Le Monde de Kalamaï
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descriptionL'Oreille du Palatinat... EmptyL'Oreille du Palatinat...

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Il était tôt dans l'après-midi.
Après avoir passé la majeure partie de sa matinée sur les différents chantiers de la ville, Maëlle avait décidée de s'octroyer le droit de se reposer une petite heure à l'ombre d'un massif d'arbres. Le jardin qu'elle avait choisit venait tout juste d'être achevé. Le bassin lui faisant face n'avait pas encore été entièrement envahit par les nénuphars. Les jeux d'eau procurait à l'espace entourant le bassin un air un peu plus frais qu'ailleurs.
Au moment où, son corps équin allongé de tout son long, elle allait fermer les yeux, la centauresse entendit un bruit de pas venant vers elle. Les pas se rapprochèrent.
Maëlle se redressa et attendit, épiant toujours les bruits avec attention.
Dans quelques instants, elle saurait qui déambulait dans cette petite portion de Méthone.

Il s'agissait d'un homme d'environ 45 ans à la peau sombre et habillé modestement d'un pantalon brun et d'une chemise se voulant être beige. Il vit la centauresse, changea de direction et la rejoignit. Arrivé devant elle, il s'inclina du mieux qu'il put et se présenta:

-M'dame, j'suis très heureux d'vous voir. On m'avait ben dit que j'vous trouverais ici. J'm'appelle Pierre Nato, j'vins d'un p'tit village dans l'Est.
La centauresse lui rendit son salut:
-Enchantée, je suis Maëlle d'Ald'Rhune, dame de confiance de mademoiselle Hélèna Ianoss d'Ald'Rhune, palatine de Prévèze. Que puis-je pour votre service, monsieur?
L'homme à la peau sombre lui sourit, révélant quelques trous dans sa dentition plus qu'approximative.
-J'suis ben content d'vous parler à vous, z'êtes ben aimable. Pas comme d'aut'...
Voila mon problème, m'dame, je vins du village d'Faleron, où que j'chuis chef de village. C't'un peu plus à l'Est d'Méthone, vers les collines. On a un gros problème eud'puit. L'est à sec. N'aura pu d'eau dans l'mois qui vint. Et on pourra pas arroser nos cultures, non p'u. Alors j'me suis dit qu'vous auriez ben une solution à not' problème.

La centauresse avait écoutée avec attention les paroles de l'homme. Apparamment, le problème de Nato et de son village se résumait mourrir en restant sur leurs terres ou à s'exiler et vivre pauvre le restant de leurs jours...
-Vous avez rudement bien fait de venir me voir. Cette situation est inquiétante, je vous le concéde. Mais nous allons trouver un moyen. Vous avez dit que vous pouviez encore tenir un mois?
-Ouaip, 'fin un p'tit mois, hein!
-Bien, ça nous laissera le temps d'aviser. Suivez moi, s'il vous plait.

La centauresse se releva de toute sa taille en s'étirant. Le chef de village recula qu'un petit pas, surpris par la taille de son interlocutrice.
-Où c'est qu'on va?
-Nous allons au Palais du Peuple. Je pense que j'y trouverais le moyen de régler le problème de votre village, monsieur Nato.
-V'pouvez m'appeller Pierre, v'savez. Même qu'chez moi, on m'appelle eul' Pierrot.
-Comme vous voulez, Pierre. Mais dans ce cas, appelez moi Maëlle.
-J'tacherais d'm'en souvenir...

descriptionL'Oreille du Palatinat... EmptyRe: L'Oreille du Palatinat...

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-Mais...Madame, sauf votre respect, je ne crois pas qu'envoyer l'un de nos architectes spécialisé en irrigation au moment de l'arrivée des nouvelles pompes soit la meilleur des choses à faire.
-Maitre, nous parlons de la survie d'un village.
-J'en suis conscient. Mais ne peut-on pas repousser l'envoi à une date ultérieure?
-Non. Jusqu'à preuve du contraire et en l'absence de notre palatine, c'est moi qui décide de ce qui est urgent et de ce qui ne l'est pas. Vous disposez d'une dizaine d'architectes ayant les qualifications requises pour superviser l'installation des nouvelles pompes. Et je ne parle pas du nombre écrasant d'ouvriers qui les épauleront.
Ce village ne peut en dire autant. Donc, l'un des architectes compétents partira avec un groupe d'ouvrier et un petit contingent de soldats à ce village afin de rétablir l'approvisionnement en eau.

-Je persiste à croire que c'est...
-Ce n'était pas une question ou un choix, maitre.

Vaincu par l'aplomb de la centauresse, le Maitre Architecte soupira bruyamment.
-Bon, bon, on va faire ça... Et quand doivent-ils partir?
-Demain mâtin.
-Si tôt?...J'imagine qu'essayer de vous faire changer d'avis sur l'horaire se révèlerait vain.
-En effet.
-Je m'en occupe de suite, dans ce cas.
-Merci, maitre.

La centauresse adressa un grand sourire au grand chef du gigantesque chantier de Méthone.

Pierre Nato était resté en retrait derrière la centauresse. Le pouvoir était de ces choses qui le dépassait et duquel il se méfiait un peu. Disons que ça se révélait utile de temps en temps... Lorsque le puits tombait à sec, par exemple. Toutefois, il avait apprécié le bras de fer entre l'architecte hautain et l'élégante créature blonde en passe de devenir sa bienfaitrice. Et le fait de voir une personne haut placée prendre à coeur le problème de son village l'impressionna. Jusqu'à maintenant, toute demande faites au pouvoir de Méthone s'était soldé par un refus net et catégorique quelque soit la teneur de la-dite demande. Quand elles n'étaient pas purement et simplement ignorées...
La centauresse lui plaisait bien.
Et ce n'était pas seulement son indiscible beauté qui se trouvait à l'origine de ce sentiment. Malgré une apparence un peu fragile et naïve, la centauresse faisait preuve d'un caractère trempé à l'épreuve des bureaucrates Méthonais. Un mélange de puissance et de vulnérabilité au goût un rien exotique.
Vraiment, si la palatine était du même acabit, alors le peuple de Prévèze n'aurait aucun mal à apprendre à apprécier le nouveau pouvoir Méthonais...

Maëlle s'était tournée vers l'envoyé du village en détresse:
-Voila, dès demain, vous serez en route pour votre village avec, je l'espère, la solution à vos côtés.
-Merci, Maëlle. J'pensais pas qu'ce s'rait aussi rapide. D'habitude, les gens d'la ville se moquent totalement d'notre situation...
-Ah bon?

La centauresse paraissait réellement étonnée par la dernière déclaration de l'homme.
-Et oui. S'tait les notables eud'Méthone qui décidaient avant. Et nous, les p'tites gens, on existaient pas pour eux. 'Y avait pas d'Prévèze, pour eux. 'Y avait qu'Méthone.
-Et bien... Pour ma part, que vous veniez de Méthone où d'ailleurs, vous avez la même importance à mes yeux.
-S't'une chose qui vous honnore, Maëlle. Transmettez le à not' palatine, si elle n'voit pas ça comme ça.
-Je n'y manquerais pas, même si je ne me fait pas trop de soucis à ce sujet...

descriptionL'Oreille du Palatinat... EmptyRe: L'Oreille du Palatinat...

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Kaleb terminait tout juste de boucler les comptes des réserves d'or de cette dernière semaine lorsqu'un Nuntius frappa à sa porte. Relevant la tête de ses cahiers et de ses parchemins, il donna au messager la permission de rentrer. La porte s'ouvrit et l'homme se présenta devant l'intendant que l'on apercevait à peine sous le déluge de papier recouvrant intégralement son bureau.
Il fallut à Kaleb se lever pour pouvoir voir son visiteur, qui le gratifia d'un salut sans fioritures:
-Monsieur, j'ai de graves nouvelles à vous communiquer.
-Graves? Graves comment?
-Des anarchistes ont prit le contrôle du Sud de Prévèze et menacent de remonter vers le Nord de la province.
-?!

L'étonnement se lisait sur le visage de l'intendant. Bien qu'il connaissait l'existence de quelques parias dans le sud, il n'aurait jamais imaginé une telle action contre le palatinat. Surtout pas une action d'une telle envergure.
Le recit détaillé que lui fit le Nuntius le stupéfia. Les parias/anarchistes avaient aisément prit le contrôle du sud avec le soutien des populations locales. Sans nul doute auraient-ils plus de mal à faire se révolter les villages plus proches de la capitale, mais ils continueraient leur action.
A vrai dire, les travaux d'irrigation et les constructions effectués dans les villages autour de Méthone devraient jouer en la faveur du palatinat...
Mais les renseignements -quoique complets- donnés par le Nuntius, ne suffiraient pas. Il fallait avoir plus d'informations. Et il faudrait sous peu réagir...

Sans hésiter, Kaleb fit appeler Maëlle et Largo afin d'aviser quant à la conduite à suivre. Car telle était la question: "Que faire?". Les anarchistes avaient bien choisis leur date. L'absence de la palatine risquait de ralentir la réactivité du palatinat. Toutefois, Méthone réagirait et vite.
Bien évidemment, comme on pouvait s'y attendre, Largo préconisa l'envoi massif de troupes. Il était vrai que Prévèze disposait encore de 10000 hommes bien armés et bien entrainés et de toute la logistique nécessaire pour une longue campagne dans le désert. D'autre part, Ald'Rhune aiderait sûrement le palatinat de par son appui naval ou aérien. Une victoire militaire pouvait être envisageable. Du moins sur le papier.
Kaleb était de cet avis. Mais la décision revenant à Maëlle, ces deux avis en faveur de l'épée n'avaient aucun poids concret.

Et à l'inverse de ses deux compagnons, Maëlle se prononça en faveur d'une approche pacifique, comme l'aurait sans doute fait la palatine. Largo insista alors beaucoup sur le fait que traiter une rébellion pacifiquement par le dialogue rabaisserait l'influence de Prévèze et ferait passer le palatinat pour des lâches et des pleutres. Kaleb resta silencieux.
Mais la décision de Maëlle était prise et ce malgré les arguments plus ou moins valides du Capitaine des gardes de Méthone.

Un ambassadeur serait envoyé, aux côtés d'une escouade de gardes de Méthone.
Toutefois, Maëlle consentit à faire appel aux alliés les plus proches du palatinat: Ald'Rhune. Leur égémonie maritime et leur puissance aérienne ne serait peut être pas de trop si les choses ne se déroulaient pas pacifiquement.
La centauresse autorisa aussi Largo à mettre l'ensemble des troupes disponibles en alerte maximale, prête à faire mouvement dans n'importe quelle direction.
L'heure n'était pas encore à la guerre ouverte, mais à la discussion. Peut être serait-il possible d'arriver à un terrain d'entente avec ces parias. Après tout, Méthone n'avait absolument aucune raison de leur faire la guerre. Et ni Maëlle ni Hélèna n'étaient des tyrans sanguinaires. Leurs grands travaux sur Méthone et ses environs avaient donnés du travail à ceux qui en cherchaient et améliorés leurs conditions de vie en optimisant l'approvisionnement en eau.
D'autre part, depuis l'accession au palatinat d'Hélèna, Prévèze disposait d'un système de messagers -les Nuntius- particulièrement fiable, d'une force armée capable de la protéger et de sécuriser les routes commerciales et d'un centre du savoir destiné à instruire les Prévèziens -l'Université de Méthone, en voie d'achèvement-...
Comme pouvoir exploiteur et tyrannique, on faisait bien pire, tout de même...

descriptionL'Oreille du Palatinat... EmptyRe: L'Oreille du Palatinat...

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Un Nuntius entra en Méthone à une allure n'augurant rien de bon. Il ne ralentit pas plus lorsqu'il remonta les rues en direction du Palais du Peuple. Son cheval semblait se faufiler entre les passants. A moins que ce ne soit les passants qui s'écartaient devant le cavalier...
Il atteignit rapidement son but. Toutefois, il laissa son cheval aux écuries du Palais. Il n'osa pas monter les marche du grand escalier avec ce dernier.
Et c'est par l'entrée de service qu'il entra dans Palais, laissant son destrier aux bons soins des palefreniers du palatinat.

Il avançait d'un pas rapide, décidé, dans les couloirs du Palais. Un soldat lui avait dit où se trouvaient les actuels chefs du palatinat. Il lui fallait les voir de toute urgence.
Alïna et Largo avait élus domicile dans un salon ouvert sur les jardins, offrant fraicheur et calme. Ils échangeaient leurs points de vu sur les affaires publiques en cours. La mise en fonction de l'Académie entre autre. Une grande avancée, de l'avis de la professeur. Le savoir peut aussi être une arme. Toutefois, elle avait été un peu effrayée en apprenant que Galembor, l'inventeur de Méthone, avait accepté de prendre poste dans la section science de l'Académie. D'autant qu'à son premier jour de travail en tant qu'enseignant, il avait emplit son laboratoire de fumée, forçant ses élèves à évacuer en attendant qu'elle se dissipe...

Le Nuntius s'approcha des deux dignitaires et exécuta un salut tout à fait conventionnel.
-Monsieur, madame, j'ai un message de la plus haute importance à vous transmettre.
-Vous avez de nous toute notre attention. Largo haussa un sourcil.
-Une horde de créatures a attaqué l'un de nos villages du nord. Mon commandant au sein de la commanderie Nuntius la plus proche a prit la décision de mettre tout le monde en état d'alerte. Mais il faut l'envoi de vrai soldats pour protéger le nord. D'après ce que l'on sait, ces créatures venaient soit de l'Edhesse, soit du nord de Scitopole. On penche plutôt pour le premier choix.
-Et les habitants du village?
-Il ne reste aucun survivant autre que le frère qui a pu s'enfuir pendant l'attaque.

Les deux dignitaires restèrent sur le choc. Largo reprit vite son sang froid:
-Vous allez transmettre un ordre pour moi.
Il se saisit d'une feuille de vélin, d'une plume et d'un pot d'encre encombrant la table se trouvant entre lui et Alïna. Il y écrit quelques phrases avant de reposer sa plume et de cacheter sa missive. Le seau du palatinat fut apposé.
-Vous allez donner ceci au général Arvis Duncan. Qu'il fasse mouvement avec sa 2ème Armée en direction du nord. Les détails de sa mission sont consignés dans ce pli. Allez grand train, mon ami.
-Oui, monsieur. Ce sera fait.
Le messager salua et reparti sur le même pas qu'à son arrivée.

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