Après que le militaire finisse sa première phrase, Ornail partit émerveillé en direction de l’allée des mages pointée par l’homme. Anar le regarda s’éloigner avec un dégoût contenu. Décidemment son compagnon de route était des plus étranges. Pourquoi donc Héklar lui avait adossé un tel hêtre pour sa mission ? Lui-même devait donc s’occuper des vivres pour le reste du voyage. Le temps avançant et suite à des réflexions personnelles, Anar avait décidé que ils quitteraient la caravane une fois arrivé à la frontière avec l’ancien Naxos. Ils n’iraient donc pas à Corosa car cela faisait un détour inutile. Et le temps était une donnée importante aux yeux de l’anarchiste. L’homme d’arme coupa Anar dans ses pensées.
N'ayez crainte pour les patrouilles, c'est une question de sécurité. La ville est paisible de jour comme de nuit, mais des rumeurs circulent sur des mouvements à propos d'une vieille armada de l'est qui referait surface. Le palatin prend l'information au sérieux, il ne veut pas que la province retombe dans la décadence ancestrale d'avant.
Des rumeurs circulent aussi sur des gens du sud de Prévèze qui aurait mis sa tête à prix, mais bon moi c'est pas mon domaine alors j'ai pas cherché plus d'information vous comprenez.
Alors à moins que vous ne soyez concerné par l'un ou l'autre des cas, vous ne devriez pas vous en faire Anar sourit intérieurement. Comme quoi les rumeurs avaient toujours un fond de vérité sans jamais l’être entièrement.
Je comprends votre Palatin, dit-il, les hommes du Sud de Prévèze ont la réputation d’être plus durs que des orques et plus déterminés que des drows. Si sa tête est mise à prix, il ferait mieux de se cacher dans son palais.
Il avait dit cela de manière ironique, car lui-même ne pensait pas à s’occuper de Babka. Il n’en avait ni les moyens ni les ordres pour le faire. Déjà Xanis… ensuite il faudra voir. Voyant que le militaire n’écoutait qu’à moitié ce que l’anarchiste racontait, il le laissa à la contemplation d’une statuette de Folaniss pour s’intéresser aux étales de vivres. Le peu de pécule lui restant permit de remplir une partie de son sac de vivres. L’autre moitié du sac fut rempli grâce aux pécules d’autres personnes, ayant malencontreusement laissé leurs poches ouvertes. Quelle négligence…
Une fois que chacun eut finit ses emplettes, les trois hommes se retrouvèrent. Ornail semblait satisfait de sa visite et le militaire détenait désormais la dite statuette qui attisait tant son envie quelques instants plus tôt. Alors qu’ils retournaient vers la caravane qui stationnait à proximité, Anar précisa aux militaires sa décision.
J’avoue camarade que le temps nous presse et il ne me semble pas opportun de vous accompagner en Naxopole. Nous vous laisserons très sûrement à la frontière pour entrer en Mésolongion. Vous n’y voyez pas d’inconvénients ?