Etant donné qu'Irkos devait souvent quitter la forêt, l'elfe avait choisi 20 élus d'Adrien pour veiller sur Kalferas. Ceux-ci formaient un conseil, où chaque valeur étaient représentées, telle la force, la sagesse, la ruse, la raison. Mais le plus illustre d'entre eux se nommait Mïlas, un elfe dont on ne comptait pas les années en siècles, mais en dizaine de millénaires. Il était à la tête de cette assemblée, et prenait la décision finale après avoir écouter chacun de ses pairs. Et en ces temps troublées, les élus étaient plus que jamais sollicités.
- Conseiller Mïlas. Une lettre vient d'arriver.
- En provenance du camp humain?
- Non, de plus loin.
Le jeune coursier tendit la lettre au décisionnaire du conseil des Vingt. Il la parcourut rapidement, puis ordonna au messager de faire réunir l'assemblée. Une petite heure plus tard, tout les élus concernés était assis à leur place, curieux de connaître la raison de cette deuxième réunion.
- Conseillers, nous venons à l'instant de recevoir une missive. Je vous laisse la découvrir, et juger de son importance.
Mïlas fit passer la lettre à ces compères, puis attendit les réactions.
Après lecture, chacun concéda qu'il fallait prêter attention aux propos de ce nouveau palatin. La discussion pouvait commencer. On demanda d'abord l'avis de Fildi, le mieux renseigné de tout les élus de la forêt:
- Jund Arakasï a été élu depuis peu au poste de palatin de l'Outre-Mer. C'est un elfe, fervent défenseur de la cause d'Adrien d'après certains. Sa forêt se situerait au sud, mais impossible pour le moment d'en connaître la localisation exacte. Je pense qu'il est digne de confiance.
- Bien, Fildi. Passons au deuxième point. Le Conseiller Irkos n'est toujours pas revenu, il nous faut donc envoyer quelqu'un le représenter.
Chacun se regarda. Si Tilgar était encor présent, si il n'était pas parti parlementer avec les humains, on l'aurait envoyé de toute évidence. Nul autre que lui n'était mieux placé. Mais en son absence, il fallait trouver quelqu'un d'autre. Mais Mïlas coupa les murmures des autres élus.
- Et c'est moi qui m'y rendrait.
De là, le murmure se mua en brouhaha, les avis étant partagés. Si Mïlas partait, qui gouvernerait le Conseil? Une élue se leva, et posa à voix haute toutes les questions:
- Vous ne pouvez partir, Conseiller Mïlas. Qui gouvernera le Conseil? Et si le palatin autorise le port des armes, n'est-ce pas parce qu'il y a un risque potentiel? Nous ne pouvons courir un tel péril...
- Le Conseil est terminé. Je partirais demain au lieu de rendez-vous, armé, mais sans escorte. Je pense pouvoir me défendre, ma longévité parle pour moi, n'est ce pas?
Aucun des élus n'osa broncher. La décision était prise. Les élus se dispersèrent donc, sauf un, Lekta, une elfe particulièrement inquiète.
- A la base, lorsque le Conseiller Irkos a fondé ce conseil des Vingt, c'était dans le but de prendre des décisions, non pas d'envoyer un à un ses Conseillers. Nous ne sommes plus que 18. De grâce, envoyez quelqu'un d'autre, pourquoi tenez vous tant à partir?
- Nous ne pouvons nous permettre d'envoyer un simple élu à ce conclave. Il faut que quelqu'un représente Irkos, donc un membre du Conseil. Qui d'autre que moi peut remplir cette tâche, n'êtes vous pas d'accord?
- Si, mais je continue de penser que c'est de la folie. Qu'Adrien veille sur vous.
- Qu'Adrien veille sur Kalferas.
Puis Mïnas partit pour faire ses préparatifs. Il emmena avec lui une épée courte, qui lui avait maintes fois sauvé la vie, et une sorte d'armures en cuir, sobre. Pas question d'étaler ses richesses, d'autant plus que cette armature lui permettait de bouger convenablement, si affrontement il devait y avoir. Il choisit comme seule escorte son aigle, pour couvrir ses arrières, et l'éclairer au besoin. Le but de ce périple était bien évidemment de représenter Irkos lors de ce conciliabule, mais il avait d'autres raisons, plus personnelles...
- Conseiller Mïlas. Une lettre vient d'arriver.
- En provenance du camp humain?
- Non, de plus loin.
Le jeune coursier tendit la lettre au décisionnaire du conseil des Vingt. Il la parcourut rapidement, puis ordonna au messager de faire réunir l'assemblée. Une petite heure plus tard, tout les élus concernés était assis à leur place, curieux de connaître la raison de cette deuxième réunion.
- Conseillers, nous venons à l'instant de recevoir une missive. Je vous laisse la découvrir, et juger de son importance.
Mïlas fit passer la lettre à ces compères, puis attendit les réactions.
Eminents Citoyens et Seigneurs d'Outre-Mer, je vous salue.
[b]Permettez que je me présente à ceux pour qui mon sceau apposé à cette lettre que d'aucun d'important recevra, ne signifierait rien.
Jund Arakasï, récemment élu à la gouvernance de notre Nation par le Peuple, et originaire de Tol Aëna, royaume maritime et sylvain niché dans les contrées occidentales, forestières et côtières de notre pays.
Je vous écris et j'en appelle à un grand rassemblement, un grand conclave car les dangers nous guettent.
Notre Nation se divise, subit le pillage des uns et des autres. La félonie de certain n'a d'égale que leur aveuglement, leur imprudence. Nous tendons les yeux fermés vers l'irrespect, le chaos. A t-il seulement fallu que la menace de l'Empire de Kalamaï s'évanouisse pour qu'à nouveau les Seigneurs d'Outre-Mer se comportent en bêtes, en sauvages et qui se tirent dans les pattes ?
Ou est donc passé l'unité de la Nation ? L'Outre-Mer n'est -elle plus que le vestige d'un grand éboulement, reposant bien loin au-dessous des nuages qu'elle dominait jadis ? Je refuse de croire que tout ce qui a été édifié jusqu'à récemment ne s'assimile désormais à un funeste passé malgré l'étiolement grandissante de ma confiance envers les Seigneurs qui dominent nos contrées aujourd'hui.
En tant que Palatin affligé par une telle marque de décadence, de faiblesse d'intelligence, je ne suis puis demeurer inactif devant le détricotage un à un de nos idéaux - et ce de la main même des Natifs -, et la montée en puissance des hostilités qui se profilent à l'horizon.
Car oui, la guerre fratricide menace. Et là j'en viens à ceux qui ont été victimes de pillages par leur compatriotes. Aussi vrai qu'ils aiment passionnément les Natifs, ils ne sauraient tolérer plus longtemps que leur ressources leur soient enlevées, leur terres usurpées dans l'ensemble par ceux qu'ils considèrent comme leur propres frères.
Qu'il y ait des individus crapuleux qui fassent exception, je puis aisément le comprendre, et nous les combattront mais que tous s'attellent à élever la main contre les leurs comme si c'était de joyeuse tradition chez nous, c'est une condition inacceptable.
Elle n'amènera qu'à la discorde et à l'incompréhension générale.
J'appelle à la tolérance, à la discussion, à la compréhension, et peut être aussi à la diplomatie pour ceux que ça intéresseraient.
Ainsi un grand conclave de Seigneurs que vous êtes appelés à rejoindre au Chastel de Synodar, sera organisé à la prochaine lune. C'est là que vous ferez entendre vos opinions, ce que vous souhaitez, êtes prêt à concéder et déterminerez vos volontés concernant notre futur commun.
L'enjeu sera important, n'en doutez pas un instant.
[b]Aussi, le port de l'arme sera autorisé, mais l'escorte - si vous souhaitez venir accompagné - ne devra guère dépasser plus de trois hommes. Sachez que le bâtiment sera cerné par les troupes Palatines, qui ont fait serment de servir l'ordre et ne toléreront pas le moindre écart hostile.
Il n'y a donc aucun lieux de craindre quoi que ce soit.
Je vous attendrai en lieux et place,
Arakasï, Palatin d'Outre-Mer.
Après lecture, chacun concéda qu'il fallait prêter attention aux propos de ce nouveau palatin. La discussion pouvait commencer. On demanda d'abord l'avis de Fildi, le mieux renseigné de tout les élus de la forêt:
- Jund Arakasï a été élu depuis peu au poste de palatin de l'Outre-Mer. C'est un elfe, fervent défenseur de la cause d'Adrien d'après certains. Sa forêt se situerait au sud, mais impossible pour le moment d'en connaître la localisation exacte. Je pense qu'il est digne de confiance.
- Bien, Fildi. Passons au deuxième point. Le Conseiller Irkos n'est toujours pas revenu, il nous faut donc envoyer quelqu'un le représenter.
Chacun se regarda. Si Tilgar était encor présent, si il n'était pas parti parlementer avec les humains, on l'aurait envoyé de toute évidence. Nul autre que lui n'était mieux placé. Mais en son absence, il fallait trouver quelqu'un d'autre. Mais Mïlas coupa les murmures des autres élus.
- Et c'est moi qui m'y rendrait.
De là, le murmure se mua en brouhaha, les avis étant partagés. Si Mïlas partait, qui gouvernerait le Conseil? Une élue se leva, et posa à voix haute toutes les questions:
- Vous ne pouvez partir, Conseiller Mïlas. Qui gouvernera le Conseil? Et si le palatin autorise le port des armes, n'est-ce pas parce qu'il y a un risque potentiel? Nous ne pouvons courir un tel péril...
- Le Conseil est terminé. Je partirais demain au lieu de rendez-vous, armé, mais sans escorte. Je pense pouvoir me défendre, ma longévité parle pour moi, n'est ce pas?
Aucun des élus n'osa broncher. La décision était prise. Les élus se dispersèrent donc, sauf un, Lekta, une elfe particulièrement inquiète.
- A la base, lorsque le Conseiller Irkos a fondé ce conseil des Vingt, c'était dans le but de prendre des décisions, non pas d'envoyer un à un ses Conseillers. Nous ne sommes plus que 18. De grâce, envoyez quelqu'un d'autre, pourquoi tenez vous tant à partir?
- Nous ne pouvons nous permettre d'envoyer un simple élu à ce conclave. Il faut que quelqu'un représente Irkos, donc un membre du Conseil. Qui d'autre que moi peut remplir cette tâche, n'êtes vous pas d'accord?
- Si, mais je continue de penser que c'est de la folie. Qu'Adrien veille sur vous.
- Qu'Adrien veille sur Kalferas.
Puis Mïnas partit pour faire ses préparatifs. Il emmena avec lui une épée courte, qui lui avait maintes fois sauvé la vie, et une sorte d'armures en cuir, sobre. Pas question d'étaler ses richesses, d'autant plus que cette armature lui permettait de bouger convenablement, si affrontement il devait y avoir. Il choisit comme seule escorte son aigle, pour couvrir ses arrières, et l'éclairer au besoin. Le but de ce périple était bien évidemment de représenter Irkos lors de ce conciliabule, mais il avait d'autres raisons, plus personnelles...