ainsi que shaman renommé. Malheureusement, le corps de Gaur avait mal supporté les centaines d’années de folie, il était tout balafré, défiguré… Gaur se fit donc forger un immense harnois rouge sang. Sa fabrication demanda un an au bas mot. Il faisait plusieurs centimètres d’épaisseur et ne laissait apparaître absolument aucune trace du corps de l’orque.

Malgré tout, Gaur est maudit par sa cupidité, il ne pourra être soulagé de son immortalité. Mais un infime espoir le pousse à adorer Hassar de manière hystérique, pour quiconque prononcera l’ombre d’un blasphème, le chemin de la rédemption sera la mort…

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Fin de l'intro (eh oui, c'était l'intro) et donc, début de l'histoire qui commence il y a une soixantaine d'années. L'armée de Gaur Onauhar, encore nomade, marche vers ce qui sera sa future capitale : Tol Gaurhoth.




CHAPITRE PREMIER




Sur un chemin de poussière, un âne avançait lentement. Il suivait chaque courbe de la route, avec résignation. Rien ne venait à bout de son obstination. Ni l’air brûlant qu’il respirait. Ni les rocailles pointues sur lesquelles ses sabots s’abîmaient… Ni les deux flèches fichées à son côté droit… Son cavalier semblait une ombre condamnée à un châtiment antique. L’homme ne bougeait pas. Lentement, mètre après mètre, sans avoir la force de presser le pas, l’âne engloutissait les kilomètres. Le cavalier murmurait entre ses dents des mots qui s’évaporaient dans la chaleur.

C’est alors qu’ils virent Anthavar. Le village s’offrait à la vue dans sa totalité. Un petit village blanc, de maisons serrées les unes aux autres, sur un haut promontoire qui dominait le calme profond des eaux du Golfe de l’entre déserts. Cette présence humaine, dans un paysage si désertique, dut sembler bien comique à l’âne, mais il ne rit pas, il s’effondra sous le poids d’un troisième projectile. Le cavalier tombé à terre se débattait dans la poussière, le cadavre boursouflé de l’âne pesait sur sa jambe gauche. Le front de l’homme était couvert de sueur, sur laquelle la poussière du sol argileux avait collée. Il parvint à se défaire du poids de l’âne et se redressa en titubant. Il se tourna et regarda derrière lui, paniqué. Le soleil lui obstruait la vue et laissait un halo de chaleur au niveau du sol. L’homme parvint à distinguer une traînée de poussière. Une autre flèche vînt heurter le sol de terre dure à moins d’un mètre de lui. Il mit ses mains en visière devant ses yeux et discerna plus précisément la source de cette traînée poussiéreuse. Un cavalier. Il l’avait confondu avec un reflet, un tour que le soleil, cynique, lui jouait depuis le matin. Son poursuivant était bardé d’acier, tout comme sa monture, et il brandissait un grand arc. Bandé. Une autre flèche se brisa devant lui alors qu’elle touchait violemment le sol. L’homme ne bougea pas. Son poursuivant stoppa sa monture à une dizaine de mètres et s’égosilla :

« Mon maître arrive, il vous tuera tous ! Hassar reconnaîtra les siens ! »

Un cor sonna. L’homme regarda plus loin derrière le cavalier et eu le temps d’apercevoir un nuage de poussière, soulevé au rythme d’une cadence sourde et lasse. Une armée en marche.
Une voix inconnue venant de nulle part susurra à l’oreille de l’homme :

« Cours !»

L’homme se détourna de l’ost funèbre et détala aussi vite qu’il le pouvait, trébuchant à chaque pierre, tombant la tête la première dans la poussière.

Le cavalier retourna sur ses pas et rejoignit l’avant-garde. Parvenue au niveau d’une énorme masse de ferraille montée sur un solide destrier bardé de fer, le cavalier lança joyeusement :

« Maître, un village à moins d’une lieue ! »

La gigantesque armure marmonna en guise de réponse :

« Rasez-le, mais vite. »

Le sourire du cavalier s’effaça une seconde puis redevint encore plus large. Il ajouta :

« Très bien maître Onauhar. Lieutenant ! Ramène ton cul boueux, j’ai besoin de toi »

Un homme en haubert recouvert d’un surcot noir et rouge s’avança et après une petite courbette répliqua :

« Mouais ?»

Le cavalier désigna d’un geste négligeant un petit régiment et ajouta :

« Prends ce Tercio et suis-moi, on à un bourg à piller. »

Le lieutenant releva la visière de son armet, tout sourire :

« Chouette »

Il se retourna vers le Tercio concerné et hurla :

« Allez les gars ! On va se dégourdir la lame ! »
Les hommes levèrent leurs armes en hurlant belliqueusement en un cri rauque. Et sur l’ordre du lieutenant, ils partirent au petit trot en direction du village, entonnant la cadence : à chaque pas un petit « hoy ! ».


L’homme était presque arrivé au niveau du village quand il se retourna encre une fois pour voir la progression de l’armée. Un détachement descendait à présent le chemin poussiéreux en direction du village, mené par un cavalier. Son poursuivant.




*
* *



Le Tercio descendait joyeusement vers le village, les hommes étaient on ne peut plus heureux de pouvoir piller un bourg a eux seuls. Tous pensaient à ce que le destin leur offrirait lorsque le lieutenant les stoppa net.

« Halte ! »

Il renifla l’air et sentit une odeur âcre. Elle piquait au fond de la gorge comme du souffre.
Fumée de poudre.
Une série de détonations plus tard, le lieutenant et quatre de ses hommes se firent faucher violemment par des projectiles d’arquebuse. Les balles de fer transperçaient la peau, les cuirasses, brisaient les pavois et les os.
Le cavalier resta un moment interloqué en regardant sans le voir le lieutenant qui rampait et gémissait au milieu des bouts de chair et des maillons de hauberts, transpercé par trois fois. Lorsqu’il s’effondra dans son propre sang, le cavalier sortit de sa rêverie et hurla :

« A l’attaque ! »

Les hommes chargèrent dans un hurlement rauque vers une petite ruelle : seule entrée du village qui n’était pas obstruée par des charrettes et des barricades de fortune. Des villageois épaulaient la milice urbaine, ils étaient plus équipés d’outils que de vraies armes : faux, fourches, certains même utilisaient leurs instruments de travail : maillet, fléau… Le combat fut des plus faciles, les miliciens, des soldats conscrits ou semi professionnels, ne savaient manier que l’arquebuse et le coutelas, quand aux paysans, ils se faisaient plus souvent toucher dans le dos que sur la poitrine.
Les soldats bien entraînés – armée de grands boucliers ronds en fer, d’espontons, d’épées et portaient une demi armure sur une soutane en soie blanche – se battaient en quinconce et distribuaient des coups à volonté. Le sol était couvert de sang et de cadavres, des armes éparses sur le sol faisaient trébucher les fuyards et le sang faisait glisser les bottes et leurs propriétaires.



Malgré la couardise de leurs ennemis, les soldats du Tercio avaient perdu six de leurs camarades, dont deux dans la mêlée. Ils se ruèrent sur la place où les attendaient le reste du contingent urbain et quelques paysans téméraires… Qui tombèrent très vite les armes.
Une fois le village pacifié, les soldats empruntèrent les trois tiers des récoltes ainsi qu’une centaines de poulets et de chèvres. De quoi nourrir l’armée affamée qu’ils précédaient.

à suivre...

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