Le Monde de Kalamaï
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[Q4]. Le Lieu-dit de Vanahen

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Aquilodon
Xanis
6 participants

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« Le grimoire d'un sorcier semble facile à comprendre
en comparaison de plusieurs articles
de nos codes et de nos coutumiers. »


Il était nécessaire de traverser Mésomnon sur terre pour comprendre réellement les attraits de cette magnifique province. Aux panels de paysages les plus variés allant de l'aridité à la quasi jungle, en passant par les plaines et les effleurements rocheux, la Province n'était pas réellement dangereuse dès lors qu'on se déplaçait avec un arcane ou en connaissant les dangers qu'elle présente.

Ainsi, en traversant une forêt luxuriante les aventuriers eurent-ils le loisir d'entendre deux ou trois Banshees pleurer et hurler, pour des raisons qu'elles seules connaissaient, masquées par la végétation. Si les soldats n'en parurent pas affectés et devisaient joyeusement sur leurs montures, les autres membres du groupe qui n'avaient pas connu Mésolongion auparavant parurent anxieux... voire même un peu apeurés.
Ces créatures, comme les liches, appartenaient au folklore de Kalamaï et nombreux étaient les habitants de l'Empire à ne pas croire en leur existence, supposant que c'étaient là des monstres inventés par les adultes pour effrayer les enfants trop aventureux ou désobéissants. Aucun de ces parents toutefois n'était assez sadique pour décrire réellement les atrocités que ces créatures causaient sur les humains qui attiraient leurs foudres.

Les Demoiselles -comme les appelaient les arcanes de haut niveau- étaient réellement peu connues quant à elles. Leur caractère difficile les rendant promptes à attaquer tout intrus les dérangeant mais à laisser tranquille toute personne ne les approchant pas trop ne facilitait pas les études des mages et bien que ces derniers puissent parfois les contrôler, ils préféraient les éviter tant que possible.

Leur voyage dura une bonne semaine. Les cycles des sœurs en ce qui concernait les changements de villages étaient réguliers et leur départ avait eu lieu alors qu'elles en étaient encore à s'occuper sagement des villageois aussi n'étaient-ils pas pressés et tâchèrent-ils de conserver leurs forces, conscient toutefois que les rapts de villageois auraient commencé à leur arrivée.
Les deux soldats Phoenix, tout en étant très professionnels, étaient de bons vivants et il en fallait beaucoup pour les débarrasser de leur sens de l'humour, de leur hardiesse et de leurs bienséances. Les autres membres du groupe étaient égaux à eux-mêmes : pas trop de paroles inutiles, beaucoup de frime et d'arrogance pour certains, mais le voyage se déroula somme toute dans de très bonnes conditions.


Leur arrivée au village en lui même fut autrement plus angoissante. Aussi, lorsque les cartes qu'ils avaient emmenées avec leur indiquèrent la proximité du hameau, les voyageurs mirent pied à terre et restèrent à quelque distance dans les hautes herbes, ainsi abrités des regards.


    " Nous voilà arrivés à destination... Je recommande que nous attendions la nuit tombée pour explorer le terrain où l'embuscade sera tendue en toute intimité. Nous ne risquerons ainsi pas d'être aperçus par les habitants qui pourraient avoir la mauvaise idée de raconter notre passage à nos adversaire, ni d'être prit la main dans le sac par les deux soeurs qui font toujours leur tournée à l'aube ou au crépuscule. "


Masqués par un affleurement rocheux à cinq cent mètres au sud du village, ils étalèrent les cartes sur le sol, prévoyant le chemin qu'il emprunteraient pour aller vérifier l'état du terrain et trouver les meilleures positions à occuper pour tendre leur embuscade.

Spoiler :

description[Q4]. Le Lieu-dit de Vanahen EmptyRe: [Q4]. Le Lieu-dit de Vanahen

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Aquilodon connaissait l'existence des Banshees, leurs cris lugubres n'ayant que trop souvent hanté ses nuits, alors que la tribu Ménéxène était encore Maonnaise. Les Hurleuses s'étaient faites plus rares dans les montagnes Vénopoliennes, si bien qu'Aquilodon avait oublié leur chant déchirant, qui lui vrillait les tympans et lui retournait les entrailles. Ces choses ne méritaient pas d'exister. Tout comme les liches, les vampires, les zombies, les fantômes, âmes errantes et autres abominations nécrotiques. Ces choses mortes, et qui pourtant ne l'étaient pas. Ces choses vivantes et qui pourtant étaient mortes. L'Equilibre à l'envers. L'opposé parfait de son idéal. En secret, Aquilodon enviait Aedric de pouvoir les pourchasser et les détruire comme l'exigeait son rôle d'inquisiteur. Lui n'était apparemment pas fait pour cette destinée. Les dieux ne lui avaient donné le droit que de remettre leurs fidèles dans le droit chemin, et lui avait accordé les dons pour les inciter à le suivre. Et encore, il avait souvent du mal à se faire entendre de ses ouailles. Son échec en Edhesse était une parfaite démonstration de sa faillibilité.

Le groupe hétéroclite voyagea durant plus d'une semaine, et Aquilodon nota des crises de rage de plus en plus fréquentes. Pour y parer, il s'enfermait, lorsqu'ils s'arrêtaient, dans des séances de méditation, qui n'atténuaient en rien son mal de crâne mais qui calmait sa colère et son envie de tuer Xanis, qu'il considérait presque, pendant ses périodes lucides heureusement plus nombreuses que celles où la frénésie lui détruisait sa raison, comme un ami. Le Thaumaturge était de loin le compagnon le plus agréable du groupe. Aquilodon s'éloignait de Braniack le plus possible, et ne discutait avec Aedric que quand c'était nécessaire. Les deux soldats Phoenix étaient trop bruyants au goût de son mal de crâne. Quant au Palatin Ulagan, le Prophète ne savait qu'en penser. Sous ses dehors aimables et brillants, il semblait cacher quelque chose, et le géant ne souhaitait absolument pas savoir quoi.

Puis un beau jour, ou plutôt un beau soir, ils arrivèrent au village cible, là où les soeurs tomberaient, si tout se passait bien. Il descendirent de leurs montures, et Xanis posa les cartes sur le sol, probablement pour discuter du plan. Aquilodon ne le sut pas. Sa vue se brouilla brusquement, Xanis restant la seule chose qu'il pouvait voir. La soif de sang l'obnubila d'un coup, et sa main droite se porta à la poignée de la Claymore de Brak, qu'il dégaina, s'avançant vers le Thaumathurge comme le boucher s'avancerait vers le porc à abattre, mais avec plus de soif de vengeance. Puis le Prophète, la raison, le religieux pieux et fidèle qui perdait tout contrôle en faveur du monstre qui désirait faire une boucherie reprit assez de terrain sur son esprit pour faire lâcher l'arme à Aquilodon, et le faire partir en courant dans le sens inverse. Aveuglé par la rage et poussé par sa raison, il ne remarqua pas qu'il venait d'entrer dans le village en criant de douleur et de colère, tant sa migraine lui perforait la cervelle. Et que la Claymore de Brak était tombée juste devant les yeux étincelants de convoitise d'Aedric le Rouge, son plus fanatique serviteur.

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La semaine se passa rapidement. L’entente entre les différents membres du groupe n’était pas géniale, mais au moins elle ne s’était pas dégradée. En l’absence de communications avec ses camarades, il profita de ses moments de solitudes pour apprendre les quelques sorts d’électricité sur lesquels il avait fait l’impasse. Il ne se souvenait plus des incantations, mais le langage mystique lui permit de réaliser quelques sorts corrects.

Il profita aussi des longs moments de calme pour faire le point sur ses camarades. Aedric et Aquilodon avait vraiment l’air de vouloir en découdre. Quitte à se disputer le même morceau de viande. La bonne affaire ! Ce n’était pas Dorgo qui allait risquer sa vie et mettre toute son ardeur à occire les sœurs. Néanmoins il avait envie de tester ses nouvelles compétences face aux disciples de Velsfer, sans toutefois jouer les têtes brûlées.

Il n’arrivait pas à se forger une solide opinion sur Braniack, car il était bien moins virulent que ses compagnons. Mais le vampire semblait calme et ne faisait pas d’histoire. Enfin Xanis était le plus réfléchi, et le preneur de décision en sa qualité de Palatin de Mésomnon et de Thaumaturge.

Ils arrivèrent ensuite enfin au village au bout du 7ème jour, alors que le soleil commençait doucement à se coucher. Dorgo était heureux de ne plus entendre les cris des ‘Banshees’. Leurs hurlements étaient sinistres et terrifiants, et l’Elfe noir se trouvait enchanté de quitter ces maudits bois.

Ils préparèrent leur campement, lorsque soudain le Géant eut une réaction inquiétante. Dorgo avait à maintes reprises surpris le Palatin de Zakhinte jeter des regards emplis de haine envers Xanis, mais il s’était toujours maîtrisé jusque là. Il commença par s’avancer avec un air sanguinaire vers le Thaumaturge, avant de lâcher son arme et de courir en direction du village. Dorgo, qui avait saisi son sceptre de Kereb au cas où les choses tourneraient mal, le prit immédiatement en chasse. Il ne fallait pas qu’il révèle leurs présences aux villageois ! Alors qu’il hurlait en se tenant la tête, il s’approchait de plus en plus du village. L’elfe noir devait vite trouver une solution.


- Visar Ains-ska Skia !

Ce qui signifiait littéralement Vision Protectrice Ombre. La nuit tombant, la plupart des villageois étaient chez eux, et ceux à leur fenêtre ne distinguait que la nuit et la pénombre. Le sort d’Illusion enveloppa le corps massif du géant, que Dorgo parvint à rattraper.

- Aquil… Seigneur, revenez !

L’elfe noir ne pouvait pas l’appeler par son nom, sous peine de dévoiler son identité. Il continua, en essayant de ne pas parler trop fort :

- Seigneur, revenez vite, vous attirez l’attention, sombre imbécile ! Sortons d’ici !

A travers l’aura sombre qui entourait le Géant, Dorgo aperçut une paire d’yeux qui le fixait méchamment. De plus, il sentit ses forces le quitter, et son sortilège d’Illusion commençait à s’évaporer. Il l’arrêta, et prononça dans le même temps une autre incantation :

- Eina-Visar Se-Ska-Lot Pryk-Visar Ort !

Une vive lumière apparut, aveuglant les villageois curieux.

- Par ici, Seigneur !

Et il prit la direction de la sortie du village, en espérant qu’Aquilodon le suivrait. Les jambes de l’elfe noir peinait à le porter, et il risquait la chute à tout instant. De plus, son moral en prit un coup. Il venait d’utiliser de la sorcellerie, et les sœurs allaient sûrement les repérer. La lumière qu’il avait fait apparaître n’était pas visible sur une trop longue distance, mais sa trace magique était peut-être repérable. Lui et Aquilodon venait peut-être de faire capoter leur mission.

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Il ne savait plus où il était, voyait rouge, et n'aspirait qu'à retourner vers Xanis pour l'étrangler de ses propres mains. Il sentait un goût métallique lui titiller la langue et le palais, et venait de prendre conscience qu'il était tombé à terre. Le monstre en lui tentait de prendre le total contrôle de son corps, dans le seul but d'occire le Thaumathurge, ce meurtrier, et tous ceux qui se mettraient en travers de son chemin. Si la force mentale du Prophète n'était pas hors du commun, il aurait déjà succombé à sa soif de sang. D'ailleurs, le sang, son propre sang, lui emplissait la bouche et son nez lui faisait mal. Peu à peu, alors qu'il cessait de hurler et qu'il se relevait, il reprit conscience du monde extérieur et la bête sanguinaire qui l'abritait se tut. C'est alors qu'une orbe d'ombre l'enveloppa, et qu'il distingua à travers les nappes de ténèbres la silhouette d'Ulagan, son sceptre tendu, qui le sommait de revenir. Imbécile !

Ayant un peu reprit ses esprits, le géant chercha son arme, prêt à se défendre contre éventuelles assaillantes. Elle ne pendait plus à son côté. Une peur panique l'envahit. La Claymore l'avait quittée, et il ne pourrait plus prétendre au titre de chef des tribus de Zakinthe tant qu'il ne l'aurait pas empoignée de nouveau. N'accordant qu'un regard mauvais au seigneur Dorgo, il chercha du regard son épée, sa dernière amie, celle qui avait détruit le légendaire Kozanne. Ne la voyant pas, il jura à voix haute, mais le seul son qui sortit de sa bouche fut un borborygme inintelligible. Il cracha le sang de son nez probablement cassé et fut aveuglé par un nouveau sortilège de l'elfe noir, qui partit en courant, l'appelant à le suivre. Le géant ne le suivit pas. Mû par la volonté de retrouver la Claymore, il dépassa Ulagan à pleine vitesse, laissant une trainée de sang dans son sillage et rejoignit l'endroit où Xanis avait une nouvelle fois failli perdre la vie. Le Thaumathurge l'attendait, furieux, prêt à le foudroyer d'un seul sort, mais Aquilodon ne s'en soucia pas. La seule chose qu'il voulait était l'arme de Megiddo, prisonnière des mains avides d'Aedric. S'arrêtant brusquement, n'accordant pas un regard au Bâtard, car les explications viendraient plus tard, il toisa Von Seviand qui le regardait avec un sourire indescriptible, entre celui, heureux, d'un homme épanoui et celui d'un malade mental prêt à torturer son pire ennemi, et se retint pour ne pas lui hurler dessus et le tuer, lui aussi.


- Rendez la moi, Aedric. Xanis n'a plus rien à craindre.

Dorgo, essoufflé, arriva près de ses compagnons et tomba à genoux, épuisé par ses sorts et sa course.

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Voyager n'avait et ne serait sans doute jamais un plaisir pour l'inquisiteur. Si bien que la semaine de trajet lui avait paru durer bien plus. Ces compagnons bien silencieux avaient participé à la morosité du voyage. Sa seul véritable occupation fut de s'entrainer avec l'un des soldats de Xanis lorsque leur longue marche ne les avait pas totalement épuisés. C’était une des meilleures façons d’épancher sa furie sanguinaire. Les autres auraient étaient e massacrer l’un des membres du groupes. Ce qu’il faut avouer ne l’aurait absolument pas gêné. Il méprisait Ulagan, Xanis n’était qu’un mage assoiffé de puissance qui méprisait les dieux. Quand à Aquilodon , Aedric l’avait toujours trouvé amusant mais l’idée de prendre la claymore de Brak sur son cadavre restait un de ses désirs les plus fou. Ce furent finalement les rêves d’Aedric qui furent les plus agités. Ses visions nocturnes n’étaient que sang, massacres et images tragiques de son passé. Brak ne lui avait pas envoyé autant de vision depuis son ascension au trône de Nardogord. Ainsi au septième jour ils arrivèrent enfin à destination. A ce moment précis Il se passa enfin quelque chose de distrayant aux yeux du jeune inquisiteur. D’un seul coup le géant de Zackinthe fut comme possédé, sous les yeux amusés d’Aedric le géant s’avança menaçant Xanis avec la claymore de Brak. Aedric voyait déjà la tête du drown séparée de son corps lorsque le géant fit volte-face, et couru en direction du village comme un gamin apeuré. Ce qui fit rire à gorge déployée le Rouge. Le palatin edhessien lui couru après. Rajoutant du moins aux yeux du jeune homme encore plus d’hilarité à la scène. Puis instinctivement il ramassa l’épée de Brak qui se trouvait là à ces pieds comme un signe du destin. Il mit la main sur la poignée et la souleva. Malgré sa taille elle lui parut légère comme une plume. Le sage Aquilodon avait laissé tomber en même temps que son arme le symbole de son pouvoir sur les tribus de Zackinthe. Quel idiot. Ce donneur de leçon avait commis une grave erreur. Aedric aurait à présent le soutien des clans de Zackinthe. Leur fougue mêlée aux richesses et à la technologie Thassopoliennes formeraient une puissance capable de rivaliser avec Maon et Prévéze .C’est à ce moment ou revint comme une furie le géant. S’en fut trop pour Aedric qui se remit à ricaner. Etait il posséder ou quelque chose comme ça. Aedric avait lui-même ses transes mais elles n’étaient en rien comparables. Soudain la voix du géant coupa ses éclats de rire.

Rendez la moi, Aedric. Xanis n'a plus rien à craindre.

Sans dire un mot Aedric , tenant la poignée de la Claymore à deux mains, plaça le tranchant à quelque centimètres du cou d’Aquilodon. Un sourire sadique apparut sur ses lèvres.

Hum… et pourquoi vous la rendrais-je ? Cette arme m’offre le contrôle de tous les clans de Zackinthe. Des orques des minotaures et des géants. Ajoutez à ça l’or de Thassopole et vous obtenez une machine de guerre invincible. Les deux nations de Brak unies sous une même bannière. Aucun hérétique ne serait à l’abri du jugement. Et chacun des habitants de cette empire corrompu jusqu’à la moelle craindrais à présent l’Eglise. Et tous les fidèles vivraient enfin dans un pays en paix. Sans craindre tout perdre en un instant. Comme cela m’est arrivé.

Il resserra la pression qu’il exerçait sur l’arme. Et repris.


Tout ce que j’ai à faire pour cela c’est que cette jolie lame traverse votre coup. Toutefois Aquilodon malgré ce que vous pensez de moi, je préférais cracher sur Brak que d’utiliser ce genre de méthode. Vous êtes un fidèle serviteur des dieux. Cela vous suffit pour avoir mon respect alors prenez ça j’ai déjà mon arme.


Il rendit l’épée à Aquilodon. Fier de sa petite mise en scène. Il alla s’assoir sur une souche d’arbre. Si , avec tout les boucans que le géant avait fait , les sœurs ne les trouvaient pas c’est qu’Orfange les protégeait. Tant mieux il voulait se battre. Cela ferait deux parjures de moins sur la surface du globe.

Que faisons nous maintenant ?

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Aquilodon s'attendait à ce petit jeu de la part du Rouge. Mais, au fond, il savait que son peuple ne suivrait jamais ce despote sanguinaire, pour la simple et bonne raison qu'il les aurait discriminés comme il discriminait les Thassopoliens non humains. De toute façon, Zakinthe et Thassopole étaient déjà alliées militairement, posséder la Claymore n'aurait qu'en peu de choses améliorer l'armée de l'Eglise. En revanche, ce à quoi le géant ne s'attendait pas, c'était à ce que l'inquisiteur lui rende l'arme, et en lui donnant comme raison qu'il avait du respect pour le géant. Malgré toutes les horreurs dont il était coupable, il remonta d'un coup dans l'estime t refroidit la rage du Prophète, qui reprit l'arme, la rengaina et inclina la tête en signe de remerciement vers son supérieur hiérarchique dans l'Eglise, idée à laquelle il ne parvenait pas encore à se faire.

Ensuite, le géant, sans s'adresser encore aux autres, fouilla dans les fontes de sa monture et ressortit un morceau de tissu, avec lequel il s'essuya son nez sanguinolent et dans lequel il cracha le sang qui envahissait sa bouche. Son nez était douloureux, mais il avait connu pire. Il mit la main sur l'arête et chanta un peu. Une douce chaleur calma la douleur de son visage tuméfié, et stoppa le saignement. Alors seulement le Prophète se tourna vers le Bâtard, ignorant Braniack et les deux soldats.


- Excusez moi, Xanis, Ulagan. Je vous expliquerai plus tard ce qui m'a poussé à faire ce que j'ai fait. Pour le moment, je crains qu'il ne faille revoir notre plan initial. Les soeurs vont être averties de notre présence, et elles seront là d'une minute à l'autre. Néanmoins, elles ont déjà réussies à nous passer sous le nez à Neskagra, et je pense qu'elles sont capables de réessayer, surtout si elles sont armées, maintenant.

Le géant le sentait : après cette crise, il n'y en aurait pas d'autres avant longtemps. Malgré la mauvaise position dans laquelle il les avait tous mis, l'Equilibre était avec eux.

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Le voyage dura une semaine. Une longue semaine. Braniack a toujours détesté les voyages de ce genre. Et la situation de la relation du groupe n’arrangeait en rien les conditions. Pendant le trajet, les Banshees se sont faîtes entendre. Ces créatures n’effrayent en rien le vampire, mais il ne les apprécie guère. Leur cri lui casse les oreilles, ce son est sans doute le plus agaçant qu’il connaisse. Il en a déjà croisé dans la montagne derrière la forêt de Kryws. Chaque fois qu’il les entend pousser un cri, une envie des les étriper monte en lui. Le voyage fut très silencieux. Mais Braniack préfère tout de même ce silence que d’entendre encore une fois le groupe se disputer pour rien .Cette ambiance est d’une ânerie pas croyable. Il vaudrait mieux pour d’arrêter de se comporter de la sorte et penser à la gravité de la situation.

Une fois le septième jour écoulé, le groupe est enfin arrivé à leur destination. A cet instant, Aquilodon se dirigea vers le thaumaturge, sa claymore en main, prêt à l’assassiner. Mais il fit demi-tour et couru en se dirigeant vers le village. Aedric en était amusé. Il n’y a pas pire que lui. Il est d’une arrogance. Depuis son arriver, il se comporte comme un âne. Le monde pourrait s’écrouler il n’en aurait rien à faire, il trouve toujours le moyen de s’amuser. Braniack évite toute conversation avec lui, il en a déjà assez de son attitude, alors si il lui adresse la parole, cela aggravera encore plus la situation du groupe. Le Patriache Dorgo couru à son tour vers le géant. Et une fois de plus, l’inquisiteur en fut amusé. Puis il ramassa l’arme du géant, et il en fut fier. Cette fierté montrait en lui une sorte de…jalousie. Peu de temps après, le géant se dirige vers l’objet en sa possession, et demande au Rouge de lui rendre. Et une fois de plus, il recommence à faire son agaçant. Mais après un petit discours, il rend l’arme au prophète, ce qui étonne Aquilodon, mais pas seulement lui. Puis, Aquilodon se tourne vers Xanis et s’excuse de ce comportement. Il semble nier la présence de Braniack, fait comme si il n’était pas là. Ce qui est drôle, c’est qu’Aquilodon se plaignait de la même chose lors de leur rencontre à Neskagra…

-Je sais que ce n’est ni l’endroit, ni le moment Aquilodon , mais je vous signale que j’existe, alors je vous remercie au moins de faire semblant d’avoir remarqué ma présence…

Braniack n’a pas apprécié qu’Aquilodon se comporte de cette magnière avec lui, et pense avoir était bien clair, tout en espérant ne pas aggraver la relation du groupe…


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Un voile noir et épais enveloppait lentement l’horizon tandis que le cercle orangé se cachait derrière les arbres. La nuit serait bientôt là. L’homme ne quittait pas des yeux l’orée de la forêt. Depuis hier, son fils s’était mis à tousser. Un brave gosse, qui sortait tout juste de l’enfance, qui était devenu un robuste et beau jeune homme prêt à se jeter dans la vie. Depuis quelques semaines, il avait vu tant de proches, de voisins, d’amis être emportés par ce fléau qu’il ne se faisait guère d’illusions : son fils allait se faire faucher, au plus bel âge.

Fébrilement, l’espoir chevillé au cœur, il attendait désormais la seule chance de salut. Elles viendraient ce soir, comme elles venaient tous les soirs. Avec la promesse de la guérison, elles emmèneraient les plus solides et ils les suivraient parce qu’ils n’avaient pas d’autre choix. Elles étaient leurs bienfaitrices, même si pour l’instant, on n’avait pas revu ceux qu’elles avaient emportés dans la profondeur de la forêt. On croyait en elles, convaincus que les convalescents se remettaient doucement, quelque part, sous leurs bons soins et qu’on aurait la joie prochaine de les serrer à nouveau dans ses bras, guéris et en pleine forme.

Le front collé contre le montant de la fenêtre, l’homme voulait garder la foi et ses yeux balayaient les premières frondaisons à la recherche de la silhouette noire et de la silhouette blanche. Et un éclair vif et brusque l’aveugla soudain. En regardant d’où venait l’éclat de lumière, il distingua deux ombres, dont une immense, qui disparurent derrière une saillie rocheuse.

Les légendes étaient nombreuses dans tous les villages de l’empire sur les créatures qui peuplent la nuit. Mais ici, à Mésomnon, les paysans savaient que les légendes étaient réelles, ils connaissaient le danger des mille créatures magiques qui peuplaient leur terre. Et ils avaient appris à vivre avec, côte à côte, sans que leurs existences ne s’entrechoquent.
Cette manifestation, là, dehors, n’était pas ordinaire. Et il se mit soudain à craindre qu’elle soit de nature à repousser les deux sœurs. Son fils ne pourrait pas attendre un jour de plus, il fallait qu’elles le prennent ce soir. Il saisit sa vieille épée, au tranchant émoussé, à la lame oxydée, bien décidé s’il le fallait à se faire le protecteur de leurs bienfaitrices.

"Il n’est pas en état de se déplacer seul, dit-il à son épouse, qui veillait le malade. Soutiens-le et conduis-le dans la forêt ! Avancez à leur rencontre, elles sauront bien vous trouver…"

D’un geste décidé, il ouvrit la porte et s’avança au dehors. La pénombre se faisait épaisse, le rocher était à près de cinq cent mètres. Mais pourtant, il en était sûr, il avait bien discerné un intense éclair de lumière. Les formes qu’il avait aperçues ? A cette distance, il doutait même qu’elles existent, peut-être seulement des reflets. Mais l’éclair… De cela, il ne doutait pas !

Le rocher n’était plus qu’à quelques pas et il entendit des éclats de voix. Tandis qu’il avançait lentement, la peur au ventre, tenant sa vieille rapière dans une main tremblante, derrière lui, une mère emportait son fils vers la mort.



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Braniack parla, mais Aquilodon ne comprit pas ses paroles. Il avait entendu un bruit. Quelqu'un s'approchait. Les autres l'avaient entendu aussi. Aquilodon dégaina lentement son poignard, qui avait la taille d'une épée d'humain. Il fit signe aux autres de reculer, mais Aedric resta, marteau à la main, près à briser le crâne de l'intrus. Dès que l'inconnu dépassa le rocher, le géant bondit sur lui, plaquant une main sur sa bouche et mettant son poignard sous sa gorge. Surpris de découvrir un roturier sous sa lame, le Prophète écarquilla les yeux, et la terreur se lut dans ceux du manant.

- Au moindre cri, je t'égorge, chuchota le géant en enlevant sa main de la bouche de sa victime, pour le saisir par le col de sa tunique et le plaquer le plus doucement possible sur le rocher. De la tête, il fit signe à Aedric de ramasser l'épée rouillée qui avait chuté au sol.

- Ne me regarde pas comme une monstre, je suis un géant. Réponds à mes questions, et je te libère. As-tu eu vent de l'existence de deux soeurs magiciennes ? Les gens de ce village sont-ils en train de mourir de maladie ? Dépêche toi, le temps presse !

Aquilodon accrut légèrement la pression sur le cou du vilain. Il ne voulait pas le tuer, mais il devait lui faire assez peur pour qu'il déballe tout ce qu'il savait. Si cet homme était ici, l'épée à la main, c'est qu'il y avait une bonne raison. Et la supposée présence des soeurs dans le coin avaient probablement quelque chose à voir. Jamais un homme saint d'esprit, dans des circonstances normales, n'aurait poursuivi un géant enragé et un mage, armé d'une simple lame de rouille.

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« Les conséquences de la colère sont
beaucoup plus graves que ses causes. »


Le Thaumaturge n'avait pas réellement comprit ce qui se déroulait autour de lui après qu'il eu sorti les cartes des environs pour établir un plan d'action plus précis et plus en rapport avec leur environnement réel. Aedric se retrouva avec la Claymore d'Aquilodon entre les mains et ce dernier partit en courant et criant vers le hameau, Dorgo se précipitant à sa suite et lançant des sortilèges sans queue ni tête à première vue.
Lorsque les deux palatins revinrent à l'abri des regards, le géant s'excusa auprès de Xanis pour une raison que celui-ci ne comprit pas. Puis s'ensuivit un long et arrogant monologue comme seul le palatin de la République savait en faire. Néanmoins l'escarmouche tourna court et, dans le presque silence qui s'ensuivit, les regards des différents membres du groupe se croisèrent.

Un étranger s'avançait de l'autre côté du rocher. A pas mesurés, il progressait prudemment et en faisant le moins de bruit possible, mais il était évident que l'exercice lui était nouveau puisqu'il commit des erreurs de débutant dans le choix du positionnement de ses pieds. Il dépassa enfin le flanc de la pierre et jeta un coup d'œil vers le groupe d'aventuriers.
Il n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche pour hurler que déjà Aquilodon l'avait saisit avec rudesse en le menaçant. Il le maintint ensuite, pressé contre l'affleurement. Ce-dernier, ne répondit pas aux questions qui lui furent posées, trop terrorisé pour produire le moindre son ou aligner ses pensées de manière cohérente.


    " Prophète ! Veuillez lâcher notre nouvel ami, voulez-vous ? Je vous rappelle que nous sommes en terre Mésomnienne et pas dans le camp d'un quelconque ennemi. Comportez-vous donc en être intelligent et pas en brute animale. "

Aquilodon lui lança un regard aux yeux ronds. Bien que stupéfait, il se doutait que le Bâtard préparait une manipulation quelconque et reposa le paysan à terre.
Loin d'être rassuré, celui-ci lançait des regards apeurés dans tous les sens, espérant découvrir une issue par laquelle il pourrait s'enfuir et disparaitre au creux de la nuit ou alerter les autres villageois de la venue d'étrangers hostiles.


    " N'ayez crainte, citoyen, mon collègue est quelque peu sur les nerfs. Une embuscade tendue par des brigands à un peu plus d'une lieue d'ici nous a surprit et ces marauds, détalant comme s'ils avaient Nucter au cul, jurèrent de nous retrouver avant la fin du jour pour nous faire passer de vie à trépas.
    Je me nomme Klaed, Chancelier de la Couronne Palatinale. Nous sommes envoyés ici car deux de nos guérisseuses sont venues installer un hospice dans la forêt voilà quelques semaines et elles nous ont fait rapport de menus soucis qu'elles rencontreraient... C'est les deux sœurs dont parlait Aquilodon, Prophète représentant de l'Eglise à la Cour d'Orchomène.
    Les deux hommes que vous voyez là bas sont des prêtres-soldats. Le grand Pontife les a chargés d'évaluer le travail de soin et la dévotion des dames.

    - Oui, oui ! Les deux guérisseuses doivent venir faire leur ronde ce soir dans le village ! Ainsi elles avaient des soucis ? Je suis heureux que vous veniez les aider à en venir à bout... Venez, je vais vous guider jusqu'à elles par la forêt, ma femme et mon fils vont déjà à leur rencontre. Mon pauvre petit est très malade, vous savez ? J'espère que vous pourrez le guérir...
    - Non, je vous remercie, mais notre travail commence ici. Nous devons voir comment se comportent les sœurs dès leur arrivée dans le village, c'est très important de savoir si elles prennent soin de ne pas attirer la colère que les dieux portent aux autres hameaux sur vous. "


Si l'étranger n'avait pas semblé être calmé par la bienveillance -feinte ou non- de Xanis, lui parler des deux arcanes avait eu sur lui un effet miraculeux. Il avait observé la main du Thaumaturge et avait cru à son mensonge lorsqu'il avait aperçu le sceau du Palatinat.

    " Mais il faut que je vous dise... Le reste de ma famille va dire aux guérisseuses que vous êtes ici. C'est en vous voyant, comprenez... Nous avons prit peur et elle s'en est allée leur confier notre seul enfant.
    - Vous nous ferez sans doute l'honneur de nous faire partager votre hospitalité en attendant leur retour ? "


Aïe... Coup dur s'il en était. Xanis ordonna aux deux soldats Phœnix -les "prêtres-soldats"- de rattraper les fuyards et de les reconduire au village en douceur et en veillant à ne pas être vus des sœurs. Les deux hommes, professionnels et silencieux, disparurent en silence dans la nuit, progressant rapidement à pas félins.
Avec un sourire ravi du gueux le groupe s'éloigna en direction du groupe de masures entourant ce qu'on pouvait qualifier de "place centrale".

¤ ¤ ¤

Les deux soldats s'enfoncèrent dans l'épaisse forêt. Si à l'extérieur de celle-ci le crépuscule commençait à voler la place du jour, il était d'ores et déjà bien établi entre les épais et tortueux troncs où la pénombre pourchassait farouchement tout rayon de soleil retardataire.
Entrainés à se mouvoir dans les conditions difficiles, les deux hommes progressaient rapidement jusqu'à deviner, à quelques dizaines de mètres devant eux, deux silhouettes se déplaçant. A demi-courbés et choisissant leurs appuis, ils continuèrent d'avancer, glissant de tronc en tronc jusqu'à être à leur hauteur.

Il y avait là un jeune homme et une femme.
Elle chantait tout bas en serrant son fils contre elle, avançant comme elle pouvait dans ce terrain cahoteux, le portant à moitié et le trainant pour le reste. Il était évident pour toute personne extérieure que le jeune ne s'en sortirait pas. Sa respiration ronflante et sifflante semblait lui déchirer les entrailles, la fièvre tapissait sa peau d'une fine pellicule de sueur et il buttait sur le moindre obstacle, risquant de les mettre tous deux à terre à chaque instant.
Mais envers et contre tout, ils avançaient au rythme de la douce mélodie, dans leur bulle d'amour et souffrance, d'espoir et d'agonie.


" Halte, au nom du Palatin ! "

La voix du soldat n'était pas plus qu'un chuchotement, mais il suffit pour se faire entendre. La femme s'arrêta en tressaillant. Lentement, appréhendant ce qu'elle allait voir, elle se retourna pour faire face aux deux hommes d'armes.

" Madame, nous sommes deux des homme que votre mari a vu tout à l'heure derrière un rocher. Des émissaires de l'Eglise sont au village pour vérifier que les guérisseuses que vous allez rencontrer sont tout à fait aptes soigner les malades qu'elles recueillent et veiller à ce que vous receviez les meilleurs soins possibles.
Mais pour que ce contrôle soit efficace, elles ne doivent rien savoir de notre présence !
"

Un voile déchirant tomba sur le beau visage de la paysanne. Elle avait peur que ces étrangers fassent du mal aux si bonnes demoiselles. Mais d'un autre côté, elle avait envie de les croire... Et s'ils avaient eu de mauvaises intention, pourquoi ne pas les avoir occis sans les prévenir de leur présence ?
Elle n'eut pas le temps de prolonger sa réflexion, une branche craqua à quelques pas d'elle. Elle retint un cri de stupeur.
Les deux hommes avaient disparu, comme volatilisés, mais une voix s'éleva, douce et mélodieuse :


" Gwen ? Que faites-vous ici ? Si loin du village et en pleine forêt ? Où est votre mari ?
- Ô sœur Varssa, vous voici... Mon fils est au plus mal, voyez-vous ? Nous avons eu peur que vous arriviez trop tard pour lui alors je suis venue à votre rencontre...
- Où est votre mari Gwen ?
- Il ... Il est resté au village. Il s'est fait très mal à la cheville aujourd'hui en allant chercher de l'eau et il a craint de nous ralentir.
- Quelle charmante attention de sa part, n'est-ce pas Varssa ?
- Oui Narcissa... Viens, allons nous occuper de Gwen et de son fils... "

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Peu après le retour du prophète fou et de Dorgo, un nouvel événement si on pouvait le nommer ainsi vint de nouveau perturber le bon déroulement du plan. Un vieillard armé d’une arme tout aussi intimidante que son manieur. Aquilodon le plaqua au sol avec toute la férocité que pouvait avoir un géant. Un sourire se dessina de nouveau sur le visage d’Aedric. Il espérait que le vieillard ne parlerait pas trop vite histoire de pouvoir s’amuser un peu avec lui. Malheureusement le palatin de Mésomnon mit fin prématurément à l’interrogatoire. Décidément celui-là quel rabat-joie. Xanis tissa ensuite un mensonge plutôt convainquant pour mettre en confiance le vieil homme. Ce qui fonctionna plutôt bien puisqu’ au plus grand désarroi d’Aedric, le groupe fut invité a entendre les deux sœur et le reste de la famille du bouseux dans son infâme logis. De sang noble Aedric n’avait jamais apprécié les taudis. Mais il avait pour le peuple une certaine affection car c’était lui le plus fort dans n’importe quel contrée nul souverain ne pouvais régner sans l’accord de son peuple c’est ce que en dirigeant de République ce qu’il pensait.

Il se serait sans doute tranquille si les deux soldats de Xanis n’avait pas fait chemin vers la forêt qui paraissait de plus en plus inquiétante au fur et à mesure que la nuit tombait. Prétextant une envie soudaine de se soulager, première excuse qui lui passa par la tête, l’inquisiteur s’éloigna rapidement du reste du groupe et s’aventura dans la forêt. Contrairement à cet idiot d’Henrik, le seigneur de Nardogord n’avait jamais apprécié les forêts et il ne gardait aucun bon souvenir de son séjour dans l’Alahamar. Le rouge avait l’impression que derrière chaque arbre se cachait un vulgaire assassin prêt à lui trancher la gorge. Méfiance qui lui venait des multiples embuscades tendus par Akavir pour le tuer. C’était à présent lui qui traquer les nécromanciens et non l’inverse. Soudain Aedric stoppa sa marche et tendis l’oreille. Trois voix de femmes résonnaient au loin, dans un boucan d’enfer écrasant feuilles et branchage, dans une discrétion qui lui était toute particulière, il se fraya un chemin à travers les bois. Ayant surévalué les distances il se retrouva plus vite que prévu devant quatre silhouettes qui se tenaient aux milieux des troncs d’arbres. Le boucan provoqué par les cliquetis de l’armure du Rouge, et par les branches qu’il écrasait avait fait tourner les regards dans sa direction. Marchant calmement vers eux il décrocha As’Elarith de son dos. Il n’était plus qu’a quelque pas lorsqu’il hurla de sa voix puissante.

Vous vous demandez qui est cet homme qui sort de nulle part n’est-ce pas guérisseuses ou je ne sais quelle est votre nom. Certains me nomment le Rouge, d’autre Aedric Von Seviand. Mais pour vous j’incarne votre rédemption. Que Brak juge vos âmes.

Il se jeta ensuite sur les deux plus jeunes femmes, espérant que les sorcières n’auraient pas le temps d’incanter le moindre sort …

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Contrairement à ce que semblait penser l'homme qui arrivait, personne ne l'avait entendu approcher et sa voix soudainement si proche provoqua un tressaillement et un vent d'effroi autant chez les Sœurs Noires que chez Gwen. Si la paysanne pensait qu'elles se dirigeaient vers un hospice quelconque où les Sœurs soigneraient son fils, ces-dernières l'entrainaient en réalité un peu à l'écart du chemin menant du village à leur sanctuaire, afin d'être sûres de ne pas être dérangées durant leur sacrifice à Velsfer des deux humains et leur réanimation par la nécromante.

Marteau brandi, le palatin de Thassopole qui se présentait comme l'arme de la divine rédemption, chargea de front les deux arcanes. Celles-ci n'avaient aucune force physique capable d'arrêter la charge de muscles d'Aedric et l'effroi se lut dans leurs yeux.
Dans un réflexe désespéré pour sauver ses bienfaitrices et donc son fils, Gwendoline se jeta sur le chemin du Rouge. Emporté par son élan, il la percuta violemment, l'envoyant se cogner la tête contre un tronc noueux et finir à terre, à moitié assommée alors que lui-même luttait pour garder l'équilibre.
Son arme et son épaisse armure jouèrent contre lui et il finit par basculer en avant, tombant à genoux pour ne pas finir face contre le sol. Il n'en fallut pas plus pour que les deux dames lèvent les mains de concert, incantant un sortilège qui ne figurait dans aucun ouvrage de la Corporation des Arcanes elle-même. L'incantation que leur murmura Velsfer lorsqu'il créa la maladie qui ravageait Kalamaï et qui servait à condamner un être à la mort par cette maladie dans les minutes à venir.

Un nuage noir jaillit des doigts tendus des demoiselles et grossit avant de ramper vers l'homme d'Eglise qui se remit sur son séant comme si l'armure ne pesait rien. Il tenta de frapper l'apparition, mais telle la brume, elle fut traversée sans autres dommages.
Le nuage entourait Aedric. Enveloppait son corps et sa peau de ses franges glacées, se dirigeant vers son nez et sa bouche et y entrant... pour mieux en ressortir dans une sorte de hurlement de douleur diffus. Un halo bleuté entourait le corps de Von Seviand. Cet homme avait été béni par le Grand Pontife et Brak venait de porter sur lui sa main protectrice, une action inespérée mais qu'il ne reproduirait peut-être pas avant longtemps.

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Suite à l’escapade de Dorgo et du géant, un humain débarqua avec une attitude visiblement hostile. Mais le malheureux ne savait pas ce qui l’attendait en venant vers eux. Aquilodon le chopa avec ses grosses mains en le menaçant de mort, et le visage d’Aedric ne laissait présager rien de bon. Xanis parvint tout de même a rétablir la situation, et à lui tirer les vers du nez. Il réussit même à l’entuber suffisamment pour lui faire accepter de faire rentrer le groupe au village. Dorgo s’était ainsi démené pour ramener le géant discrètement pour rien.

Braniack aida l’Elfe noir à se relever, ce qui lui valu des remerciements. Les jambes du Palatin d’Edhesse lui paraissait atrocement lourde, mais il savait par expérience que cela passerait relativement vite. Mais alors que le petit groupe se dirigeait vers le patelin, le Rouge prétexta une envie de se soulager pour se diriger tout droit vers la forêt.


- Si vous voulez mon avis, ce n’est pas la perspective de noyer quelques fourmis dans sa pisse qui lui donne ce redoutable air à son visage.


Ses compagnons acquiescèrent en silence, en jetant régulièrement des regards vers les sombres bois. Soudain, des bruits se firent entendre, puis l’Elfe noir ressentit un immense malaise. Le Thaumaturge quand à lui tourna brusquement la tête vers la forêt, lui aussi avait ressenti l’immense pouvoir des sœurs.

Dorgo serra les rênes de sa monture, et partit au grand galop vers la forêt. Il espérait toutefois avoir été suivi par ses camarades. Il vit rapidement Braniack galoper à ses côtés.


- Les vampires voient dans le noir, n’est-ce pas ? Pouvez-vous m’indiquer si vous voyez quelque chose ? Il fait trop noir pour mes yeux nyctalopes.

En effet, l’œil d’un Elfe noir, en tout cas pour lui, pouvait décupler une infime source de lumière, ce qui permettait de voir dans le noir, mais il faisait beaucoup trop sombre ici pour lui permettre de distinguer quoique ce soit. Ils entendirent tout deux un bruit indéfinissable, comme si des milliers d’âmes hurlaient de souffrance. Ce son rappelait de bons souvenirs à Dorgo, et son moral augmenta en flèche. De plus, il avait recouvré une partie de ses forces. A peine eut-il trouvé Aedric et les deux sœurs que Dorgo prononça une incantation :

- Pryk Ains-ska kreb !

Résistance d’Obode. Un sort qui protège contre les attaque magiques, et dont l’effet avait été étendu sur Braniack, Dorgo, et Aedric. Ce dernier dégageait d’ailleurs une étrange lueur bleue, malgré tout rassurante. L’Elfe noir fit comprendre expressément à ses deux acolytes de se rapprocher, pour lui permettre de perdre moins d’énergie. Même dans un état second, Aedric faisait la tronche, et Braniack n’avait pas l’air plus ravi. Dorgo espérait tenir l’incantation le temps que le groupe le rejoigne et passe à l’offensive, seul il ne pouvait rien faire au vue de sa récente dépense d’énergie.

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Lorsque Xanis mit fin à son petit effet, Aquilodon fut pris d'une forte envie de bouder, comme un gosse à qui on enlève son jouet, mais se retint. Le Thaumathurge se débrouillait bien pour raconter des mensonges qui tenaient debout. L'envie enfantine du géant passa vite, et il failli même rire à la remarque de Dorgo. Et, lorsque le Palatin d'Edhesse s'éloigna, celui de Zakinthe le suivit, tout comme Braniack, laissant Xanis seul. Après tout, le sorcier savait se débrouiller, et si les sœurs étaient dans la forêt, il ne risquait rien.

Ils arrivèrent dans l'un des lieux les plus sombres que le Prophète eut jamais vu, et entendirent les murmures de souffrance. Aquilodon sentit l'intense pouvoir qui passa dans les feuilles des arbres. Il venait des dieux. Ces nécromanciennes servaient un dieu maléfique. Et Aedric était là-bas, car le géant sentit aussi le pouvoir de Brak. Savourant l'opposition des deux dieux comme si l'Eternel Combat se déroulait devant ses yeux, Aquilodon ne remarqua le sortilège de Dorgo qu'une dizaine de seconde après son incantation. Il n'était pas dans son champ d'action, et les sœurs non plus. Ce fut comme un appel au combat pour le Prophète. Seul contre elles deux, à armes égales. Elles, maniant la magie, lui, l'épée du seul guerrier ayant survécu à un combat contre la Célestiale aux six ailes.

Brandissant son arme, il chargea à travers les arbres, à pied. Lorsqu'ils les vit, elles lui rappelèrent Lulyane, la vampire qui lui avait brûlé le dos, et sa témérité, ainsi que sa volonté de tuer, n'en furent que décuplées. Ne craignant pas de recevoir une flèche d'acide, se croyant protégé par sa foi, à l'instant inébranlable, le colosse, qui était, en plus d'être un Prophète, un redoutable guerrier, abattit sa lame sur la première des sœurs, qui avait une petite croix entre les deux yeux. Il imaginait déjà avec délectation la lame légendaire fendre les chairs et les os, et tuer cette envoyée trop puissante d'une dieu abominable.

Il sentait la présence quasi-divine d'Aedric, qui le regardait avec approbation, et qui se préparait, Aquilodon le devinait, à combattre les arcanes à ses côtés.

Pour la première fois, le géant sentit la toute-puissance de la foi, et la hurla à la face de ses ennemies, tandis que sa lame tombait sur l'une d'elles.


- Pour l'Equiliiibre !

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Juste après les paroles de la part de Braniack à Aquilodon, un homme s’avança vers le groupe. Le prophète se jetta alors sur lui, en une ou deux seconde d’intervalle. Il menaça ce pauvre mortel de lui trancher la gorge au moindre bruit sortant de sa bouche, et poursuit en lui demandant de répondre à certaine de ses questions. Pétrifié de terreur, l’homme ne répond pas. Xanis le rassure, et lui raconte un beau mensonge. Le mortel semble rassuré site à cela. Les deux soldats partirent à la recherche de la famille du pauvre homme, et s’enfoncèrent aux fins fonds de la forêt, de plus en plus sombre au fur et à mesure que la nuit tombait. Suite à cela, Aedric voulait se soulager d’une envie soudaine, et se dirige à son tour vers la forêt. Le groupe lança de drôles de regards vers la sombre forêt. Pour Braniack, cette forêt est une forêt quelconque. Il est habitué à vivre pendant les nuites les plus sombres qui soit. Soudain, des bruits provenants de la forêt se font entendre. Braniack sent une drôle d’odeur après avoir entendu des bruits pareils. Du sang pourri, le sang des morts. Les deux sœurs se trouvent dans la forêt ! Dorgo se mit à courir vers l’endroit où proviennent les sons de tout à l’heure, et Braniack le suivait. L’elfe noir demande ensuite au vampire si il y voit dans le noir, et de lui indiquer si il y voit quelque chose.

-En effet, Ma vue est très efficace en période de nuit, mais je vous dire que ce qui m’inquiète, ce n’est pas ce que je vois, mais ce que je sens ! Du sang de mort, les deux sœurs empestent ! Elles sont tout près.

Braniack ne sait pas ce que pense Dorgo après ces paroles, mais ceci ne les empêche pas de continuer leur route, où ils y entendront de désagréables bruits à entendre. Braniack le sait : l’affrontement est proche. Après un petit moment de course, il en avait la confirmation. Les deux compagnons avaient trouvé Aedric et les deux sœurs. Et en un instant, Dorgo incante le sort Résistance d’Obode. Les effets sont instantanés. Juste après cette incantation de la part de Dorgo, Braniack incante un sort offensif, flèche magique déjà utilisé par les nécromanciennes auparavant. Mais Aquilodon remarqua trop tard l’incantation de Dorgo et du vampire, et fonce vers les deux sœurs en hurlant, avec un sentiment d’invincibilité. Les cris du prophète déconcentrèrent Braniack, lors de son incantation. En effet, Braniack tourne la tête vers le géant prêt à abattre les deux nécromanciennes. Du coup, la flèche d’acide se dirige vers une autre cible que celle choisie par le vampire : Aquilodon. Le géant aurait dû être beaucoup plus prudent. Le travail en équipe est necessaire dans ce genre de situation. Et voilà que Braniack manque de tuer un de ses coéquipiers. Le comte prévient Aquilodon de la flèche qui se dirige vers lui, avec panique et étonnement.

-Attention Aquilodon !

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La Claymore trancha net le bras de la nécromancienne, et le sang jaillit de son moignon. Sous son regard terrifié, son bras se tortillait pitoyablement au sol, comme un serpent à l'agonie. Elle tenta de résister à l'évanouissement. Cependant, la satisfaction d'Aquilodon fut de courte durée. En effet, il réagit trop tard pour éviter totalement le sort de Braniack, qui percuta la Claymore, la projetant à quelques mètres de là, et éclaboussant sa large main. Il serra les dents, pour se retenir de crier, et pour résister à la tentation de tuer cet emmerdeur de vampire. Il avait une abomination à achever, et sa sœur à tuer. Ne prenant pas le temps de siffler une injure à son "compagnon" vampire, il donna un coup de poing de sa main valide dans la face de la femme qu'il venait d'estropier, et elle s'effondra, assommée. L'autre semblait tiraillée entre l'idée de s'enfuir et celle de sauver sa sœur. Malheureusement pour elle, le sang coulant du bras tranché condamnait presque à coup sûr sa compagne. Aquilodon fit face à sa dernière adversaire, se préparant à convoquer les forces shamaniques pour contrer la magie ténébreuse qu'elle-même savait utiliser, et bien mieux que lui. Dans un grognement, il dit au Rouge :

- Aedric, si vous voulez servir Brak, c'est maintenant.

Puis il tenta de se souvenir d'une incantation pour tuer cette chienne de nécromancienne. Non, le mot qui lui vint à l'esprit n'était pas tuer. Plutôt purifier. Tel un véritable ecclésiastique. Un bûcher ! Voilà ce qu'il lui fallait. Un Jaillissement de Flammes, comme l'appelait les arcanes. "Pryk se-ska bavrida". Il s'en souvenait. Il leva les mains et traça des signes dans les airs. Maître Nar'Tenha avait toujours dit qu'un peu d'effet théâtral n'avait jamais fait de mal qu'à ses ennemis. Nar'Kaïn allait enfin voir s'il disait vrai.

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La nécromancienne à terre saignait abondamment de ses artères sectionnées. Le coup de point du Géant qu'elle n'eut pas le temps d'éviter, choquée qu'elle était par la vue de son bras à terre l'envoya quelques instants hors de son corps, la laissant sombrer dans l'inconscience. Mais les Dieux regardaient ce combat de leur plan et que pouvait la force brute contre la mort elle même ? D'une simple pression de sa divine volonté, Nucter réintégra l'esprit de Varssa dans son enveloppe charnelle.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, celle-ci vit le Prophète face à elle, bras tendus vers le ciel et incantant. Elle ne prit pas le temps d'identifier le sort qu'il comptait lancer et profita que celui-ci soit très peu versé en manière d'arcanes et donc lent à incanter pour lui faire perdre ses moyens. Sous le coup d'un des sortilèges les plus véloces, Aquilodon oublia totalement les mots de pouvoir qu'il prononçait. La mana qu'il avait rassemblée se dispersa rapidement alors que, les yeux inquiets, il voulait comprendre pourquoi il avait oublié une formule qu'il connaissait l'instant d'avant. Sabotage Arcanique était réellement d'une grande efficacité.


Ne perdant pas une seconde, Narcissa -la prêtresse- sortit un cristal d'une pochette et toutes deux le tinrent entre leurs doigts tout en lançant des mots magiques dans les airs. Un rayon jaillit du cristal et fila droit vers le visage du géant qu'il frappa de plein fouet. Un second, un troisième puis une demi-douzaine d'autre firent de même, flagellant différentes parties du corps d'Aquilodon et le brûlant intensément et lui faisant perdre l'usage de la vue.
Ce fut le moment que choisit Nimburr pour poser son divin regard sur le champ de bataille. Le Dieu des Pensées était l'un des seuls à pouvoir tenir Nucter en échec. Son association avec Kereb donnait parfois vie à des liches ou des fantômes, créatures vivantes par delà la mort et contre l'avis et les sentences de Nucter lui-même. Jugeant que le sang qu'avait perdu l'arcane était suffisant, il défit les chaines que son rival avait posées pour garder l'esprit de la nécromancienne dans son corps et embruma ce-dernier avant de l'extraire et l'envoyer dans les limbes d'où seul un prêtre pourrait le ramener.
[Q4]. Le Lieu-dit de Vanahen 857771809_small

Aedric -après avoir hésité un instant à obéir à Aquilodon- chargeait celle-encore debout, marteau brandit. Narcissa incantait à nouveau, mais peu importait à l'inquisiteur qui se sentait toujours protégé par Brak et dont la seule volonté était d'étriper la sœur.
Il abattit son arme et sentit avec jubilation la clavicule de la prêtresse craquer sous l'acier. Mais ce fut tout. Les deux femmes avaient disparu...

¤ ¤ ¤

Xanis était désespéré. Tous les plans qu'ils s'ingéniaient à monter échouaient les uns après les autres pour les erreurs d'une ou deux personnes. Il hésitait même quelques instants à laisser les autres membres du groupe se débrouiller seuls avec leurs adversaires.
Le paysan s'était arrêté de marcher lorsqu'un à un leurs compagnons avaient changé de direction pour détaler sans raison apparente. Parlant avec une lenteur calculée pour ne pas alerter l'homme, le Thaumaturge expliqua :


" Il semble y avoir un problème. Restez ici, je vais voir ce qui se passe.
- Un problème ? Comment le savez-vous ? Il concerne ma femme et mon fils ? " La panique saisissait l'homme, cela se sentait dans sa voix. " Je vous accompagne !
- Vous ne bougerez pas d'ici. Si une agression a lieu sur les sœurs et votre famille dans la forêt comme je le suppose, votre fourche ne servira à rien. Vous n'être pas habitué à manier une arme, alors imaginez vous le faire entre les arbres... Vous ne feriez que nous déranger. "

Pour mettre un terme à la discussion, le Bâtard écarta sa cape dans un geste théâtral et s'appuya sur son sceptre orné du crâne d'un Quasit, une puissante créature sortie des plans infernaux. Il s'avança vers les bois en desserrant légèrement les cordons de sa pochette à réactifs.

¤ ¤ ¤

Quels idiots. Se lancer ainsi, tête baissée dans un milieu hostile au combat et qu'ils ne connaissaient pas. A-t-on déjà vu un géant se battre efficacement au milieu des arbres ? A-t-on déjà vu deux novices en sorcellerie affronter deux arcanes puissantes et expérimentées et en sortir vainqueurs ? Et enfin, a-t-on déjà vu un homme, si fort fut-il, affronter seul deux Artistes et les mettre à terre ?
Fort heureusement, plutôt que de tous y rester, ils avaient su survivre et même finir sur un match nul. Les deux sœurs avaient usé de leurs connaissances magiques pour fuir, c'était là le signe qu'elles n'avaient pas remporté une éclatante victoire, surprises qu'elles étaient par l'arrivée de l'inquisiteur puis de ses compagnons.

Eux-mêmes étaient dans un état lamentable pour certains. Dorgo était inconscient et Xanis ne ressentait presque plus de réserves magiques en lui. Aedric semblait simplement hors de lui, ce qui n'était pas réellement inhabituel, mais il semblait aussi légèrement plus déconcerté, plus fou qu'avant. Braniack lui était opérationnel, il n'avait pas été blessé et n'avait pas abusé de son don.
Le plus gravement atteint était Aquilodon. De grosses cloques saillaient à la surface de sa peau sur une grande partie de son corps brûlé. De l'avant de celui-ci tout du moins, étant couché sur le dos, le Thaumaturge ne pouvait voir s'il était aussi touché à l'arrière.


" Inquisteur, voulez-vous avoir l'amabilité de voir ce que vous pouvez faire pour améliorer l'état de santé de votre confrère de l'Eglise ? "

Un bruissement de feuilles se fit entendre et une voix s'éleva :

" Monseigneur Palatin, que s'est-il passé ?
- Le plan n'a pu être mit en application grâce à l'arrogance disproportionnée de certains. Où étiez-vous ?
- Nous nous sommes éclipsés quand les sœurs sont arrivées. La femme n'a pas trahi notre présence et le fils -qui est allongé à terre sous le buisson là-bas- n'était pas en état de les informer de quoi que ce soit. Nous avons remonté leurs traces pour trouver leur camp de base, ne pensant pas pouvoir arriver au village avant elles.
- Qu'avez-vous découvert ?
- Une terre étrange. Des lumières errantes courent entre les arbres et au milieu de la clairière mais ils ne nous ont pas fait de mal. Par contre, le problème vient de ceci... " Le soldat brandit une tête tranchée net, en état de décomposition avancée, elle aurait pu être prélevée sur un cadavre vieux de plusieurs semaines. " Quelques unes de ces choses nous sont tombées dessus... Elles ne sont pas expertes en maniement des armes, mais les saletés se défendent vivement. Le plus gros problème a été lorsque... Lorsque la terre a commencé à soigner les blessures que nous causions. Si nous tranchions un membre, la créature était recouverte de terre et le membre était de retour à sa place d'origine. Nous avons aussi vu une étrange pierre de différentes couleurs au centre de l'entendue herbeuse... "
[Q4]. Le Lieu-dit de Vanahen Ghost-ship-2002-13-g

Pensif, Xanis hochait la tête en silence...

Spoiler :

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L'impensable se produisit. Alors qu'il pensait qu'ils avaient la victoire, Aquilodon sentit avec horreur que l'incantation qu'il voulait prononcer ne venait plus. Il ne se souvenait plus de rien. De rien ! Comment était-ce possible ? Quelque chose n'allait pas. Il baissa les yeux sur la femme au bras tranché, et aperçut un rictus mauvais sur ses lèvres. Puis il vit le cristal qu'elles avaient toutes deux saisi. Elles commencèrent à incanter, et il tenta -trop tard- d'intervenir pour leur faire perdre le fil de leur sort. Un rayon incandescent vint le frapper en plein visage, lui brûlant la joue. Il avait eu sa dose de brûlure ces derniers temps, et ce n'était pas une de plus qui allait le briser. Mais une autre jaillit du cristal, atteignant sa poitrine, lui coupant le souffle et le dévorant atrocement. Il sentait ses poumons comme remplis de charbon ardent. Un troisième rayon le percuta aux jambes, le faisant tomber à terre, tandis qu'un quatrième toucha son dos encore douloureux. Son bras gauche fut la cinquième cible, et le dernier rai brûla ses yeux. Ses yeux ! La dernière chose qu'il vit fut le cristal flamboyant le flagellant à mort, avant que ses yeux ne deviennent eux-mêmes des globes embrasés. La douleur le submergea, parcourant tous ses nerfs, venant de chaque endroit un tant soit peu sensible de son corps, affluant dans son crâne, menaçant de le rendre encore plus fou qu'il ne l'était déjà.

C'était donc ça, la mort. Toute la douleur qu'un être vivant pouvait éprouver d'un seul coup, un bref aperçu de la véritable folie, puis, d'un coup, la sérénité. Non, Kaïn ne voulait pas partir. Il ne partirait pas. Il devait encore venger Ukrimos. Il avait prêté serment à Fardall de vivre pour Zakinthe. Pas de mourir en Mésomnon. Non, son heure n'était pas venue. Il préféra sombrer dans l'inconscience. Dès qu'il se réveillerait, il rentrerait en Zakinthe, d'où il n'aurait jamais dû partir.

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Dorgo avait commis une grave erreur. Il avait incanté le sort Résistance d’Obode pour protéger Braniack, Aedric, et lui même contre la magie des sœurs. Hélas, il avait oublié qu’il s’agissait d’un sort à cible unique ! Il sentait la mana quitter son corps beaucoup trop vite par rapport au sort invoqué, et il le stoppa à temps pour lui éviter la mort. Voilà une erreur qu’il ne reproduirai plus. Son dernier souvenir fut la terre humide percutant son corps. Ou l’inverse.

Une dizaine de minutes plus tard, il parvint à ouvrir les yeux, sans pour autant réussir à bouger ses membres. Un des soldats phœnix qui veillait sur lui indiqua au reste du groupe que son état s’améliorait. Péniblement, l’Elfe noir reprenait le contrôle de chacun de ses membres, puis se releva :


- J’ai fais une erreur, veuillez m’excuser, parvint-il à articuler. Cela ne se reproduira plus.

Il cracha rageusement par terre, et fit le point. Aedric, en sa qualité de membre de la Corporation du Culte, tentait de soigner le Géant qui avait reçu de nombreuses blessures. Braniack et Xanis étaient en pleine forme, même si ce dernier semblait soucieux. Après concertation avec les soldats, il fut décidé que le groupe retournerait sur les lieux où les guerriers ont découvert des morts-vivants, si s’agissait bien de cela.

Mais le Géant n’était pas en état de se déplacer. Pire, il semblait avoir de la fièvre et commençait à délirer.


- Je propose qu’Aedric et qu’un des soldats restent ici pour soigner et veiller sur Aquilodon. Nous ne pouvons pas le traîner avec nous, il serait un poids considérable. Pendant ce temps, nous nous rendrons là où les hommes ont découvert ces étranges cadavres ambulants. Peut-être qu’en notre qualité d’Arcanistes, nous y verrons plus clair. Aedric n’était évidemment pas d’accord, mais Dorgo s’empressa d’ajouter : nous y allons juste pour observer, pas dans l’intention d’en découdre. Restez tranquille ici et attendez notre retour, nous ne serons pas long.

L’Elfe noir jeta un regard de biais au Thaumaturge, qui ne semblait pas désapprouver son plan. Le groupe s’éloigna donc, guidé par le soldat phœnix.

A la demande de Dorgo, ce dernier répéta son histoire. La partie concernant l’étrange pierre interpella l’Elfe noir, qui fabriquait de multiples hypothèses quand à son rôle. Aucune d’elles ne parut vraisemblable alors il s’abstint d’en faire part aux autres.

De retour sur le lieu de l’attaque, ils aperçurent tous les petits lumières dont avait parlé le soldat. Tout en progressant lentement, Dorgo sortit sa lame. Il ne savait pas s’en servir aussi bien qu’un combattant expérimenté, mais il semblait que les mort-vivants n’étaient pas farouches non plus. Soudain, des bruits lents se firent entendre. Des humains à moitié putréfiés sortirent de terre, doucement, armés de rapière rouillée ou de gourdins. Leur mouvement était lent et saccadé, mais le groupe se mit tout de même en position d’attaque.

Ils étaient cinq, mais il n’était pas exclus que d’autre fassent leur apparition. Dorgo tourna la tête et aperçut un cadavre marchant droit vers lui, à quelques mètres. D’un coup net et circulaire, comme on lui avait pris dans son adolescence, il trancha la tête du mort-vivant, qui se désarticula et tomba. Et la petite bataille commença.

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L'escarmouche entre les deux soeurs et le groupe avait pris fin. Aedric se souviendrais longtemps de cette passe d'armes. Cette misérable femme lui avait enlevé sa chance d'éliminer les deux nécromanciennes. Elle avait même failli provoquer sa mort. Heureusement Brak avait posé un oeil protecteur sur son disciple. La lueur bleu qui entourait l'inquisiteur en était la preuve. Tout les membres du petit groupe n'avaient pas eut cette chance. Aedric y vit une sorte de justice envers ses jeteurs de sorts qui se croyaient tout puissants. Ulagan tenait difficilement sur ses jambes et Aquilodon gisait au sol brulé par son propre sort. Aedric trouvait la situation amusante et lorsque Xanis lui demanda de soigner le géant il répondu d'un air amusé.

Il guérira bien tout seul Thaumaturge. Et puis que ça serve de leçon a tous les jeteurs de sorts à coté. Comme on dit chez moi qui joue avec le feu finis brulé.


L'elfe noir qui ne semblait pas l'avoir entendu proposa ensuite d'aller enquêter sur les mystérieux cadavres ambulants qu'avaient aperçu les deux hommes de main de Xanis. Voila maintenant qu'un homme qui tenait à peine sur ses jambes venait lui donner des ordres. Quel arrogance. Et c'était lui qui le disait. Il s'apprêtait à répondre sèchement à l'elfe noir lorsqu'il aperçu la femme qui s'était interposée auparavant. Il ne dit aucun mot à fin de pouvoir régler ce problème seul. Il laissa donc partir les enquiquineurs et se retrouva seul avec Aquilodon et un soldat. Il s'avança vers la femme avec un regard mauvais. Puis sa lourde botte vint percuter le visage de la paysanne. Un filet de sang se mit à couler de sa bouche. Il s'apprêta à frapper de nouveau lorsque son camarade s'interposa.

Arrêtez ça immédiatement monseigneur cette femme est citoyenne de Mésomnon vous n'avez en aucun cas le droit de la frapper comme cela.


Si l'avis d'un sous-fifre m'intéresse je vous le demanderais. Cette femme s'est interposez entre moi et ces soeurs. Ça fait d'elle une ennemie et je la traiterais comme tel quelque soit vos soit disantes règles. Et si vous vous mettez en travers de mon chemin vous comprendrez pourquoi je m'appelle le Rouge. Restez à votre place soldat ou je vous tue.


Les deux hommes se regardaient de façon inquiétantes lorsque qu'un grognement étrange se fit entendre. L'inquisiteur ferma les yeux et se concentra. Il ressentit comme une énergie étrange dans l'air. Ce qu'on nommait l'énergie nécrotique. Il n'eut pas le temps de réfléchir qu'il fut plaqué au sol par une force surhumaine. Des zombies ! Le soldat croisait déjà le fer avec les cadavéreux. Le poids de la lourde armure de fer d'Aedric jouait encore contre lui. Il avait facilement était mis à terre. Son gantelet fonça dans le visage de la créature. A plusieurs reprises. Si bien que la tête qui tenait au corps par une mince bande de peau pourrie se décrocha éclaboussant le visage du Rouge d'un sang noir et nauséabond.Il se releva difficilement et se retrouva en face d'une quinzaine autre morts vivants. Il vit avec satisfaction que l'un d'eux avait été renvoyé définitivement dans l'au delà par son compagnon. Un rire diabolique sortit de sa bouche. La situation l'amusait. Des zombies qui venaient vers lui. Un nouveau cadeaux de Brak semblait il. Et As'elarith commença sa danse. Dans le vacarme d'un rire mauvais qui résonnait dans les bois.


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Dernière édition par Aedric le Mer 8 Sep 2010 - 19:14, édité 1 fois

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Les ténèbres embrumèrent les sensations d'Aquilodon, et le coupèrent du monde. Il sombra dans une inconscience comme il n'en avait jamais connue. Seul son corps devint incontrôlable, et Aquilodon se sentit comme s'il en sortait. Il ne voyait pas, n'entendait pas, ne sentait pas, ne pouvait rien toucher, mais il percevait tout autour de lui. Aedric, la femme, les soldats, et même les zombies. Les arbres, les fleurs, les petits rongeurs qui fuyaient, une harde de sangliers qui passaient à une centaine de mètres. Tout lui semblait parfait, pur, merveilleux. Même les morts-vivants. Après avoir pendant des années prêché l'Equilibre en croyant savoir ce que cela signifiait, il découvrait enfin ce que c'était. Tout était beau, de la plus colorée des fleurs au plus répugnant des zombies. Ce spectacle dépassant toute imagination marqua son cœur au fer rouge. Il ne devait plus détruire. Il avait compris l'Equilibre comme "tout est nécessaire". Maintenant, il se rendait compte que l'Equilibre signifiait "tout mérite d'exister".

Qu'Hassar défende une cause aussi basée sur la conservation et la construction étonna Aquilodon. Mais les voies des dieux sont impénétrables. Et le Prophète ne pouvait plus prétendre les comprendre, après ce qu'il ressentait là. Deux zombies disparurent, et il se rendit compte avec stupeur qu'il en était désolé. Il ne devait plus tuer. Il ne devait plus détruire. Il ne pouvait plus. Lui, Nar'Kaïn Hurta de Ménéxène, dit Aquilodon le Prophète, guerrier géant et sanguinaire shaman, puis réfléchi fanatique, prenait conscience que toute sa vie n'avait été qu'une suite d'erreurs. Une suite des plus horribles erreurs. Son âme indépendante de son corps pleura les nains qu'il avait sacrifiés, les hommes qu'il avait tués, et ceux à qui il avait fait du mal. Il devait rentrer en Zakinthe, maintenant. Même si son corps ne lui permettait pas. Il se forcerait et réussirait à vivre en symbiose avec son enveloppe charnelle. Il cesserait de la dominer pour que son esprit, son âme et son corps ne fassent qu'un. Et il rentrerait en Zakinthe. Il ne voulait plus tuer ces sœurs. Ils les aimaient, car ils les devinaient animées par la détermination, la foi, et d'autres qualités encore. Il devinait l'affection qui les unissait, et il percevait dans la peur qu'elles avaient éprouvée à la vue de la Claymore s'abattant sur elles l'humanité encore profondément ancrée en leur cœur et leur âme. Il voyait à présent le monde comme un père plein de tendresse. Il ne prêchait plus l'Equilibre, n'était plus Sa parole. Il se sentait l'Equilibre. Il l'était, le voyait, le laissait couler en lui comme son propre sang.

Puis il fusionna de nouveau avec son corps, et revint à lui. Il sentit le sang couler dans sa bouche. Il le laissa couler. Tout son corps était douloureux. Très douloureux. Mais il tenta pas de repousser la souffrance. Toute sa vie, c'est ce qu'il avait fait, repousser ce qui lui faisait mal, mais aujourd'hui, il comprit qu'il fallait accueillir à bras ouverts ce qui lui était donné. Alors il accueillit la douleur, et elle le submergea, mais ne lui fit pas plus de mal. Au contraire, elle le rendit indifférent, et même la fit devenir presque agréable. Il s'émerveilla de cette découverte. Après le toucher, l'odorat et le goût, l'ouïe lui revint. Un son qui avait été agréable à ses oreilles naguère lui parvint. Le bruit du combat. Les chocs et les grognements, le rire d'Aedric. Toute cette haine. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que les êtres se battent continuellement ? Pourquoi ne pouvaient-ils pas s'entendre ? Une profonde tristesse envahit Aquilodon. Il fut empli de compassion pour ces gens et ces non-morts qui se fourvoyaient, qui tentaient de s'entretuer. Il s'étonna que sa vue ne lui revienne pas. Ses yeux lui faisaient très mal, certes, mais se pouvait-il que celles qu'il avait tenté de tuer lui aient ôter le droit de voir ? Quel acte horrible ! Et pourtant, Aquilodon leur pardonna. C'était ça que les dieux avaient voulu, il accueillerait la cécité comme il avait accueilli la douleur. Il activa ses bras, et tenta de se soulever. Il y parvint avec difficulté, désorienté qu'il était par sa non-vue et tourmenté par ses blessures qui auraient été mortelles à bon nombre, il en était conscient. Il était heureux d'être un géant. Sa résistance naturelle à la magie l'avait sauvé. Il aima les dieux et ses parents pour cela.

Il était à présent dressé sur ses jambes flageolantes. Il entendait tout. Jusqu'au son rauque des respirations des combattants. Il savait que nul ne le regardait. Nul n'avait assisté à sa troisième naissance. La plus douloureuse, et la plus révélatrice. Il avait découvert le monde d'un nouvel œil. Celui de l'aveugle illuminé. Il avait été Nar'Kaïn Hurta, le shaman, puis Aquilodon, le Prophète. Il était maintenant Aquilodon l'Aveugle, l'Equilibre. Le Prophète était derrière lui. Il se sentait maintenant mortel comme toutes les choses, et la conscience de sa propre mortalité lui donna des forces. En prenant conscience de sa mortalité, il se sentit vivant. Véritablement vivant. Une sensation indescriptible que ne pouvaient comprendre que ceux qui l'avaient ressentie. Sentant que la mort planait sur les combattants, qu'il entendait devant lui, il ne put s'empêcher de tenter de les arrêter. Sa voix, étonnamment rauque, s'éleva, brisant le cours du combat.


- Arrêtez. Je vous en prie.

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description[Q4]. Le Lieu-dit de Vanahen EmptyRe: [Q4]. Le Lieu-dit de Vanahen

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Si Braniack n’avait pas lancé cette flèche d’acide vers Aquilodon, le géant aurait pu finir ce qu’il avait commencé : tuer les deux sœurs pour en terminer avec cette histoire. Mais le vampire l’en a empêché. Il a désarmé son coéquipier, et l’a ainsi livré aux adversaires, qui ont profité de cette erreur pour achever le prophète. Il est maintenant dans un état critique. Dorgo lui, s’est vidé trop rapidement de mana en voulant protéger tous les membres du groupe. Il sombre dans l’inconscience et se réveille une dizaine de minute après. Voilà le résultat d’une improvisation. Ceci n’est pas un échec, ni une victoire. Ces nécromanciennes ne font que reculer l’échéance. Elles ont préférer fuir que combattre, après l’avantage considérable du groupe.
Mais la lutte ne s’arrête pas là, le soldat donne quelque informations à Xanis, qui semble être leur prochaine piste. Ils doivent retourner là où les soldats ont trouvé des morts vivants. Mais l’état d’Aquilodon ne lui permet pas de continuer cette chasse, et l’Elfe noir propose qu’Aedric et un soldat veille sur le géant blessé, pendant que le reste du groupe poursuive leur objectif. Le thaumaturge semble approuver cette proposition.

Une fois de retour à destination, les lumières se font voir par le groupe. En poursuivant leur chemin, des…choses armées sortent de la terre. Encore d’odieux zombies, lent et moche à tuer. Braniack aperçoit Dorgo trancher la tête d’une de ces hideuses créatures. Le comte pense tout de suite à Aedric, qui aurait aimé être là. Un des ces morts-vivant s’approche de Braniack, lentement, avec son ignoble cure dent. La lenteur du vampire ne fait pas le poids contre l’agilité du vampire. Il lui craque la nuque et récupère l’arme de la chose. Et le massacre continu, jusqu’à ce qu’Aquilodon intervienne, et demande d’arrêter le combat. Que lui arrive t-il ? Qu’arrive t-il au géant qui était sur le point de tuer l’une des deux sœurs ? Au géant qui voulait tant tuer ces « chiennes de nécromanciennes » ? Baniack ne comprend pas. Il reste trois petites choses à tuer, dont deux se dirigeant vers la provenance de la voix du géant. C’est avec rapidité que Braniack trancha la tête des zombies en même temps, et plante le cure dent qu’il a piqué à l’un de ces monstres. Le combat contre les zombies est terminé, mais d’autre peuvent faire leur apparition à n’importe quel instant.

-Que fait-on pour Aquilodon ? Bon, vous restez ici et continuez votre chemin, et moi je vais voir ce qui se passe là-bas. A moins que vous ayez une autre idée. Mais il ne faudrais pas trop trainer, d’autre de ces choses peuvent faire leur apparition.

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« Tous les jours vont à la mort, le dernier y arrive. »

Les créatures à ramenées à la vie autour d'eux furent rapidement exécutées. Le comte Braniack, avantagé par sa race, était un combattant honorable au corps à corps. Il se proposa de rebrousser chemin afin d'aider Aedric et le soldat à se défendre contre les morts relevés.
Les deux sœurs avaient été agressées à l'endroit où ils se trouvaient actuellement et leurs horreurs allaient donc vers ce lieu pour les exécuter. Néanmoins les cadavres ambulants gauches et d'une lenteur inouïe qui leur faisaient face à cet instant n'étaient pas encore réellement dangereux... Les plus agiles, les plus forts et les plus intelligents n'allaient pas tarder à arriver à leur tour.
Xanis, trop loin, n'avait malgré son ouïe accrue par son demi-sang elfe noir pas entendu la phrase d'Aquilodon.

" Face à des morts-vivants, le pouvoir de Kereb et de Nimburr est un bras puissant. Retournez aider Aedric, Aquilodon et notre compagnon soldat... Si ces morts animés sont tous les malades qu'elles ont emportés comme je le suppose, il en reste encore largement de quoi nous détruire... Nous devons aller voir ce qu'est cette pierre et débusquer la Nécromante. Même si vous n'y croyiez que peu, Braniack, priez pour nous. Si nous échouons, l'Empire court un grand danger et si nous mourrons, vous serez les suivants. "

Durant son petit sermon, le Thaumaturge n'avait pas regardé ses trois compagnons en face. Il avait suivi quelques feu-follets -car c'étaient là la vraie nature des lumières errantes- des yeux avant de tenter de percer l'obscurité pour voir la mystérieuse pierre... en vain.
Il attendit que Braniack s'exécute et reparte dans l'autre sens au pas de course pour regarder Dorgo et le soldat Phoenix dans les yeux, leur annonçant d'un ton grave et de circonstance :

" Chers amis, il est évident après ce que nous avons traversé pour en arriver là que le danger que nous encourrons est très grand... Je n'ai pas réellement su vous protéger comme je pensais pouvoir le faire jusqu'à présent et je serai encore moins à même de le faire là où nous nous rendons.
Nos adversaires sont affaiblies par les blessures qui leur ont été infligées et les sortilèges qu'elles ont dû lancer. C'est une occasion rêvée de pousser à notre avantage malgré les risques que cela comporte, le temps passé à attendre leur permettrait de se refaire une santé et d'enrôler plus de leurs compagnons putréfiés.
Aussi, je ne vous tiendrai pas rigueur si vous désirez rebrousser chemin et aider nos frères d'armes à tenir voire à rebrousser chemin. Je me dois de par mes titres d'honorer cette mission, mais cette obligation ne regarde que moi. Libre à vous de faire votre choix. Nous nous reverrons, si les Dieux en décident ainsi.
"

Sur ces mots, il reprit sa marche, continuant dans la direction que leur avait fait emprunter le soldat, appuyé sur son sceptre orné d'un crâne de Vrock et dans son ample cape pourpre, le Thaumaturge marchait vers les rebelles arcaniques pour les rappeler à l'ordre et vaincre ou périr.
Le soldat Phoenix se tapa joyeusement dans les mains, comme s'il admirait un travail plaisant qu'il lui restait à faire et, avec un clin d'œil pour la Palatin d'Edhesse, il emboita le pas de Xanis qu'il rejoint rapidement.


Dorgo hésita à peine plus longtemps. Il avait déjà surmonté des épreuves, notamment la guerre civile qui avait fait rage en Edhesse lorsqu'un gobelin avait tenté d'usurper le palatinat en s'attaquant militairement à la conquête de la province.
De plus sa soif de connaissance et de puissance magique l'incitait à suivre le Palatin de l'Unie, aussi suivit-il bientôt le mouvement à son tour. Il n'ignorait pas les dangers qu'ils affronteraient mais préférait les affronter pour en retirer des bienfaits plutôt que de fuir pour prendre un couteau dans le dos plus tard.

Ils purent encore traverser un bosquet puis les premiers mètres d'une prairie plongée dans la pénombre maintenant éclairée par le clair de lune, la nuit étant tombée pour de bon. Mais après qu'il y eurent fait quelques pas, d'autres créatures mortes firent leur apparition, sortant de l'obscurité totale pour s'approcher d'eux. Ceux-ci semblaient déjà plus vifs que leurs prédécesseurs.
Tout en continuant d'avancer vers le centre de la clairière où on pouvait distinguer les contours fantomatiques d'un tertre, Xanis et ses compagnons surveillèrent les nouveaux arrivants du coin des yeux. Le Thaumaturge glissa ses mains sous les replis de sa cape, à proximité de ses réactifs. Les êtres en décomposition marchaient vers eux, non pas parce que ceux-ci n'étaient pas capable de courir mais plutôt parce qu'ils semblaient vouloir prendre leur temps, sûrs d'avoir leur proie tôt ou tard.
Et de fait, les trois aventuriers étaient entourés. A la limite de leur champ de vision, des dizaines de silhouettes humanoïdes se mouvaient plus ou moins rapidement juste à la sortie des sous-bois, les encerclant largement et se déplaçant avec eux, comme pour les accompagner dans leur périple.

Ils atteignirent enfin la proéminence de terre sur laquelle était dressé un autel recouvert d'ornement divers et variés que Xanis aurait été bien en mal de décrypter. les Cultes n'étaient pas son rayon. Au milieu de l'autel, sur un obélisque placé dans une vasque se trouvait la pierre multicolore dont parlait le soldat... Une Obsidienne.

" Si nous devons combattre... Visez juste. Il ne sert à rien de les blesser, même grièvement, il faut tuer ou la magie de ce lieu les soignera. N'oubliez pas que la magie est une arme redoutable contre les morts-vivants.

Pour l'heure, Xanis n'osait pas toucher à la pierre. Il craignait que leurs ennemis fondent sur eux dès qu'il poserait le doigt dessus. Ce puissant sortilège, il l'avait lu dans un grimoire accessible au Thaumaturge, un Magia Pro Doemisis. Il n'avait pu que le parcourir, n'ayant pas le temps de l'apprendre...

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L’harangue du Thaumaturge n’avait vraiment rien de rassurante. Selon lui, ils allaient à l’encontre de grands dangers, jouaient la survie de l’Empire sur cette excursion, et même ses immenses pouvoirs ne pourraient peut-être pas les protéger. Il autorisa donc ceux qui le souhaitait à faire machine arrière et fuir. Le soldat fut de suite d’accord pour suivre son chef, et Dorgo ne prit pas la peine de réfléchir plus. Une aventure sans péril n’était qu’une promenade de santé, et ce n’était pas ce qu’il avait recherché en se rendant ici. Il avait affronté un chef barbare en duel, tué un Efrit sans arme, géré une guerre civile… C’était ces choses-là qui enflammait son être, hors de question qu’il retourne en Edhesse la queue entre les jambes.

Il emboîta la pas au Palatin de Mésomnon avec un sourire de coin, il était clair qu’en formulant sa permission de fuir, Xanis n’avait jamais songé que quiconque filerait. Le groupe continua donc la marche à travers l’environnement lugubre de la prairie. Dorgo formula l’incantation de Faste Opulence, ce qui lui permettrait d’user de plus de ressources, et de préserver sa mana et son énergie physique. Mais il ne disposait pas de ressources illimitées, et il perdrait tout de même de la mana, irrémédiablement.

Alors que plusieurs silhouettes apparurent au loin, l’Elfe noir sortit son Sceptre de Kereb. Un artefact magique puissant, qu’il n’avait jamais réussi à maîtriser. Lorsqu’il jetait des sorts avec le bâton, l’incantation était la même que si il l’avait lancé avec ses mains. Il n’arrivait pas à accroître sa puissance, alors que l’arme était réputée dans le monde de la magie. Etait-elle cassée, ou alors Dorgo ne possédait-il pas la puissance suffisante pour en maîtriser les rouages ? Il décida quand même de retenter l’expérience, il n’avait rien à perdre.

Les morts-vivants étaient maintenant visibles, et ils étaient forcés de s’apercevoir qu’ils se déplaçaient plus rapidement que leurs compères. Xanis leur conseilla d’user de magie, et de les tuer purement et simplement. Les sorts de glace seraient inefficaces ici, et les sorts de terre inutiles, car ils sortaient justement du sol. Rassuré, car le sorcier maîtrisait correctement les sorts de feu, il eut une pensée pour Aedric, qui aurait été un atout indéniable.

Puis ils engagèrent le combat. Il leva son sceptre d’une main, renifla un peu de soufre qu’il écrasa, puis son jet de flamme partit droit en direction d’un mort vivant. Le corps carbonisé, il ne se releva plus. Dorgo réitéra l’expérience plusieurs fois, vidant aux trois quarts ses réserves de soufre. De toute façon, les cadavres sur patte s’approchaient dangereusement, et l’Elfe noir lança le sort de protection mineur, mais il rata l’incantation. En rage contre sa propre faiblesse, il abattit un mort vivant d’un revers de lame. Mais le combat devenait inégale, et l’Elfe noir se replia vers le soldat phœnix, qui se débrouillait bien mieux que lui. L’humain lui sauva la mise à plusieurs reprises, et Dorgo eut même l’occasion de lui rendre la pareille en tuant un mort vivant qui voulait planter son poignard rouillé dans le dos de son compagnon.

Le sorcier utilisait des bottes extrêmement simples, mais plutôt efficaces face à leurs adversaires. Mais des crampes se faisaient ressentir dans son bras droit, et sa faible condition physique ne l’aidait pas pour autant. Lorsqu’enfin les morts vivants furent passer de ‘vie’ à trépas, il put souffler. Le Thaumaturge tenait toujours debout, mais semblait fixé avec hésitation une pierre disposée sur l’autel. De quoi avait-il peur ? Que leurs ennemis fondent sur eux si il s’en emparait ? Comme si ce n’était pas déjà le cas.

Dorgo s’élança vers cette maudite caillasse qui intriguait tant le Palatin de l’Unie. Déjà au loin, d’autres silhouettes cadavériques faisaient leur apparition. Mais plus que des hommes, il y avait aussi des trolls avec une peau tombant en lambeaux, une créature ailée qui se contentait pour le moment de claudiquer, mais l’Elfe noir détourna vite le regard de cette vision cauchemardesque. Si l’obsidienne était à l’origine de tout ça, peut-être qu’en s’en emparant, tout ce cirque macabre s’arrêterait. Il franchit l’autel, arracha un bout de sa tunique, et s’empara de la pierre sans la mettre en contact avec sa peau. Il eut une étrange sensation, suivie d’une nausée, mais il réussit tout de même à sortir du foyer. C’était comme si une force inconnue avait tenté de s’emparer de son âme, mais cette puissance étrangère avait été repoussée. Son sort de protection avait-il fonctionné ? Xanis l’avait-il aidé ? Les Dieux étaient-ils intervenus ? Tant de questions qu’il se poserait plus tard.


- Voilà votre fichue pierre, faites ce qu’il faut pour la détruire ou vous en servir pour occire ces démons !

Mais au loin, les silhouettes demeuraient immobiles. La capture de l’obsidienne semblait les avoir neutralisé. A moins qu’elles ne se préparent à fondre sur eux en un ultime assaut. L’Elfe noir espérait que le Thaumaturge saurait quoi faire, sans quoi une intense bataille, peut-être la dernière, s’ensuivrait.

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Hahahahaha ! Allez ramenez vous je vous tuerais tous !

Il savait qu’il parlait dans le vent et qu’aucun de ses adversaires ne pouvaient comprendre ce qu’il disait mais bon. Il était bien trop heureux pour y penser. Se battre était sa raison d’être, la seule chose qui le poussait à vivre. Sans sa volonté de se battre Aedric n’était rien. Depuis cinq ans bientôt depuis la chute de Nardogord c’était son seul et unique objectif combattre les morts vivants et les ennemis de Brak. Risqué sa vie n’était pour lui qu’un jeu. Et si vous lui faisiez remarqué que tout cela n’était que de l’inconscience il vous répondait sans hésitez une seconde que c’était pour lui la seul manière de vivre qu’il connaissait. Le marteau en argent brisa le crane d’un zombie qui s’étala sur le sol avant que le cadavre ambulant ne puisse faire quoique ce soit l’inquisiteur le piétina de ses lourdes bottes. Riant aux éclats, malgré les gouttes de sueur qui perlaient son front. Rien ne pouvait ébranler sa confiance. Brak veillé sur lui. Il maniait As’elarith une arme qui ne l’avait jamais quitté. Lorsqu’ils se battaient ensemble, l’arme et son manieur ne formait plus qu’un. Une arme qui venait à bout des hérétiques et des impurs. Ils étaient le Poing de Brak. Et il ne pouvait être vaincu par de misérables zombies comme celui-ci. Mais dans sa folie destructrice Aedric était déjà recouvert de multiples blessures même si aucune n’étaient graves, la vue de son propre sang rendait Aedric encore plus imprévisible. Il ne se souvenait même plus combien de créatures il avait déjà mené à la mort terminale. Il le sut en regardant à ces pieds. Cinq corps qui ressemblaient dorénavant à une bouillie informe. Et alors qui s’apprêtait à abattre les cadavéreux que tenait en respect le soldat phœnix, une voix résonna derrière lui.

Arrêtez. Je vous en prie.

Une colére sans bornes s’empara alors de l’inquisiteur. Il avait reconnu la voix du géant Aquilodon. De quoi se mêler-t-il ? L’inquisiteur oublia soudainement les morts vivants et fonça vers le géant. Frappant violemment de sa main non armé le ventre du géant qui se trouvait au niveau du visage du Rouge. Celui-ci bien trop faible se retrouva de nouveau au sol. L’inquisiteur dit alors d’un ton méprissant.


Restez par terre géant. Ceux qui sont trop faible pour se battre n’ont pas à se mêler des combats des autres. Si vous vous avisez de bouger encore je vous tue Aquilodon. Ces créatures mourront de ma main car s’est leurs destin. Les faibles périssent face aux forts. Et ce depuis la nuit des temps. Les lions mangeront toujours les agneaux. Je ne sais pas ce qui vous passe par les têtes mais pour me faire arrêter de combattre il faudra me tuer. Et vous n’êtes pas …

Quel idiot il avait totalement tourné le dos à l’ennemi, une des bêtes venait de le plaquer au sol. Il s’aperçu avec horreur qu’As’elartih n’était plus dans sa main. La créature tenaient ses deux mains et s’apprêter à lui dévorer le visage. L’inquisiteur vu sa mort arriver lorsque soudainement un rayon de la Lune perça les arbres faisant resplendir la claymore de Brak juste à coté d’Aedric. Ce fut un signe. Son heure n’était pas encore venu. Il donna un coup de tête au zombie qui lâcha prise. Ses mains libérées frappèrent le cadavre ambulant plusieurs fois au visage qui recula. Profitant de ça il récupéra la longue épée et trancha son adversaire en deux. Le silence laissa de nouveau place aux ricanements du Rouge. Ses yeux fixèrent les alentours, aucun signe ni d’As’elarith ni du soldat de Xanis. Soudain une dizaine de zombies sortirent du couvert des arbres et commencèrent à avancer lentement. Ceux là ne jouaient pas dans la même catégorie que les autres. Vêtus d’armure des pieds à la tête. Armés de bouclier usé et d’armes rouillées. Nul doute que cela étaient bien plus malin que leurs prédécesseurs. Il suffit à Aedric de s’apercevoir que les zombies les encerclaient petit à petit. Poussant un soupir. Aedric prit la lame à deux mains, plia les genoux et attendit que les morts chargent. S’adressant au géant il dit.

Je vous empreinte votre arme Aquilodon. Priez Brak ceux là ne nous ferons aucun cadeaux. Et moi non plus. Approchez misérable créature. Je suis Aedric de Nardogord le fléau des morts.

Il riait toujours. Plus il s’approchait de la mort plus il se sentait vivant. Et il espérait que ses compagnons s’amusaient autant…


Dernière édition par Aedric le Dim 19 Sep 2010 - 1:09, édité 1 fois

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