[Mésolongion] Le Lac Artificiel

Dernière édition par Xanis le Mar 9 Mar 2010 - 3:57, édité 2 fois

Un travail de Titans

L'étonnement fut général lorsque des soldats de la province parcoururent les dizaines de villages entourant Orchomène, accompagnant des Héraults du Palatin. La première réaction des foules fut de se demander qui était le nouveau Palatin de la province car si un nouveau était apparu quelques temps auparavant, il avait disparu aussi vite qu'il était venu !
Pourtant, le Hérault lorsqu'il arrivait à la fin de son pli répondait à toutes les questions :

" Par l'autorité Palatinale de Mésomnon l'Unie :

Un chantier d'une ampleur colossale naîtra dès les premiers jours du mois prochain à l'ouest de la Cité Blanche, tout proche de la naissance de la Sombre Naxos.
Bénie par l'autorité suprême de cette province, tout citoyen désireux d'y trouver un travail de main-d’œuvre sera le bienvenu si tant est qu'il se sera au préalablement enregistré auprès du sergent accompagnant le présent messager.

Ce chantier servira à combler les pénuries alimentaires rencontrées chaque fin d'année dans notre Unie Province et à la rendre prospère.
En espérant que chacun d'entre vous, par la nécessité ou par le devoir patriotique sera tenté de prendre part à notre merveilleuse aventure.

De la main du Palatin Xanis, Patriarche de Draziva et premier Palatin de Mésomnon L'Unie. "

Ainsi donc l'Elfe Noir qui avait fait le tour de la province dans les rumeurs les plus folles était-il encore en vie...
Les citoyens s'étaient longtemps questionné sur cette fameuse tâche qui semblait si grandiose mais malgré la curiosité, beaucoup avaient préféré la sûreté de leurs cultures à la folie du sorcier dont l'ambition semblait si démesurée qu'il avait déjà conquis une province.
Aussi seuls les plus pauvres et ceux dont les plantations avaient péri signèrent pour être artisan ou main d'œuvre sur le chantier.
A peine la signature apposée qu'on répartissait déjà les équipes. On s'arrangeait pour que les travailleurs d'une même équipe se connaissent mais qu'aucune tension ne règne au sein du groupe. Ainsi les ouvrier non qualifiés d'un hameau formaient-ils l'équipe du charpentier ou du forgeron de ce village si lui même s'était engagé.

***

Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis ces scènes.
Des ingénieurs de Prévèze avaient été dépêchés sur place comme l'avait promit la jeune Palatine au Sénat bien des mois auparavant. Les forges des environs avaient tourné nuit et jours pendant de longues périodes, approvisionnés par les carrières les plus proches pour que les outils du chantier soient prêts le moment venu.

Aussi l'immense fourmilière qui régnait aux pieds de Xanis était-elle très prometteuse. Des milliers d'hommes avaient répondu à son appel... ou à celui de l'argent, peu importait. Le principal étant qu'ils étaient là et prêts à faire ce pour quoi ils étaient payés.
Sous la direction des Prévèziens, les contremaîtres faisaient creuser des centaines de personnes à des endroits stratégiques, les charpentiers et leurs apprentis construisaient des cabanes pour les outils et les maçons qui serviraient bien plus tard bâtissaient des maisons en dur pour les familles des ouvriers.

Les caisses du Palatinat avaient prit un sérieux coup mais l'espoir que les ventes de nourriture des années suivantes allaient rapidement résoudre le problème n'avait pas fait hésiter le sorcier.
Celui-ci avait vu la peur qu'avait fait naître son apparition au milieu du diner dans le palais d'Orchomène. Il avait passé de longues semaines reclus dans ses appartements de la Tour et sans doute avait-on cru à sa mort. Il en avait été très proche pour tout dire. Dans sa folie il avait tenté de percer les mystères de la texture même de ce monde et son esprit s'était aventuré très loin de son corps, embrassant dans leur ensemble la grandeur de l'univers et les minuscules vides qui le composaient.
Son désir de puissance l'avait poussé à trouver un moyen d'extraire de tout cela la puissance qui était nécessaire à la cohésion de cette matière et de cette... antimatière. Durant ses longues méditations, il avait tenté d'absorber, de guider, de concentrer, d'utiliser cette phénoménale quantité de pouvoir. Et bien souvent son esprit était passé très proche de l'annihilation, soit parce qu'il avait en effet réussi à libérer l'énergie voulue mais qu'elle échappait à son contrôle, soit parce que dans ses manipulations il provoquait un afflux d'énergie et sa propre existence menaçait d'être aspirée et détruite.

C'est à force d'échecs qu'il avait abandonné et avait comprit qu'il avait passé bien plus de temps qu'il ne le pensait enfermé là. Son corps avait dégénéré, les muscles s'étaient atrophiés et il était devenu d'une maigreur atroce à regarder. Sa peau jadis très clair était maintenant blanchâtre et ses cheveux eux-mêmes avaient perdu leur couleur brune, devenue argentée avec ces expériences.
Il sortit donc comme il le put de son antre et apparut au milieu des convives effrayés par une telle créature. Depuis il avait reprit un peu de poids mais c'était bien là toute l'amélioration qu'il avait réussi à apporter à son état déplorable.

Aussi, afin d'oublier son échec avait-il décidé de mener à bien les différents projets qu'il avait lancés et qui n'étaient pas encore arrivés à terme. Notamment ce lac artificiel et le port militaire et économique d'Etimnon qu'il fallait absolument remettre en état.

" Monseigneur, les méphites ont trouvé le voleur de nourriture. C'est un ermite qui vit seul à quelques toises du chantier. Il volait les vivres dans les abris dès que les ouvriers étaient au chantier. "
" Qu'on me l'amène. "

Le patriarche avait toujours eut à cœur de satisfaire les besoin de son peuple afin qu'il vive heureux et prospère. Mais ce genre de chose lui faisait horreur et il selon son humeur, la réprimande pouvait aller d'un sermon jusqu'à la sentence de mort. Celui d'aujourd'hui ne le rencontrant pas dans de bonnes dispositions, il allait lui être utile.
Bientôt deux créatures ailées approchèrent du sorcier, trainant un homme dans la force de l'âge mais au visage buriné par les années de malheur. Xanis rabattit sa capuche et vit avec satisfaction l'horreur et la frayeur se mélanger sur le visage du prisonnier.

" Pourquoi as-tu volé ces vivres sur le chantier du Palatin ? "
" Monseigneur, il faut me pardonner... Comprenez, avec la sécheresse de ces derniers temps la nature est stérile, je n'ai plus rien à manger et mes enfants... "
" Il suffit ! Si tu avais voulu travailler pour subsister il t'aurait suffit de demander à figurer sur les listes d'ouvriers de ce chantier ! "
" Mais, sire, j'ai entendu parler de son ouverture trop tard ! Les listes étaient déjà closes ! "
" Tu n'as donc même pas prit la peine de demander à l'intendant ? Pour avoir volé les vivres de ces dizaines de personnes du Palatinat de Mesomnon, je te condamne dans l'instant à... Tu as de la chance, le destin décidera de ton sort... "

Terrorisé, le criminel avait la bouche grande ouverte et ne parvenait plus à parler. Le sorcier avait toujours été intrigué par l'étrange capacité des liches à extraire des humains leur énergie vitale et à s'en nourrir. Quelle formidable chose ce devrait être que de pouvoir connaître cela.
Il s'approcha de son homme, la main décharnée tendue devant lui jusqu'à toucher le visage du prisonnier. Se concentrant, il envoya son esprit et sa mana fouiller le corps de l'ermite jusqu'au plus profond de lui, chercher chaque élément le plus petit qu'il pût trouver et se glisser entre eux.
Ce corps était constitué de tant de particules liées entre elles par ces mystérieuses liaisons. Une fois parvenu au bout de sa fouille, il banda son esprit et avec une force décuplée par sa magie, il tenta d'attirer à lui la force de ces puissantes liaisons.

Au bout d'une seconde qui lui sembla une éternité, les premières cédèrent enfin. Rapidement, la chaine de destruction se répandit dans le corps de l'homme et, sentant sans doute un danger, les méphites le lâchèrent immédiatement.
Il hurla. Un cri puissant et aigu, empli de douleur et de peur.
Une fois encore, le sorcier ne parvint pas à capter l'énergie qui était libérée et, de peur que la chaine de désintégration ne se propage, il relâcha doucement sa concentration et rappela son essence en lui, dans son corps.

Dès que la mana l'eut relâché, le corps inerte et méconnaissable s'effondra sur le côté.
Certaines parties de son anatomie avaient tout simplement disparu et du sang s'étalait sur le sol, à côté du cadavre mutilé.
Un nouvel échec. Mais un jour ses connaissances lui permettrait de puiser sa magie dans ce monde lui-même.

C'est à la lueur naissante de l'aube que le Patriarche et les quelques hommes de sciences qui l'accompagnaient firent le tour du chantier afin de juger de l'avancement des travaux.
Comme il l'avait espéré, les hommes qui avaient vécu dans la pauvreté jusque là travaillaient d'arrache-pied de peur de perdre leur emploi et de retourner à leur vie misérable.

Une véritable petite ville était née autour du lac. Les premières familles des ouvriers étaient arrivées quelques temps plus tôt et habitaient dans des maisons de pierre, choses réservée généralement aux familles plus aisées dans les environs.
Avec ces gens étaient arrivés des boulangers attirés par les bouches à nourrir, des tisserands et des tanneurs voyant là une clientèle pour leurs habits, des pâtres et leurs moutons qui étaient là pour satisfaire les deux précédents, quelques femmes de joie et les marchands ambulants ne manquaient pas de passer fréquemment déballer leur camelote aux hommes du palatinat qui se hâtaient de dépenser leur solde en un achat inutile ou de la perdre au jeux comme bien trop souvent.

Toujours était-il que le chantier et le travail que celui-ci engendrait satisfaisaient hautement le Palatin qui ne le cacha pas. On remarqua d'ailleurs aisément les visages ravis qui s'égayèrent au sein de la population.

Monseigneur, j'ai une lettre de Draziva pour vous.

Xanis n'avait pas entendu le messager arriver.
Se retournant afin d'étudier celui-ci, il fut étonner devoir là un Egelos, messagers des couronnes draziviennes et palatinales, soldats fort bien formés utilisés pour transmettre des informations d'importance et qui ne doivent pas s'ébruiter.
Se saisissant de la lettre, il la parcourut rapidement.

" Seigneur Patriarche,

Je viens à l'instant de recevoir la nouvelle de notre Camp de bûcheron dans les bois : les équipes sont à nouveau tombées malades. C'est la troisième fois depuis leur installation et il semble que cette fois l'infection se soit répandue aux quelques hameaux alentours.
Il est plus que probable que les travailleurs périssent d'ici une dizaine de jour, je ne vois vraiment plus quoi faire pour empêcher de fléau...

Eledran, Intendant à la santé publique.
Kul`Hydran, Conseiller au travail. "

Voilà qui devenait agaçant.
Non seulement il perdait des ouvriers pour certains qualifiés dans cette maudite forêt, mais en plus ses projets étaient invariablement retardés par cette satanée infection.
De plus, si les villages des environs commençaient à dépérir, il fallait agir avant que cela ne se propage plus loin dans le palatinat.

Voyage jusqu'à la Capitale de l'Empire, change de cheval régulièrement et prend les meilleurs coursiers possible. Si tu n'as pas assez d'argent, laisse derrière toi des redevances de la Couronne de Draziva.
Ce message doit arriver le plus vite possible à la Corporation du Culte, nous ne pouvons rien faire de plus, c'est dorénavant à eux d'intervenir.

Bien sire, qu'ai-je le droit de leur dévoiler ?

Tout ce qui a trait de près ou de loin à ces bois et aux travaux qu'on y mène.
Va maintenant, et hâte toi.

Sujet: Re: [Mésolongion] Le Lac Artificiel Lun 1 Mar 2010 - 14:41

Une fois sûr que le chantier avançait bien et qu'ils ne rencontreraient pas de soucis d'ordre technique, le Patriarche se désintéressa un peu de ce travail. Les ingénieurs agronomes de Prévèze étaient sans doute fort instruits et doués dans leur matière, aussi leur laissa-t-il le soin de faire les calculs et d'établir les plans à leur convenance.
Bien sûr, il allait falloir prévenir Naxopole que le débit de leur fleuve serait réduit... Mais il ne connaissait pas la nouvelle palatine, aussi décida-t-il de remettre cette tâche à plus tard, une fois les travaux dans un stade plus avancé.

Il était mécontent de voir l'endroit si peu surveillé depuis quelques jours. Toutefois, il n'avait pas eu le choix lorsque le général Delhorn lui avait demandé des troupes aériennes supplémentaires afin d'achever la construction du port plus rapidement.
Aussi les effectifs de garde de la zone avaient-ils été réduits.

Mais même cela en ce jour ne lui venait guère à l'esprit.
En réalité il repensait au message qu'il avait fait parvenir quelques temps plus tôt à Hélèna et Babka, les palatins de Prévèze et Maon, dans lequel il les invitait à former une alliance du littoral de Kalamaï.
Bien qu'aucune réunion n'ait encore été décidée, il ne cessait d'espérer quant à cette union et aujourd'hui il songeait à convier un autre membre dans cette illustre assemblée.
Il savait Prévèze prospère et Maon en bonne santé. Il savait aussi que tous deux étaient d'une puissance militaire non négligeable mais aujourd'hui, contre toute attente, Argostole semblait redresser la tête et défier le monde de son visage cynique.

Il avait entendu dire que le nouveau palatin d'Argostole disposait d'une fière armée dont il n'hésiterait pas à se servir en cas d'inquiétude pour ses sujets et cela le ravissait. De plus le palatin de Zackinthe avait été remplacé lui-aussi. L'ancien lui avait laissé un tel mauvais souvenir lors de son entrée fracassante au Sénat qu'il lui aurait été impossible lier une quelconque alliance avec cette chose repoussante.
Peut-être le nouveau disposait-il de meilleures manières. Pour le savoir il allait falloir le convier lui aussi à cette réunion.
Bien évidemment, il se souvenait que la Prévèzienne était en mission diplomatique en Outre-Mer, mais il allait tout de même convier ses délégués en attendant avec impatience son retour. Il possédait aussi un souvenir d'elle très vif. Sa maîtrise de la mana ne lui avait à l'époque pas plus échappé sur son incroyable beauté et la revoir serait un pur plaisir pour son âme pervertie.

Il demanda donc au scribe de rédiger comme suit des lettres d'invitation aux palatins de Maon, de Zackinthe, d'Argostole, de Prévèze et de Thassopole :

" Mes respectueux confrères,

Malgré les apparences de mes précédents actes de par cet empire, c'est animé d'une grande force et avec détermination que je veux oeuvrer pour la paix et la prospérité de notre Empire. Et si ce pli vous parvient, c'est parce que je pense que nous avons cet idéal en commun.
Toutefois, il n'est pas l'heure de se voiler la face et il est temps de reconnaître que Kalamaï court de multiples de risques -que ce soit de guerre d'indépendance, d'invasion ou toute autre chose- et je vous propose de trouver une solution à une bonne partie de ceux-ci conjointement et en parfaite harmonie.

Afin de discuter de nos possibilité et de marquer ou non votre accord aux propositions cités, je me permets de vous inviter au palais de la Cité Blanche en Orchomène, où vous et votre délégation serez obligeamment reçus.
Naturellement, je me doute que votre confiance en moi ne peut qu'être limitée après les coups d'éclats qui ont déjà retenti de mes actes, aussi je ne serais en rien offusqué et vous décidez de vous faire accompagner d'une troupe de garde et elle sera bien évidemment nourrie logée par les armées de la province.
En attente de votre réponse que j'espère positive et d'une date qui vous conviendrais, je vous salue respectueusement.

Xanis, Patriarche de Draziva et premier Palatin de Mésomnon l'Unie. "

Position suivante de Xanis

Sujet: Re: [Mésolongion] Le Lac Artificiel Jeu 4 Mar 2010 - 22:47

Une dizaine de jours après l'envoi de la missive par le Palatin Xanis, un aigle voyageur lui revint, porteur de la réponse du Palatin Aquilodon de Zakinthe. Lorsque le maître de Mésomnon l'Unie déroula le parchemin, il vit une longue écriture, semblable à celle des hauts elfes, s'étaler sous ses yeux, l'abreuvant de la réponse quelque peu étrange de son confrère.

"Sire Xanis,

Je suis flatté de votre invitation, car vous ne semblez pas nous considérer comme des barbares sans éducation. Vous réjouissez nos coeurs.

Aussi, je me dois de vous répondre avec courtoisie.

Je vais bientôt rencontrer le Palatin de Thassopole, le seigneur Aedric Von Seviand, dans la nouvelle enclave de Thassopole, ici, dans les terres de Zakinthe. Peut-être n'aura-t-il pas reçu votre invitation. Je le préviendrait en votre nom, et peut-être viendrons-nous ensemble à votre conclave.
Cependant, sachez que mes compagnons de route sont étranges, et l'un des deux qui m'accompagneront probablement est un Basilic, dompté bien sûr, mais qui peut choquer bien des gens. Je ne peux me permettre de le laisser en Zakinthe, car il pourrait provoquer de lourds dégâts. Je me vois donc dans l'obligation, si je dois venir en personne, car je n'ai plus de délégué à envoyer, excepté Jagdal Manacim, le Célestial qui vient de rejoindre les terres de Zakinthe. Cependant, je ne lui fait pas encore confiance, aussi faudra-t-il s'habituer à la présence du reptile, Ukrimos.

Pour ce qui est d'une date, sachez que je ne pourrais débuter mon voyage vers Mésomnon que dans une demi-lune à partir du moment où vous recevrez cette missive.

Je vous prie de bien vouloir m'excuser de ma conversation par trop familière et je vous souhaite une agréable continuation, jusqu'à notre probable rencontre.

Prophète Aquilodon de Ménéxène, Palatin de Zakinthe. "

Le Palatin Aquilodon, récemment monter au pouvoir, sembla à Xanis être un homme, ou un géant, puisqu'il l'était, plutôt excentrique, et assez surprenant, au vu de ce message...

Invité

Quelques heures plus tard, un second volatile arriva. Cette fois-ci il s’agissait d’un corbeau, signe reconnaissant du Comte Adalemos : il avait répondu à son tour.

"Cher Patriarche,

Je ne m’attendais pas à votre missive, nos rapports étant quelque peu tendus... Il ne me serait pas venu à l’idée que vous puissiez m’inviter pour me parler de vos désirs de paix. Qui peut m'assurer que vous êtes sincère et que vous ne cherchez pas une excuse pour m’éloigner de mon royaume et ainsi le saccager comme vous l’avez déjà fait ? Cependant, comme vous, je rêve d’un Empire prospère où les guerres cesseraient.

J’accepte donc volontiers votre invitation, qui nous permettra, peut-être, de repartir sur de bonnes bases. Attendez-vous à me recevoir moi et mes hommes dès que vous m’aurez confirmé une date fixe pour cette réunion.

Adalemos, Comte de Feu Ardent et Palatin d’Argostole."

Sujet: Re: [Mésolongion] Le Lac Artificiel Dim 7 Mar 2010 - 18:27

Un elfe sur un griffon arriva sur les abords du lac artificiel, porteur d'une missive pour le seigneur de Draziva portant le sceau de Maon.

''Messire Xanis,

Votre invitation a été reçu par l'intendant de Maon qui transmettra dès que possible au Seigneur Babka afin que rendez-vous soit fixé pour cette rencontre que vous désirez faire. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il se trouve en Outre-Mer au près de Demoiselle Hélèna pour une mission diplomatique. Peu de nouvelles nous sont parvenus quant à l'échéance d'ici leur retour.

Il était déjà prévu à son retour de vous rendre visite suite à votre demande effectué entre les murs du Sénat, il vous suffit maintenant de fixer un moment précis pour cette rencontre.

Dans le cas où le palatin de Maon ne serait pas de retour à la dite date, veuillez accepter ma présence en tant qu'Intendant de notre province.

Roeran, Intendant de Maon
Au service du Seigneur Babka, Palatin de Maon''

L'elfe ayant remis la missive attendit de voir si une réponse lui serait acheminé avant de repartir.

Sujet: Re: [Mésolongion] Le Lac Artificiel Mar 9 Mar 2010 - 3:51

Position précédente de Xanis

Le Patriarche avait été très satisfait des trois réponses qu'il avait eues.
De plus, le palatin de Zackinthe semblait décidé à faire le voyage avec celui de Thassopole, il comptait donc sur une quatrième présence à la fameuse réunion qu'il organisait. Le message qu'il confia à l'elfe de Maon et qu'il fit porter aux autres palatins qui avaient reçu son invitation fut le suivant :

" Mes respectés confrères,

Fort de la présence de la majorité d'entre vous, je vous propose de nous réunir en la Tour Blanche d'Orchomène dans exactement deux lunes à compter de ce jour.
Ceci vous laissant comme à moi le temps de terminer les affaires en cours et de mettre en place tous les préparatifs nécessaires à cette rencontre.

Les plaines à l'Est de la cité son à même de fournir un terrain d'atterrissage pour une délégation désireuse de se déplacer par la voie des cieux, Mesomnon ne pouvant, à mon grand regret, fournir à l'heure actuelle de port d'attache.

Xanis, Patriarche de Draziva, premier Palatin de Mésomnon l'Unie. "

Lissant les plis de sa robe couleur de sang, habit traditionnel des sorciers, Xanis réfléchit à ce qu'il allait faire d'ici cette date.
Si rien n'interférait dans ses plans, le port d'Etimnon verrait d'ici là sa digue et les différentes pièces militaires assurant sa sécurité parachevées.
Il n'osait espérer que ses troupes dans la Vallées des Flammes auraient également alors achevé leur mission mais comptait secrètement sur les forces capacités stratégiques du capitaine Melfort pour y arriver tout de même dans ces délais.
Le lac, quant à lui, prendrait bien plus de temps avant d'être utilisable selon ses desseins. Les artisans travaillaient toujours avec bonne humeur, heureux d'avoir un emploi stable et de pouvoir nourrir leur famille. Peu leur importait que ce fut Draziva que leur payait leur solde et non la province. Les matières premières alors nécessaires, à savoir le bois et le métal pour les outils et les charriots était fourni avec suffisamment d'abondance pour qu'il n'ait pas à se soucier d'une pénurie.

De l'extérieur de la maison bâtie en dur du chef de chantier, demeure dans laquelle il se trouvait à l'heure actuelle, il pouvait entendre les sons lointains provenant du cratère en formation à quelques toises de la Sombre Naxos.
Les coups de pioches sur les blocs de pierre les plus impressionnants résonnaient dans l'air calme, parasités par le raclement régulier des pelles sur les gravats et celui, plus assourdissant des charriots qui se remplissaient. Le fouet des cochers se faisaient entendre ici ou là lorsqu'une carriole était pleine de terre et que les chevaux de traie ou les boeufs devaient se charger de l'amener dans un endroit propice à la décharger.
Les menuisiers frappaient pour leur part de furieux coups de marteaux sur leurs planches de bois, que ce soit pour la charpente d'un nouveau bâtiment du petit village ou pour soutenir les berges instables du lac en construction, le fleuve furieux à cet endroit ayant une fâcheuse tendance à vouloir s'approprier le trou avant que celui-ci ne soit terminé.

Hé bien soit.
Le temps était venu d'aller rendre visite à la Corporation des Arcanes et de s'attarder quelques temps à étudier dans la grande bibliothèque du lieu.

Sujet: Re: [Mésolongion] Le Lac Artificiel Dim 14 Mar 2010 - 19:04

La dernière réponse arriva de Zakinthe, portée par un grand corbeau. Elle était en soi inutile, si l'on omettait que le Palatin donnait son nom complet, que peu connaissait.

Citation :: Sire Xanis,

Je viendrai en personne à votre conclave, accompagné du Basilic, qui vous fournira, je pense, un intéressant sujet d'étude. Je serai accompagné par une suite de cinq personnes maximum.

J'ai aussi le regret de vous annoncer que le Palatin Aedric Von Seviand de Thassopole ne sera pas présent en personne, car il prétexte des affaires plus importantes. Je l'ai cependant persuadé d'envoyer un émissaire, et il a suivi mon conseil, car cet émissaire n'est pas des moindres. Il se nomme Maelir Konk, et est le général des Elus de Brak, division d'élite du royaume de Nardogord.

Avec mes respectueuses salutations,

Aquilodon Hurta Nar'Kaïn, Palatin de Zakinthe

Sujet: Re: [Mésolongion] Le Lac Artificiel Lun 15 Mar 2010 - 14:43

Un albatros porta une missive de la pleine puissance de ses ailes:

Spoiler:

Ainsi Prévèze répondait, tardivement certes, au message du palatin de cette province en plein essort.
Oui, le palatinat serait représenté lors de cette grande réunion. Pas par la palatine, occupée par une mission donnée par le Sénat de Kalamaï lui même. Mais par des personnes d'une importance, non pas égale, mais presque. L'Intendant était connu déjà de la plupart. Mais la question qui flottait au dessus des esprits concernait cet illustre inconnu décrit comme proche de la comtesse...

Sujet: Re: [Mésolongion] Le Lac Artificiel Mer 17 Mar 2010 - 22:02

Une caravane miteuse se profila à l'horizon, les nains encadrant le chariot principal aidèrent un vieux prêtre à s'extraire du chariot.
S'époussetant, l'homme du culte se saisit d'une gourde et ses gardes prirent chacun une liasse de tracts.

Le groupe s'engagea dans le camp grouillant de troupes et de délégations diplomatiques, les nains distribuaient de petits feuillets, en grandes lettres gothiques s'attendaient un traditionnel message de propagande de L'Eglise :

La Bonne nouvelle est arrivée !
Impériaux de toutes confessions, rejoignez l'armée de l'Eglise, ensemble soyons plus forts !

Le responsable du groupe se dirigea vers ce qui semblait être le centre du campement, et tendit une missive à un officier de liaison :

L'Eglise est en marche, le Grand prêtre est en marche pour vous porter toute assistance, spirituelle et matérielle et régler cette affaire au plus vite.

Sujet: Re: [Mésolongion] Le Lac Artificiel Jeu 18 Mar 2010 - 7:25

Placés en hauteur sur le versant du relief où naissait la Sombre Naxos, les sentinelles repérèrent rapidement la colonne qui se dirigeait vers le village neuf qu'avaient construit les ouvriers du lac pour leurs familles.
De peur que ce ne soit une bande de malfaiteurs qui projetaient une mise à sac du lieu, elles allumèrent un petit fanal à flanc de colline, visible depuis les alentours du chantier où il serait immanquablement repéré par les vigies. Et elles le remarquèrent en effet rapidement.
Les soldats de la Garde Provinciale passèrent rapidement à l'armurerie et saisirent leurs lances pendant que des pages les aidaient à enfiler leurs cottes de mailles. Ils se placèrent rapidement, en deux lignes de douze hommes, lances brandies, attendant la charge de quelques brigands qui, faute de quoi se nourrir, tentaient le tout pour le tout contre les forces Palatines.

Aussi quelle fut la surprise lorsqu'ils découvrirent une procession de nains brandissant le drapeau de la Corporation du Culte. Ils déposèrent évidemment les armes mais furent déconcertés par la présence de cette délégation en ce lieu.
La caravane s'arrêta à quelques mètres d'eux et les nains s'approchèrent, leurs donnant un parchemin les invitant à rejoindre l'armée de l'Eglise Kalamaïenne. Éberlués, ils se regardèrent, hésitant entre l'éclat de rire et la piété.

Ils n'eurent pas le temps de se décider que déjà leurs invités les avaient contournés et progressaient sur le chantier, entre les travailleurs, leur donnant à chacun les mêmes tracts. Un instant le sergent hésita à leur demander de cesser afin de ne pas déranger les ouvriers en pleine journée. Mais découragés par leur foi, ils décidèrent de ne rien faire.
Les nains envahirent peu à peu tout le chantier, invitant chaque homme, des artisans au maître d'oeuvre en passant par les esclaves à les rejoindre dans leur lutte. Ils se regroupèrent finalement devant la maison des officiers où logeaient les plus hauts gradés, en lien direct avec le Patriarche et donnèrent un pli au capitaine.

" Bien. Je transmettrai ce message au Palatin dès que possible. "

Le chantier du lac... Le seul endroit de cette province qui avait échappé un tant soi peu à la folie qui saisissait la moitié de la province Unie. Bien qu'elle effleure chaque jour depuis quelques temps cet endroit aussi.

¤ ¤ ¤

Les sentinelles étaient anxieuses.
Une flotte aérienne avait fait son apparition au sud de la zone. D'abord de simples points à peines discernables dans le ciel bleu, les créatures grossirent rapidement jusqu'à ce qu'on distingue que c'étaient des cockatrices montées par des humains.
Depuis le sol, sous cette force volante, montait une colonne de poussière indiquant qu'une caravane faisait marche dans leur direction. Progressant toutefois moins vite que les cockatrices.

Aucun mouvement de troupes n'avait été signalé et le capitaine avait été assailli de vives inquiétudes. Mais les voyageurs venaient du sud-est, donc pas d'une province étrangère. Aussi avait-on simplement doublé la garde et mis les réservistes sur le branle-bas.

Il fallut tout de même attendre que les soldats ne soient plus qu'à quelques minutes des lignes de défense pour que l'on reconnaisse l'étendard de la cohorte Béhémoth, groupe d'intervention spécial et lourdement armé chargé de la défense d'Orchomène et de Samos.
Et bien que ces visiteurs soient des alliés, leur apparition impromptue ne laissait rien présager de bon... la flottie fit route vers les pistes à l'est du chantier, juste derrière le hameau où logeaient les ouvriers.

Aussi, tous les plus hauts responsables du projet "lac artificiel" étaient-ils alignés juste derrière le petit muret délimitant le potager communal, droits dans leurs bottes et surveillant d'un air ennuyé le ballet des créatures aillées .
Des vagues de créatures se posaient par douzaines, les soldats en armure et équipés pour la guerre sautaient de leurs montures et dégageaient la place pour la vague suivante. Mécanisme finement huilé puisque plusieurs soldats parmi les premiers à terre sortirent des tissus de couleurs afin de coordonner le mouvement.

Quatre groupes se posèrent ainsi avant que des hommes en armure différente ne mettent pied à terre. Des recrues à ce que pouvaient en juger les sergents présents. Plus gauches, ces derniers mirent plus de temps à sortir du périmètre, s'attirant quelques remontrances des Béhémoths chargés d'harmoniser l'opération.
Une fois tout ce beau monde à terre, les officiers venus accueillir leurs visiteurs firent quelques pas vers ces derniers.
Mais à peine eurent-ils fait deux mètres qu'ils étaient mis en joue par des archers.
Le commandant Zalteran, chef de la cohorte fit un pas en avant et clama d'une voix haute et forte.

Moi, Zalteran, chargé de la sécurité de la Province en l'absence de notre glorieux Palatin, déclare la quarantaine militaire de ce chantier et des terrains attenant.
Deux cent cinquante soldats armés d'arc et d'arbalètes arriveront ici dans deux heures, durant cette période vous resterez avec moi afin de ne pas souffler à vos hommes de quitter les environs.
Toute personne tentant de violer la quarantaine ou de s'approcher d'un des gardiens sera abattue sans autre forme de procès.

Une stupéfaction sans bornes se lisait sur les visages aux bouches béantes des hautes pontes qui venaient d'être constituées prisonniers.
Peu à peu le rouge de la colère leur monta aux joues, mais face aux soldats surentrainés, ils n'avaient aucune chance de succès.

Soyez toutefois assurés que vous serez traités avec égards et que vous comme vos ouvriers recevrez vivres et confort en abondance.
Maintenant menez-nous aux émissaires de l'Eglise qui se trouvent sous votre protection.

¤ ¤ ¤

Le battant se brisa net sous le coup de bottes vigoureux du Béhémoth. Rapidement, une escouade de quatre soldats entra dans la maison de pierre où demeuraient les envoyés de sa Sainteté.
Le premier soldat progressait au pas de course, un grand et large bouclier tenu devant lui, le protégeant presque entièrement de l'avant. Deux soldats avançaient légèrement derrière lui, aussi à l'abri du bouclier, arbalètes au poing alors que le quatrième compère fermait la marche et vérifiait fréquemment leurs arrières.

Ils vérifièrent ainsi les pièces du rez-de-chaussée puis montèrent à l'étage où ils trouvèrent les nains prêts à descendre voir la cause de ce raffut.
Avec force cris d'avertissement, ils leur ordonnèrent de se placer dos au mur, à l'opposé de la pièce, avant de crier dans l'escalier que la situation était sous contrôle.

Zalteran fit alors son entrée, jaugeant un à un les nains qui étaient violets de rage et maugréaient qu'il était inadmissible que des membres de l'Eglise soient traités ainsi.

Quand sont-ils arrivés ? s'enquit le commandant.
Woarf... ça fait bien un mois.
Parfait. Emissaires, vous me voyez désolé de devoir vous traiter ainsi, mais je vous ordonne de quitter Mésomnon sur l'heure. Voyagez sans vous arrêter, prenez de la viande séchée avec vous, et ne parlez à personne avant d'avoir traversé la frontière.
Vous avez deux jours au maximum pour rejoindre Naxopole, si vous êtes arrêtés par une patrouille une fois ce délai écoulé, vous serez placés en détention dans les geôles du palatinat.
Votre chariot vous attend à côté des écuries, si vous pensez aller plus vite sans, il vous y attendra toujours lorsque la quarantaine sera levée.

Un peu perdus, les nains sortirent en trainant les pieds et disparurent.
Un autre soldat de la cohorte pénétra dans le lieu et glissa quelques mots au commandant avant de sortir à pas félins.

Les troupes au sol sont arrivées et déployées. La quarantaine est en place. J'ose espérer avoir votre soutien messieurs.