Le soleil était à son zénith lorsque Joséphine regagna enfin la route provinciale de Naxopole. Elle poussa un soupir de soulagement lorsqu’elle s’engagea enfin sur les dalles. Elle voyageait depuis plusieurs heures au cœur de la lande, à pieds, dans une contrée semi-aride où la chaleur devenait rapidement insoutenable. Le terrain accidenté ne facilitait pas ses déplacements, aussi ne s’étonna-t-elle pas si ses blessures, bien que presque guéries, avait recommencé à la tourmenter. Maintenant, elle pourrait souffler un peu en attendant de trouver un endroit pour se reposer.
La jeune femme prit la direction du Vénopole, vers l’ouest. Elle ignorait combien de temps il lui faudrait pour atteindre sa destination, mais son frère Dereck lui avait donné quelques indications le soir précédent le départ de son village natal. Lydianne résidait avec son époux dans une petite maison isolée, sur la frontière délimitant Naxos et Vénopole, à proximité des marécages. Joséphine espérait y retrouver sa grande sœur, l’aînée de la famille. Il s’agissait de sa prochaine étape. Consciente qu’elle se devait de lui annoncer la mort de leur mère, elle craignait de ne pas trouver les bons mots pour lui apprendre ce tragique évènement. Mais quoiqu’il adviendrait, elle le ferait. Il s’agissait de son prochain objectif.
Elle portait sa tenue légère de voyage, soit son pantalon blanc et une tunique bleue aux bordures blanches. Au fond du sac qu’elle transportait, sa combinaison d’assassin était pliée. Tous ses vêtements étaient propres et soyeux, gracieuseté de Marthe qui les avait nettoyé et raccommodé. Joséphine s’en était voulue d’avoir quitté furtivement au milieu de la nuit, comme une voleuse, celle qui l’avait recueillie, lavée et soignée. Mais le temps jouait contre elle et jamais la bienveillante vieille femme ne l’aurait laissé partir avant d’obtenir l’assurance que ses blessures ne soient complètement guéries. Joséphine avait attendu que Marthe ne soit profondément endormie pour se lever, rassembler ses rares possessions et filer aussi sournoisement qu’un chat. Après hésitations, elle s’empara du petit pot de baume soignant, produit utilisé par Marthe pour couvrir ses plaies. La rouquine espérait que Marthe lui pardonnerait ce « vol ».
Poursuivre son chemin sur la route n’apporta pas à la jeune femme le confort souhaité. Les rayons du soleil plombaient sur sa tête comme un feu impossible à éteindre. La sueur faisait coller ses franges rousses sur son visage. Ses bras se tenaient ballants contre son corps. L’air chaud et sec qu’elle respirait commençait à la faire souffrir. Sa gorge sèche l'irritait comme si elle avait avalé une poignée de sable. Hélas, elle n'avait presque plus d'eau pour s'hydrater. Ses muscles épuisés exigeaient du repos, mais Joséphine ne pouvait s’accorder un tel luxe. Pas ici, pas ainsi.
La prière silencieuse de l'assassin semblait avoir été entendue. Un bâtiment bordant la route apparut à l’horizon. Au fur et à mesure qu’elle avançait, Joséphine reconnut l’établissement typique d’une auberge. Un élan d’espoir lui conféra une énergie nouvelle qui survolta son corps. Elle s’empressa de s’y rendre. La pancarte bancale à l’entrée indiquait le nom de l’auberge : Le Voyageur Repus . « Tant mieux » , se dit Joséphine.
La jeune femme prit la direction du Vénopole, vers l’ouest. Elle ignorait combien de temps il lui faudrait pour atteindre sa destination, mais son frère Dereck lui avait donné quelques indications le soir précédent le départ de son village natal. Lydianne résidait avec son époux dans une petite maison isolée, sur la frontière délimitant Naxos et Vénopole, à proximité des marécages. Joséphine espérait y retrouver sa grande sœur, l’aînée de la famille. Il s’agissait de sa prochaine étape. Consciente qu’elle se devait de lui annoncer la mort de leur mère, elle craignait de ne pas trouver les bons mots pour lui apprendre ce tragique évènement. Mais quoiqu’il adviendrait, elle le ferait. Il s’agissait de son prochain objectif.
Elle portait sa tenue légère de voyage, soit son pantalon blanc et une tunique bleue aux bordures blanches. Au fond du sac qu’elle transportait, sa combinaison d’assassin était pliée. Tous ses vêtements étaient propres et soyeux, gracieuseté de Marthe qui les avait nettoyé et raccommodé. Joséphine s’en était voulue d’avoir quitté furtivement au milieu de la nuit, comme une voleuse, celle qui l’avait recueillie, lavée et soignée. Mais le temps jouait contre elle et jamais la bienveillante vieille femme ne l’aurait laissé partir avant d’obtenir l’assurance que ses blessures ne soient complètement guéries. Joséphine avait attendu que Marthe ne soit profondément endormie pour se lever, rassembler ses rares possessions et filer aussi sournoisement qu’un chat. Après hésitations, elle s’empara du petit pot de baume soignant, produit utilisé par Marthe pour couvrir ses plaies. La rouquine espérait que Marthe lui pardonnerait ce « vol ».
Poursuivre son chemin sur la route n’apporta pas à la jeune femme le confort souhaité. Les rayons du soleil plombaient sur sa tête comme un feu impossible à éteindre. La sueur faisait coller ses franges rousses sur son visage. Ses bras se tenaient ballants contre son corps. L’air chaud et sec qu’elle respirait commençait à la faire souffrir. Sa gorge sèche l'irritait comme si elle avait avalé une poignée de sable. Hélas, elle n'avait presque plus d'eau pour s'hydrater. Ses muscles épuisés exigeaient du repos, mais Joséphine ne pouvait s’accorder un tel luxe. Pas ici, pas ainsi.
La prière silencieuse de l'assassin semblait avoir été entendue. Un bâtiment bordant la route apparut à l’horizon. Au fur et à mesure qu’elle avançait, Joséphine reconnut l’établissement typique d’une auberge. Un élan d’espoir lui conféra une énergie nouvelle qui survolta son corps. Elle s’empressa de s’y rendre. La pancarte bancale à l’entrée indiquait le nom de l’auberge : Le Voyageur Repus . « Tant mieux » , se dit Joséphine.