Après une longue demi heure, ils arrivèrent enfin : le campement était gardé par une dizaine d’hommes. Les Seigneurs d’Outre-mer les emmenèrent dans une tente, celle-ci était surveillée par deux gardes. Ils arrivèrent à l’intérieur et virent Adalemos, qui avait les yeux bandés et les mains attachées derrière le dos, comme eux. Les gardes poussèrent Neliloth et Shanaria au-dedans, ils tombèrent tous deux à terre. Les gardes repartirent ensuite les laissant seuls.

- Qui est là ? dit Adalemos, n’ayant aucune idée de qui pouvait bien être là.

Neliloth regarda si Shanaria allait bien, puis prit la parole.

- C’est moi, ton frère, tu vas bien ? Ils ne t’ont rien fait ?
- Qu’est ce que tu fais là ?
- Nous sommes venus te sauver.
- Nous ? Qui est avec toi ?
- Shanaria, la sœur de Satania.
- Qu’est-ce qu’elle fait là ? Tu es inconscient ou quoi ?! Vous auriez dû me laisser et partir loin d’ici, je me serais débrouillé seul.
- Je ne crois pas ça, et puis ils sont arrivés, comme ça, au manoir, on a pas eu le temps de s’enfuir. J’ai reçu une flèche dans l’épaule mais je ne l’ai plus, ils me l’ont enlevé, entre temps ça a un peu cicatrisé.
- Et elle, elle va bien ?
- Oui, ne t’inquiète pas pour nous, maintenant écoute moi, dans sept heures il fera jour, donc cela nous laisse sept heures pour sortir d’ici et s’enfuir. D’abord on doit trouver un moyen de se détacher, ensuite tuer les deux gardes qui nous surveillent. On en profite pour leur voler leurs armes, comme ça on ne devra plus se battre à mains nues. Arrivés dehors, on repère un endroit où l’on peut se cacher le plus rapidement possible, si des gardes nous arrêtent, on les tue avant qu'ils n'alertent les autres. Hors du camp, on repart vers le manoir, les renforts que j’ai appelés doivent être encore dans les parages. Quand on les a retrouvé, on s’enfuit d’Argostole, nous n'avons pas le choix, les Seigneurs d’Outre-mer sont partout.
- C’est ça ton plan ? Et comment veux-tu que l’on se détache ?! Je commence à être fatigué de ne rien voir et d’avoir les mains attachées, alors si tu peux trouver une solution, fais vite. Ensuite je m’occupe d’un garde et toi de l’autre. Et elle ? Shanaria c’est ça ? Elle va pouvoir nous suivre ?

Shanaria allait se défendre mais Neliloth l’en empêcha.

- Ne la sous-estime pas, elle suivra.
- Bien, alors comment nous détachons-nous ?
- Attends, je cherche un moyen.

Shanaria, réfléchit également à une solution réalisable. Elle observa les alentours avant de lancer un regard à Neliloth ; un regard qui signifiait Fais-moi confiance. Comptant sur la chance, elle prit une inspiration avant de crier :

- Garde !

Elle n’osa pas poser ses yeux sur Neliloth, craignant son regard fusillant. Au moment où l’homme entra, elle se concentra sur son esprit en déclarant, l’air gênée :

- Ces liens me lacèrent les poignets... Je serais vidée de mon sang avant que vous ne me tuiez... Ne serait-il pas dommage ?...

Sans le montrer d’aucune façon, elle aida à la générosité de l’homme, guidant ses gestes pour qu’il la délivre en n’ayant conscience de rien. Beaucoup trop près à son goût, elle ne le laissa pas approcher plus et conseilla à son esprit de monter la garde de dehors. Le soldat se leva donc, le sourire aux lèvres, et quitta la tente, laissant la Psioniste libre. Se levant discrètement, elle ôta tout d’abord le tissu recouvrant les yeux d’Adalemos, avant de dénouer la corde l’emprisonnant. Se dirigeant à présent vers Neliloth, elle commença à défaire le nœud, puis le regarda dans les yeux.