Le silence oppressait presque autant que les cris. Une fois l’exécution terminée, le seigneur Ardent attendit patiemment que tous les autres seigneurs sortirent de la salle, puis se leva pour aller se pencher auprès des instruments de tortures sur lesquels était encore présenté le cadavre du supplicié. Un fois assuré qu’il ne restait personne dans la petite pièce, il trempa ses doigt dans une petite mare de sang sur le sol, puis serra le poing. Si peu de sang pour venger la perte d’une bonne cinquantaine des siens… et tout cela pour rien. Sinon qu’ils devraient affronter un démon, chose qu’il avait déjà faite il y a quelques années. Il savait aussi que l’entreprise allait être chose périlleuse. Encore beaucoup de souffrance se dressera sur leur chemin, pour un objectif rien que plus vague. Quand il sortit enfin de l’aile de la forteresse, il remarqua la présence de deux de ses frères d’armes, le célestial Dartoil et l’elfe Farden. Il se dirigea vers le célestial en premier lieu, car il était le plus près, puis tout en réprimant les questions qu’il savait brûler les lèvres de l’homme, il lui indiqua qu’il voulait parler aux deux combattants en même temps. Arrivé au sommet de la muraille, il remarqua que l’archer était en train de somnoler. Ille réveilla gentiment en posant sa main sur l’épaule et en lui chuchotant de se lever. Il connaissait l’ouie fine des gens de cette race, et il savait que ce léger stimulus allait le tirer de son sommeil.
Une fois que l’elfe fut réveillé, il remarqua qu’il devait être aussi mal en point que lui, avec ces bandages qui recouvraient une bonne partie de sa jambe et sa béquille. Il leur laissa le temps de s’échanger des salutations, puis se lança dans le vif du sujet.
Combattants, Je crois que nous allons bientôt avoir un dur travail devant nous, un travail qui demanderas du sacrifice, de l’honneur et du courage. Lors de la torture, nous avons appris que notre ennemi était un démon. Le problème avec ce genre de créatures, c’est quelles sont très résistantes aux attaques physiques, et que seuls des sorts puissants sont des armes réellement efficaces contre eux.
Le travail que je vais vous demander d’accomplir est quasiment une mission suicide. Lorsque nous les combattrons, vous aurez chacun la moitié des hommes de la compagnie ardente qui me suivent restants, c’est à dire 52 hommes. Vous devrez tout faire pour les tenir à distance des civils et des mages, car le temps d’incantation pour les sorts puissants peut être très élevée. Pour ma part, je combattrais seul contre chacun d’entre eux qui osera me défier, et je compte sur le sabre de Nathaniel et son armure pour me venir en aide. Il se peut que je perde la vie lors de ce combat, et si cela venait à arriver, je compte sur vous pour obéir et écouter Faraël Barka, car il est votre supérieur hiérarchique et il possède assez de jugement pour voir à votre protection d’ici le restant de la quête.
Il laissa ensuite place à leurs voix, car ils auraient sûrement plusieurs question ou commentaires à formuler, mais il était prêt à répondre à chacune d’entre elles.