Les cadrans de Ghenssay indiquaient 10 heures du matin lorsqu'un peloton de cavaliers légers pénétra dans la clairière.
Après quelques hésitations, le capitaine qui était en tête du groupe fit sonner du cor. Tel un long cri guttural sorti d'un quelconque démon des enfers. Le nez de Nucter, voilà ce qu'était ce satané instrument !
Ils mirent dans l'ordre pieds à terre, leurs capes cramoisies laissant échapper un murmure des cottes de mailles qu'ils portaient. Les fins fils couleurs d'argent brodés dans leurs capes jouaient avec la lumière du soleil, tel quelques gouttes de ce noble métal échouées dans un lac de sang.
Épée longue au côté, ils se dispersèrent et inspectèrent minutieusement mais rapidement les sous-bois afin de débusquer un éventuel danger. Leur regard expert leur permit de trouver quelques tanières et autres terriers où ils trouveraient les animaux dont ils se nourriraient durant quelques jours.
Le capitaine et vingt-deux hommes se retrouvèrent au centre de l'étendue d'herbe où un second souffle fut puissamment donné dans la corne. Les deux hommes restant étaient occupés à traquer et capturer deux lièvres d'âge moyen afin de ne pas priver des enfants de leurs parents, épuisant ainsi moins vite leurs réserves potentielles.
Les lapins furent dépecés, lavés et vidés pendant que la troupe se restaurait de quelques bandes de viande séchée et salée. Ils se désaltérèrent en vidant leurs gourdes puis débroussaillèrent la lisière des bois des buissons qu'ils jugeaient trop hauts. L'herbe était haute de presque un demi-pied de haut, n'entravant donc pas la marche, le capitaine loua les animaux de la forêt qui, à n'en pas douter, étaient auteurs de cet entretien.
* L'endroit est convenable... *
" Faites sonner du cor et préparez le feu, nous nous établissons ici. "
Les buissons secs qui avaient été coupés furent rassemblés et mis en tas au centre de la mer verte. On y mit le feu et une troisième fois le long brame s'éleva dans les airs, semblant aller chercher et décrocher les Dieux sur leurs nuages de soie. Dans le ciel, l'astre de la nuit s'était attardé et les observait de son regard fixe, petits vermisseaux si impuissants fasse à la grandeur du monde.
Une fois la colonne de fumée montée aux cieux ils eurent une réponse la caravane. Elle pourrait maintenant se repérer et suivre à la fumée afin de les trouver.
Les lapins furent mis à cuire sur une broche et cinq hommes partirent repérer les alentours afin de trouver un ruisseau, une source ou quoi que ce fût où l'on peut trouver de l'eau fraiche et potable. Le reste de la troupe planta chercha des emplacements d'où ils pouvaient voir la plus grande partie de la clairière tout en étant assez proche des sous-bois, sans pour autant en être trop éloigné.
On y planta des barres de bois délimitant un périmètre des quatre mètres carrés. A cet endroit se dresserait d'ici quelques temps un mirador qui servirait à protéger le campement contre une éventuelle agression venant des bois, mais aussi de surveiller les travailleurs forcés présents dans le camp.
Le soleil avait dépassé son zénith depuis deux douzièmes de journée lorsque la caravane entra dans la clairière.
En tête, on trouvait cinq cavaliers aux blasons draziviens, suivait un peu plus d'une centaine d'hommes bâtis comme des taureaux. Les deux tiers d'entre eux avaient les mains liées étaient liés entre eux par une épaisse corde tressée.
Derrière ceux-ci suivait deux dizaines de soldats montés arborant les mêmes capes que les premiers.
Enfin, fermant la marche, on trouvait deux charrettes tirées par quatre boeufs faisant un raffut de tous les diables au moindre chaos de leur "chemin" improvisé. Le premier était chargé de haches, de scies et d'outils nécessaires à la découpe des arbres et à leur acheminement jusqu'au lieu où il serait traité et travaillé. Le second était chargé d'épées, de coutelas, de quelques lances et d'arcs et arbalètes munis de leurs carquois et de leurs flèches et carreaux. C'est sans doute pour cette raison que le second était fermé dans un coffre de fer et cadenassé.
Une fois la caravane immobilisée, les prisonniers furent détachés individuellement. Durant la manoeuvre, le charriot d'outils fut encadré de cavaliers et c'est un à un que les criminels furent priés de prendre leurs outils. On les assigna ensuite au débroussaillement des sous-bois pendant que les artisans se chargeraient des monter le campement selon leurs besoins.
Des archers surveillaient attentivement les condamnés, arcs bandés et flèche encochée, prêtes à transpercer le dos d'un éventuel fuyard. Les ordres des Intendants étaient clairs, en cas de tentative de fuite, de rébellion ou toute entorse au règlement fixé par l'autorité militaire, la punition devait être exemplaire !
En réalité, selon l'un des derniers édits promulgués par Xanis, ces hommes avaient le statut d'esclaves. Pas les artisans, non ... les condamnés. En effet, selon le texte, seuls les prisonniers récidivistes désignés par le tribunal ou par la Couronne pouvaient êtres désignés comme esclaves. Ils étaient alors confiés à des artisans auxquels ils appartenaient et qui se voyaient alors confiés certaines tâches par le Palais ou étaient confiés à l'armée pour des travaux précis.
Dans le cas présent ils étaient confiés à l'armée et, plus précisément, au capitaine Zel`Khan chargé de fonder et veiller au bon fonctionnement de ce camp de bûcherons de Draziva.
D'autres avaient été donnés à des boulangers de la capitale afin d'augmenter leur production. En échange, ils devaient produire des miches gratuites pour nourrir le prisonnier et d'autres pour nourrir la population défavorisée de la ville à moindre cout.
Le bois ici coupé serait transporté au sud-ouest où, dans un atelier de la Couronne, il serait mis en forme par des artisans ébénistes et préparé pour les divers chantiers où il serait utilisé. Ledit atelier était à une douzaine de milles de l'enceinte de Ghenssay.
"Capitaine, le campement sera fini et opérationnel d'ici quatre jours."
Dernière édition par Xanis le Ven 5 Mar 2010 - 2:29, édité 1 fois
Après quelques hésitations, le capitaine qui était en tête du groupe fit sonner du cor. Tel un long cri guttural sorti d'un quelconque démon des enfers. Le nez de Nucter, voilà ce qu'était ce satané instrument !
Ils mirent dans l'ordre pieds à terre, leurs capes cramoisies laissant échapper un murmure des cottes de mailles qu'ils portaient. Les fins fils couleurs d'argent brodés dans leurs capes jouaient avec la lumière du soleil, tel quelques gouttes de ce noble métal échouées dans un lac de sang.
Épée longue au côté, ils se dispersèrent et inspectèrent minutieusement mais rapidement les sous-bois afin de débusquer un éventuel danger. Leur regard expert leur permit de trouver quelques tanières et autres terriers où ils trouveraient les animaux dont ils se nourriraient durant quelques jours.
Le capitaine et vingt-deux hommes se retrouvèrent au centre de l'étendue d'herbe où un second souffle fut puissamment donné dans la corne. Les deux hommes restant étaient occupés à traquer et capturer deux lièvres d'âge moyen afin de ne pas priver des enfants de leurs parents, épuisant ainsi moins vite leurs réserves potentielles.
Les lapins furent dépecés, lavés et vidés pendant que la troupe se restaurait de quelques bandes de viande séchée et salée. Ils se désaltérèrent en vidant leurs gourdes puis débroussaillèrent la lisière des bois des buissons qu'ils jugeaient trop hauts. L'herbe était haute de presque un demi-pied de haut, n'entravant donc pas la marche, le capitaine loua les animaux de la forêt qui, à n'en pas douter, étaient auteurs de cet entretien.
* L'endroit est convenable... *
" Faites sonner du cor et préparez le feu, nous nous établissons ici. "
Les buissons secs qui avaient été coupés furent rassemblés et mis en tas au centre de la mer verte. On y mit le feu et une troisième fois le long brame s'éleva dans les airs, semblant aller chercher et décrocher les Dieux sur leurs nuages de soie. Dans le ciel, l'astre de la nuit s'était attardé et les observait de son regard fixe, petits vermisseaux si impuissants fasse à la grandeur du monde.
Une fois la colonne de fumée montée aux cieux ils eurent une réponse la caravane. Elle pourrait maintenant se repérer et suivre à la fumée afin de les trouver.
Les lapins furent mis à cuire sur une broche et cinq hommes partirent repérer les alentours afin de trouver un ruisseau, une source ou quoi que ce fût où l'on peut trouver de l'eau fraiche et potable. Le reste de la troupe planta chercha des emplacements d'où ils pouvaient voir la plus grande partie de la clairière tout en étant assez proche des sous-bois, sans pour autant en être trop éloigné.
On y planta des barres de bois délimitant un périmètre des quatre mètres carrés. A cet endroit se dresserait d'ici quelques temps un mirador qui servirait à protéger le campement contre une éventuelle agression venant des bois, mais aussi de surveiller les travailleurs forcés présents dans le camp.
¤ ¤ ¤
Le soleil avait dépassé son zénith depuis deux douzièmes de journée lorsque la caravane entra dans la clairière.
En tête, on trouvait cinq cavaliers aux blasons draziviens, suivait un peu plus d'une centaine d'hommes bâtis comme des taureaux. Les deux tiers d'entre eux avaient les mains liées étaient liés entre eux par une épaisse corde tressée.
Derrière ceux-ci suivait deux dizaines de soldats montés arborant les mêmes capes que les premiers.
Enfin, fermant la marche, on trouvait deux charrettes tirées par quatre boeufs faisant un raffut de tous les diables au moindre chaos de leur "chemin" improvisé. Le premier était chargé de haches, de scies et d'outils nécessaires à la découpe des arbres et à leur acheminement jusqu'au lieu où il serait traité et travaillé. Le second était chargé d'épées, de coutelas, de quelques lances et d'arcs et arbalètes munis de leurs carquois et de leurs flèches et carreaux. C'est sans doute pour cette raison que le second était fermé dans un coffre de fer et cadenassé.
Une fois la caravane immobilisée, les prisonniers furent détachés individuellement. Durant la manoeuvre, le charriot d'outils fut encadré de cavaliers et c'est un à un que les criminels furent priés de prendre leurs outils. On les assigna ensuite au débroussaillement des sous-bois pendant que les artisans se chargeraient des monter le campement selon leurs besoins.
Des archers surveillaient attentivement les condamnés, arcs bandés et flèche encochée, prêtes à transpercer le dos d'un éventuel fuyard. Les ordres des Intendants étaient clairs, en cas de tentative de fuite, de rébellion ou toute entorse au règlement fixé par l'autorité militaire, la punition devait être exemplaire !
En réalité, selon l'un des derniers édits promulgués par Xanis, ces hommes avaient le statut d'esclaves. Pas les artisans, non ... les condamnés. En effet, selon le texte, seuls les prisonniers récidivistes désignés par le tribunal ou par la Couronne pouvaient êtres désignés comme esclaves. Ils étaient alors confiés à des artisans auxquels ils appartenaient et qui se voyaient alors confiés certaines tâches par le Palais ou étaient confiés à l'armée pour des travaux précis.
Dans le cas présent ils étaient confiés à l'armée et, plus précisément, au capitaine Zel`Khan chargé de fonder et veiller au bon fonctionnement de ce camp de bûcherons de Draziva.
D'autres avaient été donnés à des boulangers de la capitale afin d'augmenter leur production. En échange, ils devaient produire des miches gratuites pour nourrir le prisonnier et d'autres pour nourrir la population défavorisée de la ville à moindre cout.
Le bois ici coupé serait transporté au sud-ouest où, dans un atelier de la Couronne, il serait mis en forme par des artisans ébénistes et préparé pour les divers chantiers où il serait utilisé. Ledit atelier était à une douzaine de milles de l'enceinte de Ghenssay.
"Capitaine, le campement sera fini et opérationnel d'ici quatre jours."
Dernière édition par Xanis le Ven 5 Mar 2010 - 2:29, édité 1 fois