La nuit touchait à sa fin et déjà, les prémices d'un lever de soleil planait sur le village isolé. Une faible brise glaciale venant du désert ne laissait en rien présager des fortes chaleurs de la journée à venir.
Le village était consitué de plusieurs habitations et était entouré sur bien des hectares par de vastes champs.
Entre les deux, originalité de ce village, un immense mur large de plusieurs mètres et haut de dix, se dressait. Il était l'oeuvre d'un gnome et avait demandé bien des efforts à la petite communauté.


A son sommet, regardant les étoiles appuyé aux crénaux, son vieux chapeau à la main et bien emmitouflé dans sa cape se tenait le chef des lieux, celui qui répondait au nom de l'Ardonien.

Un viel homme s'approcha de lui.



Les rumeurs font état d'une attaque sur la capitale. Elle serait même déjà tombée. Les envahisseurs seraient des pirates venus d'on ne sait où sur de bien nombreux et puissants navires.
Qu'allons nous faire?



Je ne t'ai jamais vraiment parlé de ma jeunesse, le vieux, pas vrai? Le grondement de la guerre me ravive des souvenirs que je pensais effacés par le désert. A l'âge de 15 ans, j'ai rejoins une compagnie de mercenaires. Avec le recul, je me rends compte que j'aurai dû mourir 15 jours plus tard, mais, étonnament, j'ai survécu. J'ai arpenté tous les champs de batailles existants pendant plus d'une décennie. Partout où un homme pouvait gagner de l'argent en tuant son prochain je m'illustrais.


Nous sommes sur un autre continent, mais les guerres sont partout les mêmes. Notre village ne craint rien. Il n'a aucune valeur, que se soit stratégique, militaire, ou économique.Les conflits seront tellement lointains que je doute même que des déserteurs puissent arriver jusqu'en bas de ce mur. Mais quand bien même, vous devriez pouvoir repousser de tels groupes.



J'ai l'impression que vous êtes en train de me dire que votre présence ici n'est pas nécessaire. Mais ici, votre lame vaudrait bien des assaillants, alors que, seul, vous ne changerez absolument rien dans une bataille entre deux armées. Comptez vous donc arpenter les terres sauvages à la recherche de renforts?



Pas le moins du monde mon ami. Mais... J'entends l'appel de la guerre. Je pensais que cela était terminé pour moi, que je pourrais vivre en paix, mais je me rends compte que, la guerre frappant à ma porte, je ne peux la refuser.
Je n'irai pas à la capitale si cela peut te rassurer. Le temps que j'y arrive, les combats auront cessés. Je suppose que certains seigneurs se seront enfuis et tenteront de se regrouper quelque part, et c'est ces gens là que je rechercherai.



Mais pensez vous que l'outre-mer ait une chance contre ces pirates que l'on dit si terrible? Si le village ne craint rien, ne pourrions nous attendre leur départ et reconstruire? Qu'importe le nom du tyran, lorsque l'on est paysan.


L'Ardonien éclata de rire.


Voilà de bien sages paroles! Il y a toujours une chance. Un pirate est certainement un ennemi mortel sur mer, mais ici, dans nos contrées, dans nos forêts, qui peut dire la longueur de ses crocs?
Les adieux ne sont pas mon fort, salue pour moi les autres, au lever du soleil, je serai déjà loin.



L'Ardonien mit son chapeau, descendit l'échelle à proximité et s'enfonça dans la nuit, à pied, sa grande épée dans son dos, il quitta le village et le désert. Déjà, son sang bouillonnait. Il y avait si longtemps qu'il n'avait pas pourfendu un ennemi au milieu des cris des innocents. Après tout ce temps, peut être rentrait il chez lui finalement.