En route vers le Sénat

L'Iltarn se posa au sol sous les yeux grands ouverts d'une troupe de badauds. La créature redécolla aussitôt après avoir déposé ses passagers. Dorgo demanda gentiment à Malbrum de le suivre à la Corporation des Arcanes, et ce dernier accepta. L'Elfe noir ne sentit pas un grand enthousiasme chez le Marchand, mais il avait insisté.

C'est alors que Fenrir, à qui Dorgo avait demandé de venir avant le début de la quête, vint à lui. Soudain, l'Elfe noir se rappela que son ancien garde du corps, Dagnir, était resté à Orchomène. Tant mieux, il n'en avait plus besoin, et il n'aurait à le payer que si il se repointait. Puis maintenant, son unique ami et serviteur, en qui il ressentait un sentiment proche de la confiance, était là.

- Me voici, comme v... tu l'as souhaité. J'ai appris que tu étais en mission pour la Corporation. Tout s'est-il déroulé comme tu le souhaitais ?
- Nous en reparlerons plus tard, mais tu peux éventuellement aiguiser tes lames. Quelles sont les nouvelles en Edhesse ?
- Rien de spécial. Les attaques se font moins violentes, et plus rares. Les économistes tentent tant bien que mal de nouer des relations commerciales avec nos voisins. Bande de bons à rien. Ah, et tu es convié à une séance du Sénat, avec comme thème l'Outre-Mer.
- Mais qu'est ce que j'en ai à... Dorgo réfléchit. Tout les individus influents du continent seront là. Sire Malbrum, changement de programme, nous annoncerons votre retour au Sénat !

L'homme avait encore moins l'air emballé, mais il devait bien ça à celui qui lui avait sauvé la vie.

- On dit aussi qu'Aedric, devenu le nouveau Pontife, vous recherche pour un procès. De même qu'Aquilodon.
- Très bien... Attends moi à la sortie du Sénat.

Puis Malbrum et Dorgo se dirigèrent vers l'imposant bâtiment impériale. Il semblait être les premiers. Précedemment

Eolia et Samia marchaient en direction du sénat. La jeune gnome, qui suivait docilement sa compagne, fut déçue par sa réponse. La joie qu'elle avait éprouvée la veille à la corporation s'était envolée à ces paroles pour faire place à une perspective d'attente de durée indéterminée et de réalisation incertaine. Samia était de nature impatiente et donc cela lui déplut énormément. Ne voulant pas paraître arrogante, elle réprima un soupire et continua sa route mine de rien.

Les ruelles se succédaient, plus étroites les unes que les autres, mais il n'y avait toujours aucune trace du dénommé Malbrum. Elles débouchèrent enfin sur la route qui menait directement au sénat. La voleuse suggéra alors d'aller à la chasse aux renseignement dans les tavernes.

Eolia suivait Samia, Samia suivait Eolia, les deux femmes marchaient nonchalamant en direction du senat à la recherche de Malbrum.
La vampire, et la gnome encore plus, commencait à trouver le temps long, finalement Eoli se disait qu'elles feraient mieux d'aller courir l'aventure plutot qu'un fantome.

Hein? en taverne?, oui pourquoi pas peut être trouverons une quête à faire finalement, parceque j'ai l'impression qu'on le trouvera jamais le Malbrum.


Elles continuerent la route, puissque jusqu'au senat les tavernes se bousculaient pas.

Arrivées devant le sénat, Samia se retourna dos à lui et regarda autour d'elle. Quelques boutiques, deux ou trois tavernes et un gros molosse, qui gardait visiblement l'entrée d'une somptueuse habitation, lui firent face. Elle demanda à Eolia si elles pouvaient commencer par visiter la taverne la plus éloignée de la bête à la mine féroce. Car cette dernière les suivait depuis peu de ses yeux rouges et humides.

Eolia entra la première, immédiatement suivie de la gnome. L'intérieur de la taverne était plongé dans la pénombre. Les murs de pierres sèches de couleur claire contrastaient avec le bois brun-noir du plafond. Une ambiance festive les accueillit: trois musiciens jouaient tout en se promenant en fil indienne un peu partout dans la pièce, des jeunes femmes dansaient sur les tables, leurs longues jupes volant en tout sens, l'alcool coulait à flot, à en voir l'état joyeux et un légèrement vaporeux des clients.

La vampire était à moitié plongée dans un état léthargique, la journée ses forces s'amoindrissaient, elles étaient assises, elle et Samia, à une table, non loin d'un groupe de joyeux ivrognes qui braillaient à tût tête leur joie de vivre ou bien leur joie de boire. Elle tenta de lancer un sort psychique sur eux pour s'amuser, quand la porte s'ouvrit, ses yeux noirs se posèrent sur l'individu et son sang se glace plus que d'habitude.

Samia du le voir car elle se retourna elle aussi et regarda en direction du regard de la vampire.

C'est lui, lui lanca t'elle en se levant.

Elle se dirigea d'un pas gracieux et leger vers Malbrum. Son apparence était miserable mais son odeur n'avait pas changée, non pas qu'il sentait mauvais mais chaque individus degage une odeur differente, imperceptible pour ceux qui n'ont pas un odorat des plus aiguisé.

Messire Malbrum, lanca t'elle d'un ton neutre, une fois arrivée à la hauteur de l'homme.

Eolia et Samia étaient attablées depuis peu devant deux verres vidés de moitié. La jeune voleuse regardait les clients amassés au bar. Il y en avait un qui la faisait bien rire avec son aire hautain et ses gestes exagérément amples. Puis, les musiciens attirèrent son regard. Ils dansaient une ronde autours de trois tables où des ivrognes hilares étaient assis. Ces derniers paraissaient ne plus savoir si c'étaient les danseurs ou bien les tables qui tournaient. A moins que ce ne soit les deux...

Un courant d'air indiqua la venue d'un nouveau client. La vampire et la gnome se tournèrent dans un même mouvement en direction de la porte. Un homme venait d'entrer dans la taverne. Tout en se levant, Eolia informa sa compagne qu'il s'agissait du fameux Malbrum. Samia but encore une gorgée avant de se lever à son tour, son verre d'hydromel à la main, et de rejoindre la vampire qui se trouvait déjà au près de l'homme.

Elle sentit son regard se poser sur elle, ce qui la fit sourire doucement, il n'avait pas changé, mis à part le côté négligé.

Non, je ne viens guerre m'amuser messire Malbrum, mon apprentie, Samia sommes en recherche.

Elle s'assit finalement au comptoir, puis s'adressa à Samia,

tu peux prendre à boire si tu le souhaite, je te le paye, ou plutôt les ombres te le paye,

elle eut un sourire furtif puis reporta son attention à nouveau sur Malbrum,

je vous cherchais, voila plusieurs mois que je vous cours après, j'avais abandonnais espoirs quand vous êtes entrez.

Elle se pencha sur lui.

Je recherche ma maitresse, Luciole.....

Samia fut brièvement présentée à Malbrum. Eolia informa également ce dernier de leurs recherches. Ainsi, la maîtresse de la vampire se prénommait Luciole. La gnome ne le s'avait pas... Eolia proposa aussi de payer à boire à son apprentie. Samia préféra cependant finir tranquillement son premier verre. Sa petite taille la rendait particulièrement sensible à l'alcool et le discours de Malbrum l'intéressait fortement. Elle ne voulait donc pas en perdre une miette ou prendre le risque de ne pas en saisir le sens...

La voleuse écouta donc attentivement la conversation de l'homme et Eolia, tout en sirotant doucement son hydromel. Apparemment Luciole avait disparu mais Malbrum semblait en savoir plus...

Eolia regarda Malbrum, sa réaction à l’évocation de Luciole, elle essayer de le sonder, de pénétrer son esprit, mais se résigna finalement car la méthode n’était pas digne, puis c'était quelqu'un qu'elle estimait.

Elle n'insista pas quand la réponse tomba, froide et tranchante comme une lame. Ses yeux se posèrent sur Samia, puis revinrent sur Malbrum.

Que comptez vous faire à présent messire? Mon maître m'a demandé de glaner quelques informations sur Mogoth, seriez vous enclin à nous aider, Samia et moi?

Elle se pencha offrant par mégarde une vue satisfaisante de son decoleté au barman qui n'en perdit pas une miette.Elle n'avait pas l'habitude de porter des robes, préférant son armure de cuir, au tissus de riches toilettes.

Finissant sa chopine, Malbrum la laissa retomber sur le comptoir puis s'essuya la bouche avec sa manche.

Tavernier, une deuxième, et cette fois je la paies !

Son regard se posa sur Eolia qui l'observait avec attention, la vue de son décolleté ne lui avait point échappé mais il n'y fit pas plus attention et continua la discussion.

Mogoth ? Hélas je n'en sais pas plus que la populace d'ici. J'ai été absents plusieurs mois et je n'ai de ce fait pas encore pris de nouvelles de mes subordonnés de la Corporation ! Sachez cependant que puisque c'est vous chère Eolia, je vous accorderai la faveur de questionner mes Itinérants sur les diverses pistes et rumeurs qui courent sur le sujet.

Le tavernier apporta la deuxième chopine pleine devant le marchand, avant de récupérer la vide, ainsi que les piécettes en paiement.

Je ne pourrais cependant pas vous aider plus que cela mesdames, je le crains fort.

La comtesse eut une petite grimace désapprobatrice quand Malbrum lui dit qu'il ne savait rien, il leur offrait cependant d'aller glaner des informations auprès de ses itinérants.

Elle se leva puis s'adressa au tavernier:

-Pouvons nous avoir deux chambres s'il vous plait?

Il fit un oui de la tête en se frottant les mains et échangea les clefs contre quelques pièces d'or.
Puis posant son regard clair sur Malbrum elle s'adressa de nouveau à lui:

-Si vous souhaitez discuter de choses et d'autres, je pense que Samia et moi allons rester jusqu'en fin de semaine dans cette auberge, si vous ne le desirez pas, je vous souhaite bonne continuation.

Elle sourit à la proposition de Malbrum de passer la nuit avec elle, elle jeta un oeil vers Samia, pis en revint à l'homme.

Je n'y vois pas d'inconvenients messire, les chambres doivent être assez grande pour deux.

Elle se mit en marche en direction de l'escalier qui menait aux chambres, la taverne c'était remplie et ils traversèrent le champs de tables et de buveurs en jouant du bassin. L'escalier était recouvert d'un tapis rouge et jaune usé et les marchent grincèrent sous leurs pas.

Une tête de cerf les observait depuis le bout du couloir, la plupart des portes étaient fermées sauf deux, les leurs.Eolia donna sa clef à Samia,

-Pose tes affaires et rejoinds nous après si tu le souhaite, je vais faire monter de quoi manger et boire.

Puis laissant son élève elle se rendit dans sa chambre en compagnie de Malbrum...

Samia prit la clé et dit:

Je vous rejoins tout de suite.

Et elle partit dans sa chambre. Un lit d'apparence moelleuse, une table basse entouré de deux fauteuils et une petite commode sur laquelle une carafe d'eau, une bassine et un linge reposaient l'attendaient. La jeune gnome déposa, dans un coin de la pièce, les quelques affaires qui lui restaient, les autres étant à la corporation. Puis, elle se lava rapidement. Ceci étant fait, la voleuse sortit dans la couloir sans oublier de verrouiller la porte derrière elle. Samia se dirigea ensuite vers la chambre d'Eolia et de Malbrum. Elle toqua à la porte tout en s'annonçant.

Samia salua la vampire ainsi que Malbrum, en franchissant la porte. La pièce était parfaitement identique à sa chambre mise à par que la table basse était garnie le victuailles. La gnome prit place dans le seul fauteuil encore libre et accepta le verre que Malbrum lui tendait. Puis, elle s'adressa à l'homme avec des yeux pétillants de curiosité:

Ainsi donc, vous racontiez votre dernière aventure ?! Mais continuez, continuez...

Et, échangeant un regard avec Eolia, elle ajouta:

On vous écoute!

Un oiseau de proie arriva et se plaça devant les deux membres de l’Ombre. Une missive était accrochée à sa patte et scellé par le cachet de l’Ombre.

Bonjour,

Nous avons été contactés par un personnage de Kalamaï pour une enquête.
Dès que vous serez disponible je vous demanderai de bien vouloir vous rendre où vous savez pour prendre vos ordres de missions.

Bien cordialement

Evidement, la missive n’était pas signé afin de garder au maximum le secret.

Eolia vit l'oiseau se poser sur le bord de la fenêtre de leur chambre. Elle se leva en s'excusant puis ouvrit la fenêtre pour se saisir de l'oiseau et lire le contenu de la missive. Une fois l'information lue, Eolia se retourna vers Samia et Malbrum.

Messire nous devons nous absenter, le devoir nous appel. Samia rassemble tes affaires, nous partons sur le champs.

La vampire récupéra sa capeline sur le portant, puis s'en habilla, se tournant vers Malbrum.

Soyez certain que je suis navrée de vous quittez en toute hâte, nos routes se recroiseront à coup sur.

Puis elle ouvrit la porte et s'engouffra dans le couloir.